mardi 31 mars 2009

Que pensez-vous du titre de Bombardier?

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Je mentionnais au début février qu'avec le titre de Bombardier, il fallait voir au delà de 2009. Lapalissade me direz-vous, puisque pour tous les titres industriels, il faut voir au delà de la récession actuelle. Certes, mais dans le cas de Bombardier (BBD.b-TSX, $2.96), je crois que cela est particulièrement vrai.

La baisse des ventes d'avions d'affaires va affecter certainement les marges de l'entreprise au cours des prochains trimestres, mais au delà de la tempête, les perspectives de Bombardier me semblent très prometteuses. Sa division Transports est bien placée pour profiter de l'augmentation des dépenses dans les infrastructures de transport en commun dans plusieurs parties du monde. Après la récession, sa division d'avions commerciaux, avec éventuellement ses modèles de la Série C, devrait connaître une bonne croissance, alimentée par l'augmentation du trafic aérien au cours de la prochaine décennie avec le développement des économies émergentes.


Hier, d'ailleurs, Bombardier Aéronautique a annoncé qu'elle avait obtenu une commande ferme de Lease Corporation International Aviation Limited pour 20 appareils de la CSeries, soit trois biréacteurs de ligne CS100 et de 17 biréacteurs CS300: une valeur d'environ 1,44 milliard $ US. Le client a également pris une option d'achat sur 20 autres appareils de cette série. Cette commande d'appareils de la C Series s'ajoute à celle du transporteur aérien allemand Lufthansa, confirmée le 11 mars dernier, pour 30 avions d'une valeur de 1,53 milliard $ US. L'entente avec Lufthansa prévoit également des options sur 30 autres avions de la CSeries. Bombardier serait-elle en train de s'installer définitivement dans cette section du marché (110-130 passagers) au potentiel prometteur, bien que ces nouveaux modèles ne soient encore que sur la planche à dessin?

Je crois qu'à $2.96, ce titre a un bon potentiel sur un horizon de cinq ans, tant du côté de sa division Transports que de celui de sa division aéronautique. La prudence s'impose cependant à l'investisseur qui s'aventure sur ce terrain qui est celui d'un secteur cyclique qui requiert d'énormes investissements en R&D et où la compétition de nouveaux joueurs (Russie, Chine, Japon...) pourrait changer la donne, il devra faire ses recherches et non pas se fier à ma modeste opinion... Alors, que pensez-vous du titre de Bombardier?
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lundi 30 mars 2009

Un repli qui pourrait créer un bon point d'entrée?

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Il fallait s'y attendre, la remontée des marchés allait rencontrer tôt ou tard de la résistance de la part des pessimistes, ceux qui croient que cette remontée n'était qu'un "bear market rally", un de ces sursauts positifs temporaires qui se produisent à l'intérieur d'un long marché baissier. Et puis, après les gains des trois dernières semaines, des prises de profits étaient à prévoir. En Europe, l'indice Euro Stoxx 50 perd actuellement 3.6% en ce début de semaine.

Ce repli des marchés s'il se continuait au cours des prochaines séances ferait bien mon affaire: selon moi, un indice Dow Jones qui retournerait vers les 7000/7200 points, créerait une occasion intéressante d'entrer à nouveau dans ce marché. La prudence s'impose cependant à l'investisseur qui s'aventure sur ce terrain qui est celui d'un marché boursier encore fragile après une longue maladie, il devra faire ses propres recherches et non pas se fier à ma modeste opinion avant d'y entrer...
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dimanche 29 mars 2009

Que pensez-vous du titre de Rhodia?

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Le titre de Rhodia (RHAYY sur OTC et RHA sur Euronext), une des dix plus grandes entreprises mondiales de la chimie de spécialités, est en chute libre depuis deux ans: en Amérique, il valait plus de $50 en juillet 2007, il a clôturé la séance de vendredi à $3.63 aux USA. La même journée, il fermait à 2.82 euros à Paris. Rhodia traîne une forte dette qu'elle a réussi à réduire de 173 millions d'euros en 2008, mais qui demeure énorme: 1 311 millions d'euros. Comme il y a un peu plus de 101 millions d'actions en circulation, cela représente près de 13 euros de dettes par action!

Rhodia a subit de plein front le ralentissement économique mondial qui a fait chuter la demande pour les commodités industrielles: son chiffre de vente a baissé de 17% au 4ème trimestre de 2008. Par contre, paradoxalement, les prix pour ses produits sont parvenus à augmenter de 11%. L'entreprise est également parvenue à générer un free cash flow (fonds autogénérés libres) de 168 millions d'euros durant ce trimestre. Rhodia a généré un chiffre d'affaire de plus de 4.7 milliards d'euros en 2008, soit environ 47 euros de ventes par action: avec un cours européen de 2.82 euros, cela représente un très faible ratio Prix par action/vente (0.06).

Que pensez-vous de ce titre? Est-ce que Rhodia peut parvenir à effectuer finalement un redressement de sa situation ou est-elle condamnée éventuellement à une restructuration inévitable de son capital pour alléger le poids de sa dette? Si le premier scénario se réalise, au moment de la relance économique, ce titre pourrait remonter de façon importante. Si le second scénario se concrétise, les actionnaires actuels pourraient en faire les frais. C'est un couteau à deux tranchants.

Pour ma part, je serais tenté de croire au premier des deux scénarios, la génération de free cash flow au 4ème trimestre et la réduction de la dette en 2008, me laissent espérer un retournement de situation. Rhodia a également des équipements à l'avant-garde en matière de contrôle des émissions polluantes, ce qui pourrait lui valoir des revenus à la bourse du carbone. La prudence s'impose cependant à l'investisseur qui s'aventure sur ce terrain qui est celui des entreprises lourdement endettées, il devra faire ses recherches et non pas se fier à ma modeste opinion...

Pour vous aider à vous faire votre propre opinion, vous pouvez consulter la présentation du dernier rapport trimestriel et des résultats annuels de Rhodia en 2008:


N.B. En Amérique, ce titre n'est disponible que via le marché "over the counter", le volume d'échanges quotidiens du titre est très limité et les coûts de transaction demandés par votre firme de courtage risquent d'être plus élevés.
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samedi 28 mars 2009

Suivi du message sur les banques canadiennes

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Le jeudi 5 mars, je publiais un message où j'abordais les actions des banques canadiennes, je soulevais l'intérêt qu'elles offraient alors: des cours très bas avec de substantiels dividendes (en pourcentages). La récompense pour l'investisseur pouvait être double: une remontée de la valeur du titre et d'importants yields qui se situaient alors entre 6.5 et 10% selon les banques. Le risque c'était la solidité de ces dividendes, s'ils étaient remis en question, les cours des actions pourraient baisser davantage. Depuis, pas de nouvelles inquiétantes au sujet d'une remise en question de la taille des dividendes. Si ça tient, le timing au début du mois pour investir dans les banques canadiennes était donc très bon, puisque les titres bancaires ont connu une importante remontée depuis. Aujourd'hui, après cette correction haussière des trois dernières semaines, leur attrait est moins évident.

Ci-dessous, la progression des titres des banques canadiennes depuis le 5 mars:

Banque Royale (RY-TSX): $29.22/$36.99 (+ 27%)
TD Bank (TD-TSX): $35.18/43.86 (+ 25%)
CIBC (CM-TSX): $37.86/$46.82 (+ 24%)
Banque de Montréal (BMO-TSX): $27.16/$33.41 (+ 23%)
Bank of Nova Scotia (BNS-TSX): $26.21/$31.88 (+ 22%)
Banque Nationale (NA-TSX): $35.75/$40.75 (+ 14%)
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vendredi 27 mars 2009

Deux questions...

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Marc, un lecteur de la Polynésie Française, soulevait hier dans un commentaire une interrogation que je partage: quel sera l'effet de la volonté des chinois de se défère d'une partie de leurs dollars US. On sait qu'ils possèdent des quantités importantes de cette monnaie. Des ventes massives au cours des prochains mois ou années pourraient faire chuter la valeur de la monnaie américaine, ce qui compliquerait drôlement le remboursement de l'énorme dette des États-Unis. La valeur des actions américaines que les canadiens ou les européens possèdent subirait également les contrecoups d'une telle dévalorisation. Est-ce que cette crainte est fondée? Qu'en pensez-vous?


Autre question. Le plan Geithner a comme objectif en délestant les grandes banques de leurs "actifs toxiques", de relancer l'accès au crédit aux États-Unis qui se figeait par des pratiques hyper-défensives. Si ce plan fonctionne, cela signifierait un accès plus facile au crédit pour les entreprises qui ont d'importantes dettes. Plusieurs titres ont été littéralement déchiquetés par la perspective de voir ces entreprises coincées par un "debt squeeze", une impossibilité d'accès au crédit qui les obligerait à se placer sous la protection contre les faillites (Chapitre 11). Certaines des ces entreprises qui avaient tout de même des actifs considérables, ont vu leurs actions perdent parfois plus de 80% de leur valeur en deux ans.

Est-ce que l'amélioration de l'accès au crédit pour ces entreprises qui pourraient ainsi survivre à la crise actuelle sans restructuration du capital, ne crée-t-elle pas d'intéressantes occasions d'achats pour ces titres qu'on comptait pour morts et qui pourraient de cette façon connaître un redressement considérable au cours des prochains mois, puisqu'ils partent de très bas? Qu'en pensez-vous?
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mercredi 25 mars 2009

Une correction haussière relativement modeste

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Plusieurs analystes des marchés mettent présentement les investisseurs en garde contre un enthousiasme prématuré. La remontée des marchés (environ 20% depuis deux semaines) pourrait être un feu de paille. Apparemment, d'un point de vue d'analyse technique, on ne peut conclure que nous avons quitté pour de bon cet énorme marché baissier que nous venons de traverser. Il est également difficile de conclure que les interventions des différents gouvernements viendront à bout rapidement de la récession en cours. Pour ma part, je suis persuadé que nous avons atteint le creux le 9 mars dernier (Dow Jones à 6440 points) et que nous sommes au début d'un nouveau "bull market". L'avenir dira qui avait raison.

S'il y avait repli au cours des prochaines semaines, disons vers les 7000 points pour l'indice Dow Jones, selon moi, ce serait l'occasion d'entrer sur le marché pour ceux qui disposent de liquidité. Et même s'il n'y avait pas repli, selon moi, les actions à leur niveau actuel demeurent bon marché. Lorsqu'on compare les prix des actions de certaines grandes entreprises avec leurs BPA (bénéfices par action) moyens ou leurs fonds autogénérés moyens (cash flow) des dix dernières années, on réalise qu'elles sont démesurément pénalisées par rapport à leur valeur réelle.

Tout ça pour vous dire, et ce n'est que la modeste opinion d'un simple investisseur, qu'il y a encore beaucoup de bonnes occasions d'investissement dans une perspective moyen terme, même après une correction à la hausse de 20%. Ne pas oublier que malgré ce rebond, l'indice Dow Jones est encore en retard de 13% par rapport à son niveau du 1er janvier 2009 et de 46% par rapport à son niveau d'octobre 2007! Ces chiffres mettent en perspective la correction haussière des deux dernières semaines: elle est bien relative. S'il y avait effectivement recul vers un Dow Jones à 7000 points, les occasions offertes par ce marché d'acheteurs n'en seraient que plus intéressantes selon moi.

Je peux être complètement dans l'erreur et l'avenir donnera peut-être raison aux "oiseaux de malheur" qui affirment que le fond est beaucoup plus bas que ce que l'on a connu. Je demeure très modeste dans ma capacité à prédire la tendance des marchés, j'ai déjà été déçu plus d'une fois au cours des derniers mois, votre point de vue est tout aussi valable que le mien...
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lundi 23 mars 2009

Le plan Geithner: un pas dans la bonne direction

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Les investisseurs nord-américains ont réagi très favorablement à l'annonce par le secrétaire au Trésor américain, Tim Geithner, d'un plan pouvant aller jusqu'à 1000 milliards de dollars pour "débarrasser" les banques de leurs actifs douteux. Le plan vise à purger au départ environ 500 milliards $US de ces créances douteuses qui plombaient les comptes des banques et les amenaient à des pratiques hyper-défensives en matière de prêts, ce qui étouffait progressivement l'économie américaine. Ces "actifs toxiques" seront offerts à des conditions avantageuses aux investisseurs privés, en partenariat avec le gouvernement fédéral.

Les marchés semblent avoir conclu que le plan Geithner allait fonctionner et revitaliser le secteur bancaire américain. Les titres financiers ont fait des bonds spectaculaires: Bank of America (+26%), Wells Fargo (+24%), JP Morgan (+25%), Citigroup (+19%)... Est-ce que cet optimisme se continuera dans les prochains jours, propulsant le Dow Jones au dessus des 8000 points? Assistera-t-on plutôt à des ventes importantes d'investisseurs qui profiteront de l'embellie des marchés depuis le 9 mars (augmentation du Dow Jones de 21% en deux semaines), pour prendre leurs profits avant que la réalité de la récession américaine ne rattrape à nouveau le moral des marchés?

Pour ma part, j'ai connu ma meilleure journée en bourse à vie: + 7,77%!!! Il faut cependant demeurer réaliste, remonter de 7%, ou de 21% en deux semaines, demeure relativement peu quand on compare ces chiffres aux reculs des marchés depuis 18 mois. On ne sablera pas le champagne trop vite, la pente à remonter est encore énorme, mais c'est tout de même un pas dans la bonne direction.
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mardi 17 mars 2009

Est-ce que l'on a atteint le fond le 9 mars dernier?

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Les bourses vont bien depuis une semaine, je devrais normalement festoyer et nourrir ce blog facilement... Je n'y parviens pas, ma tête est ailleurs. L'inspiration me manque. Ça me rassure quand même cette remontée des marchés: quand je pense qu'il y a deux semaines, certains "oiseaux de malheur" avançaient un scénario apocalyptique où l'indice Dow Jones allait toucher les 4000 points avant de remonter.

Est-ce un "bear market rally" que nous traversons, un de ces sursauts positifs temporaires qui se produisent à l'intérieur d'un long marché baissier? J'en doute, je crois que le fond a été atteint lorsque l'Indice Dow Jones a touché les 6440 points lundi dernier, le 9 mars. Les sommes gigantesques injectées par les différents gouvernements de la planète dans les économies et les taux d'intérêts minimalistes décrétés par les banques centrales, viennent supporter l'hypothèse d'une reprise réelle des économies en 2010. Puisque les bourses réagissent habituellement à l'avance, on peut penser que ce "bear market" soit chose du passé, c'est du moins ma modeste opinion. Ceci dit, on peut s'attendre à un recul au cours des prochaines séances: ceux qui ne croient pas que ce marché baissier soit terminé, vont sûrement profiter de cette remontée pour vendre et se faire des liquidités pour profiter éventuellement de cours qu'ils voient encore plus bas.
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dimanche 15 mars 2009

Quelle est la marque de commerce qui a la plus grande valeur?

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Deux firmes de marketing décernent annuellement des valeurs et un classement aux marques de commerce des grandes entreprises: ces études sont celles de Interbrand et de Millward Brown Optimor. En cette période de dépression boursière où tous les titres, même ceux des grandes entreprises, sont accessibles à moindre coût, il peut être utile de considérer la valeur de cette variable dans les choix que font les investisseurs. Développer une marque de commerce est un travail coûteux et de longue haleine, cet actif, bien que plus difficilement quantifiable que d'autres, a définitivement une valeur en soi. Les deux études identifient les 100 marques de commerce qui ont la plus grande valeur.

Pour Interbrand, c'est Coca-Cola (KO au NYSE) qui remporte la palme. On souligne que Coca-Cola a su renforcer la renommée de sa marque en développant récemment de nouveaux produits qui répondent aux préoccupations des consommateurs en matière de santé et d'apparence physique (Diet Coke Plus et Coke Zero). Parmi les compagnies dont la valeur de la marque de commerce a le plus augmentée au cours de la dernière année, ce sont trois compagnies reliées au domaine informatique qui ont connu les plus fortes croissances: Google (GOOG-Nasdaq), Apple (AAPL-Nasdaq) et Amazon (AMZN-Nasadaq). À l'opposé, voici les cinq compagnies qui ont vu leur marque de commerce perdre le plus de sa valeur au cours de la dernière année: Ford, Citigroup, Morgan Stanley, Gap et Merrill Lynch. On ne sera pas surpris de retrouver trois compagnies qui oeuvrent dans le domaine financier parmi cette liste des marques de commerce endommagées.

Pour Millward Brown Optimor, c'est la marque de commerce de Google qui a la plus grande valeur, suivie de celle de General Electric (GE-NYSE), de Microsoft (MSFT-Nasdaq) et de Coca-Cola. Les valeurs des marques de commerce de BlackBerry (Research in Motion), Apple et Amazon ayant le plus augmentées, pendant que celles de Motorola, Starbucks et Home Depot ont connu les plus importants reculs.

Dans l'étude de Millward Brown Optimor, on établie un lien entre la valeur des marques de commerce des compagnies et leur performance boursière (voir, page 5 de l'étude). Ainsi, deux portefeuilles ont été créés pour la période allant d'avril 2006 à avril 2008, portefeuilles que l'on a comparé à l'indice S&P 500 qui a augmenté de 3% durant cette période. Un premier portefeuille constitué des 100 entreprises ayant les plus fortes marques de commerce a donné un rendement boursier de 14.8% au cours de ces 24 mois. Un second portefeuille, où l'on ne retenait que les compagnies dont la valeur de la marque de commerce contribuait pour plus de 30% aux bénéfices (2/3 des 100 entreprises), a performé encore plus: la valeur de ses titres ayant augmenté de 22.1%, plus de sept fois la performance de l'indice S&P 500. L'étude conclue que cela démontre la valeur d'une solide marque de commerce, particulièrement en période de turbulence économique.

Pour accéder à ces deux études sur les marques de commerce, cliquez sur les liens ci-dessous:

Best Global Brands 2008 - Interbrand

The 100 Most Powerful Brands 2008 - Millward Brown Optimor
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jeudi 12 mars 2009

Les leçons de l'investisseur: La bourse n'est qu'un moyen, pas une fin en soi

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Devrait-on dire "boursicomane" comme cocaïnomane ou "boursicoolique" comme alcoolique? Peu importe, je ne crois pas qu'il y ait pour l'instant un mot dans la langue française qui décrive la dépendance à la bourse. Mon père était un mordu des courses de chevaux et autres formes de jeux dont on peut devenir esclave et qui peuvent gâcher votre vie et celle de vos proches. Mon fils m'a dit un jour: "Tu sais, entre bourse et course, il n'y a qu'une lettre de différence". Brillante observation.

Prendre soin de ses finances personnelles quand notre qualité de vie et celle de notre famille en dépend, est une responsabilité importante. La bourse peut nous permettre de profiter davantage du fruit de notre travail et donc, de la vie. Elle peut cependant se transformer progressivement en un jeu dont on peut devenir dépendant. Il faut se méfier. Quand on construit une maison, c'est dans le but de connaître le bonheur de l'habiter un jour; si on ne fait que la monter et la démonter ou y ajouter des étages sans jamais l'habiter, cet exercice n'est plus qu'un gaspillage du précieux temps qui nous ait alloué dans cette vie.

Investir, c'est reporter à plus tard la jouissance de la vie à laquelle notre labeur nous donne droit, en se disant que ce qui pourra alors être accompli, ou le bonheur que l'on pourra en tirer dans quelques années, sera nettement supérieur au plaisir que l'on pourrait obtenir aujourd'hui. Mais il ne faut pas que reporter à plus tard, il faut aussi profiter de la vie maintenant. J'ai connu une femme qui avait économisé toute sa vie en vivant dans une relative pauvreté. Dans les derniers mois de sa vie, elle avait finalement réalisé qu'elle n'avait pas joui de la vie et que maintenant il était trop tard. Triste constat. Elle avait travaillé sans relâche pour bâtir une maison qu'elle n'aura jamais habitée.

J'essaie d'associer chacun de mes investissements à un projet futur: au moment opportun, telles ou telles actions se transformeront en un voyage en Europe, une rénovation majeure dans ma maison, le paiement des frais de scolarité de mon fils. L'investissement boursier n'est qu'un moyen, pas une fin en soi. Il ne faut jamais le perdre de vue.
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mardi 10 mars 2009

La pire décennie de l'histoire des marchés boursiers

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Il y a sept ans aujourd'hui, je faisais mon premier placement boursier. Arriver en bourse en mars 2002, quasiment au début de la pire décennie dans l'histoire des marchés boursiers, n'était pas un timing idéal. J'en ai durement payé le prix, du moins en pertes théoriques, parce que éventuellement le cours de mes actions, je l'espère, reflétera davantage la valeur réelle des entreprises dans lesquelles j'ai investies.

Nous sommes donc dans la pire décennie de l'histoire de l'investissement boursier. Nous payons le prix aujourd'hui pour l'optimisme démesuré des investisseurs au cours des années 80 et 90, période qui avait vu l'indice Dow Jones passer de 838 à 11497 points: une augmentation de 1271% en vingt ans! Depuis le 1er janvier 2000, le même indice a reculé de plus de 42%. Depuis son sommet de 14225 points atteint le 10 octobre 2007, le recul est de 53%!

Si l'indice Dow Jones se situait à son niveau actuel le 31 décembre prochain, cela équivaudrait à la pire décennie pour les investisseurs, pire que la période 1930-39 où on avait assisté à un recul de près de 40%. Les marchés s'étaient complètement écroulés en 1932, mais s'étaient redressés à compter de l'année suivante pour limiter les dégâts tout de même considérable de la décennie.

Ne pas paniquer: après une pareille décennie, un redressement au cours des années 2010, si l'on se fie à la tendance historique, est plus que probable.

Indice Dow Jones (points au début de la période et à la fin, suivi du pourcentage)

1920-1929: 107.23 à 248.48, +132 %
1930-1939: 248.48 à 150.24, -40 %
1940-1949: 150.24 à 199.39, +33 %
1950-1959: 199.39 à 679.36, +241 %
1960-1969: 679.36 à 800.36, + 18%
1970-1979: 800.36 à 838.74, +5%
1980-1989: 838.74 à 2753.20, + 228%
1990-1999: 2753.20 à 11497.12, + 318%
2000-2009 (6 mars): 11497.12 à 6626.94, -42%
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jeudi 5 mars 2009

Jon Stewart passe le KO à CNBC!

Merci Jon Stewart, ça fait du bien...

Les dividendes des banques canadiennes tiendront-ils le coup?

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La Banque de Montréal (BMO-TSE) paie actuellement un dividende qui, au prix actuel de l'action ordinaire, équivaut à un rendement de près de 10% annuellement. Placé dans un CELI à l'abri de l'impôt, cela peut devenir fort intéressant. Pour les autres banques canadiennes, les yields sont également alléchants: CIBC (8.8%), Bank of Nova Scotia (7.1%), TD Bank (6.8%), Banque Nationale (6.8%), Banque Royale (6.5%). La question est de savoir si ces dividendes peuvent tenir le coup, seront-ils prochainement remis en question pour permettre à ces institutions de disposer de liquidités suffisantes en ces temps difficiles.

On a vu récemment le Mouvement des Caisses Populaires Desjardins réduire la ristourne annuelle qu'il verse à ses actionnaires. Aux États-Unis, de nombreuses banques ont coupé leur dividende de façon importante. Qu'arrivera-t-il avec les dividendes des grandes banques canadiennes? On entend régulièrement dire que la situation des banques canadiennes est nettement plus solide que celle de leurs vis-à-vis américaines. Si, effectivement, elles tiennent le coup et ne remettent pas en question leur dividende, elles seraient à leur prix actuel des placements valables à deux niveaux: en garantissant un revenu annuel intéressant par leur dividende, en plus d'offrir éventuellement une prime au niveau de leurs cours qui remonteront certes, une fois la crise actuelle passée.

Par contre, si elles réduisent prochainement leurs dividendes sur leurs actions ordinaires, on peut s'attendre à une chute importante de leurs cours boursiers, puisqu'elles perdraient ainsi leur principal attrait pour l'investisseur. Elles constituent donc un investissement qui comporte un facteur important d'incertitude et de risque. À vous de juger.

Banque de Montréal (BMO-TSX - $27.16)
CIBC (CM-TSX - $37.86)
TD Bank (TD-TSX - $35.18)
Banque Nationale (NA-TSX - $35.75)
Banque Royale (RY-TSX - $29.22)
Bank of Nova Scotia (BNS - $26.21)
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dimanche 1 mars 2009

Face à ce marché imprévisible, même Warren Buffett s'est trompé

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Hier se tenait l'assemblée annuelle des actionnaires de Berkshire Hathaway, le holding dirigé par l'investisseur le plus célèbre de la planète, Warren Buffett. Il a admis avoir commis quelques erreurs au cours des derniers mois, entre autres, d'avoir acheté des actions de Conoco Phillips (COP-NYSE) alors que le prix du pétrole était élevé, il n'avait pas anticipé la chute spectaculaire de son cours qui allait entraîner avec elle à la baisse les titres pétroliers.

Dans le cas des énormes investissements de Berkshire Hathaway dans Goldman Sachs Group (GS-NYSE) et dans General Electric Co. (GE-NYSE), comme il s'agit d'actions préférentielles garantissant un important dividende protégé, à première vue, ce ne sont pas de mauvais investissements en soi.

Cependant, ces deux transactions incluaient également des warrants qui donnent la possibilité d'acheter éventuellement des actions communes de ces deux compagnies à un prix prédéterminé: pour Goldman Sachs Group le prix fixé était de $115, pour General Electric de $22.25. Si Warren Buffett avait mieux évalué la chute des marchés, en particulier des titres financiers, nul doute qu'il aurait pu négocier de meilleurs warrants quelques mois plus tard. Le titre de Goldman Sach s'est écroulé pour atteindre $47.41, deux mois après l'investissement massif de Berkshire Hathaway, il est remonté à $90 aujourd'hui: quelques semaines d'attente et ces warrants auraient donc pu être obtenus à des prix nettement plus bas. Quant à elles, les actions de General Electric, minées par sa division financière (GE Capital), ont connu depuis une chute de 65% de leur valeur, elles se transigent actuellement à $8.51, rendant les warrants obtenus par Buffett très peu attrayants pour l'instant.

Comme quoi, même le plus brillant et le plus sage investisseur de tous les temps a été quelque peu dépassé par ce marché invraisemblable que nous traversons depuis dix-huit mois. Imaginez alors le désarroi du simple investisseur, comme vous et moi. D'une certaine façon, on peut se consoler du piètre rendement de nos investissements, en se disant que ce marché là, il était vraiment imprévisible, même pour le meilleur d'entre nous.
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