mercredi 13 janvier 2010

Les leçons de l'investisseur: Le temps est le plus coûteux des frais de transaction

.
Le temps est une denrée rare, la plus précieuse, la seule que nous ne pouvons acheter.

Dans les frais associés à l’achat d’actions, il faut inclure le temps de recherche et d’analyse que l’on y met. Dénicher une entreprise dont les actions méritent d’être achetées exige des heures de travail : on doit se taper la lecture de ses états financiers et de ceux de ses compétiteurs, lire son plus récent rapport annuel, prendre connaissance des articles, analyses et commentaires qui traitent de cette entreprise, visualiser des chartes techniques pour identifier le point d’entrée favorable…

Tout ça gobe beaucoup de temps et votre temps a une valeur. Celui que vous accordez à rechercher un investissement de qualité ne sera pas utilisé pour une autre tâche, un loisir, une activité familiale… Il faut donc laisser à cet achat qui est le fruit de ces heures de besogne, le temps de faire ses preuves. Ne serait-ce que pour justifier ce temps de recherche et d’analyse que vous y avez consacré. Vendre les actions d’une entreprise sur un coup de tête, par impatience, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, alors que l’on a consacré des dizaines d’heures à repérer cette entreprise et à l’analyser, équivaut à jeter son temps par la fenêtre, à ne lui accorder aucune valeur.

Quand vous vendez rapidement les actions d’une entreprise, avant qu'elle n'aie eu la chance de développer son plein potentiel et d'atteindre sa pleine valeur: vous envoyez ce temps investi dans la poubelle. Mais en plus, puisqu’il faudra la remplacer cette entreprise dans votre portefeuille, vous devrez à nouveau dépenser du temps à repérer et à analyser celle qui viendra prendre sa place. Que de précieux temps gaspillé!
.

lundi 11 janvier 2010

Critères de sélection du portefeuille Québec Bourse 2010

.
Pierre-Olivier, un fidèle lecteur, me demande quels sont les critères que j'ai retenus pour sélectionner les 50 titres qui composent le Portefeuille Québec Bourse 2010.

Je suis un investisseur du type "chercheur d'aubaines", ce que je ne recommande pas vraiment aux autres. J'aimerais être du type "investisseur de qualité" qui est prêt à payer le prix pour la qualité, qui est intéressé par le long terme et qui concentre ses énergies sur quelques titres qu'il connaît dans leurs moindres détails. J'envie la discipline de Pierre-Olivier de Thierry, de Dominique ou de Philippe qui s'en tiennent à leur plan de match et concentrent leurs efforts sur quelques titres. Je n'y parviens pas. C'est plus fort que moi, il faut que je cherche constamment la perle rare: ce que je trouve le plus stimulant à la bourse, c'est l'aspect de chasse au trésor. Ça relève à la fois de l'investissement et du jeu.

Donc, les titres que j'ai inclus dans mon portefeuille 2010, ce sont d'abord des entreprises qui me semblent avoir été démesurément pénalisées par les investisseurs, des entreprises dont la valeur boursière ne reflètent pas selon moi leur valeur réelle. Ces entreprises ont pourtant toutes des actifs non négligeables. Elles ont, par contre, pour la plupart toutes connues des périodes difficiles à un moment ou l'autre au cours des dernières années, ce qui a amené leur cours à un niveau historique relativement bas. Je ne crois pas qu'elles soient pour autant des entreprises risquées: il n'y a selon moi que quatre titres spéculatifs dans ce portefeuille (Compton Petroleum, Thomson Multimedia, Satyam Computer Services et YRC Worldwide). Six titres financiers ont, quant à eux, encore un avenir financier incertain suite à des opérations spectaculaires de recapitalisation par l'état ou lors d'importantes émissions d'actions (Citigroup, AIG, Bank of Ireland, Allied Irish Bank, ETrade Financial, Regions Financial).

Plusieurs de ces 50 entreprises ont généré par le passé des bénéfices par action importants, sans espérer rapidement un retour à ces niveaux de rentabilité d'il y a quelques années, j'estime qu'elles ont une capacité de redressement dans un contexte de reprise économique. Si de tels signaux de retour à la rentabilité deviennent perceptibles, l'impact sur le cours de l'action sera immédiat. Prenez l'exemple de Tuesday Morning (TUES-Nasdaq), l'annonce ce matin de résultats trimestriels positifs, a fait bondir le titre de 33% aujourd'hui. Je ne prévois pas, bien sûr, des rebonds aussi spectaculaires à tous les jours pour le portefeuille Québec Bourse, mais je crois qu'il y a plusieurs de ces titres qui ont une capacité importante de retournement.

Mise en garde: ce n'est que mon point de vue de simple investisseur, ce n'est pas une recommandation, à vous d'y regarder de plus près ou à vous adresser à un conseiller financier si ces titres vous intéressent. Les dividendes des titres américains ou de type ADR ont un traitement fiscal différent de ceux des compagnies canadiennes. Il faut s'informer avant d'investir!
.

dimanche 10 janvier 2010

Mon portefeuille 2010

.
Depuis quelques jours, les lecteurs de mon blog voient défiler une bande passante avec les titres de certaines entreprises: pour le plaisir de jouer au stockpicker, j'ai identifié 50 titres qui m'apparaissent offrir un potentiel intéressant de croissance pour 2010. Ce portefeuille 2010 de Québec Bourse est majoritairement composé de titres américains (22) et européens (15). On y compte également sept titres canadiens, quatre asiatiques et deux sud-américains.

J'ai retenu onze titres financiers (banques et compagnies d'assurance) car je crois que le redressement des cours pour certains d'entre eux n'est pas terminé suite à la tempête des subprimes. J'ai retenu également dix titres reliés au secteur des communications (trois fabricants et sept fournisseurs de services) à cause de l'importance grandissante de ce type de produits dans nos vies et parce que ces titres me semblent actuellement sous-évalués.

Je suivrai ce portefeuille tout au long de l'année, en y apportant des changements selon les opportunités et l'évolution de ces titres, tout en me maintenant toujours à 50 titres. Je vais pourvoir ainsi comparer quotidiennement l'indice Québec Bourse aux grands indices boursiers. Ça ne coûte rien de jouer aux experts, tant qu'on ne se prend pas au sérieux. Le prix d'achat des titres est celui qui était affiché à l'ouverture des marchés en 2010, lundi dernier.

Activision Blizzard ATVI-Q 11,23 $
Aegon N.V. AEG-N 6,76 $
Alcatel ALU-N 3,51 $
Alcoa AA-N 16,47 $
Allied Irish Bank AIB-N 3,81 $
American International Group AIG-N 30,53 $
Bank Of Ireland (Gov & Co) IRE-N 8,63 $
Barclays Bank PLC BCS-N 18,13 $
Biovail BVF-T 14,70 $
Bombardier BBD.B-T 4,83 $
BT Group PLC BT-N 22,04 $
Cemex CX-N 12,25 $
Citigroup C-N 3,36 $
Compton Petroleum CMT-T 0,96 $
Compuware Corp. CPWR-Q 7,23 $
Deutsche Telekom AG DT-N 15,07 $
Embraer Empresa Brasileira ERJ-N 22,77 $
Ericsson LM Telephone ERIC-Q 9,53 $
ETrade Financial ETFC-Q 1,78 $
Financière Manuvie MFC-T 19,54 $
France Télécom FTE-N 25,82 $
Groupe ADF DRX-T 2,44 $
Jean Coutu (Groupe) (PJC) PJC.A-T 9,71 $
ING Groep NV ING-N 10,38 $
Lloyds Banking Group plc LYG-N 3,40 $
Marsh & Mclennan Cos. MMC-N 22,21 $
Masco MAS-N 13,97 $
Mastec Inc. MTZ-N 12,59 $
Mirant MIR-N 15,45 $
Nam Tai Electronics NTE-N 5,24 $
Natuzzi NTZ-N 3,25 $
New York & Company NWY-N 4,37 $
Nokia NOK-N 13,26 $
Office Depot ODP-N 6,59 $
Pfizer PFE-N 18,27 $
Regions Financial RF-N 5,36 $
Satyam Computer Services SAY-N 4,69 $
Sherritt International S-T 6,69 $
SK Telecommunications Co. SKM-N 16,39 $
Sprint Nextel S-N 3,71 $
Supervalu Inc. SVU-N 12,80 $
Symantec Corp. SYMC-Q 18,04 $
Tata Communications TCL-N 14,87 $
Telecom Italia SPA TI-N 15,53 $
Tesoro Corp. TSO-N 14,15 $
Thomson Multimedia TMS-N 1,26 $
Tuesday Morning Corp TUES-Q 2,63 $
Valero Energy VLO-N 17,25 $
Xerox Corp. XRX-N 8,54 $
YRC Worldwide Corp. YRCW-Q 0,87 $

Mise en garde: ce n'est que mon point de vue de simple investisseur, ce n'est pas une recommandation, à vous d'y regarder de plus près ou à vous adresser à un conseiller financier si ces titres vous intéressent. Les dividendes des titres américains ou de type ADR ont un traitement fiscal différent de ceux des compagnies canadiennes. Il faut s'informer avant d'investir!
.

mardi 5 janvier 2010

Mes plus grandes erreurs de 2009

.
L'investisseur doit apprendre à vivre avec ses erreurs: l'analyse boursière est loin d'être une science exacte, il est quasi inévitable de se fourvoyer à l'occasion. En 2009, mes deux plus mauvais placements auront été deux compagnies américaines qui ont croulé sous le poids de leur dette: le fabricant de pièces d'automobiles Lear et l'entreprise de camionnage YRC Worldwide (YRCW-Nasdaq).

J'ai déjà raconté les mésaventures de Lear et surtout à quel point les actionnaires, dont je faisais partie, s'étaient gourés royalement en refusant l'offre d'achat de l'entreprise à $37.25 l'action faite par le milliardaire Carl Icahn en 2007. Ne pouvant rencontrer ses obligations envers ses créanciers, Lear a dû se résigner l'automne dernier à une restructuration de son capital qui s'est faite aux dépens de ses actionnaires. De nouvelles actions ont été émises pour les créanciers qui sont venues balayer les anciennes actions en circulation.

YRC Worldwide, étouffée également pas sa dette, a obtenu un sursis la semaine dernière de ses créanciers au prix d'une dilution massive des actions en circulation: les créanciers posséderont dorénavant près de 95% des actions, suite à cette opération de sauvetage qui a permis à l'entreprise d'éviter pour l'instant le Chapitre 11.

Deux situations similaires d'entreprises au bilan miné par les dettes qui m'ont permis de constater comment il est difficile pour un simple investisseur comme moi, d'évaluer non seulement le poids d'une dette, mais surtout son caractère critique. Il ne s'agit pas seulement de connaître les ratios relatifs à la dette, mais de la comprendre dans tous ses détails avec les échéanciers qui s'y rattachent. Conditions qui peuvent créer un ACV fatal en période de crise économique où peut survenir une soudaine rareté de liquidité et un blocage de l'accès au crédit qui aurait pu sauver normalement le malade. En d'autres mots, je me suis aventuré sur un terrain que je ne comprenais pas vraiment dans toute sa complexité.

En plus de ces deux erreurs, j'ai également un grand regret pour 2009: ne pas avoir investi dans Lululemon (LLL-TSX). J'avais pris la peine de rédiger un long texte en février où je signalais mon intérêt pour ce titre qui était alors à $8.27, aujourd'hui il est à $32.98! À son prix actuel, je le trouve maintenant trop dispendieux, mais à $8.27...

When you lose, don't lose the lesson.
Quand tu perds, ne perd pas la leçon!

Mise en garde: ce n'est que mon point de vue de simple investisseur, ce n'est pas une recommandation, à vous d'y regarder de plus près ou à vous adresser à un conseiller financier si ces titres vous intéressent. Les dividendes des titres américains ou de type ADR ont un traitement fiscal différent de ceux des compagnies canadiennes. Il faut s'informer avant d'investir!
.

Les vingt perdants 2009 du S&P 500

.
L'année boursière 2009, après un départ en chute libre, s'est finalement plutôt bien déroulée: l'indice S&P 500 aura augmenté de près de 20%. Parmi les 500 entreprises américaines membres du S&P 500, 430 auront finalement progressé.

Parmi celles qui ont connu un recul en 2009, lesquelles parviendront à se redresser en 2010? Lorsque de tels retournements se produisent, le retour pour l'investisseur peut être doublement intéressant: puisque l'on part de plus bas, le rendement est parfois spectaculaire. C'est en quelque sorte la théorie des contrarian qui misent sur les titres qui viennent de traverser une période difficile et qui sont ainsi peu populaires auprès des investisseurs. C'est cependant un couteau à deux tranchants: l'entreprise malade peut devenir moribonde... Il y a ainsi parmi ces titres, plusieurs banques régionales dont les besoins de recapitalisation pourraient nécessiter de douloureuses opérations de restructuration du capital au cours des prochains mois.

Alors, quels sont parmi ces éclopés, les entreprises qui retrouveront la santé en 2010? À vous de choisir: voici les vingt entreprises membres du S&P 500 qui ont connu les plus importants reculs en 2010:

MARSHALL & ILSLEY CORP (MI-NYSE) -60%
HUNTINGTON BANCSHARES (HBAN-Nasdaq) -54%
CITIGROUP (C-NYSE) -54%
ZIONS BANCORP (ZION-Nasdaq) -49%
METROPCS COMMUNICATIONS (PCS-NYSE) -49%
SUNOCO (SUN-NYSE) -41%

EASTMAN KODAK (EK-NYSE) -39%
REGIONS FINANCIAL (RF-NYSE) -39%
TIME WARNER CABLE (TWC-NYSE) -38%
KEYCORP (KEY-NYSE) -37%
SUNTRUST BANKS (STI-NYSE) -32%
ALLEGHENY ENERGY (AYE-NYSE) -31%
GENZYME CORP (GENZ-Nasdaq) -28%

VALERO ENERGY (VLO-NYSE) -28%
KIMCO REALTY CORP (KIM-NYSE) -25%
JACOBS ENGINEERING GROUP (JEC-NYSE) -25%
VULCAN MATERIALS (VMC-NYSE) -24%
KROGER (KR-NYSE) -23%

APOLLO GROUP (APOL-Nasdaq) -23%
CEPHALON (CEPH-Nasdaq) -20%

Mise en garde: ce n'est que mon point de vue de simple investisseur, ce n'est pas une recommandation, à vous d'y regarder de plus près ou à vous adresser à un conseiller financier si ces titres vous intéressent. Les dividendes des titres américains ou de type ADR ont un traitement fiscal différent de ceux des compagnies canadiennes. Il faut s'informer avant d'investir!
.

dimanche 3 janvier 2010

Quelle décennie boursière!

.
Le 1er janvier 2000, l'indice S&P 500 se situait à 1,469 points. Demain matin, lorsque les marchés boursiers s'ouvriront sur une nouvelle décennie, cet indice sera à 1,115 points, un recul de 24% en dix ans! Cela aurait pu être pire, à la mi-mars, quand le S&P 500 s'est écroulé pour toucher les 666 points, il était en recul de 55% depuis le début de la décennie! Heureusement, la forte remontée des derniers mois a limité quelque peu les dommages. La première décennie du millénaire aura quand même été la pire depuis celle des années trente, la période de la Grande dépression.

Le 1er janvier 2000, je n'avais aucun intérêt pour la bourse, n'y ayant jamais investi, n'y connaissant strictement rien. J'ai fait mes premiers pas dans cet univers particulier en mars 2002, le timing n'était donc pas idéal: encore aujourd'hui, j'essaie de revenir en territoire positif dans mes investissements... Il faut dire que j'ai subi de plein front non seulement l'effondrement des marchés, mais également la baisse importante de la valeur du dollar américain, moi qui avait investi dès le départ davantage dans les titres qui se transigent à la bourse de New York en devise US. Si 2010 se déroule comme je l'anticipe, je prévois commencer à faire des sous avant la fin de l'année. Enfin, ma patience sera récompensée, je verrai finalement du vert à l'horizon!

Je vous souhaite, amis lecteurs, que la remontée boursière se continue cette année, mais surtout, je vous souhaite la paix, la santé et l'amour qui sont les biens les plus précieux qui soient.

Denis
.