mardi 2 décembre 2008

Bombardier: voir au delà de 2009

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Jeudi matin, avant l'ouverture des marchés, Bombardier (BBD.B au TSX) publiera son rapport trimestriel pour la période qui s'est terminée le 31 octobre dernier. Il y a trois mois, le 4 septembre, Bombardier publiait un rapport trimestriel satisfaisant qui répondait aux attentes des analystes: bénéfices de $0,14 par action, hausse de 22% des revenus en comparaison de l'année précédente, solide carnet de commandes de 57.2 milliards...

Malgré ces résultats, depuis le 4 septembre, l'action n'a pas cessé de faiblir, passant de $8,50 à $3,78 en fin de séance aujourd'hui. Une baisse de 56% en trois mois. Pourtant, Bombardier n'a pas annoncé d'annulations ou de reports majeurs de commandes au cours du trimestre. L'entreprise n'a pas non plus révisé à la baisse ses projections de bénéfices, de livraisons ou de revenus. Alors, comment expliquer cette désaffection du titre?

Ce qui a vraiment changé, ce sont les perspectives économiques aux États-Unis: il y a trois mois, on entrevoyait une possibilité de récession, aujourd'hui, l'économie américaine est officiellement en récession. Il y a trois mois, on se disait que si cette récession avait lieu, elle serait de courte durée, alors qu'aujourd'hui, beaucoup d'économistes prévoient qu'elle s'étendra tout au long de 2009. Les grands investisseurs ont donc conclu que Bombardier qui compte parmi ses principaux clients plusieurs transporteurs aériens américains, subirait tôt ou tard des reports ou des annulations de commandes qui l'obligeraient à revoir à la baisse ses prévisions de bénéfices pour 2009.

Bombardier peut se consoler, ce scénario d'une diminution du trafic aérien en 2009, donc des revenus des transporteurs aériens et conséquemment des commandes d'avions neufs, semble affliger tous les fabricants d'aéronefs et leurs fournisseurs de pièces. Depuis le début septembre, la plupart d'entre eux ont vu le cours de leur action chuter de façon importante:

Boeing (BA-NYSE) de $67,00 à $40,70 (-39%)
Airbus/EADS (EADSY-OTC) de $23,20 à $15,65 (-32%)
Pratt & Whitney/United Technologies (UTX-NYSE) de $66,43 à $46,06 (-31%)
Bell Helicopter/Textron (TXT au NYSE) de $41,10 à $13,90 (-66%)
Embraer (ERJ-NYSE) de $34,25 à $14,77 (-57%)
RTI International Metals (RTI-NYSE) de $33,52 à $11,56 (-66%)
Goodrich (GR-NYSE) de $52,53 à $32,15 (-39%)
CAE Electronics (CAE-TSX) de $11,39 à $6,27 (-45%)

Pour Bombardier, il faut voir au delà de la conjoncture à court terme: au delà de 2009, il y aura la reprise économique, la croissance du volume de passagers et de marchandises au cours de la prochaine décennie, les besoins de remplacement de flottes désuètes et trop énergivores et la production éventuelle des modèles de la Série C. Et l'on ne parle pas ici de son autre division du Transport (trains et métro) qui profitera du développement des économies émergentes, ainsi que de la modernisation et de l'expansion des réseaux de transport en commun dans les sociétés occidentales, avec les pressions en faveur de l'environnement.

Peu importe les résultats de Bombardier jeudi matin et de la direction qu'ils donneront à son titre, cette entreprise représente un placement valable pour l'investisseur dans un horizon de moyen terme. Alors, si le titre chutait un peu plus, suite à des résultats inférieurs aux attentes, l'occasion ne serait que plus belle...

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1 commentaire:

Québec Bourse a dit…

Merci pour vos commentaires.