dimanche 30 mars 2008

BIOVAIL : malgré la prévisible réduction du dividende, un placement valable?

Après avoir été une “darling” du marché bousier canadien au début de la décennie, Biovail (BVF au TSX et au NYSE) s’est retrouvée au banc des accusés suite à différentes malversations : enquête du Toronto Stock Exchange sur ses pratiques comptables, rémunération indécente des dirigeants, poursuite d’actionnaires floués… L’action qui avait atteint plus de $55 en 2001, se situe aujourd’hui à $10,87.

À la fin 2004, un nouveau directeur général fut nommé, Douglas Squires, pour ramener un peu d’ordre dans l’entreprise. Il y est parvenu en recentrant l’entreprise sur ce qu’elle fait de mieux : à partir de médicaments existants dont la protection légale (patent) est expirée, en utilisant des technologies sur lesquelles elle détient des droits, Biovail crée de nouvelles formulations qui modifient certaines caractéristiques de ces médicaments et augmentent les bénéfices que peut en tirer l’utilisateur (ex. en permettant une absorption constante ou décroissante du médicament par le corps humain).

Biovail se concentre surtout sur les médicaments cardio-vasculaire, sur ceux qui réduisent la douleur et sur ceux qui s’appliquent au système nerveux central. Les versions améliorées de médicaments génériques ont une protection légale (patent), mais elle est habituellement de plus courte durée que celle des médicaments d’origine. Ceci exige de Biovail qu’elle travaille constamment à trouver de nouvelles formules pour remplacer celles qui viennent à expiration : cela rend la stabilité des revenus plus précaire.

Depuis quelques années, Biovail génère d’importants flux de trésorerie libres (free cash flow): l’an dernier, ils ont atteint 305 millions ou l’équivalent de $1,91 par action, un multiple de moins de six versus son cours actuel. Avec tout cet argent à sa disposition, Biovail a décidé de distribuer aux actionnaires un dividende de 1,50$ par année, ce qui donne actuellement un énorme yield de 14%! Cependant, bien que la direction ait réitéré récemment son intention de payer à nouveau un dividende en 2008, elle a mentionné qu'elle ne garantissait pas le maintien à son niveau actuel, ce qui laisse sous-entendre qu'il sera substantiellement réduit: la direction préférerait utiliser une partie de son free cash flow pour faire une ou des acquisitions durant l'année.

Pourquoi le cours de l’action de Biovail a-t-il chuté de $26 en juillet au $10,87 d’aujourd’hui? La protection que détenait Biovail pour son médicament vedette Wellbutrin XL disparaît cette année, ce médicament anti-dépression assurait 42% de ses ventes: il devra donc faire face à la concurrence de médicaments génériques. Les grands investisseurs et les analystes s’attendaient à ce qu’une autre formulation du médicament (en sels à utilisation quotidienne unique) obtienne une approbation de la U.S. Food and Drug Administration et une protection légale pour quelques années. Mais voilà, l’organisme réglementaire a refusé pour l’instant l’approbation de cette nouvelle formulation. Le vide créé par la disparition de la protection sur la version actuelle du Wellbutrin XL est donc intacte et amène les analystes à prévoir une baisse des profits pour la prochaine année. Les analystes prévoient des bénéfices par action de $1,15 cette année, soit un multiple de 9,3 par rapport à son cours actuel.

Biovail pourra éventuellement présenter à nouveau sa formule en sels du Wellbutrin XL et possiblement obtenir une approbation de la U.S. Food and Drug Administration : ce qui ramènerait beaucoup d’investisseurs. À court terme, l'impact de l'absence de protection sur le Wellbutrin XL se fera sentir sur les revenus et les profits de l’entreprise en 2008. Par contre, aucun des autres médicaments importants de Biovail ne verra sa protection disparaître avant 2010. Les laboratoires de Biovail ont été productifs au cours des dernières années, il est donc possible qu’ils en sortent de nouveaux médicaments qui combleront en partie ce vide. De plus, Biovail est devant les tribunaux pour obtenir une prolongation de la protection de sa version du Ultram ER (anti-douleur) au delà de 2010 et ce, possiblement jusqu’en 2014.

L'action de Biovail m'apparaît attrayante à son cours actuel, surtout à cause de ses flux de trésorerie libres et de son faible niveau d'endettement. On l'a vu, on s'attend cependant à ce que la valeur de son dividende soit réduite durant l'année, ce qui risque de faire fuir certains investisseurs qui voyaient là son pricipal attrait. De plus, l'impact de la disparition de la protection sur son médicament vedette (Welbutrin) affligera sa performance à court terme. Il est aussi possible qu'au cours des prochains jours le cours du titre baisse davantage: puisque le dividende aura été versé aux actionnaires pour le dernier trimestre (1er avril) et que certains en profiteront pour se retirer avant l'annonce définitive de la réduction de la valeur du dividende. Malgré ces réserves, je pense qu'à $10 l'action, Biovail devient un placement intéressant, avec bien sûr un potentiel de risque. Qu'en pensez-vous?

Site web de Biovail, cliquez >>> ici

vendredi 28 mars 2008

Un blog remarquable : FORCAST INVEST

On peut retrouver de nombreux blogs sur la bourse et la finance, plusieurs sont très intéressants, j'ai fait mention de plusieurs d'entre eux dans un message antérieur. Un se démarque par son ancienneté, la générosité et la qualité de son contenu: FORCAST INVEST. Si vous ne le connaissez pas déjà, allez-y. "Ca vaut le détour", comme on dit au Québec.

Blog Forcast Invest, cliquez >>> ici

jeudi 27 mars 2008

AUTODESK: une entreprise qui domine son marché, à prix abordable

Vous connaissez Autodesk (ADSK au Nasdaq)? C'est le fabricant du logiciel Autocad qui domine le marché des logiciels de conception et de dessin assisté par ordinateur. Autocad est la référence en matière de CAO-DAO non seulement en Amérique, mais un peu partout dans le monde: Autodesk possède ainsi un avantage de taille. Les entreprises qui l'utilisent depuis des années sont peu portées à regarder les produits de la compétition : le coût de formation de leurs employés (ingénieurs, architectes, techniciens...) seraient trop élevés pour justifier un changement vers un autre logiciel. De plus, la plupart de leurs fournisseurs et clients l'utilisent également : ce serait hasardeux pour eux de se couper de ce "langage commun" du design, de la conception, du dessin et de la fabrication assisté par ordinateur.

Autocad, par sa position dominante et son positionnement au centre d'un réseau d'entreprises à travers le monde, donne à Autodesk un avantage indiscutable. Ses clients, lorsqu'ils ont adopté le logiciel, payent par la suite pour les mises à jour du logiciel: Autodesk bénéficie ainsi de revenus réguliers qui ne nécessitent pas une lourde infrastructure. L'entreprise produit de la sorte d'importants flux de trésorerie disponibles (free cash flow): au cours des douze derniers mois, ils équivalaient à $2,65 par action, soit un multiple prix actuel/free cash flow de 12,5.

Autodesk est peu endettée: sa dette à long terme équivaut à 17% de l'avoir des actionnaires. De plus, elle dispose d'environ $3,40 par action en liquidité. Finalement, la croissance de ses revenus est constante depuis plusieurs années: le taux de croissance annuel moyen de ses revenus a atteint près de 25% au cours des trois dernières années.

Lors du dernier trimestre, la croissance de ses ventes aux États-Unis a été limitée à un maigre 2%, ce qui a fait chuter la valeur de l'action qui est passée de près de $50 au début de l'année à $33,12 (mardi 25 mars). Cependant, il ne faut pas perdre de vue que 63% de ses revenus proviennent d'autres pays et que dans ces marchés, ses revenus ont augmenté de 24% en 2007.

Bien que le multiple prix/vente demeure relativement élevé à X 3,9, cette entreprise à son cours actuel est attrayante : tant par sa position dominante dans son marché, que par la croissance continue de ses ventes et de ses flux de trésorerie, ainsi que par son faible niveau d’endettement.

lundi 24 mars 2008

Bear Stearns: une leçon pour les petits investisseurs...

La saga de la vente de Bear Stearns (BSC), où les actionnaires se sont d'abord faits offrir $2 l'action par J.P.Morgan pour voir cette dernière relever son offre une semaine plus tard à $10, contient une grande leçon pour les petits investisseurs: ne prenez jamais pour la vérité absolue, les commentaires des "experts" de Wall Street.

Depuis une semaine, j'ai entendu plusieurs d'entre eux affirmer que l'offre de J.P.Morgan était malgré tout raisonnable et qu'il était illusoire de penser qu'elle pourrait la relever ou qu'on pouvait espérer l'arrivée d'un "white knight", que Bear Stearns était pratiquement une coquille vide ou qu'un amas de dettes...

Les produits financiers actuels sont tellement complexes et leur valeur si difficile à évaluer que même le jugement des spécialistes du secteur financier est à prendre avec scepticisme et prudence.

dimanche 23 mars 2008

CEMEX: valeur sous-estimée?

Voici une autre suggestion dans le cadre de ma série de messages sur les entreprises qui ont le potentiel pour se relever, lorsque le ralentissement de l'économie américaine sera chose du passé: Cemex Corporation (CX au NYSE). Cette entreprise mexicaine est le troisième producteur de ciment au monde, c’est aussi un important producteur de béton et un fournisseur d’agrégats (pierres concassées, gravier, sable…). Cemex a doublé ses ventes depuis 2003 en réussissant d’importantes acquisitions. L’entreprise est présente dans une cinquantaine de pays dans le monde.

Cemex est parvenu à augmenter ses ventes lors du dernier trimestre (+30%) grâce à la contribution de sa nouvelle acquisition (Rinker), malgré un marché en contraction aux États-Unis et en Grande-Bretagne avec la chute de la construction résidentielle. Les marchés espagnol, sud-américain et des Caraïbes ont connu, en contrepartie, une forte croissance durant cette période. Le marché mexicain pourrait prendre le relais cette année: le gouvernement ayant confirmé d'importants investissements dans les infrastructures.

Cemex continue de produire d'importants flux de trésorerie disponibles (free cash flow): de 2004 à 2006, ils équivalaient $2,90 par action, soit un multiple prix actuel/free cash flow de 8.7, un ratio très avantageux.

Cemex a un niveau d’endettement assez élevé : la valeur de la dette à long terme est pratiquement équivalente à l’avoir des actionnaires. Cependant, Cemex devrait continuer à utiliser ses flux de trésorerie disponibles pour réduire cette dette, comme elle l'a fait au cours des dernières années.

Au cours des prochains trimestres, la chute de la construction résidentielle américaine continuera de peser sur les résultats de Cemex au niveau des profits, mais sa diversification géographique viendra compenser la faiblesse de ce marché. Entre autres, les économies sud-américaines sont en émergence et auront d’importants besoins de développement de leurs infrastructures pour supporter cette croissance au cours des prochaines années. De plus, on peut s'attendre à ce que Cemex réalise des réductions de coûts d'opération, suite aux nombreuses acquisitions des dernières années.

L’action de Cemex se transige actuellement à 8 fois ses profits prévus pour l’an prochain ($3,15), ce qui est nettement moins cher que le ratio pour son industrie (seize fois). L’action est actuellement à $25,23, après avoir atteint $40 en juin dernier : ce prix me semble inférieur à sa valeur réelle. Cemex constitue un placement qui pourrait donner un retour intéressant à moyen terme (au delà de la crise immobilière américaine). Qu’en pensez-vous?

lundi 17 mars 2008

OFFICE DEPOT: un titre sous-évalué?

Lors de mes derniers messages sur ce blog, j'ai identifié des critères qui peuvent aider à repérer parmi les entreprises éclopées, celles qui ont les ressources pour revenir à la santé: niveau d'endettement raisonnable, production de flux de trésorerie positifs et rentabilité des produits et services au cours des années à venir (croissance des ventes, maintien des prix et des marges de profits). J'ai commencé à fouiller parmi les entreprises incluses sur mon "radar", s'il n'y en avait pas quelques unes qui répondaient à ces critères. Après Electronic Data Systems, j'en ai identifié une seconde: Office Depot (ODP à la NYSE).

Office Depot (ODP), comme plusieurs chaînes commerciales américaines, a été durement malmenée depuis six mois avec la perspective d'une récession aux États-Unis. Ses techniques comptables ont également soulevé des questions, ce qui n’a pas aidé. Le cours de son action est ainsi passé de $36 en juin dernier à $10,86 aujourd'hui.

De 2001 à 2006, Office Depot est parvenue à générer des flux de trésorerie disponibles (free cash flow) d'une valeur annuelle moyenne de 432 millions ou $1,57 par action, en se basant sur le nombre d'actions en circulation aujourd'hui. Cela représente un multiple prix actuel/free cash flow d'environ 7: un ratio nettement avantageux. En 2007, Office Depot n'a pas produit de flux de trésorerie disponibles, c’était la première fois depuis 1999. L'entreprise a donc fait preuve de constance à ce niveau depuis près d'une décennie, elle répond donc à mon premier critère de sélection: la capacité de pouvoir compter sur des excédents de trésorerie, une fois soustrait les investissements.

Le niveau d'endettement d'Office Depot m'apparaît raisonnable: sa dette à long terme équivaut à 39% de l'avoir des actionnaires. Est-ce que le volume des ventes est appelé à croître ou à décroître? En 2007, dans un contexte difficile, les ventes ont tout de même augmenté de 3,4%, grâce aux revenus provenant de l’international qui ont pris le relais des ventes aux États-Unis qui ont stagnées. Office Depot peut espérer continuer à élargir et à consolider son marché géographiquement, ce qui devrait permettre à ses revenus de croître au cours des prochaines années.

Le reste de l'année continuera à être difficile pour Office Depot avec la probable récession américaine. Cependant, à moyen terme, le retour sur l'investissement pourrait être fort intéressant pour celui qui saura être patient avec cette entreprise, c’est mon humble avis.

dimanche 16 mars 2008

Electronic Data Systems: une entreprise qui a le potentiel pour effectuer un retournement?

Lors de mes derniers messages sur ce blog, j'ai identifié des critères qui peuvent aider à repérer parmi les entreprises éclopées, celles qui ont les ressources pour revenir à la santé: niveau d'endettement raisonnable, production de flux de trésorerie positifs et rentabilité des produits et services au cours des années à venir (croissance des ventes, maintien des prix et des marges de profits). J'ai commencé à fouiller parmi les entreprises incluses sur mon "radar", s'il n'y en avait pas quelques unes qui répondaient à ces critères. J'en ai identifié une première: Electronic Data Systems (EDS à la NYSE).

Electronic Data Systems revient de loin, cette firme qui dominait le marché de la gestion déléguée des applications informatiques au tournant de la décennie, s’est soudainement réveillée avec des pertes importantes en 2002, suite à l’acceptation de contrats gigantesques (ex. avec la U.S.Navy) dont les conditions s’étaient révélées désastreuses financièrement pour EDS. Depuis, un long processus de redressement s’est opéré et l’entreprise s’est remise à faire des profits (1,35$ par action l’an dernier, ce qui équivaut à un multiple prix/bénéfices de 12 à son prix actuel). Ce retour à la rentabilité s’est fait durant une période où l'entreprise a effectué d’importants investissements technologiques (plus de 3 milliards depuis 2003).

EDS qui prévoyait ralentir ses dépenses en investissements en 2008, a annoncé récemment qu'elle devrait continuer cet effort d'investissement cette année, ce qui devrait réduire le flux de trésorerie disponible anticipé (free cash flow). Cette nouvelle a découragé plusieurs investisseurs qui s'attendaient à une remontée du titre qui coïnciderait avec la réduction des dépenses d'investissements: la valeur de l'action est passée de près de $21 au début février à $16,17 vendredi.

Electronic Data Systems a une dette à long terme qui équivaut à 24% de son passif, ce qui m'apparaît un ratio raisonnable. Au cours de la dernière année, EDS a généré, malgré des investissement technologiques coûteux, des flux de trésorerie disponibles substantiels. Le secteur de la sous-traitance des applications informatiques d’entreprise est arrivé à une certaine maturité en Amérique du Nord et en Europe, mais un potentiel de croissance demeure. EDS est présente dans 66 pays, ce qui peut lui permettre d'espérer une expansion géographique de ses revenus et une croissance raisonnable de ses ventes au cours des années à venir (l'analyste du Morningstar qui couvre EDS prévoit une croissance annuelle de 5% de ses revenus au cours des cinq prochaines années).

À court terme, le titre de EDS pourrait continuer à stagner en 2008: les dépenses d'investissement limitant les excédents de trésorerie disponibles précédemment anticipés. Cependant, les efforts actuels devaient générer une plus grande rentabilité au cours des prochaines années et permettre une remontée significative du titre à moyen terme, c'est du moins mon humble avis.

samedi 15 mars 2008

La situation chez Bear Stearns: le point de vue de Morningstar

La soudaine crise de liquidité de la grande banque d'investissement américaine Bear Stearns (BSC au NYSE) a de quoi inquiéter les investisseurs. Que s'est-il passé exactement? Que nous réserve la prochaine semaine? Est-ce que d'autres institutions financières pourraient se retrouver dans le même pétrin? Le point de vue de l'analyste de Morningstar, Ryan Lentell, apporte des éléments de réponses à ces questions.

lundi 10 mars 2008

Comment différencier les actions moribondes de celles qui pourraient revenir à la santé? (troisième partie)

Lorsque l'on veut évaluer la capacité d'une entreprise à se sortir d'une situation difficile et à se remettre sur ses pieds, l'analyse de son flux de trésorerie (cash flow) et, en particulier, de son flux de trésorerie disponible (free cash flow) peut en dire long sur l'état de santé du malade. Le flux de trésorerie c'est un peu l'oxygène de l'entreprise: c'est la mesure de l'argent qui sort de l'entreprise versus l'argent qui y entre.

Lorsqu'une entreprise est affaiblit et qu'elle génère des flux de trésorerie négatifs, cela peut la mener à une crise majeure qui nécessitera le recours à du capital d'emprunt, au détriment des actionnaires actuels. Encore faudra-t-il que l'entreprise trouve les prêteurs disposés à venir à sa rescousse. Dans un cas, comme dans l'autre, les actionnaires en feront les frais.

Lorsqu'on songe à miser sur une entreprise qui traverse une période difficile, parce que son cours actuel nous apparaît invitant, il faut donc vérifier, après son niveau d'endettement, l'état de ses flux de trésorerie. Est-ce que l'entreprise pourrait se retrouver en situation de déficit d'oxygène qui provoquerait la crise fatale?

Les flux de trésorerie des derniers trimestres sont, bien sûr, facile à vérifier; ce qui l'est moins, c'est la capacité ou non de l'entreprise à générer des flux de trésorerie positifs au cours des trimestres à venir. D'où l'importance de bien analyser son marché, son secteur d'activité et ses produits. Une entreprise qui se trouve dans un secteur en crise ou dont les paramètres fondamentaux limitent la rentabilité, ne parviendra pas, malgré la meilleure volonté, à générer les flux de trésorerie positifs qui lui permettraient de remplir les obligations reliées à sa dette et éviter ainsi le recours à de nouveaux capitaux d'emprunt.

Facile à dire, pas toujours facile à mesurer pour le simple investisseur qui n'a pas une formation en finance d'entreprise et qui n'a pas accès à l'information privilégiée de l'intérieur de l'entreprise.... Je me souviens, il y a quelques mois, d'une session où soudainement le cours de Quebecor World s'est mis à chuter, sans raison apparente, de plus de 10% pour se retrouver sous la barre des $9. Certaines personnes bien informées venaient de visualiser l'équation qui réunissait les obligations financières à venir de l'entreprise, d'une part, et l'état des flux de trésorerie, d'autre part: la crise devenait inévitable. Je suis tombé dans le piège quelque temps plus tard, achetant des actions de Quebecor World à $4, pensant qu'il s'agissait d'une aubaine: l'action vaut aujourd'hui $0,21 et l'entreprise est toujours à la recherche de capitaux d'emprunt pour éviter la faillite. Les fondamentaux du secteur de l'imprimerie qui doit faire face à la popularité croissante de l'internet aux dépens des documents imprimés, ne permettaient pourtant pas d'espérer une hausse importante des prix ou des ventes, ainsi que des flux de trésorerie positifs qui viendraient solutionner la crise.

Les prêteurs ne viendront à la rescousse d'une entreprise en difficulté que s'ils ont la certitude qu'elle pourra générer des flux de trésorerie positifs importants dans les trimestres à venir qui leur permettront de récupérer leur capital et leurs intérêts. Les capitaux d'emprunt sont particulèrement difficiles à trouver aujourd'hui: avec la crise des "subprimes", les prêteurs potentiels sont nettement plus craintifs et exigeants.

Les entreprises qui ont le potentiel pour réussir un "retournement", parce que leur niveau d'endettement n'est pas critique et qu'elles ont la capacité de générer des flux de trésorerie positifs sont peu nombreuses dans l'aile des grands éclopés à l'hôpital de la bourse. Je l'ai appris à mes dépens. Une sur dix, une sur vingt? Dans une prochaine chronique, j'identifierai des entreprises qui me semblent faire partie de ce groupe limité d'entreprises appelées à retrouver la santé.

vendredi 7 mars 2008

Au milieu de la tempête...

L'avidité du grand capital américain, supportée et nourrie par l'administration de Georges W. Bush, aura mené des centaines de milliers d'américains à perdre leur maison et des millions d'investisseurs à travers le monde à perdre une partie de leurs économies. Un beau gâchis…

Est-ce que la tempête des « subprimes » qui a entraîné le système banquier mondial dans une crise perdra bientôt de sa vigueur, ou se poursuivra-t-elle de plus belle jusqu’à l’automne ou au delà? Qui peut prétendre avoir la réponse à cette question…

Entre temps, je garde le cap au milieu de la tempête. Vendre actuellement ne me semble pas être la bonne chose à faire. Un retournement de la situation, même modeste, peut se produire. Les cours de plusieurs actions apparaissent très attrayants dans une perspective d’investissement à long terme, peut-être le seront-t-ils davantage dans quelques semaines... À court terme, en effet, difficile à dire quand poindront les premiers rayons de soleil…

lundi 3 mars 2008

Les 20 entreprises les plus admirées selon le magazine Fortune

Le magazine Fortune vient de publier sa liste annuelle des entreprises les plus admirées pour leur capacité d'innovation, leur leadership et leur force financière. Apple remporte la palme cette année.