mardi 29 avril 2008

Bourse et jardin: deux univers avec de nombreuses ressemblances

Je n'ai pas que la bourse comme intérêt dans la vie, heureusement pour moi, j'ai d'autres passions un peu moins stressantes: une d'entre elles, c'est le jardinage. Je perçois cependant beaucoup de similitudes entre ces deux univers.

Un bon jardinier, comme un bon investisseur, se devra d'être patient, informé et travaillant. Un jardin, les premières années, donne souvent des résultats modestes, tout comme un portefeuille boursier, et puis le jardin prendra de la maturité et progressivement les fruits de votre dur labeur apparaîtront et viendront vous récompenser pour l'effort investi.

Le jardinier devra d'abord s'informer sur les plantes qu'il souhaite intégrer à ses plates-bandes, avant de les acheter: quelles sont leurs caractéristiques, lesquelles traverseront le mieux le temps, lesquelles auront la plus forte croissance, lesquelles résisteront le mieux aux maladies... L'investisseur fera de même avant de garnir son portefeuille boursier de compagnies.

Et puis, dans un centre horticole, tout comme dans le marché boursier, vous vous retrouvez devant une multitude de variétés et de possibilités, il faut arriver à un agencement qui assurera équilibre, croissance et diversité. Vos plates-bandes ne peuvent pas contenir que des plantes vedettes (entreprises technos), spectaculaires à la floraison mais dont le feuillage peut se détériorer rapidement par la suite et dont la durée de vie sera peut-être courte. Vous devrez y inclure des plantes un peu plus rugueuses, à la floraison plus modeste mais au feuillage vigoureux, des "blue chips" qui seront là, année après année, peu importe la rigueur des hivers.

Pour que le coup d'oeil soit agréable, vous ne pourrez vous limiter à quatre ou cinq plantes, vous devrez apporter à vos plates-bandes une diversité qui assurera un étalement des floraisons et qui protégera votre jardin contre les périodes de monotonie (cycles sectoriels et économiques). Vous prendrez soin d'inclure à votre jardin des plantes de diverses tailles pour créer un tout harmonieux, tout comme l'investisseur avisé ne se limitera pas à une catégorie d'entreprises, mais inclura à la fois de grandes compagnies établies et des plus petites au développement prometteur, car les unes et les autres ont leur place dans un portefeuille équilibré.

Comme on peut le constater, on retrouve beaucoup de ressemblances entre ces deux univers. Bon jardinage ce printemps et bon investissement!

lundi 28 avril 2008

SEEKING ALPHA: un site riche en analyses sur les entreprises et l'investissement boursier

Seeking Alpha http://seekingalpha.com/ est un site où différents investisseurs soumettent leurs analyses et expriment leurs points de vue sur le marché boursier et les entreprises. Les contributeurs (400) à ce site sont à la fois des investisseurs individuels, des gestionnaires financiers professionnels, des analystes et des éditeurs de « newletters ». Ce site est orienté sur l’analyse fondamentale.

Seeking Alpha se distingue d’autres sites boursiers par l’accent qu’il met davantage sur les opinions et les analyses, plutôt que sur la nouvelle. Ce site n’est pas alimenté par des journalistes mais par des investisseurs qui expliquent leur approche personnelle et leurs différents choix d’investissement. C’est en quelque sorte un lieu d’échange et d’expression.

vendredi 25 avril 2008

L'écran radar du chasseur d'aubaines

En tant qu'investisseur, comme moi, vous avez sûrement une liste de surveillance de titres que vous suivez depuis quelques temps et auxquels vous avez attribué un "prix acceptable" où vous seriez prêt à considérer l'achat.

Cette liste devient une sorte d'écran radar sur lequel apparaît périodiquement des titres égarés dans la constellation du mouvement boursier perpétuel. Voici deux titres qui sont apparus sur mon écran radar cette semaine:


EXCELTECH AEROSPACE (XLT au TSE): une entreprise québécoise de maintenance d'aéronefs en croissance, mais n'ayant pas encore atteint le seuil de la rentabilité. Les résultats du dernier trimestre ont déçu mais la punition des investisseurs me semble démesurée. Le titre a terminé la semaine à $0,145, il est même descendu à $0,135 hier.

Positif: Exceltech Aerospace appartient à un secteur en croissance qui suivra la hausse du trafic aérien dans les années à venir.

Négatif: la force du dollar canadien gruge sa marge de profit.

Prix minimum et maximum des 52 dernières semaines: $0,135 - $0,43

Pour en savoir plus long, lire l'analyse de la direction pour le dernier trimestre, en cliquant >>> ici

NETGEAR (NTGR au Nasdaq): fabricant américain de différents produits électroniques (routeurs, modems, cartes-réseau, switchs, stockage réseau...) destinés aux particuliers et aux petites entreprises. L'entreprise a annoncé hier des résultats trimestriels décevants en terme de croissance, attribuables à la faiblesse du marché britanique et à une pression à la baisse sur les prix aux U.S.A. provoquée par son principal compétiteur (Linksys). Le titre a terminé la semaine en forte baisse à $16,76 l'action. La chute n'est pas terminée selon moi, l'action pourrait descendre sous les $15 et alors constituer un investissement valable.

Positif: entreprise bien gérée et qui contrôle bien ses coûts, marge nette de plus de 6% au cours des quatre dernières années, ce qui est un tour de force dans ce type d'industrie.

Négatif: produits appartenant à un marché très compétitif et destinés à des strates particulièrment sensibles aux prix. Netgear subit la concurrence, entre autres, du géant Cisco qui possède Linksys.

Prix minimum et maximum des 52 dernières semaines: $16,41 - $41,33

Pour en savoir plus long sur les résultats du dernier trimestre, écoutez la conférence téléphonique suite au dépôt du dernier rapport trimestriel, en cliquant >>> ici

mercredi 23 avril 2008

Les grands journaux : il n’y a pas de bons placements à faire dans un mauvais secteur

J’ai longtemps pensé que même dans les mauvais secteurs pour l’investisseur, les secteurs dont les caractéristiques intrinsèques ne favorisent pas les profits et la rentabilité, on pouvait trouver des entreprises qui se démarquaient et qui représentaient de bons placements. Je ne crois plus à cette théorie : ramer à contre-courant de caractéristiques économiques implacables est foncièrement un exercice épuisant, inutile et à la longue, non rentable pour l'investisseur.

Prenons le secteur des journaux écrits. L’évolution technologique (internet) et les préférences des nouvelles générations condamnent, selon moi, ce secteur à un déclin progressif et irrémédiable.

Lorsque j’ai commencé à m’intéresser à la bourse il y a quelques années, malgré le fait que la montée fulgurante de l’internet était déjà nettement perceptible, une thèse favorable aux investissements dans les journaux continuait à être défendue. Selon de sérieux analystes, comme celui qui couvrait ce secteur au Morningstar à l’époque, les grands journaux étaient entourés d’une tranchée (moat) qui les mettait à l’abri de la compétition : les coûts associés au démarrage d’un journal étaient si élevés que cela devenait une protection contre l’arrivée d'éventuels compétiteurs. Les principaux journaux des grandes villes, tout comme les petits hebdos des petites villes, jouissaient quasiment d’un monopole qui leur permettait un contrôle sur le prix de vente du journal et sur celui de la publicité qu’ils incluaient. Là où cette théorie se trompait royalement, c’est qu'en fait, ce qui menaçait vraiment les journaux, ce n’était pas la venue d’autres journaux, mais la montée des autres moyens de communication, en particulier, l’internet

J’ai mordu à la thèse de la « tranchée protectrice » des grands journaux et j’ai investi dans Gannett (U.S.A. Today), New York Times, Lee Enterprises, Journal Register... Au fil des dernières années, ce qui est ressorti clairement, c’est que le nombre de lecteurs des journaux diminuait régulièrement d’un trimestre à l’autre. Les plus vieux s’accrochaient à leur habitude, mais les plus jeunes n’adoptaient qu’en faible nombre ce moyen d’information auquel ils préféraient, et de loin, l’internet, eux qui ont été nourri par ce média dès leur plus jeune âge. Internet étant en fait, plus qu’un moyen d’obtenir de l’information pour les jeunes : c’est un lieu pour socialiser, échanger, s’exprimer, consommer et, à l’occasion, s’informer…

Le cycle de la vie n'est pas respecté ici : pour chaque vieux lecteur qui décède, on est loin de pouvoir compter sur un jeune lecteur de journaux pour prendre la relève. Et les annonceurs s’ajustent à ce déplacement inter-générationnel et diminuent progressivement la part de leurs budgets destinée aux journaux, en faveur d’autres médias, en particulier, les sites internet.

Que peuvent faire les journaux face au pouvoir d'attraction de ce puissant média inter-actif, qui allie textes, images, son et vidéos? Se convertir à l'internet? C'est la bouée de sauvetage à laquelle tous les journaux ont pensé. Le hic, c'est que sur internet, il n'y a pas de "tranchée protectrice", pratiquement pas de "barrière à l'entrée" : la compétiton arrive de partout, même un blog comme le mien devient un modeste compétiteur de plus...

Comme l’économie ralenti actuellement aux États-Unis, cela vient accélérer la descente des journaux : les grands annonceurs se font rares et le nombre de petites annonces (emplois, immobilier, automobiles…) est en chute libre. Les derniers résultats trimestriels ont confirmé le rétrécissement des revenus et des profits. Les titres des grands journaux, même les meilleurs (ex. Gannett, GCI au NYSE), continuent ainsi à chuter de mois en mois. Une des pires dégringolades est celle de McClatchy Newspapers (MNI au NYSE) qui valait $75 l’action en avril 2005, le titre s’est transigé à $8,30 aujourd’hui, une perte de près de 90% de sa valeur en 36 mois!

Le seul attrait qui semble retenir des investisseurs à bord est la générosité du dividende des journaux dont les yields ont augmenté de façon inversement proportionnel à la chute du cours des actions : ainsi, Lee Enterprises (LEE au NYSE), à son prix d’aujourd’hui, offre un plantureux yield de 10,2%! Méfiez-vous cependant, ces dividendes ne sont pas coulés dans le béton et pourraient être remis en question quand les entrées d’argent seront de plus en plus modestes.

Moi je reste à bord encore quelque trimestres, le temps qu’une reprise économique aux USA ramène des annonceurs, crée l’illusion d’un certain retour de la rentabilité et fasse remonter le cours de ces actions qui sont aujourd’hui au plancher. J’attends une sorte de « dead cat bounce » pour récupérer une partie de mes investissements et faire mes adieux aux journaux comme choix de placement.

P.S. J'aimerais bien me tromper sur la diminution progressive du tirage des journaux, ces derniers ont été, et demeurent encore aujourd'hui, de formidables entreprises qui jouent un rôle essentiel pour la liberté d'expression et la cohésion des communautés, petites et grandes.

Le top 500 des grandes entreprises américaines en 2008: le classement de FORTUNE

Le magazine Fortune a développé une spécialité dans le classement des entreprises en fonction de différentes variables (revenus, profits, croissance, meilleurs employeurs...). Fortune vient de publier sa liste 2008 des plus grands entreprises américaines par revenus. Pas de surprises, Wal-Mart garde sa première position (ventes de 378 milliards), suivi de Exxon Mobil.

Une entreprise a vu ses revenus (suite à des acquisitions) faire un bond de 88% l'an dernier: AT&T (T au NYSE) qui se retrouve maintenant en 10ème position, un gain de 17 places.

lundi 21 avril 2008

LES LEÇONS DE L'INVESTISSEUR: ne pas négocier les yeux bandés!

Au fil des dernières années, j'ai remarqué que très souvent les compagnies technos déçoivent les attentes démesurées des marchés et subissent une baisse brutale et rapide après le dépôt de leur rapport trimestriel. J'explique ce phénomène ainsi: les compagnies « technos » demeurent encore nettement surévaluées dans leur ensemble par rapport à leur valeur réelle (actifs, rentabilité…). Leurs actions se vendent à des multiples très élevés qui ne sont pas justifiés par leurs profits mais par des projections de forts taux de croissance. Ces attentes démesurées au niveau de la croissance, très souvent ne peuvent se réaliser, du moins pas à la hauteur des projections irréalistes de certains investisseurs. Le retour sur terre est alors abrupte : sans le maintien des projections de forte croissance, ces actions se dégonflent rapidement car c’est ce qui soutien leur valeur.

Acheter les actions d’une compagnie techno avant le dépôt de son rapport trimestriel comporte donc beaucoup de risques. La possibilité d’une déception des marchés est réelle avec la débarque qui l'accompagnerait. Et dites-vous bien que même avec des résultats au delà des attentes du marché, la hausse de l'action qui suivrait sera rarement élevée, puisque son prix contient déjà des projections de croissance importante. À l’opposé, les jours et les semaines qui suivent le dépôt trimestriel constituent souvent le moment idéal pour acheter les actions des compagnies technos, une fois qu’elles ont été malmenées. Après cette période où les investisseurs qui carburent aux taux de croissance ont fuit le bateau et fait chuter le titre, l’action revient à un niveau plus raisonnable, plus près de sa valeur réelle.

Cette règle, éviter d'investir à quelques jour des résultats trimestriels, qui est particulièrement vrai pour les compagnies technos, pourrait s'appliquer pour toutes les entreprises. Avant de prendre une décision d'achat, n'est-il pas logique de vouloir connaître d'abord l'information la plus récente sur la compagnie qui nous intéresse? Lorsque vous souhaitez acheter les actions d'une entreprise, vous vous assoyez en quelque sorte à une table devant quelqu'un qui, lui, veut les vendre. À quelques jours du dépôt du rapport trimestriel de l'entreprise en question, c'est un peu comme si vous vous présentiez à cette table les yeux bandés pour négocier; alors que devant vous, vous avez de bonnes chances d'avoir quelqu'un qui a une vision claire, parce qu'il possède déjà de l'information sur ce qui s'en vient.

dimanche 20 avril 2008

RHODIA: sur-réaction des marchés, bon potentiel de retournement?

Le titre de Rhodia (RHAYY sur OTC et RHA sur Euronext), une des dix plus grandes entreprises mondiales de la chimie de spécialités, a chuté de plus de 8% ce matin, suite à une baisse de la recommandation d'un analyste. L'analyste de BNP Paribas pense que la hausse du coût du pétrole et l'affaiblissement du $US face à l'euro empêcheront l'atteinte des résultats prévus pour 2008:

"Compte tenu d'un environnement toujours aussi défavorable pour les matières premières et les devises, nous anticipons un recul de l'EBITDA aux premier et deuxième trimestre qui risque de placer hors d'atteindre l'objectif d'EBITDA 2008". Lors de la publication de ses résultats 2007 le 28 février dernier, Rhodia s'était déclaré "confiant dans sa capacité à poursuivre l'amélioration de ses performances en 2008" et visait "une nouvelle progression de son EBITDA récurrent et de son Bénéfice Net Par Action". Exane BNP Paribas table désormais sur un EBITDA de 713 millions d'euros en 2008, soit une baisse de 6% par rapport à l'EBITDA 2007 (extrait de Boursorama).

Si l'action de Rhodia continue sa chute dans les prochains jours, je pense que cela va créer une occasion d'achat pour ce titre qui possède, selon moi, une bonne capacité de retournement à moyen terme. Il ne faut pas oublier que Rhodia a vu S&P relever récemment sa cote de crédit (de BB- à BB). Cela peut rassurer jusqu'à un certain point les investisseurs inquiets depuis quelques années de sa situation financière, bien que le remboursement des intérêts de la dette dépend d'un maintien de la rentabilité retrouvée. Autre facteur encourageant, les atteintes à sa réputation suite à des pratiques comptables douteuses entre 2001 et 2003, semblent maintenant être chose du passé: les autorités financières françaises ont fermé ce dossier en imposant une amende équivalent à 1 million de dollars, l'entreprise peut maintenant passer à autre chose.

Au cours des dernières années, Rhodia a recentré ses activités sur les marchés où sa position était la plus forte (polyamide, Novecare, silcea...) et qui offrent de meilleurs potentiels de croissance. Grâce à ses technologies industrielles moins polluantes, Rhodia continue de bénéficier de crédits pour la réduction d'émissions polluantes, crédits qu'elle vend à d'autres entreprises (protocole de Kyoto). Les entreprises du secteur de la chimie des spécialités devraient bénéficier de l'industrialisation des pays à économies émergentes au cours des années à venir. Le titre de Rhodia demeure fragile, à cause du poids de sa dette, du coût des matières premières et de la force de l'euro, mais s'il descend sous les $21 (ou près des 13 euros), il devient intéressant pour un retournement à moyen terme.

Qu'en pensez-vous?

jeudi 17 avril 2008

Groupe Bikini Village: enfin de bons résultats!

Dans mon message du 12 décembre dernier , je racontais ma longue saga d'investisseur dans Bikini Village (GBV au TSE), unique rejeton des Ailes de la Mode. Saga qui m'avait vu m'accrocher de trimestre en trimestre dans l'espoir du grand soir. Je n'irais pas jusqu'à dire que ce dernier est arrivé mais les résultats trimestriels publiés aujourd'hui sont pour une fois encourageants et m'amènent à penser que finalement la stratégie mise en place par la direction commence à porter fruit.

On constate une nette amélioration des Bénéfices avant intérêts, taxation, dépréciation et amortissement (ou EBITDA) qui atteignent 1,8M de $CA, soit l'équivalent de 14,2% des ventes (au même trimestre l'an dernier, ils étaient d'un peu moins de 1M de $CA ou 8% des ventes). La marge bénéficiaire avant impôt a atteint 11,3%, au même trimestre l'an dernier elle était de 6%. Les ventes ont également augmenté de 9%, lorsqu'on compare les semaines équivalentes des deux années.

La force du dollar canadien a sûrement contribué à cette amélioration des marges, puisque Bikini Village s'approvisionne pour une partie de ses produits à l'étranger. On peut également penser que les rénovations apportées à ses magasins ont contribué à cette amélioration. On peut déjà anticiper de bons résultats pour le trimestre en cours, puisque l'on a également annoncé que les ventes des deux premiers mois de ce dernier (février et mars) avaient augmenté de 21% en comparaison de l'an dernier.

Une hirondelle ne fait pas nécessairement le printemps, mais ce sont des résultats qui m'apparaissent positifs.

Le titre de Mecachrome est-il descendu sous sa valeur réelle?

Mecachrome (MCH au TSE), ce fabricant de pièces et intégrateurs de sous-système destinées à l'aérospatiale et à l'industrie automobile, m'intéresse depuis quelques temps. Quelle est la juste valeur de cette entreprise qui a fait son arrivée en bourse en octobre dernier? Cette entreprise qui a des usines au Québec et en France, ainsi qu'un centre de R&D en Suisse, a présenté un rapport annuel un peu décevant à la fin mars: malgré des revenus en hausse de 13%, Mécachrome n'a pas été rentable en 2007 (pertes de 0,42 euro par action, environ $0,62 CA par action). Pour les explications sur cette performance décevante, je vous invite à lire le rapport annuel 2007 de la compagnie (lien à la fin de mon texte).

Dès le départ il faut donc être prudent et y regarder par deux fois. Ce qui est intéressant chez cette entreprise, c'est sa grande maîtrise de technologies de pointe, tant en aérospatiale que dans le sport automobile (F1) et ses liens avec des grands fabricants de ces deux secteurs (Airbus, Boeing, Bombardier, Rolls Royce, Renault, BMW...). Le cours de ce matin, à $7,00 l’action, signifie que le titre se transige actuellement à moins que la valeur au livre de l’entreprise ($7,30). À $7,00 l’action, cela représente également un ratio prix/ventes de 0,30 : ceci est un ratio intéressant pour une entreprise qui offre des produits de haute technologie caractérisés par des bas volumes et des marges de profits habituellement hautes.

Site web de Mecachrome, cliquez ici

mardi 15 avril 2008

CROCS: l'engouement commence à s'estomper?

Saviez-vous que les chaussures en plastique Crocs (CROX au Nasdaq) qui ont provoqué un engouement soudain à l'échelle planétaire sont une création québécoise? L'entreprise fut fondée à Québec où on y a conçu l'étrange chaussure, puis elle fut rachetée par des américains. Hier, ces derniers ont remercié la ville fondatrice de l'entreprise, en y fermant l'usine qui s'y trouvait et en mettant à la porte 500 employés. Il faut dire que la hausse du dollar canadien et du coût de la matière première rendaient cette usine de moins en moins rentable en comparaison de l'usine située au Mexique. Le Québec n'aura pratiquement plus d'entreprises manufacturières d'ici quelques années si la tendance actuelle se maintient, mais ça c'est une autre histoire....

Crocs a revu hier ses prévisions pour 2008, suite à la récession qui s'annonce aux États-Unis et à son impact sur les consommateurs : pour le premier trimestre, au mieux le "break even point" avec des revenus de 195 à 200 millions (les analystes prévoyaient un BPA de $0,47 et des ventes de 225 millions); pour l'année, un BPA de $1,60 à $1,70 avec une croissance des ventes de 15 à 20% (les analystes prévoyaient $2,67 avec une croissance des ventes de 36%). L'impact fut immédiat sur le cours de l'action en soirée hier: le titre a chuté de près de 30% à $12,60.

Cette descente spectaculaire du titre qui se transigeait à $75 à la fin octobre met en évidence le danger d'investir dans une entreprise qui n'est basée que sur un produit vedette. Les modes en consommation passent tôt ou tard et le château de cartes peut s'écrouler rapidement. D'autant plus que les fabricants chinois ne tardent jamais à mettre sur le marché une copie similaire, à moindre prix, qui fera rapidement fondre les généreuses marges bénéficiaires des premiers temps.

dimanche 13 avril 2008

General Electric: occasion d'achat, suite à la déception des marchés?

Les résultats trimestriels de General Electric (GE au NYSE) ont déçu les marchés vendredi: des profits en baisse de 8% en comparaison du même trimestre de l'année précédente, un BPA de $0,44 par action alors que les analystes prévoyaient $0,51, des prévisions revues à la baisse pour 2008 (entre $2,20 et $2,30 par action).

Le titre de GE a reculé de près de 13% vendredi pour se retrouver à $32,05. Est-ce que ce recul de GE constitue une occasion d'achat pour cette compagnie légendaire? Je vais analyser la question au cours des prochains jours. Pour l'instant, je vous propose trois points de vue: celui de Pat Dorsey (Morningstar), du magazine Barron's et de François Rochon (La Presse- Affaires).

Vidéo: analyse de Pat Dorsey (Morningstar), cliquez >>> ici

Barron's: At GE, One Bad Quarter Doesn't Spoil the Story, cliquez >>> ici

Que pensez-vous de GE ? - François Rochon, cliquez ici

jeudi 10 avril 2008

INVESTOPEDIA.COM: une encyclopédie et une université de l'investissement

Pour ceux qui lisent l'anglais, je me dois de vous suggérer un site où l'on retrouve une multitude d'informations utiles pour faire son apprentissage de la finance et des marchés boursiers: INVESTOPEDIA.COM. Ce site est une véritable encyclopédie du savoir financier et de l'investissement.

Sur le site Investopedia.com, vous pourrez d'abord accéder à un dictionnaire complet de 7000 termes financiers et boursiers (section Dictionary). Une courte définition est proposée pour chaque terme (What does it mean?), accompagnée d'un commentaire qui précise davantage sa signification (Investopedia says...). Pour chaque terme, on vous propose d'autres termes reliés (related terms). Finalement, on vous suggère des articles reliés (related links) qui approfondissent le sujet.

Investopedia.com offre également gratuitement toute une série de textes (section Articles) à teneur pédagogique sur différents sujets de la finance et de la bourse, et ce, sous différents angles: investissement de base, actions, obligations, fonds mutuels, analyse technique...

Ce qui distingue ce site et qui en fait une véritable université pour autodidacte de l'investissement, ce sont les cours (tutorials) qu'il vous propose en quatre classes (débutants, investisseurs expérimentés, investisseurs actifs, retraités).

Une section vous propose de répondre à vos questions (Ask us). Vous pouvez poser votre question et obtenir par la suite une réponse ou consulter les questions et réponses déjà publiées.

Pour accéder à Investopedia.com, cliquez >>> ici.

mardi 8 avril 2008

WYETH: percée majeure pour traiter la maladie d'Alzheimer? (article de Barron's)

Le magazine financier Barron's publiait samedi un article qui faisait part de l'avancement de l'étude d'un nouveau médicament par Wyeth (WYE au NYSE) pour contrer les ravages de la maladie d'Alzheimer: le bapineuzumab (ou AAB-001). On serait maintenant rendu aux essais de Phase III sur 4100 personnes, essais qui coûteront 300 millions de USD.

L'article laissait entendre que le cours de l'action de Wyeth était également bas relativement à sa valeur réelle. L'effet de la publication de ce texte s'est fait sentir hier: le cours de l'action a augmenté de 6,6% durant la séance pour atteindre $44,30. Percée significative ou xième espoir déçu pour vaincre cette terrible maladie?

samedi 5 avril 2008

WOLSELEY: profiter de la crise immobilière pour acquérir une entreprise de qualité

Lorsqu’une crise frappe un secteur cyclique, si l’on est patient et que l’on attend le creux de la vague, on peut mettre la main à rabais sur des entreprises de qualité. D'autant plus que ce type de crise élimine les entreprises les plus faibles et permet aux plus fortes d'élargir leur part du marché.

La crise que traverse la construction résidentielle aux États-Unis et, dans une moindre mesure, en Europe, offre donc cette possibilité d'acquérir à bon marché des entreprises de qualité qui en ressortiront en bonne condition et en position pour reprendre leur croissance. La difficulté pour l'investisseur consiste à identifier le "creux de la vague" de cette crise. Certains analystes prévoient une amélioration dès 2009, d'autres pensent que la crise pourrait perdurer jusqu'en 2010. Le cours des actions des entreprises reliées à cette industrie n'a peut-être pas fini de descendre, c'est le risque de ce type d'investissement actuellement.

Wolseley PLC (WOSLY sur OTC) est un géant mondial de la distribution de matériel de construction, l’entreprise est présente dans 27 pays. Elle est fortement concentrée en Europe et aux États-Unis. L’entreprise britannique est le premier distributeur au monde de produits de chauffage et de plomberie. Elle est également un important distributeur de matériel électrique et de bois d'oeuvre. Wolseley a fait plusieurs acquisitions au cours des dernières années qui lui ont permis d’étendre sa portée géographique et d’élargir la gamme de produits qu’elle distribue principalement aux entrepreneurs de la construction.

Wolseley a connu une croissance continue de ses ventes et de ses profits depuis 2002. L’entreprise est parvenue à maintenir une marge opérationnelle supérieure 5,5 % durant cette période: une performance remarquable dans le secteur de la distribution où cette marge est habituellement plus mince. Le dernier rapport semestriel de l'entreprise (août 2007 à janvier 2008) démontre l'impact de la crise de la construction résidentielle américaine sur les résultats de l'entreprise: bien que les ventes en Europe aient augmenté de près de 16% grâce aux récentes acquisitions, elles ont chuté de 10,5% aux États-Unis. Globalement, les revenus ont tout de même augmenté de 2% dans un environnement difficile. Cependant, les marges opérationnelles ont chuté, passant de près de 5 % au cours du même semestre de l'année précédente à 3,7 % au dernier semestre.

Le cours de l’action de l’entreprise a subit les contrecoups de ce refroidissement du marché de la construction résidentielle: il est passé de plus de $26 à la mi-juin à $10,65 aujourd'hui. À ce prix, est-ce un bon investissement?

Le marché de la distribution des produits de construction demeure très fragmenté et il y a place pour une plus grande consolidation de l'industrie. Wosleley entend profiter de sa taille pour continuer son expansion par acquisitions au cours des prochaines années. Les gestionnaires de l’entreprise ont démontré qu'ils avaient l'habilité pour exécuter avec succès ce type d'opération qui comporte une part importante de risque: de 2004 à 2006, Wolseley a maintenu un retour sur l'avoir des actionnaires supérieur à 21% en effectuant plusieurs acquisitions. Selon moi, cette entreprise a encore un potentiel important de croissance qui pourrait s'accompagner d'économies d'échelle subtantielles. De plus, j'aime son style de gestion qui respecte ses actionnaires : à preuve, l'augmentation constante du dividende qui équivaut à un yield de 6 % à son cours actuel.

Wolseley constitue donc, selon ma modeste opinion, un très bon placement. La question à laquelle il est plus difficile de répondre c'est de savoir si la durée de la crise de la construction résidentielle américaine pourrait s'étirer jusqu'en 2010 et entraîner le cours de l'action à un plus bas niveau.

Site web de Woseley, cliquez ici

mercredi 2 avril 2008

PFIZER: un bon dividende et beaucoup de free cash flow

Pfizer (PFE à la bourse de New York) fut la première compagnie américaine dont j’ai acheté des actions, c'était en avril 2002. Les pharmaceutiques étaient alors à la mode après la dégelée des techno et la débarque qu’avaient prise les marchés depuis deux ans. Les analystes insistaient sur le vieillissement de la population qui allait faire exploser la consommation de pilules de toutes sortes que goberaient quotidiennement les baby boomers. Parmi les pharmaceutiques, Pfizer c’était la valeur la plus sûre, une action qui ne pouvait que monter.

En avril 2002, le dollar canadien valait un maigre 0,63$ face à la puissante monnaie américaine. Cela ne m’arrêtait pas dans ma détermination de conquérir le marché américain. Avec les frais d'acquisition de dollars US, j’ai donc déboursé 1,59$ canadien pour chaque dollar américain nécessaire à la transaction. Je n’ai pas hésité à payer 38$ US l’action. Ça me semblait une aubaine, puisque l’action avait frôlé les $44 quelques mois plus tôt. Avec les frais de transaction, pour 30 actions à 38$, j’ai donc dû payer $1,857 canadiens .

Six ans plus tard, combien me coûteraient les mêmes 30 actions de Pfizer avec un dollar canadien qui vaut maintenant 0,99$ US. L’action de Pfizer, malgré des performances financières très honorables depuis, n’est plus à la mode comme beaucoup de pharmaceutiques, elle a terminé la journée d’aujourd’hui à 21,51$. Pour acheter trente actions, il m’en coûterait donc (j’inclus les frais d’achat de US$ et les frais de la transaction) la modeste somme de 676$, au lieu des 1 857$ que j’ai payés à l’époque, 1,181 $ de moins. Si vous préférez, avec l’argent que j’ai utilisé pour acheter 30 actions de Pfizer en avril 2002, vous pouvez en acheter 83 aujourd’hui! Et en prime, le dividende annuel est maintenant de 5,5%, alors qu’à l’époque il se situait à un maigre 1,4%.

En 2002, Pfizer a réalisé 1,46$ de profits par action, les analystes prévoient 2,50$ par action pour l'an prochain. Au cours des trois dernières années (2005-2007), Pfizer a généré en moyenne 13,2 milliards de flux de trésorerie disponibles (free cash flow) par année, soit à peu près 1,90$ par action, un rapport de 11,3 avec le prix actuel de l’action. Avec autant d’argent entre les mains, on peut augmenter son dividende, racheter ses actions, faire des acquisitions et mettre davantage d’argent en R&D pour découvrir d’autres médicaments.

Aujourd’hui, le marché craint surtout la fin du brevet exclusif sur le Lipitor en 2010-2011, le médicament vedette de Pfizer qui lui apporte une bonne partie de ses profits. Les analystes ne voient pas encore dans le pipeline de Pfizer poindre un médicament de cette taille pour prendre la relève. Mon point de vue là dessus, mais ce n’est que mon point de vue, c’est que d’un pipeline d’une telle dimension, il sortira bien, tôt ou tard, un nouveau Lipitor ou un nouveau Viagra.

P.S. L'abandon cette semaine des essais sur le tremelimumab pour traîter le cancer de la peau, pourrait ramener le titre vers les $20, ce qui constituerait, selon moi, un très bon point d'entrée.

Site web de Pfizer, cliquez >>> ici