Les mégas acquisitions sont des manoeuvres à haut risque, surtout dans un secteur cyclique. Rio Tinto (RTP-NYSE), le géant des mines (cuivre, diamants, uranium, or, fer...) et de la production d'aluminium, est en train de l'apprendre à ses dépens. Lorsqu'en 2006, Rio Tinto a offert d'acquérir Alcan pour 38 milliards USD ($101 par action), le prix de l'aluminium était à son plus haut, porté par la demande des économies émergentes (ex. Chine et Inde). Peu d'analystes semblaient contrariés par le poids de cette acquisition, deux ans plus tard, le portrait est tout autre: avec la récession mondiale qui se pointe, le prix de l'aluminium a chuté de 30% depuis septembre dernier et le titre est en chute libre.
L'acquisition d'Alcan pèse maintenant lourd dans le bilan financier de Rio Tinto qui a vu son ratio dettes à long terme/avoir des actionnaires passé de 0.48 en 2006 à 2.29. Ce bilan financier alourdi et la chute du prix de l'aluminium et des métaux dans leur ensemble, ont fait fuir BHP Billiton qui a mis sur la glace aujourd'hui ses intentions d'acquérir Rio Tinto (66 milliards, $205 l'action). Le titre de Rio Tinto en paie le prix: il chute actuellement de 35% en Europe et se transige à $95 en marché de pré-ouverture aux USA, perdant $50 sur son prix à la fermeture hier.
Pour vous donner une idée de la descente qu'a prise ce titre: il s'est transigé à $558 l'action au mois de mai! Rio Tinto a perdu 83% de sa valeur boursière en six mois! Comme quoi, une acquisition imprudente, menée durant une période d'euphorie économique et boursière, peut s'avérer désastreuse, même pour une entreprise de grande taille et de bonne renommée.
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