La bourse a de ses retournements de situation parfois... qui vous apprennent la modestie. Il y a dix-huit mois, comme des milliers d'investisseurs, petits et grands, j'ai voté contre l'offre d'achat de Carl Icahn qui voulait mettre la main sur Lear Corporation (LEA-NYSE), un des plus importants fabricants de pièces d'automobiles sur la planète. Nous avions réussi par ce vote négatif à arrêter ce "tyran" qui voulait nous extorquer l'entreprise pour un ridicule $37,25 l'action! Je l'avais mentionné dans un message sur mon blog:
Les actionnaires peuvent d'abord refuser l’offre initiale : récemment, les actionnaires de Lear Corporation (LEA au NYSE) ont rejeté l’offre ridicule faite par le magnat Carl Icahn et l’entreprise est toujours publique. Rendre les armes dès la première offre est rarement dans l’intérêt des actionnaires, il faut donc résister pour faire monter la mise. C’est ce qu’on fait les actionnaires de Lear et je suis persuadé que dans quelques années ils ne le regretteront pas. Carl Icahn est un vautour qui ne fait de cadeau à personne: s’il a offert $37,25 l’action, avec la complicité du conseil d’administration de lavettes de Lear, c’est qu’il était probablement persuadé que la valeur réelle de ces actions se situait aux environ de $60 l’unité.
Dix-huit mois plus tard, après la tempête qui a balayé le secteur bancaire et l'industrie automobile, combien, pensez-vous, valent aujourd'hui les actions de Lear Corporation? Je vous le donne en mille: $1.05!!! Oui, $1.05, trente-cinq fois moins que l'offre d'achat! Carl Icahn doit être mort de rire.
Ça prouve que même un des plus féroce et rusé acheteur d'entreprises, comme Icahn, peut être complètement dans le champ lorsqu'il fait une offre savamment calculée. Pour ma part, cela m'a appris la modestie et la nécessité de me tenir loin des affirmations catégoriques à la bourse (i.e. "l'offre ridicule"). Finalement, ça démontre encore une fois que nous venons de traverser dix-huit mois déconcertants que peu d'investisseurs avaient vraiment vu venir et où les repères habituels ont été pulvérisés par une tempête hors de l'ordinaire.
À voir le niveau atteint par le titre de Lear Corporation au cours des derniers mois, on peut conclure que les marchés doutent sérieusement de sa capacité à traverser la crise qui touche l'industrie automobile nord-américaine, sans avoir recours à des arrangements financiers avec leurs créanciers qui se feront aux dépens des actionnaires actuels.
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