En décembre 2005, j'ai acheté des actions d'un fabricant québécois de produits en plastique: IPL (IPI.A - TSX). Le titre touchait alors un creux, suite aux difficultés qu'entraînait la hausse de la valeur du dollar canadien: IPL exportant une bonne partie de sa production aux États-Unis. J'ai acheté ce titre à son plus bas ($3.35), lui qui valait $12 en septembre 2002. Malgré ses déboires, cette entreprise me semblait conserver une valeur réelle que le marché reconnaîtrait un jour ou l'autre. J'étais alors un fervent du "buy and hold", alors il n'était pas question que je vende ces actions avant que la tempête ne passe.
En fait, le titre dans un premier temps s'est mis à remonter comme je l'avais anticipé, atteignant près de $8 au début 2007. J'aurais pu alors "prendre mon profit" comme aime à dire les day traders. Je ne le fis pas.
L'entreprise s'engouffra alors dans une longue période de résultats modestes où elle parvint tout juste à maintenir sa rentabilité. Le titre entrepris par la suite une longue descente qui allait le mener à près de $1 l'action à la fin 2008. Jamais, au milieu de cette tempête, je ne songeai un instant à jeter ces actions par-dessus bord. Le titre remonta effectivement à nouveau, pour se figer dans un étroit couloir, entre $4,50 et $4,75, pendant toute la première partie de 2010.
Après près de cinq ans de patience où j'étais resté fidèle à IPL contre vents et marrées, à la fin juin, fatigué de voir stagner son titre, j'eus la brillante idée de le vendre à $4,42 pour échanger la somme contre des actions de Pfizer. Quelques semaines plus tard, des rumeurs de vente de IPL commencèrent à circuler, la vente fut confirmée au début septembre, les actionnaires allaient recevoir $6.50 l'action.
J'aurais pu ainsi encaisser un profit additionnel de 50% pour quelques semaines de patience de plus, moi qui en avais fait preuve pendant près de cinq ans. La morale de cette histoire: la valeur d'une entreprise honnête qui possède des actifs réels, sera tôt ou tard reconnue par le marché ou par des acheteurs privés.