samedi 18 février 2017

Est-ce que je vois là un bon investissement?

Comme je suis un investisseur actif, je garde toujours les deux yeux ouverts lorsque je magasine: si je fais affaires avec un commerce, je vérifie immanquablement s'il s'agit d'une entreprise inscrite en bourse, c'est un réflexe. Car, contrairement aux entreprises manufacturières, il est possible avec les entreprises du commerce de détail d'avoir une vue de l'intérieur et d'obtenir ainsi plein d'information sur leur fonctionnement.

De ce temps-ci, je magasine pour une nouvelle paire de lunettes. Premier constat, les prix ont beaucoup augmentés, du moins c'est la perception que j'en aie: des lunettes ajustées à ma prescription pourraient me coûter près de $900 pour une paire avec monture et lentilles de qualité. Il n'y a pas si longtemps, c'était beaucoup moins, du moins il me semble...

Cela m'a amené à découvrir un titre: New Look Vision Group (BCI-TSX, $27.00). Groupe Vision New Look regroupe trois bannières: Lunetterie New Look, Greiche & Scaff (acquise en 2014) et Vogue Optical (plus important détaillant dans les Maritimes, acquise en 2013). Les succursales  (209 sur 212) sont presque exclusivement situées au Québec et dans les Maritimes. Il y aurait donc place à une expansion éventuelle en Ontario, si l'entreprise avait la capacité de faire une nouvelle acquisition sans mettre en péril sa stabilité financière, sa dette ayant augmentée de façon importante suite aux deux acquisitions qu'elle a faite au cours des dernières années.

Quelles sont les perspectives de croissance et la rentabilité de cette entreprise? Les revenus de l'entreprise ont augmentés au cours de la dernière année (voir résultats ici) et des facteurs comme le vieillissement et l'augmentation de la population au Canada devraient favoriser cette tendance. Les bénéfices suivent également cette tendance à la hausse, mais les marges stagnent et le ratio cours/bénéfice par action prévu pour 2017, de x 22, demeure très élevé pour une entreprise du commerce de détail.

Facteur important à prendre en considération: la compétition à laquelle Groupe Vision New Look doit faire face via le commerce en ligne (SmartBuyGlasses, Clearly Vision...), entreprises qui offrent des prix nettement inférieurs aux consommateurs. Cependant, l'importance du service pour ce type de produits peut réduire l'impact de cette compétition en ligne qui autrement pourrait être catastrophique. J'ai visité ces sites, bien que les prix offerts soient effectivement attrayants, il y a un sentiment d'insécurité à commander une paire de lunettes en ligne, par exemple, essayer de mesurer soi-même l'écart entre ses deux pupilles n'est pas évident...

Après analyse, bien que ce titre ne soit pas risqué, il m'apparaît actuellement dispendieux (P/E pour 2017 de 22) et n'offre pas des perspectives de croissance spectaculaires qui justifieraient un tel prix. Je passe mon tour pour l'instant, je serais peut-être tenté s'il continuait sa descente pour atteindre $25 par action (où je vois une résistance technique). Et vous?

vendredi 17 février 2017

Quand est-il temps d'acheter un titre?


À la bourse, l'investisseur doit répondre à deux questions: quoi acheter ou vendre et quand? Pour répondre à la première question, chacun a sa propre recette pour déterminer parmi des milliers de titres, celui qui se démarque par son potentiel ou qui, au contraire, devrait être vendu parce que n'offrant pas des perspectives de rendement positif. Le "quand" est peut-être la question la plus difficile des deux. Ce timing peut faire une différence majeure sur le rendement futur du titre.

L'analyse technique peut nous aider à mieux déterminer quel est le meilleur moment pour acheter ou pour vendre. Après avoir fait une analyse fondamentale d'un titre, je fais donc ma propre analyse technique avant de "peser sur le bouton" avec mes connaissances limitées de ces techniques. J'ai appris cependant avec le temps que si vous croyez avoir repéré, après un travail minutieux, un titre offrant un bon potentiel de croissance et que son prix vous apparaît nettement inférieur à sa valeur réelle, il ne faut pas tergiverser trop longtemps, en espérant qu'il redescende de quelques points de pourcentage supplémentaires. En d'autres mots, si vous avez identifié votre destination et que le train vient de s'arrêter devant vous, il vaut mieux monter à bord dès maintenant, il pourrait s'éloigner de plus en plus et ne jamais repasser à la gare où vous vous trouvez en ce moment.  

mercredi 15 février 2017

Groupon: feu de paille ou début d'une remontée réelle?

Groupon (GRPN-Nasdaq, $4.55) a surpris les analystes en présentant des résultats meilleurs que les attentes (voir l'article). Résultats meilleurs ou devrais-je dire, "moins pires" que prévus, car l'entreprise est encore dans le rouge. Groupon offre des coupons rabais pour des achats dans des commerces participants et également des produits vendus en ligne. Le titre augmente de plus 20% aujourd'hui. À son entrée en bourse à la fin 2011, cette compagnie avait vu ses actions dépasser les $30 avant d'entreprendre une descente qui l'a ramené plus près de sa valeur réelle. Des rumeurs avaient laissé entendre que Google avait offert 5,7 milliards USD pour cette compagnie avant son IPO (voir l'article), ce qui est est le double de sa capitalisation boursière actuelle.

Feu de paille ou début d'une réelle remontée? Le produit offert est plutôt banal, mais peu développer une certaine fidélité chez les chasseurs d'aubaines qui ont aimé leur première expérience. Les ventes augmentent mais de façon très modeste, environ 2% pour le dernier trimestre en comparaison de même trimestre de l'année précédente... Et malgré cette croissance, la marge bénéficiaire n'est toujours pas positive, ce n'est pas demain que les actionnaires recevront un premier dividende!

Mon point de vue: j'ai des actions dans cette compagnie, j'ai même pensé à les vendre récemment, je vais les garder pour l'instant (au cas où l'engouement se continuerait), mais je n'augmenterai pas ma participation, il y a de meilleurs endroits sur le marché où investir son argent.


samedi 11 février 2017

Teva Pharmaceutical Industries: occasion ou trappe?

TEVA PHARMACEUTICAL INDUSTRIES (TEVA-NYSE, $32.19) est maintenant le plus grand fabricant de produits pharmaceutiques génériques au monde depuis son acquisition de la division générique de Allergan (Actavis Generics). Les analystes lui accordent des prévisions de profits pour 2017 qui équivalent à un P/E de 7, ce qui est très attrayant à première vue. Son dividende est de 4,2%, ce qui est également positif.

Cependant, le titre ne cesse de baisser, il a perdu 50% de sa valeur en un an. Est-ce que le marché considère que l'entreprise a payé trop cher pour l'acquisition de la division de Allergan? Cette méga-acquisition aura fait augmenter sa dette de 8 à 33 milliards USD, en plus d'ajouter 100 millions d'actions. Par ailleurs, je ne crois pas que sa descente soit liée aux intentions de l'administration américaine de resserrer les prix, parce que cela toucherait davantage les médicaments d'origine.

Moi, je dis: occasion, une fois la descente terminée, il faudra surveiller les signaux techniques, le titre peut se retrouver encore plus bas... Et vous, qu'en pensez-vous?

vendredi 10 février 2017

Les leçons de l'investisseur: Le temps est le plus coûteux des frais de transaction

Le temps est une denrée rare, la plus précieuse, la seule que nous ne pouvons acheter.

Dans les frais associés à l’achat d’actions, il faut inclure le temps de recherche et d’analyse que l’on y met. Dénicher une entreprise dont les actions méritent d’être achetées exige des heures de travail : on doit se taper la lecture de ses états financiers et de ceux de ses compétiteurs, lire son plus récent rapport annuel, prendre connaissance des articles, analyses et commentaires qui traitent de cette entreprise, visualiser des chartes techniques pour identifier le point d’entrée favorable…

Tout ça gobe beaucoup de temps et votre temps a une valeur. Celui que vous accordez à rechercher un investissement de qualité ne sera pas utilisé pour une autre tâche, un loisir, une activité familiale… Il faut donc laisser à cet achat qui est le fruit de ces heures de besogne, le temps de faire ses preuves. Ne serait-ce que pour justifier ce temps de recherche et d’analyse que vous y avez consacré. Vendre les actions d’une entreprise sur un coup de tête, par impatience, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, alors que l’on a consacré des dizaines d’heures à repérer cette entreprise et à l’analyser, équivaut à jeter son temps par la fenêtre, à ne lui accorder aucune valeur.

Quand vous vendez rapidement les actions d’une entreprise, avant qu'elle n'aie eu la chance de développer son plein potentiel et d'atteindre sa pleine valeur: vous envoyez ce temps investi dans la poubelle. Mais en plus, puisqu’il faudra la remplacer cette entreprise dans votre portefeuille, vous devrez à nouveau dépenser du temps à repérer et à analyser celle qui viendra prendre sa place. Que de précieux temps gaspillé!

mercredi 8 février 2017

Sur mon radar: UNDER ARMOUR

Under Armour (UA-NYSE, $18.30, UAA-NYSE, $21.08), le fabricant de souliers et de vêtements de sport et d'entraînement, a vu son titre perdre plus de 50% de sa valeur en quelques mois, suite à deux rapports trimestriels décevants. Cette compagnie qui avait connu une croissance des ventes constante depuis 2006, a présenté le 31 janvier des résultats inférieurs aux attentes du marché pour le dernier trimestre de 2016. Ce qui a cependant provoqué davantage la chute du cours de l'action, ce sont les prévisions de ventes de l'entreprise pour 2017, nettement inférieures aux prévisions des analystes (5.4 milliards USD, au lieu de 6.1).

La valeur d'une marque est un actif important, jamais à négliger. Certains consommateurs sont prêts à payer plus pour un bien, parce qu'ils s'identifient à une marque. La marque Under Armour est maintenant établie et reconnue dans son domaine. L'entreprise s'adresse à une clientèle qui tient à se distinguer du produit de masse et qui acceptera un prix plus élevé. Under Armour s'est surtout développée en Amérique du Nord, région qui a généré 83% de ses ventes en 2016, elle a donc un potentiel intéressant de croissance dans d'autres régions du monde.  

Lorsqu'une entreprise annonce des prévisions de ventes annuelles nettement inférieures aux attentes et qu'en plus, son chef des affaires financières annonce son départ le même jour, cela rend un titre peu attrayant pour un bon moment. Malgré la remontée d'aujourd'hui, je ne suis pas persuadé que le fond ait été atteint. Je garde donc mon radar ouvert au cours des prochaines semaines, sans être prêt à acheter le titre pour l'instant. Comme c'est le cas pour tous les titres américains actuellement, je suis hésitant à y mettre de l'argent neuf, à cause du taux de change élevé (1.32). Je préfère vendre un titre américain qui ne m'apparaît plus valable pour acheter un nouveau titre américain.

N.B. Prendre note qu'il y a deux types d'actions pour cette entreprise qui se transigent en bourse, pour plus d'information, suivre le lien suivant.

mardi 7 février 2017

Est-ce le temps d'investir dans Patient Home Monitoring?

Patient Home Monitoring (PHM-TSX, $0.14) fournit des équipement médicaux et des services à domicile à des clients qui ont des problèmes respiratoires, elle offre ses services aux États-Unis, bien que le titre soit transigé sur la bourse de Toronto. Ce penny stock a connu une progression spectaculaire en 2015 qui a culminé à un sommet de $2.00 l'action au printemps 2016. L'entreprise était souvent mentionnée de façon positive sur BNN par des analystes qui étaient impressionnés par la croissance de ses revenus et par le fait que la population vieillissante jouait en faveur de ses produits et services.

La situation s'est détériorée à compter de ce sommet atteint il y a moins d'un an: la croissance s'est arrêtée, les liquidités de l'entreprise ont baissé de façon importante, passant de 86 millions à 7 millions en un an, le nombre d'actions a été augmenté, des questions relatives à la couverture de ses services par Medicare ont été soulevées... Bien que j'aie des actions de cette compagnie, je ne l'ai pas étudié de façon approfondie, je peux difficilement déterminer si sa valeur actuelle ($0.14) sous-estime ou non sa valeur réelle.

Un lecteur me demande si c'est le temps d'acheter ce titre qui est à son plus bas. Je ne fais pas de recommandation, je n'ai pas la prétention d'être un analyste financier. Je vous répondrai comme simple actionnaire de cette compagnie. Patient Home Monitoring a annoncé qu'elle allait se scinder en deux entreprises, cela devrait se faire durant le premier semestre de 2017 (voir l'article). Cela est assez rare qu'une entreprise de type penny stock ait cette volonté de se scinder en deux... Selon la proposition, les actionnaires de PHM recevraient une action de chaque compagnie, pour chaque action de PHM. Puisque le titre est actuellement à $0.14, cela signifie que si la scission avait lieu maintenant, les deux nouvelles compagnies se transigeraient aux environs de $0.07 chacune...

Une consolidation des actions (reverse split) ne serait-elle pas alors inévitable? Ce pourrait être de l'ordre de 20 actions deviennent une action ou peut-être, même, avec un ratio encore plus élevé. Mon expérience personnelle, c'est qu'au lendemain d'une consolidation des actions, un titre a tendance a baissé pendant quelque temps (beaucoup d'actionnaires se débarrassent de la poignée d'actions qui leur reste après l'opération).

Je ne m'aventurerais pas à acheter ce titre tant que la poussière ne sera pas retombée suite à cette scission et à la consolidation des actions qui devrait normalement suivre. Il restera alors à déterminer s'il y a, ou non, de la valeur dans l'une ou l'autre de ces deux nouvelles compagnies.  

lundi 6 février 2017

Concordia International: est-ce que cette fois, le titre est reparti pour de bon?

La compagnie pharmaceutique Concordia International (CXR-TSX, $3.89) après avoir été un titre vedette, a connu une chute phénoménale, passant d'un sommet de $110 en septembre 2015 à un creux de $2.27 en novembre dernier, les investisseurs se sont mis à douter de sa capacité à respecter les paiements de la dette énorme que l'entreprise avait développée en faisant de multiples acquisitions.

Ce titre donne des signes de regain depuis le 1er février: +60% (de $2.42 à $3.89) et forte augmentation des volumes transigés. Une nouvelle est probablement à l'origine de ce mouvement: Concordia est parvenu à faire un paiement important qui arrivait à échéance (voir article). Cela a probablement déclenché un short squeeze, les vendeurs à découvert rachetant précipitamment les titres qu'ils avaient empruntés, de crainte d'une remontée qui se continuerait.

Au delà de ce mouvement défensif, est-ce qu'on peut entrevoir que cette relance va se poursuivre? La dette demeure importante, la compagnie affirmait en décembre avoir suffisamment de liquidités pour remplir ses obligations à court terme (voir article). Mais au delà de ça, parviendra-t-elle à générer des flux de trésorerie positifs suffisants pour lui permettre de passer au travers de cette période difficile, sans avoir recours à une recapitalisation? La volonté de la nouvelle administration américaine de faire baisser le prix des médicaments pourrait-elle avoir un impact déterminant? Je n'ai pas de réponses catégoriques à ces questions. Ce titre demeure spéculatif et celui qui est tenté doit en être conscient.

dimanche 5 février 2017

La relativité des chiffres

Du 1er janvier 1990 au 31 décembre 1999, l'indice S&P 500 est passé d'une valeur de 353 points à 1469 points. Ceux qui avaient investi dans cet indice avaient ainsi fait un gain de 316% en dix ans. La bulle était alors gonflée à son maximum.

Du 1er janvier 2000 au 6 mars 2009, les titres du S&P 500 ont effectué une descente de 55% (dégonflement de la bulle de TIC, puis crise des subprimes) qui les a mené de 1469 points à 666 points durant la séance de ce vendredi 6 mars 2009 où la déprime était à son comble. Depuis ce creux, l'indice a fait une remonté spectaculaire de près de 244% pour terminer la séance de vendredi à 2297 points!

Si l'on est un pessimiste de nature, on peut conclure de ces chiffres que la remontée des huit dernières années est trop vertigineuse et qu'une prochaine correction est inévitable. Si l'on est un optimiste, on en conclura que la valeur des actions n'a augmenté que de 56% depuis le 1er janvier 2000 (1469 points) et que cela est bien modeste pour une période de plus de dix-sept ans, soit une croissance d'environ 3% par année!  

Tout est relatif avec  les chiffres et les marchés boursiers, ça dépend du point de comparaison. À vous de juger si nous sommes dans une bulle boursière qui s'ignore ou s'il y a encore beaucoup d'espace à la hausse dans ce qui ne serait qu'un simple rattrapage...

vendredi 3 février 2017

Se méfier des titres de compagnies dont le succès dépend d'un seul produit de consommation

Je constate la chute spectaculaire des titres de GoPro (GPRO-Nasdaq $9.58) et de Fitbit (FIT-NYSE $6.09) récemment, deux titres qui ont perdu près de 90% de leur valeur depuis leur sommet atteint quelques mois après leur arrivée en bourse (2014 et 2015).

Qu'est-ce que ces deux titres avaient en commun? Ces compagnies ont mis sur le marché des produits/gadgets (caméras d'action et bracelets traqueurs d'activité) qui ont connu une vague de popularité soudaine chez les consommateurs, ce qui a amené ces entreprises à offrir leurs actions en bourse. Le hic, c'est que ces produits facilement imitables ont été confrontés très vite à une forte compétition qui a entraîné les prix à la baisse et que l'engouement initial qu'ils avaient suscité s'est affaibli rapidement. Ça me rappelle les souliers CROCS (CROX-Nasdaq), même popularité soudaine, même apparition de compétiteurs meilleur marché, baisse de la popularité du produit, même chute spectaculaire du titre...

Leçon pour l'investisseur: se méfier des titres des compagnies dont le succès dépend d'un seul produit de consommation soudainement populaire, ce sont habituellement des trappes pour l'investisseur.

Réouverture de Québec Bourse

Tentative de remise en marche de mon blog sur la bourse après quelques années d'inactivité. Fini les grandes analyses, je mettrai l'accent sur des articles courts portant sur l'actualité boursière.