samedi 15 septembre 2007

DIX AUBAINES SUR LE MARCHÉ AMÉRICAIN

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Ce portefeuille de compagnies américaines pourrait donner un rendement intéressant d'ici douze mois. Avec la quasi parité entre le dollar canadien et le dollar US, les actions américaines sont maintenant abordables et attrayantes (même si les dividendes des actions étrangères sont taxés à environ 50%, alors que les dividendes canadiens le sont à 25%). Voici dix des mes trouvailles. Faites-moi part de vos commentaires.

Office Depot (ODP) 19,15$
National City Corporation (NCC) 25,75$
Alcoa (AA) 35,48$
Wal-Mart (WMT) 43,32$
YRC Worldwide (YRCW) 28,34$
Harley Davidson (HOG) 46,50$
Electronic Data Systems (EDS) 21,82$
Tuesday Morning (TUES) 10,08$
Chico's FAS (CHS) 15,23$
Mylan Laboratories (MYL) 15,29$

Office Depot (ODP) comme plusieurs chaînes commerciales a été durement malmenée depuis six semaines avec la perspectives d'une récession américaine. Le marché me semble avoir sur-réagit et avec la baisse du taux directeur de la FED qui s'en vient, on pourrait assister à des corrections à la hausse d'ici la fin de l'année. Office Depot se développe à l'extérieur des USA (ex. Europe), ce qui viendra compenser pour le ralentissement de sa croissance aux USA. L'action (ODP) se transige à 10 fois ses bénéfices de l'année dernière, à 9 fois les bénéfices prévus pour l'an prochain, à 9 fois son cash flow actuel. L'action s'est vendue à 44,69$ en octobre dernier.

National City Corporation (NCC) a été sévèrement punie par les investisseurs pour avoir livré des profits moindres au dernier trimestre suite à la crise immobilière aux USA. National City est une banque établie qui paie un dividende depuis 1845. Cette banque régionale américaine a connu une solide croissance depuis 2003 : par des acquisitions, elle a pris de l'expansion en dehors de son chateau fort (Ohio) pour percer de nouveaux marchés (Illinois, Wisconsin, Floride, Missouri...). Son ratio cours/vente est de 1,88 avec une marge nette de profits supérieure à 25%, ce qui est un rapport intéressant. Son ratio cours/bénéfices est de 10 pour les prévisions de profits pour l'an prochain. Pour ces raisons, National City me semble sous-évaluée malgré les nuages actuels au-dessus du secteur bancaire.

Au début octobre 2005, l'action d'Alcoa (AA) se vendait environ $23, celle de Alcan, $30. Depuis, Alcan a vu se pointer des acheteurs qui ont fait ressortir sa valeur réelle: elle a finalement été vendue $101 US à Rio Tinto, alors qu'Alcoa a vu sa valeur remonter uniquement à $35. Alcan a été vendue à presque trois fois la valeur de l'avoir des actionnaires qui était de $34. Sur la base de ce même multiple, la valeur de l'action d'Alcoa serait de $56 pour un acheteur éventuel: elle me semble donc sous-estimée. Au prix actuel de son action, Alcoa doit sûrement intéresser des acheteurs potentiels. Alcoa se transige à 10 fois ses profits de l'an prochain, Alcan à 16 fois. Même sans acheteur, la valeur de l'action d'Alcoa devrait remonter d'ici un an, puisque la demande asiatique devrait venir soutenir le prix de l'aluminium.

L'action de Wal-Mart (WMT) se vend aujourd’hui moins chère qu’en 1999, elle se situait alors près des 50$, on peut se la procurer aujourd'hui pour environ 43$. Pourtant ses ventes sont passées de 137 milliards en 1999 à 362 milliards de US$ au cours des 12 derniers mois. Ses profits de 4,4 milliards à 12,3 milliards durant la même période. Son bénéfice par action de 0,99$ à 2,98$. Son retour sur l’avoir des actionnaires (ROE) s’est maintenu aux environs de 20% à chaque année depuis. Ses ventes continuent de croître d’environ 10% par année. En 1999, l’action de Wal-Mart se vendait à 52 fois ses profits, elle se vend aujourd’hui à 14,4 fois les profits des douze derniers mois; elle se vendait alors à 9,9 fois sa valeur au livre, elle ne se vend plus qu’à 2,8 fois cette valeur ; elle avait un ratio prix/ventes de 1,6, il n’est plus que de 0,5. Vous allez me dire que le marché craint que la croissance ne soit plus au rendez-vous, pourtant, je ne vois pas de stagnation à l’horizon. Bien que présente en Chine, elle ne fait qu’entamer sa percée dans ce marché gigantesque. Wal-Mart n’est en fait présente que dans seulement 16 pays dans le monde et son potentiel d’expansion demeure encore très grand. À 43,32$ l’action, cela constitue un excellent point d’entrée pour cette méga-entreprise dont le marché reconnaîtra tôt ou tard la valeur réelle.

YRC Worlwide (YRCW) est un des plus importants transporteurs routiers aux USA, la perspective d'une récession américaine et le ralentissement déjà observé dans le volume de marchandises, ont amené les investisseurs à délaisser ce titre depuis quelques mois: il est passé de 46$ à la fin mai à 28,34$ aujourd'hui. Le camionnage est un secteur sensible aux cycles économiques, cependant la réaction récente du marché me semble démesurée. YRC Worlwide est présente non seulement aux USA, mais au Canada, au Mexique et en Chine où elle vient de s'implanter. Son ratio cours/bénéfices par rapport aux profits prévus pour l'an prochain (3,60$ par action) est actuellement de 7,8 fois.

Harley-Davidson (HOG) vient d'être sévèrement punie par les marchés pour avoir annoncé une réduction des profits escomptés pour cette année de 4,12$ par action initialement prévues à 3,69$/3,77$. En trois semaines, l'action est passée de 57$ à 46,50$. Est-ce que la descente va s'arrêter vers les 45$, je crois que oui. Harley-Davidson est présente partout dans le monde, ce qui atténuera l'impact du ralentissement de l'économie américaine sur ses profits. La compagnie reconnaît que les prochains trimestres seront plus difficiles mais elle prévoit tout de même un profit d'environ 3,93$ par action pour 2008. À 45$, cela équivaudrait à un ratio cours/bénéfices de 11,4 pour l'an prochain. Pas mal pour une compagnie dont le nom domine l'industrie depuis des décennies, ce qui lui permet de vendre ses produits 10% plus cher. Le retour sur l'avoir des actionnaires (ROE) de Harley-Davidson a été supérieur à 29% à chaque année depuis 2002.

Electronic Data Systems (EDS) revient de loin, cette firme qui dominait le marché des services informatiques de 1997 à 2003 s’est soudainement réveillée avec des pertes importantes en 2002, suite à l’acceptation de contrats gigantesques (ex. avec la U.S.Navy) dont les conditions s’étaient révélées désastreuses financièrement pour EDS. L’action qui atteignait 70$ à l’automne 2001, chutait à 11,50$ à l’automne 2002. Depuis, un long processus de redressement s’est opéré et l’entreprise s’est remise à faire des profits quoique encore modestes (1,22$ par action l’an dernier). Ce retour à la rentabilité s’est fait durant une période d’importants investissements en équipements (3 milliards), investissements qui devraient générer des résultats au cours des prochaines années. EDS prévoit maintenant ralentir ses dépenses en investissements, ce qui devrait contribuer à générer de substantiels fonds autogénérés (cash flow). L’annonce, au début août, de prévisions de bénéfices et de cash flow inférieures à ce qu’anticipaient les analystes pour le trimestre en cours, a fait chuter la valeur de l’action qui était de près de 29$ en juillet et qui se retrouve sous les 22$. Ce recul attribuable à la non-obtention de quelques contrats apparaît circonstanciel. EDS prévoit obtenir d’importants contrats au cours des prochains mois qui viendront redresser la situation. Le repli actuel de l’action me semble être un bon point d’entrée avant la remontée qui suivra l’amélioration du bilan financier au cours de la prochaine année.

Tuesday Morning (TUES) est une chaîne de 790 magasins qui fonctionnent selon un modèle d’affaires original : ces magasins n’opèrent pas de façon continue, ils ouvrent lors d’arrivage de nouveaux produits de qualité (cadeaux, accessoires de cuisine, de salles de bain, etc) achetés à haut volume des fabricants et offerts à prix de rabais. L’information sur ces arrivages et la réouverture des magasins est préalablement relayée à 7 millions de clients réguliers. Tuesday Morning a vu ses ventes stagnées depuis deux ans après des années de croissance soutenue : le marché a réagit durement, l’action a chuté passant de 28$ en décembre 2005 à moins de 10$ récemment. Le repli des consommateurs américains et le ralentissement de la construction immobilière n’aident pas. Cependant, la performance de cette entreprise demeure respectable : elle est parvenue à maintenir une marge nette de 3,4% dans le contexte difficile des douze derniers mois. Cette compagnie a peu de dettes et paie un dividende qui équivaut actuellement à 8%, un tel attrait devrait faire relever la valeur de l’action au cours des prochains mois. D’autant plus que cette chaîne bien gérée, au concept original (qui réduit ses coûts d’opération), n’a pas fini son expansion aux USA.

Chico's FAS (CHS) est une chaîne de magasins spécialisés dans les vêtements féminins. Cette compagnie a connu une croissance régulière entre 1999 et 2007 pendant qu’elle ouvrait des magasins partout aux USA, ses ventes sont passées de 106 millions à 1 646 millions durant cette période. Le taux annuel moyen de croissance de ses ventes dépassait les 40% : Chico’s FAS est ainsi devenue très populaire auprès des investisseurs, son prix frôlait la barre des 50$ au début 2006. L’entreprise a alors connu une première crise de croissance : la croissance des ventes en 2007 n’a été que de 17% et, surtout, ses bénéfices ont baissé de 14%. Le marché qui carburait au taux de croissance pour cette entreprise l’a sévèrement corrigée : son action se transige maintenant dans les 15$. Les difficultés actuelles de Chico’s FAS s’expliqueraient par un mauvais choix de produits (situation que l’entreprise entend corriger), par une forte compétition et par le refroidissement de l’ardeur des consommateurs américains. Je crois cependant que la correction est exagérée et que sa valeur actuelle constitue un bon point d’entrée : cette compagnie est bien gérée, a peu de dettes et possède les ressources financières pour poursuivre l’ouverture de magasins au delà de la crise de croissance qu’elle vient de connaître.

Mylan Laboratories (MYL) a été sévèrement punie par le marché suite à l’annonce, en mai dernier, de l’acquisition de la division de médicaments génériques de Merck KGaA (compagnie allemande, à ne pas confondre avec la pharmaceutique américaine) pour 6,7 milliards de US $. Les investisseurs ont conclu que le prix payé était trop élevé et que cela représentait un risque financier pour Mylan et une perte de valeur pour les actionnaires actuels. La valeur de l’action a chuté de 23$ à 13,85$ en trois mois, aujourd’hui, elle se transige à 15,29$. Il est difficile pour un non-initié d’évaluer si le prix payé était ou non déraisonnable, visiblement, la majorité des grands investisseurs ont pensé que oui. Tous les analystes ne sont cependant pas négatifs face à la transaction : Brian Laegeler, l’analyste de Morningstar qui couvre Mylan, affirme que bien que la dette générée par cette acquisition va réduire la capacité financière de l’entreprise à court terme, elle donnera un retour sur l’investissement intéressant dans quelques années. Entre-temps, pendant que le marché boude Mylan, il est donc possible d’acquérir à rabais cette entreprise de qualité qui possède maintenant, avec sa nouvelle acquisition, un large éventail de médicaments génériques et d’importantes capacité de production.

Mise en garde: ce n'est que mon point de vue de simple investisseur, à vous d'y regarder de plus près si ces titres vous intéressent. Les dividendes des titres américains ont un tratement fiscal différent ce ceux des compagnies canadiennes. Il faut s'informer avant d'investir!
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1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je suis la société depuis quelques temps , j'attendrai une correction du marché en général pour acheter Myl pour du long terme
Salutations