Le problème avec les titres bancaires depuis la crise des subprimes, c'est que le simple investisseur, comme moi, n'a pas la moindre idée de ce qui se cache en arrière de leurs mystérieux états financiers. Prenons trois titres bancaires européens: la Barclays (BCS-NYSE), la Bank of Ireland (IRE-NYSE) et la Lloyds TSB Group (LYG-NYSE). Est-ce que ces banques peuvent faire failite, se faire nationaliser à bas prix, ou se faire racheter éventuellement à un prix dérisoire parce que n'ayant plus d'autres recours? Ce sont des questions auxquelles je ne peux répondre, ça dépasse mon niveau de compétence.
Si on s'aventure à affirmer que ces banques éviteront ces scénarios apocalyptiques, on ne peut nier qu'elles ont une valeur en soi, ce ne sont quand même pas des "binneries", comme on dit en québécois, et que les niveaux auxquels elles se sont transigées la semaine dernière les sous-évaluaient de façon importante.
Ce à quoi je veux en venir, c'est que ces trois titres je les ai suivis dans leurs spectaculaires descentes au cours des dix-huit derniers mois, tel un croyant persuadé que la terre promise était à la veille de se pointer... Et puis soudain, quand elles ont atteint pendant quelques jours un niveau incroyablement bas la semaine dernière (Barclays $2.75, Bank of Ireland $1.54 et Lloyds TSB Group $2.35) devant des menaces de nationalisation ou de refinancement, j'ai figé dans deux cas sur trois. J'ai lancé la serviette au moment où l'occasion était peut-être en or.
Ainsi, pour Bank of Ireland, je pouvais doubler mon nombre d'actions pour un dixième de ce qu'il m'en avait coûté jusqu'à présent et comme le titre a déjà plus que doublé depuis la semaine dernière, je regrette d'avoir dormi au gaz sous l'effet de la déprime environnante. Idem pour la Barclays. Au moins, j'ai eu le réflexe d'acheter des actions de la Lloyds TSB Group.
C'est vrai qu'avec les titres spéculatifs, on peut tout perdre, tout son investissement ou presque. J'en ai une collection dans mon portefeuille, de ces entreprises malades qui ont fini par crever. Mais, pour des grandes institutions comme celles-là, la possibilité d'un retournement existe, ce n'est pas garanti, il y a un risque important, mais cette possibilité existe. Et si ce retournement a lieu, c'est lorsque la déprime atteint son point culminant (comme ce fut le cas la semaine dernière pour ces trois banques) qu'il est possible de faire des placements qui donneront un jour un retour spectaculaire. C'est ce que j'appelle la beauté des mathématiques des marchés déprimés...
Je ne veux surtout pas, inciter qui que ce soit à se lancer dans les titres spéculatifs qu'on retrouve par milliers sur les marchés boursiers, titres qui sont de vulgaires billets de loterie qui viendront brûler vos épargnes durement accumulées. Je pense plutôt à des titres malmenés qui ont des actifs réels, malgré tout intéressants, en dépit de la crise: je crois que dans ces cas là, à ces prix là, le pari sur leur survie peut en valoir la chandelle, si on est conscient que le risque de tout perdre existe, même avec ces placements. Et c'est pour ça que je m'en veux d'avoir dormi au gaz la semaine dernière.
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3 commentaires:
Merci pour vos commentaires.
en effet la récente hausse de ces 3 actions est surprenante... voyons voir si la résistance de mi-janvier tiendra et si ça n'est pas le cas p-être serait-ce une meilleure confirmation d'une reprise pour ces institutions bancaires...
je suis un ptit nouveau dans le monde de la bourse, très bon blogue, je le suivrai attentivement
TamMtl
Vous oubliez AIB qui était beaucoup plus bas que IRE.
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