jeudi 7 septembre 2017

Que penser des compagnies qui ne paient jamais de dividendes?

Je peux comprendre qu'une compagnie durant ses premières années consacre l'entièreté des liquidités qu'elle génère à investir dans sa croissance, en faisant l'acquisition de matériel, d'usines ou encore de concurrents, qu'elle investisse en recherche et développement, qu'elle cherche à développer de nouveaux marchés... Je peux également comprendre qu'une compagnie en difficulté financière est plus sage de ne pas verser un dividende qui la mettrait à risque. Mais dans les autres cas, je me pose des questions.

Une fois qu'une compagnie est établie, que sa situation financière est stabilisée et qu'elle génère des profits, n'est-il pas logique qu'elle partage une partie de ces profits, par l'intermédiaire d'un dividende trimestriel, avec les actionnaires qui ont pris le risque de miser sur elle? Pourquoi certaines compagnies ne le font pas rendues à ce stade de développement, ne laissant aux actionnaires que l'alternative de vendre leurs actions pour toucher une part de bénéfices? Sur le marché canadien, des compagnies comme CGI Group (GIB.A), Celestica (CLS) ou Canfor Corporation (CFP), sont des exemples de compagnies qui n'offrent aucun dividende, malgré une très bonne situation financière. Sur le marché américain, on peut citer les compagnies suivantes: Facebook (FB), TripAdvisor (TRIP) ou Autodesk (ADSK).

Vous me direz que Berkshire Hathaway (BRK.A ou BRK.B) est le parfait exemple d'une compagnie qui n'a jamais payé de dividendes et qui a pourtant permis à ses actionnaires de faire d'énormes profits. Oui, mais des Warren Buffett il en vient un par cent ans, et oui, c'était une bonne idée de lui laisser le soin de réinvestir les profits, plutôt que de les retourner directement aux actionnaires. Mais Berkshire Hathaway est un cas unique et je demeure réticent à investir dans des compagnies qui ne laisse pas au trois mois, une partie de la récolte aux actionnaires pour qu'ils puissent en jouir à leur guise...

Le dividende m'apparaît particulièrement important pour les compagnies minières, s'il est inexistant ou très maigre, cela ne fait aucun sens: ce n'est pas quand la mine sera complètement vidée qu'il sera temps de récompenser ceux qui ont investit dans son exploration et son exploitation. Les compagnies aurifères sont un exemple, la plupart ne paient pas de dividendes ou seulement un dividende maigrichon, devenant des titres purement spéculatifs ou pour investisseur naïfs. 

4 commentaires:

LeFondDuBaril a dit…

> Le dividende m'apparaît particulièrement important pour les compagnies minières, s'il est inexistant ou très maigre, cela ne fait aucun sens: ce n'est pas quand la mine sera complètement vidée qu'il sera temps de récompenser ceux qui ont investit dans son exploration et son exploitation. Les compagnies aurifères sont un exemple, la plupart ne paient pas de dividendes ou seulement un dividende maigrichon, devenant des titres purement spéculatifs ou pour investisseur naïfs.

Tout à fait d'accord. Déjà que le secteur minier est extrêmement risqué, c'est le dernier où j'ose m'aventurer. Peut-être ont-ils l'ambition démesurée de continuer de croître éternellement en mettant la pelle dans de nouvelles mines.

CGI a en effet une excellente santé financière. Ça me surprend aussi, ils peuvent se permettre de distribuer un dividende. Gardent-ils leurs profits pour faire une acquisition? Quelles raisons pourront leur pousser à distribuer un dividende? À suivre.

Anonyme a dit…

CGI préfère utiliser ses flux de trésorerie généreux à racheter ses actions et payer sa dette qui était un peu élevée. Je crois que CGI se voit encore comme une compagnie en croissance et non une entreprise mature à la GE ou Proctor and Gamble.

En ce qui concerne TSGI ça ressemble un peu à CGI en ce sens qu'ils ont dû emprunter et pas mal en plus pour acheter Oldford Group (Poker stars--Full Tilt Poker). La petite compagnie--Amaya--a dû payer 5 milliards de dollars. Méchante grosse bouchée a absorbée. TSGI a eu du mal à rembourser un prêt rendu à échéance l'an dernier et a dû en reporter le paiemnt alors vous vous imaginez bien que le versement d'un dividende n'est pas encore effectif.

Les compagnies matures genre GE, CNR, Bell et/ou en déclin genre HBC, ALC, Reitmans versent des dividendes. Normal il n'y a pas ou peu de croissance alors la compagnie compense en vendant parfois des actifs et souvent en versant des dividendes. Une façon de récompenser les actionnaires présents depuis des lustres peut-être.

Pibo

LeFondDuBaril a dit…

Merci pour l'info Pibo. Je pense que CGI poursuit une bonne stratégie en essayant d'assainir ses états financiers. Le fait qu'ils sont prêts à racheter leurs actions démontre une grande confiance en leur vision à long terme.

J'ai entendu parlé d'Amaya il y a quelques années, c'est vrai que ceux qui possédaient des actions de ce titre ont fait de bonnes affaires. Donc TSGI a trop payé et se trouve endetté, un peu comme Teva après avoir engouffré Actavis. Vos recherches éclaircissent la situation pour TSGI, c'est donc logique qu'il n'y aura pas de dividendes avant un bon bout de temps.

Québec Bourse a dit…

Le rachat d'actions peut être trompeur, si l'on continue de distribuer en même temps beaucoup de stocks-options aux dirigeants et aux employés. Pour TSGI, tu as raison Pibo, c'était un mauvais exemple, je vais en citer un meilleur.