Il y a, selon moi, trois catégories d'actions, en fonction de la solidité financière des entreprises, de la position qu'elles occupent dans leur marché, de la qualité de leur direction et autres éléments qui déterminent, en quelque sorte, le niveau de risque de l'investissement.
Catégorie A, les valeurs sûres, l'élite: les entreprises qui ont un bilan financier irréprochable, qui occupent la première position dans leur marché, qui possèdent des marques reconnues, etc (ex. Microsoft, Coca-Cola, Google, Cisco Systems). Habituellement, ces titres comportent un niveau de risque peu élevé sur une perspective de quelques années. En contrepartie, on ne peut espérer un rendement spectaculaire à court terme: leur prix est assez bien ajusté à leur valeur réelle. En nombre, c'est le plus petit groupe, 5% des entreprises environ.
Catégorie B, les "entreprises ordinaires", les compagnies moyennes, celles qui ont des actifs non négligeables, mais qui n'ont pas un dossier impeccable: elles sont en deuxième, troisième ou quatrième position dans leur marché, elles ne possèdent pas les marques les plus reconnues, leurs bilans financiers peuvent contenir un niveau d'endettement un peu trop élevé et inquiétant, leurs directions prennent parfois des décisions discutables (ex. mauvaises acquisitions), etc.
À cause de ce dossier qui comporte des plus et des moins, des points d'interrogation et des risques, dans un marché baissier (bear market) les titres de catégorie B baisseront davantage que ceux de l'élite. En contrepartie, après avoir été plus durement amochés dans la baisse des marchés, plusieurs d'entre eux se redresseront de façon importante dans un marché haussier (bull market): leur rendement à court terme, pourra même être plus élevé que celui des entreprises stables et reconnues, ils feront en quelque sorte un rattrapage par rapport à leur valeur réelle. Ces gains seront cependant vulnérables: les titres de ces entreprises fluctuent davantage que ceux de la catégorie A et, sur plusieurs années, leur rendement sera globalement inférieur à celui des entreprises d'élite. En nombre, c'est entre 25 et 30% des entreprises inscrites en bourse.
Catégorie C: les "billets de loterie". Ces entreprises sont souvent en bourse uniquement parce qu'elles ont besoin de capitaux pour se développer, ou simplement survivre... Plusieurs de ces entreprises de petite taille seront dans le décor pendant des années, elles végéteront, connaîtront une remontée pendant quelques mois suite à une nouvelle, puis retomberont dans l'oublie. Un titre peut ainsi se transiger pendant dix ans, sans offrir rien de vraiment intéressant à l'investisseur. Un jour, ces entreprises se mettront à péricliter suite à un évènement, à une crise financière, à la non-approbation d'un médicament: elles feront alors de nouvelles émissions d'actions pour survivre qui viendront diluer la valeur des actions existantes, ou pire, se retrouveront éventuellement sous la protection du Chapitre 11. Je mets également dans cette catégorie, les entreprises de grande taille qui ont de lourdes dettes (ex. General Motors), ou qui fabriquent des produits appelés à devenir désuets, ou qui ont des problèmes de transparence ou d'honnêteté dans leur comptabilité...
Ce groupe C ne mérite pas que vous y investissiez, à moins que vous ne soyez conscient que vous achetez un "billet de loterie". En effet, les chances de se retrouver éventuellement avec rien dans les mains, sont ici élevées. En contrepartie, quand l'une de ces entreprises parvient exceptionnellement à sortir de ce groupe des "produits douteux", pour s'élever dans la catégorie B, le retour sera alors très élevé: puisque, partant de si bas, leur valeur pourra être décuplée en quelques années. Mais ces billets gagnants sont très rares, croyez-en mon expérience. En nombre, la catégorie C est la plus grosse (65 à 70% des titres), puisqu'elle contient toute cette multitude de "small cap" qui promettent à l'investisseur un produit miracle qui s'imposera un jour au consommateur, un médicament qui viendra à bout de la plus terrible maladie, des terrains miniers au riche potentiel... Tous ces rêves qui 19 fois sur 20 finissent par s'évaporer, après avoir fait miroiter la richesse pendant quelques années à l'investisseur qui rêvait de frapper le "coup de circuit".
Ce groupe C ne mérite pas que vous y investissiez, à moins que vous ne soyez conscient que vous achetez un "billet de loterie". En effet, les chances de se retrouver éventuellement avec rien dans les mains, sont ici élevées. En contrepartie, quand l'une de ces entreprises parvient exceptionnellement à sortir de ce groupe des "produits douteux", pour s'élever dans la catégorie B, le retour sera alors très élevé: puisque, partant de si bas, leur valeur pourra être décuplée en quelques années. Mais ces billets gagnants sont très rares, croyez-en mon expérience. En nombre, la catégorie C est la plus grosse (65 à 70% des titres), puisqu'elle contient toute cette multitude de "small cap" qui promettent à l'investisseur un produit miracle qui s'imposera un jour au consommateur, un médicament qui viendra à bout de la plus terrible maladie, des terrains miniers au riche potentiel... Tous ces rêves qui 19 fois sur 20 finissent par s'évaporer, après avoir fait miroiter la richesse pendant quelques années à l'investisseur qui rêvait de frapper le "coup de circuit".
Pour ma part, j'ai environ 25% d'entreprises de catégorie A, 50% de catégorie B et 25% de catégorie C (beaucoup trop, vestiges de mes premières années d'investissement...). C'est mon côté chasseur d'aubaines qui m'a conduit à cette nette prédominance des compagnies moyennes au fil des ans. Je trouve ça un peu ennuyeux d'investir dans les "blue chips", j'ai davantage de satisfaction à chercher dans la multitude d'entreprises moyennes, celles dont la valeur me semble sous-estimée ou qui ont le potentiel pour accéder un jour au "grand club". Peut-être plus excitant, mais pas nécessairement le meilleur choix pour faire fructifier ses avoirs à long terme... Et vous, la répartition entre ces trois catégories dans votre portefeuille ressemble à quoi?
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5 commentaires:
Merci pour vos commentaires.
Bonjour Denis!
Félicitations pour ce blogue des plus intéressants. Je te lis depuis plusieurs mois, et ça fait un petit bout de temps que j'aimerais te soumettre deux questions:
1- Est-ce que le titre de Reitmans Canada (RET.A) peut s'avérer un placement judicieux à moyen terme en raison de la faiblesse de son cours actuel?
2- Comment expliquer les difficultés du titre de Saputo? (SAP) On parle pourtant de consommation de base...
Meilleures salutations!
Dominique
Auteur et papa à la maison
Merci pour les bons mots Dominique.
Pour tes deux questions, je vais te revenir dans les prochains jours, le travail et ma pelle m'appellent...
Denis
100% catégories A
Bravo pour le blogue que je lis de plus en plus.
à DLAMY
Reitmans Canada (RET.a) semble effectivement être un placement judicieux à son cours actuel: une bonne marge de profits (10%) et qui est relativement stable, pratiquement pas de dettes, un dividende élevé (6.7% actuellement). Si j'ai bien compris, l'entreprise se limite au marché canadien, ce qui restreint un peu ses perspectives de croissance. Il y a aussi la récession qui va bien sûr affecter ses résultats en 2009: les consommatrices seront plus prudentes dans leurs achats. Je crois cependant que cette perspective est déjà incluse dans le prix.
Pour Saputo (SAP-TSX), je me pose aussi la question: pourquoi une telle baisse pour un titre défensif face à une récession? Je n'ai pas trouvé la réponse. Jusqu'à preuve du contraire, ce titre m'apparaît définitivement sous-estimée.
Merci pour tes deux suggestions, elles valent la peine qu'on les regarde de plus près.
Denis
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