samedi 29 novembre 2008

New York & Co: différencier le bon grain de l'ivraie

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J'avais acheté des actions de New York & Company (NWY au NYSE) à $9.00 l'action à l'été 2007. Puis est survenue la débâcle que vous connaissez et qui a frappé d'aplomb les titres des détaillants de vêtements aux États-Unis. L'action de cette chaîne de vêtements pour dames a même touché les $0.82 la semaine dernière quand le pessimisme a atteint son comble et que les vendeurs à découvert s'en donnaient à coeur joie sur les titres abandonnés.

J'en ai profité pour doubler ma mise dans cette compagnie, pour presque rien. J'aurais dû en profiter davantage, le titre est déjà remonté à $1.88. C'était l'exemple parfait des excès de Mr. Market quand il devient dépressif: tout le monde y goûte, il ne fait plus de différence entre le bon grain et l'ivraie.

Je ne prétends pas que New York & Co, comme tous les détaillants de vêtements, s'apprête à vivre une année facile en 2009: ses clientes, dans le contexte difficile qui s'annonce, vont y penser par deux fois avant de renouveler leur garde-robe. Cependant, ce qui différencie ce détaillant parmi d'autres en péril, c'est la bonne santé relative de son bilan financier: il possède 41 millions de USD de liquidité et seulement 21 millions de dettes à long terme (en excluant les coûts différés de location de locaux - deffered rent - de 77 millions).

Hier, l'entreprise a annoncé un plan pour racheter 3.75 millions de ses actions d'ici douze mois. Son actionnaire majoritaire, Bear Stearns Merchant Banking, a également signifié son intention de faire l'acquisition de 3.75 millions d'actions d'ici douze mois. Si ces deux intentions se concrétisent, cela représente des achats qui équivalent à 12.5% des actions de la compagnie. L'annonce de cette nouvelle a fait bondir le titre de 51 cents hier, il a clôturé à $1.88.

Je ne vous dis pas de vous précipiter et d'acheter ce titre qui a doublé sa valeur en une semaine. Qui sait l'étendue des ravages que causera la baisse de confiance des consommatrices américaines sur les ventes de cette entreprise en 2009... Qui sait à quel point New York & Co devra puiser dans ce qui lui reste de liquidités pour traverser ces trimestres difficiles... C'est à vous de faire vos devoirs: de mesurer les risques que comporte la conjoncture actuelle, d'analyser par vous-même les résultats financiers, de peser le pour et le contre.

Cet exemple démontre seulement qu'au milieu de cette multitude de titres abandonnés dans ce marché de la grande déprime: il faut rechercher les entreprises qui n'ont pas ou peu de dettes, qui ont ainsi de bien meilleures chances de traverser la tempête et qui pourront même en profiter pour améliorer la situation de leurs actionnaires actuels, en rachetant leurs propres actions à bas prix.


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vendredi 28 novembre 2008

Groupe ADF: conjoncture à l'horizon, favorable ou non?

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J'ai acheté des actions de Groupe ADF (DRX au TSX, $1,37) cette semaine. Pas beaucoup, je n'ai pas les liquidités pour faire des abus... Groupe ADF fabrique des structures d'acier qui sont destinées aux infrastructures et aux bâtiments industriels, institutionnels et commerciaux.

Je comprends qu'on puisse apréhender une réduction dans la construction industrielle et commerciale en 2009, avec le ralentissement économique qui s'en vient. D'un autre côté, celui des infrastructures, le portrait est tout autre: autant les gouvernements américain, canadien que québécois ont tous mis de l'avant des programmes d'investissements dans les infrastructures pour relancer l'économie en 2009.

La stratégie de Barack Obama, en particulier, est centrée sur ce type de dépenses (réfection des routes, ponts, viaducs, aéroports...). Or, Groupe ADF exporte presque entièrement sa production aux États-Unis. Ne serait-il pas logique que cette entreprise aille chercher sa part des nombreux contrats que cela va générer? D'autant plus que la baisse de la valeur du dollar canadien la rend maintenant nettement plus compétitive dans les appels d'offres que ce n'était le cas il y a six mois. Autre facteur qui me semble favorable: la diminution importante du prix de l'acier qui est un élément important dans les coûts que doivent assumer ce type de fabricants. Groupe ADF a amélioré son bilan financier au cours des deux dernières années. La qualité de son équipe de direction est également reconnue.

Ce n'est que mon modeste point de vue. Il ne faut pas s'emballer trop rapidement. Il est possible que des points défavorables m'échappent. En voyez-vous? Avant d'investir dans cette entreprise, comme dans toutes autres, vous devez faire vos devoirs: analyser par vous-même les résultats financiers, peser le pour et le contre.

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jeudi 27 novembre 2008

COMPTON PETROLEUM: un "penny stock" à regarder de plus près

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Investir dans les entreprises d'exploration et de production de gaz naturel peut s'avérer être un placement risqué. Ce type d'entreprises ont des besoins importants de capitaux pour réaliser leurs programmes d'exploration, de forage et de mise en production et sont à la merci des fluctuations des prix de vente sur les marchés de l'énergie.

Le cours de l'action de Compton Petroleum (CMT au TSX) au cours des douze derniers mois, témoigne du niveau élevé de risque associé à ces titres: l'action de cette entreprise de l'Alberta est passée de $13,00 en juin dernier à moins de $1,00 cette semaine ($0,95 actuellement). Est-ce que ce nouveau "penny stock" pourrait se redresser sans avoir à retourner sur les marchés pour demander de nouveaux capitaux, afin de continuer ses programmes d'exploration et de production? Je n'ai pas la réponse, l'avez-vous?

Si le coût du gaz naturel remontait, cela apporterait les fonds autogénérés (cash flow) nécessaires pour éviter l'émission d'actions additionnelles. Compton Petroleum possède des ressources non négligeables et pourrait générer des retours intéressants lorsqu'elle passera à une phase plus avancée de production. Mais, pour y arriver, les entrées d'argent en provenance de ses puits déjà en opération doivent l'alimenter convenablement. Tout est là, dans quelle direction s'en va le coût du gaz naturel sur les marchés de l'énergie? Comme ma connaissance de ce domaine est limitée, j'ai consulté le site de l'Office National de l'Énergie, voici un extrait de leur analyse

Partout en Amérique du Nord, les prix du gaz naturel ont beaucoup régressé depuis le début de juillet. Les prix de référence à l'égard des contrats gaziers à terme à la NYMEX se situent maintenant entre 7,75 $US et 8,00 $US par MBTU pour le mois d'octobre, et entre 8,40 $US et 8,65 $US par MBTU pour la période hivernale de novembre à mars. (...) Les préoccupations liées à la baisse de la demande gazière industrielle, compte tenu d'un ralentissement de l'économie nord-américaine, sont maintenant partout présentes sur le marché du gaz naturel et les attentes actuelles sont que les prix demeureront sous les 10 $US par MBTU tout au long des mois intermédiaires d'octobre et de novembre. Par la suite, une possibilité de rehaussement des prix existe si la température baisse rapidement cet hiver dans les grands marchés de chauffage résidentiel au gaz autour des Grands Lacs et dans le Nord-Est des États-Unis.

Pas concluant, mais ça donne une idée, je vous invite à lire l'analyse complète, en cliquant le lien ci-dessous:


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mardi 25 novembre 2008

Garda World et Mega Brands: deux nouveaux "penny stocks"

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La débâcle boursière que nous traversons aura fait chuter certains titres d'une manière que l'on n'aurait même pas pu imaginer, il y a à peine un an. Au Québec, deux des victimes de la tourmente sont des entreprises que l'on citait comme des exemples de succès de l'entrepreneurship québécois: l'entreprise de transport de valeurs et de sécurité, Garda World (GW au TSX) et le fabricant de jouets en plastique Mega Brands (MB au TSX). Les deux viennent de rejoindre piteusement le club des "penny stocks" cette semaine.

Ces deux titres se transigeaient dans les $20 l'action en septembre/octobre 2007: aujourd'hui, Mega Brands a clôturé la séance à $0,79 et Garda World à $0,75. Ils ont donc perdu plus de 95% de leur valeur boursière dans le temps de le dire. Leurs descentes spectaculaires ont des similitudes:

  • Impact négatif de la hausse de la valeur du dollar canadien au cours des dernières années (une bonne partie de leurs revenus leur parviennent en USD), avant le recul de cette valeur depuis le début octobre.
  • Impact négatif de la hausse abrupte du prix du pétrole (Garda World consomme beaucoup d'essence pour ses véhicules de transport de valeurs, Mega Brands utilise beaucoup de résines de plastique dérivées du pétrole), avant la descente tout aussi prononcée du coût de cette ressource depuis la fin juillet.
  • Des acquisitions dispendieuses.
  • Une dette importante au moment où le marché du crédit se resserre brutalement.
Que valent ces deux titres maintenant? Qui les a vendus de façon aussi importante au cours des derniers mois et pourquoi? Une partie de la pression à la baisse est attribuable aux vendeurs à découvert (encore eux), à n'en pas douter.

Les actifs de ces deux entreprises ne sont pourtant pas négligeables, mais leur passif est inquiétant. Est-ce que les baisses de la valeur du dollar canadien et du coût du pétrole vont leur donner un peu de répit, malgré le ralentissement économique aux États-Unis? Est-ce que ce ralentissement leur sera plutôt fatal, en coupant une partie de leurs revenus à un moment critique? Tout est là, tout dépend de leur capacité à remplir leurs obligations face à leurs dettes au milieu de la récession que l'on s'apprête à traverser. Est-ce qu'elles vont y parvenir ou non? Qu'en pensez-vous?
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RIO TINTO: l'acquisition d'Alcan pèse lourd sur son bilan financier

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Les mégas acquisitions sont des manoeuvres à haut risque, surtout dans un secteur cyclique. Rio Tinto (RTP-NYSE), le géant des mines (cuivre, diamants, uranium, or, fer...) et de la production d'aluminium, est en train de l'apprendre à ses dépens. Lorsqu'en 2006, Rio Tinto a offert d'acquérir Alcan pour 38 milliards USD ($101 par action), le prix de l'aluminium était à son plus haut, porté par la demande des économies émergentes (ex. Chine et Inde). Peu d'analystes semblaient contrariés par le poids de cette acquisition, deux ans plus tard, le portrait est tout autre: avec la récession mondiale qui se pointe, le prix de l'aluminium a chuté de 30% depuis septembre dernier et le titre est en chute libre.

L'acquisition d'Alcan pèse maintenant lourd dans le bilan financier de Rio Tinto qui a vu son ratio dettes à long terme/avoir des actionnaires passé de 0.48 en 2006 à 2.29. Ce bilan financier alourdi et la chute du prix de l'aluminium et des métaux dans leur ensemble, ont fait fuir BHP Billiton qui a mis sur la glace aujourd'hui ses intentions d'acquérir Rio Tinto (66 milliards, $205 l'action). Le titre de Rio Tinto en paie le prix: il chute actuellement de 35% en Europe et se transige à $95 en marché de pré-ouverture aux USA, perdant $50 sur son prix à la fermeture hier.

Pour vous donner une idée de la descente qu'a prise ce titre: il s'est transigé à $558 l'action au mois de mai! Rio Tinto a perdu 83% de sa valeur boursière en six mois! Comme quoi, une acquisition imprudente, menée durant une période d'euphorie économique et boursière, peut s'avérer désastreuse, même pour une entreprise de grande taille et de bonne renommée.
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lundi 24 novembre 2008

Les leçons de l'investisseur: La bourse n'est qu'un moyen, pas une fin en soi

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Devrait-on dire "boursicomane" comme cocaïnomane ou "boursicoolique" comme alcoolique? Peu importe, je ne crois pas qu'il y ait pour l'instant un mot dans la langue française qui décrive la dépendance à la bourse. Mon père était un mordu des courses de chevaux et autres formes de jeux dont on peut devenir esclave et qui peuvent gâcher votre vie et celle de vos proches. Mon fils m'a dit un jour: "Tu sais, entre bourse et course, il n'y a qu'une lettre de différence". Brillante observation.

Prendre soin de ses finances personnelles quand notre qualité de vie et celle de notre famille en dépend, est une responsabilité importante. La bourse peut nous permettre de profiter davantage du fruit de notre travail et donc, de la vie. Elle peut cependant se transformer progressivement en un jeu dont on peut devenir dépendant. Il faut se méfier. Quand on construit une maison, c'est dans le but de connaître le bonheur de l'habiter un jour; si on ne fait que la monter et la démonter ou y ajouter des étages sans jamais l'habiter, cet exercice n'est plus qu'un gaspillage du précieux temps qui nous ait alloué dans cette vie.

Investir, c'est reporter à plus tard la jouissance de la vie à laquelle notre labeur nous donne droit, en se disant que ce qui pourra alors être accompli, ou le bonheur que l'on pourra en tirer dans quelques années, sera nettement supérieur au plaisir que l'on pourrait obtenir aujourd'hui. Mais il ne faut pas que reporter à plus tard, il faut aussi profiter de la vie maintenant. J'ai connu une femme qui avait économisé toute sa vie en vivant dans une relative pauvreté. Dans les derniers mois de sa vie, elle avait finalement réalisé qu'elle n'avait pas joui de la vie et que maintenant il était trop tard. Triste constat. Elle avait travaillé sans relâche pour bâtir une maison qu'elle n'aura jamais habitée.

J'essaie d'associer chacun de mes investissements à un projet futur: au moment opportun, telles ou telles actions se transformeront en un voyage en Europe, une rénovation majeure dans ma maison, le paiement des frais de scolarité de mon fils. L'investissement boursier n'est qu'un moyen, pas une fin en soi. Il ne faut jamais le perdre de vue.
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dimanche 23 novembre 2008

L'action destructrice de la déréglementation des ventes à découvert

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Je ne suis pas seul à penser que les ventes à découvert massives des grands manipulateurs du marché boursier, tels les hedge funds, sont devenues une menace pour les vrais investisseurs et l'économie réelle. Je suis tombé sur un site intéressant que je ne connaissais pas, Market Rap, où on avance qu'au delà des déboires financiers de Citigroup, c'est l'action de ces joueurs sans scrupules qui mène à l'agonie une banque qui était la première au monde, il y a à peine quelques mois.

En abolissant l'uptick rule en 2004, la SEC a ouvert la porte à ces manipulateurs boursiers professionnels. Voici comment Wikipedia définie cette règle abolie par l'administration Bush:

L'uptick rule est une règle de trading utilisée pour réguler les ventes à découvert sur les marchés financiers. Cette règle impose, sous réserve de certaines exceptions, que lorsqu'une valeur mobilière est vendue à découvert, elle doit l'être soit à un prix supérieur au prix auquel la vente immédiatement antérieure a été effectuée, soit au dernier prix de vente s'il est plus élevé que le dernier prix.

De plus, la pratique du "naked shorting" permet de monter les pires arnaques. Cette pratique est défénie ainsi par Investopedia:

The illegal practice of short selling shares that have not been affirmatively determined to exist. Ordinarily, traders must borrow a stock, or determine that it can be borrowed, before they sell it short. But due to various loopholes in the rules and discrepancies between paper and electronic trading systems, naked shorting continues to happen. While no exact system of measurement exists, most point to the level of trades that fail to deliver from the seller to the buyer within the mandatory three-day stock settlement period as evidence of naked shorting. Naked shorts may represent a major portion of these failed trades. Naked shorting is illegal because it allows manipulators a chance to force stock prices down without regard for normal stock supply/demand patterns.

Pour consulter l'article de Market Rep, cliquez sur le lien ci-dessous

Market Rep: Naked Short Sellers Attack Citigroup

À lire également:

Doit-on bannir les ventes à découvert? (Article Le Devoir)
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vendredi 21 novembre 2008

Les hedge funds responsables de l'effondrement du titre de Citigroup?

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Vous allez dire, lui et sa paranoïa à propos des hedge funds et de leurs ventes à découvert... Je ne suis pas un expert, je suis peut-être effectivement complètement dans le champ. Mais voici tout de même mon explication à la déroute spectaculaire de Citigroup (C-NYSE) qui a perdu 60% de sa valeur cette semaine. À vous de juger.

Plusieurs fonds de couverture (hedge funds) en péril qui luttent pour leur survie, ont repris visiblement leur petit stratagème contre des banques ciblées, parce qu'étant affaiblies. Stratagème que seule l'interdiction des ventes à découvert sur les titres financiers, pendant quelque temps à la fin septembre, avait ralenti.

La stratégie est simple:

1. L'ébruitement de rumeurs d'effondrement de certaines banques (ex. Citigroup actuellement) pour créer un effet de panique.
2. Puis l'acharnement sur ces titres par des techniques de ventes systématiques à découvert (short selling ou, pire, naked shorting).
3. Les titres chutent alors, ce qui donne l'impression que ces institutions sont vraiment en péril, alors la panique se répand un peu plus, de "vrais ventes" attribuables à la peur se produisent...
4. Nouvelle ronde de ventes à découvert, nouvelle chute des cours, encore plus de panique, de nouvelles ventes de panique ont lieu et ainsi de suite...
5. Lorsque le titre descend sous un certain plancher (par exemple, en dessous de $5 l'action), certains gestionnaires de fonds sont tenus de liquider le titre en question, cela vient renforcer le mouvement vers le bas.
6. La valeur boursière disparaissant progressivement, la recapitalisation éventuelle de ces banques devient de plus en plus difficile (et coûteuse pour les actionnaires actuels), ce qui amplifie le mouvement de rejet des titres en question.

Créer une spirale descendante artificielle alimentée par le short selling systématique, les rumeurs et la panique pour profiter de cette descente, telle est la stratégie de ces manipulateurs boursiers. Cette technique a été utilisée contre les actions de Lehman Brothers avec les résultats qu'on connaît. Le secteur bancaire se prête bien actuellement à ce genre de stratagème parce que l'incertitude y est grande, ce qui est un champ propice aux rumeurs et à la panique.

Les gestionnaires de hedge funds n'ont aucune conscience, ils se contrefoutent des conséquences sur l'économie et les marchés boursiers, pour eux ce qui compte c'est le gain rapide à court terme. Ça va prendre une nouvelle interdiction du short selling sur les titres financiers et vite, mais avec l'administration moribonde de George W. Bush, peut-on espérer une réaction rapide?
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Les marchés nord-américains aujourd'hui: redressement d'un jour?

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Après les dégelées d'hier (TSX, -9%!) et la semaine exécrable que les marchés viennent de connaître, je ne serais pas surpris de voir les chasseurs d'aubaines se pointer aujourd'hui et provoquer un redressement des marchés de l'ordre des 5%. Cela ne garantie en rien que les creux atteints hier ne seront pas défoncés dans les prochaines semaines. Il y a tellement de nouvelles négatives qui ont été annoncées récemment que le plancher des 7000 points pour l'indice Dow Jones pourrait être testé d'ici la fin de l'année. Mais il n'en demeure pas moins que les actions de compagnies solides sont actuellement offertes à très bas prix, avec en prime des dividendes de 4 à 6%, surtout si l'on compare ces placements aux taux d'intérêt dérisoires que les banques offrent actuellement pour des dépôts à terme d'un an ou de deux ans (2%, 2,25%...).
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mercredi 19 novembre 2008

LES LEÇONS DE L'INVESTISSEUR: À la bourse, les émotions n'ont pas leur place

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La peur, l’avidité, la prétention, la témérité et surtout les regrets, bien qu'étant des émotions et des comportements humains bien compréhensibles, n’ont pas vraiment leur place à la bourse. Avant de s'aventurer dans l'investissement boursier, il est sain d'avoir une certaine crainte: de se demander si on a une compréhension suffisante de cet univers complexe et si on ne va pas y risquer sa sécurité financière. Car on peut perdre beaucoup à la bourse et en peu de temps, croyez-moi. Mais après, une fois qu'on a décidé d'opter pour ce type de placements, il faut se méfier de ces émotions qui feront surface inévitablement et qui viendront altérer notre jugement: seule la raison devrait nous guider.

Pourtant, si l'on observe les comportements des investisseurs durant les périodes d'euphorie boursière, comme lors de la bulle technologique, ou de panique collective comme le lundi 19 octobre 1987, on réalise à quel point les émotions sont omniprésentes à la bourse et l’étendue des ravages qu'elles peuvent causer.

Qu'est-ce qui pouvait amener des investisseurs à payer $120 pour une action de Nortel il y a quelques années (ce qui serait l'équivalent de $1200 par action aujourd'hui, puisqu'il y a eu un "reverse split" de 1 pour 10 depuis), alors que rien ne justifiait une telle évaluation démesurée? L'avidité, l'appât du gain facile, peuvent créer l'"exubérance irrationnelle" dont parlait Alan Greenspan et amener les investisseurs à perdre leur jugement.

Pour reprendre l'allégorie de Benjamin Graham: Mr. Market est un être aux émotions très instables, une sorte de maniaco-dépressif. Lorsqu'il traverse une période d'exubérance, il déborde d'enthousiasme et ne voit que des jours ensoleillés à l'horizon, il demande alors le gros prix pour les actions qu'il vous offre. Lorsqu'il traverse une période dépressive, il ne voit plus que du noir et est prêt à vous céder ses actions à rabais.

Toute décision d’acheter ou de vendre les actions d'une entreprise implique une analyse de sa situation financière et de sa gestion, une analyse de ses produits et de leurs marchés, une analyse du secteur, des compétiteurs et de l’environnement économique, une évaluation de la juste valeur monétaire de ces actions. Un travail qui fait d'abord appel à la connaissance objective des faits et à la raison. Celui qui gardera la tête froide aura la meilleure chance de réussir.

Les émotions dans ce processus d’analyse sont non pertinentes, pas plus qu’elles ne sont à leur place dans des travaux de génie mécanique ou de physique! Les émotions sont des interférences dans le processus d’analyse qui peuvent miner son efficacité. Le constat d’une erreur dans notre analyse qui nous a mené à une mauvaise décision, doit uniquement nous servir de leçon d’apprentissage qui nous sera utile dans l’amélioration de notre technique d’analyse et de prise de décision. Le regret culpabilisant est complètement improductif, le seul regret que l’on doit avoir, c’est de ne pas apprendre de ses erreurs.
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Mensonges, spéculation et irresponsabilité gouvernementale

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Les petits investisseurs se sont fait conter multitude de demi-vérités et de mensonges par les dirigeants des institutions financières depuis un an. Vous n'avez qu'à faire une revue de presse pour American International Group (AIG-NYSE), pour Citigroup (C-NYSE) ou pour Bank of Ireland (IRE-NYSE) pour constater à quel point on les a gavé de fausse information. Certes, au début, l'étendue des ravages devait échapper même à ces dirigeants, mais il n'ont jamais joué franc-jeu par la suite, ne laissant sortir la vérité qu'au compte-goutte, utilisant un discours ambigu qui laissait penser que la situation était progressivement sous contrôle, alors qu'elle ne l'était pas.

Pendant ce temps, les grands spéculateurs du système financier, tels les hedge funds, tentaient de sauver leur peau en vendant à découvert les titres les plus vulnérables: encore aujourd'hui, ces rapaces sont à s'acharner sur certains titres, tel Bank of Ireland. En achevant Lehman Brothers, ils ont fait sauter le barrage. En spéculant de façon systématique sur le pétrole et les commodités, ils ont déstabilisé les économies et affamer une partie de la population dans les pays les plus démunis. Les actions néfastes de ces rats, en ramenant la valeur des actions de certains titres financiers à presque rien, rend d'autant plus difficile la recapitalisation de ces institutions. C'est le cercle vicieux parfait. L'administration Obama devra déterminer des actions agressives pour leur faire face, contrôler ces "joueurs" qui ont transformé les places boursières en casinos irresponsables.

Par dessus tout ça, il y aura eu l'irresponsabilité du gouvernement de George W. Bush qui aura laissé la maladie se développer, le virus des prêts hypothécaires américains de niveau subprime, qui allait se transformer en pandémie et se répandre sournoisement à toutes les parties de la planète via les PCAA. Bush, le médiocre, a eu l'audace la semaine dernière de mettre en garde les pays du G20 contre toute intervention agressive qui limiterait la liberté des marchés, l'efficacité et la "créativité"du capitalisme. C'est l'équivalent du type qui après avoir répandu le sida à droite et à gauche, met en garde contre l'utilisation du condom... Bush, médiocre et irresponsable jusqu'au bout.

Barack Obama aura beaucoup à faire pour ramener la confiance chez les petits investisseurs qui se demandent aujourd'hui s'ils ont leur place dans ces casinos que sont devenues les places boursières.
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lundi 17 novembre 2008

La leçon de Mecachrome: un titre qui chute sans raison apparente, cache momentanément la cause de sa chute

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Quand Mecachrome (MCH au TSX), cette entreprise franco-québécoise de l'aéronautique, est arrivée en bourse en octobre 2007, l'action valait $14,00. Dès la première journée et presque sans interruption depuis, le titre n'a cessé de chuter. Mecachrome avait pourtant une bonne réputation: cette entreprise maîtrisait des technologies de pointe, tant en aérospatiale que dans le sport automobile (F1) et avaient des clients prestigieux (Airbus, Boeing, Bombardier, Rolls Royce, Renault, BMW...).


À plusieurs reprises depuis un an, je me suis demandé qu'est-ce qui expliquait une pareille déconfiture. La direction de Mecachrome n'était pas très bavarde, tout ce que l'on a appris au fil des mois, c'est qu'il y avait visiblement des problèmes au niveau de la direction, plusieurs changements ont eu lieu... Certains reports de production chez des clients importants, tel Boeing pour son 787, laissait présager des baisses de revenus temporaires... Cela ne semblait pas justifier la descente en piquée que le titre de Mécachrome connaissait. J'ai commis l'erreur de penser que la réaction des marchés était exagérée et j'ai acheté des actions de cette compagnie à quelques reprises, à différents prix.

Le chat est sorti du sac vendredi après la fermeture des marchés: Mecachrome a annoncé "qu'elle était incapable d'effectuer le paiement des intérêts, exigibles le 15 novembre, sur des obligations échéant en 2014". La faillite est maintenant envisagée. L'action ne vaut plus que $0.07... J'ai commis une erreur de base: un titre qui chute sans raison apparente, ne fait que cacher momentanément la cause de sa chute, car il y a toujours une cause à pareille chute.

Lorsque la valeur d'un titre chute de façon continue, sans que des raisons apparentes ou suffisantes semblent le justifier, c'est qu'une partie de la réalité ne nous est pas connue, alors que d'autres, eux, sont au courant de cette réalité et sont en train de liquider progressivement leurs positions. Le petit investisseur dépend de l'information publique pour se faire une idée et cette information devient bien souvent disponible quand le mal est déjà fait. Il n'a pas accès à l'information de l'intérieur. La seule façon pour lui de se protéger contre ces trappes, c'est de se méfier de ces chutes apparemment injustifiées, de ces aubaines "trop belles pour être vrai" que semble lui offrir le marché.

On ne m'y reprendra plus.

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MEGA BRANDS: Que pensez-vous des derniers résultats trimestriels?

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Mega Brands (MB-TSX), le fabricant québécois de jouets, a publié ses résultats trimestriels la semaine dernière: l'entreprise a annoncé une baisse de revenus importante de 12,6% et une perte de 128 millions qui incluait une charge exceptionnelle de 150 millions suite à la dépréciation de ses actifs dans Rose Art, une acquisition qu'elle a faite au cours des dernières années.

En excluant cette charge exceptionnelle, l'entreprise aurait, à première vue, fait un profit de 22 millions. Cependant, lorsqu'on soustrait certains revenus et dépenses exceptionnels (litigation expenses, product liability settlement and related expenses) et si on enlève également des avantages fiscaux non récurrents, le profit net en question se rapproche davantage, selon ma compréhension, d'un modeste 4 millions avant impôts ($0.11 par action). Cela peut être vu comme un résultat positif après les déboires des derniers trimestres. Cependant, Mega Brands a une dette importante, ce qui peut s'avérer être très dangereux pour l'investisseur dans le contexte actuel du marché du crédit.

Que pensez-vous de ces résultats, est-ce qu'il y a là une occasion d'achat ou est-ce que la dette de l'entreprise lui sera éventuellement fatale?

Pour consulter les derniers résultats trimestriels de Mega Brands, cliquez ici

Site de Mega Brands, cliquez ici
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dimanche 16 novembre 2008

Un site à visiter: Change.gov

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Les lecteurs de ce blog connaissent l'admiration et l'affection que je porte à Barack Obama. Malgré la morosité économique et boursière, je suis persuadé que son arrivée à la Maison Blanche avec son équipe compétente, annonce une nouvelle ère de prospérité, d'équité et de paix.

Je ne voudrais pas tomber dans une forme de messianisme un peu gaga, mais l'intelligence, la sagesse et la bonté de cet homme m'impressionnent beaucoup. Alors, ceux qui comme moi ont succombé à l'obamamania, ceux qui veulent suivre de près la transition vers la Maison Blanche que lui et son équipe sont en train de préparer, ont intérêt à visiter régulièrement le site http://www.change.gov/ qui, avec une grande transparence, informe les citoyens sur cette étape importante qui s'étendra jusqu'au 20 janvier prochain.

Yes we can!

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samedi 15 novembre 2008

Vous connaissez l'indice boursier Global Dow?

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On se dirige vers un marché boursier planétaire unique, à l'image de la mondialisation des économies. Il fallait le prévoir, un nouvel indice boursier qui reflète cette réalité vient d'apparaître: le Global Dow qui réunit les 150 plus importantes entreprises au monde. Trois entreprises canadiennes dans les 150 élues: Banque Royale du Canada (RY-TSX), Research in Motion (RIM-TSX) et Potash Corporation (POT-TSX).

Pour connaître cet indice, vous pouvez visiter le site suivant

Pour la liste des 150 entreprises, le lien suivant:
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LES LEÇONS DE L'INVESTISSEUR: Acheter une énorme dette n'est jamais un bon investissement

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Avec les déboires que connaît General Motors, je publie à nouveau cette "leçon de l'investisseur". Les marchés boursiers offriront de très belles occasions d'achat dans les mois à venir, la déprime fait descendre tous les titres, les entreprises de qualité, comme celles qui ont un bilan financier douteux. C'est l'analyse du bilan financier qui devient l'élément clef pour séparer les vrais aubaines, des fausses. Le resserrement du crédit va couper l'oxygène à plusieurs entreprises qui traînaient de lourdes dettes depuis des années. Combien d'entre elles vont se retrouver sous le Chapitre 11 au cours des prochains mois, incapables de renégocier à temps les termes de leur dette pour pouvoir traverser la récession?

Avant d'investir, plus que jamais, il faut passer le bilan financier au rayon X: c'est la seule façon de s'assurer que l'on n'investisse pas dans une entreprise moribonde.

Alors, voici à nouveau cette leçon de l'investisseur:

La valeur d’une action, c’est en bonne partie : actifs - dettes / nombre d’actions. Lorsqu’on détermine la valeur d’une action, il ne faut pas s’arrêter uniquement aux ratios cours/bénéfices et cours/ventes mais regarder le bilan financier, et le regarder en premier. Lorsqu’on achète une entreprise, on achète ses dettes également. Une dette récente, contractée pour faire une acquisition ou pour faire fructifier ses actifs, peut avoir un effet de levier, mais une vieille dette qu’une entreprise traîne comme un boulet, la rend très vulnérable à l’état du marché de l’emprunt et peut devenir fatale.

Pour mesurer l'avoir des actionnaires (equity), on soustrait les dettes (à court et long termes) de la valeur des actifs. Lorsqu'on divise cet avoir total des actionnaires par le nombre d’actions, on a une idée de la valeur réelle de chaque action. Parfois le chiffre est bien maigre et bien révélateur. Mais même s'il reste une certaine valeur après cette soustraction et cette division, cela peut être trompeur: si l'entreprise ne génère pas de profits et de flux de trésorerie positifs (cash flow), le poids de cette dette ira en s'amplifiant et elle pourrait éliminer progressivement toute valeur à l'avoir des actionnaires.

Il y a quelques années, j’ai acheté des actions de Delphi, un important fabricant de pièces automobiles. Le ratio cours/vente était très bas, à un point tel que je me disais qu’avec une marge nette de 2% cette compagnie serait amplement rentable. Je ne m’étais pas attardé à la dette qui était énorme et que Delphi, qui était un spin-off de General Motors, avait hérité de sa compagnie-mère. Quand l’industrie automobile a ralenti en 2005, Delphi s’est rapidement retrouvée devant une crise de liquidité, ne pouvant respecter ses obligations envers ses créanciers : elle a dû se réfugier sous la protection de la Loi contre les faillites (Chapitre 11), d’où elle est ressortie en 2007 en éliminant pratiquement toute valeur aux anciennes actions en circulation. Résultat : l’action payée 10$ vallait quelques sous à la fin. C’était ça « acheter une dette » et non investir, je l’ai appris à mes dépens.
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mercredi 12 novembre 2008

La tempête parfaite que nous traversons va créer un marché d'acheteurs exceptionnel

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Intel, premier fabricant mondial de semi-conducteurs, et notamment de microprocesseurs, marché qu'il domine largement, est la dernière victime du ralentissement économique. Après la fermeture des marchés, Intel a annoncé que ses ventes dans le trimestre en cours seraient inférieures à ce que l'entreprise avait précédemment annoncé. Ses revenus pour le trimestre seront d'environ 9 milliards (+ ou - 300 millions), c'est nettement moins que ce qu'elle prévoyait: c'est-à-dire, entre 10.1 et 10.9 milliards de USD. En d'autres mots, environ 14% de ventes de moins que prévues, c'est énorme comme écart de cible. Le titre de Intel a chuté à $12.55 dans le marché d'après séance régulière, il est à son plus bas niveau depuis 1997...

Cela vient s'ajouter aux prévisions déprimantes de Cisco Systems, de Starbucks, de Best Buy... L'économie américaine semble se figer: les consommateurs n'ont plus confiance et achètent beaucoup moins, les entreprises reportent leurs dépenses d'investissement, réduisent leurs budgets de R&D, font des mises à pied... Pas de doute, les États-Unis sont en récession et les investisseurs en payent le prix.

Nous sommes dans l'oeil de la tornade. Il ne faut pas perdre espoir et paniquer. "Be fearful when others are greedy". Ce marché déprimant offrira de très belles occasions d'achat d'entreprises de qualité à très bas prix dans les semaines et les mois qui viennent. J'aimerais découvrir la bourse maintenant et non comme je l'ai fait, au printemps 2002... Imaginez, si j'avais toutes mes billes que j'ai déjà placées et que j'entrerais maintenant sur ce marché pour me bâtir un portefeuille au cours des mois à venir... Wow, quel beau marché d'acheteurs s'offrirait à moi! Ceux qui ont su vendre à temps une partie de leurs actions et se bâtir des liquidités, ont maintenant le beau jeu: à eux le magasin de bonbons...
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Une vision optimiste: nous sommes peut-être au début d'un bull market...

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J'exprimais hier mon peu d'optimisme face aux marchés d'ici au printemps prochain. Ce matin, sur le site de Cantos.com, l'analyste Chris Watling, direteur du Longview Economics, un consultant britanique en matière d'allocation des actifs, exprimait un point de vue plus optimiste: nous serions peut-être au début d'un nouveau "bull market". Il s'appuit sur les indicateurs suivants:

1. Indicateurs techniques positifs
2. Réaction adéquate des gouvernements à la crise financière (baisse des taux directeurs et recapitalisation des banques)
3. Les actions sont offertes actuellement avec un rabais (discounting) important en comparaison de leur valeur

Désolé, je n'ai pas le temps de traduire ce texte, voici la version anglaise. La vidéo est également disponible sur le site de Cantos.com, vous n'avez qu'à vous abonner, c'est gratuit.

Investir maintenant ou attendre au printemps, that is the question...


Despite October’s turbulence, we remain very much overweight equities versus bonds and cash. There’s a very strong case for a year-end rally all the way through to Christmas and perhaps beyond, based primarily on our medium-term indicators. Across the board, all groups have indicators that are signalling buy or strong buy. Technical indicators are showing the market has never been more oversold in the last two or three decades. Sentiment indicators are at 20-year lows. Volatility indicators as indicative of fear in the markets are at record high levels. Indeed, realised volatility is the highest it’s been since 1929. Over and above that, one can look at other types of indicators. Corporate bond spreads, for example, at their widest since the early ’20s. Adding all these together suggests now is not a time to lose heart. Now is a time to expect equities to rally through to the year-end, and as I say, perhaps beyond.

The key question for investors is, will that be a bear market rally or will that be the beginning of a new bull market? In that respect, there are three encouraging signs to suggest there is a case that it may be the beginning of a new bull market.Firstly, if we look at valuation, our proprietary valuation indicator is generating its first buy signal since October 1990. Indeed, this indicator has only given three buy signals over the last 30 years - October ’90, as I’ve said, ’82 to ’83, the beginning of that secular bull market, and again in ’85. Secondly, most importantly, the policy response to this crisis has been very good in the last month. Not only have we had global coordinated policy rate cuts, we’ve also had the perfect response to an insolvent global Western financial system, that is we’ve had recapitalisation of the banking system by Western governments and indeed beyond. And the third key note of encouragement is the degree of discounting that’s already taken place in equity markets.

Equity markets in the West are already down between 40 and 50 per cent from their highs in October last year. That makes them mega bear markets - rarely surpassed. Indeed, one has to look to the Great Depression in the States in the 1930s to a bigger bear market of significance.Those three factors, despite how sentiment may feel at the moment, are indeed very encouraging. And indeed, over the course of this rally over the next few months, one can reassess the effectiveness of the policy response in the last month to this financial crisis. And if we signs of life in the financial sector, we can increase our confidence as to the case that this may well be the end of this bear market.
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mardi 11 novembre 2008

Pas grand chose à espérer d'ici le printemps...

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J'espérais un rebond de fin d'année, suite au désastreux mois d'octobre que les marchés boursiers ont connu. Je m'attends maintenant, au mieux, à un maintien au niveau actuel d'ici le printemps.

L'arrivée d'un nouveau président aux USA et d'une équipe compétente, avec une vision de l'intérêt collectif, est un évènement très positif pour les investisseurs: l'administration Obama va redresser l'économie américaine et tôt ou tard les marchés vont en bénéficier, mais ça va prendre du temps... Les annonces sur les mises à pied se multiplient, les chiffres sur l'emploi annoncés vendredi dernier aux États-Unis, sont encore plus inquiétants que ce que j'avais prévu. La confiance des consommateurs américains est à son plus bas, les emplettes de Noël seront faites avec modération et retenue...

La situation de GM qui risque de se placer sous la loi de la protection contre les faillites au début 2009, aura également un effet d'entraînement sur des milliers de fournisseurs. On disait: ce qui est bon pour GM est bon pour les États-Unis... La situation chez Ford est Chrysler n'est guère mieux. Les trois grands de l'automobile ne seront plus le moteur de l'économie américaine. L'industrie automobile américaine devra se repenser et vite, accepter d'être plus petite, revoir ses modèles, être plus réaliste dans ses conditions salariales pour espérer un jour être compétitive.

Les marchés ont tellement reculés depuis le début de l'année que plusieurs grands investisseurs vont liquider massivement les titres les plus amochés d'ici la fin de l'année, comme Icahn vient de le faire pour Lear Corporation, pour pouvoir déclarer les pertes de capital, quitte à les racheter au début 2009. Et puis, les résultats trimestriels jusqu'à date sont peu encourageants, surtout les prévisions des entreprises pour le prochain trimestre, comme celles qu'a faites Cisco Systems.

Alors, le rebond d'ici la fin de l'année, je n'y compte plus vraiment. Tout au mieux, le maintien du Dow Jones dans la zone des 8,000/9,000 points. C'est mon modeste point de vue. Peut-être une timide remontée après les fêtes (January effect), avec le rachat de certains titres précédemment vendus pour des fins fiscales en fin d'année. Les premiers signaux d'un réel redressement à l'horizon devraient attendre au printemps, avec l'éclosion des premiers bourgeons...
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lundi 10 novembre 2008

Bonnes nouvelles de Chine

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Le gouvernement chinois a annoncé durant le week end un plan de 586 milliards (en USD) pour contrer le ralentissement de l'économie. Trois actions majeures: accès facilité au crédit, réduction de taxes et programme pour des investissements massifs dans les infrastructures. Investir dans les infrastructures pour relancer l'économie: une bonne vieille méthode de Keynes utilisée dans un pays dit "communiste", de toute façon, la Chine n'a plus que le nom de "communiste". Bonne nouvelle pour les fournisseurs de matières premières (ex. acier) qui devraient voir leurs prix stimulés par la nouvelle et leurs titres revigorés.
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vendredi 7 novembre 2008

Les aciéries ont-elles touché le fond?

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Je posais cette question le 9 octobre dans un message sur ce blog, je la repose aujourd'hui...

Depuis quelques mois, avec la perspective d'une récession en Amérique et en Europe et d'un ralentissement de la croissance en Chine, les grandes aciéries ont été durement malmenées en bourse: les marchés anticipant une forte baisse du prix de l'acier et des bénéfices de ces entreprises.Est-ce que cette anticipation aurait atteint un niveau excessif?

Je soumets à votre attention quatre titres de grandes aciéries: des entreprises solides, multinationales et se vendant actuellement à un très bas ratio prix/bénéfices prévus pour l'année à venir: Posco (PKX-NYSE, $55.73), Arcelormittal (MT-NYSE, $20.88), Gerdau (GGB-NYSE, $5.88) et United States Steel Corp (X-NYSE, $32.21)

Pour l'investisseur, s'insérer dans une secteur cyclique, comme celui des aciéries, est une entreprise périlleuse: tout dépend de l'anticipation de l'évolution des prix du métal au cours des prochains trimestres. Est-ce que actuellement, cette anticipation du creux à venir est devenue excessive?

Qu'en pensez-vous?
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mercredi 5 novembre 2008

La victoire de Barack Obama: bonne pour l'économie américaine, bonne pour les investisseurs

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La victoire historique de Barack Obama est ce qui pouvait arriver de mieux pour le peuple américain, après huit ans d'une minable gouvernance républicaine. L'administration Bush pratiquait le "Trickle-down economics", une théorie qui prétend qu'en favorisant les coupures de taxes et les bénéfices pour les entreprises et les gens les plus riches, ces derniers vont investir davantage, faire fonctionner l'économie et qu'éventuellement les bénéfices redescendront dans la masse de la population (plus d'emplois, de meilleurs salaires, plus de compétition, donc des prix plus bas...). Depuis huit ans, cette théorie n'aura servi qu'à enrichir davantage les fortunés et les amis du Parti Républicain, l'économie américaine est dans un fort mauvais état, les citoyens ordinaires n'arrivent pas à joindre les deux bouts, les niveaux d'endettement des particuliers et du gouvernement sont élevés...

Barack Obama, lui, défend une autre théorie, le "Bottom-up economics": renforcer la situation de la classe moyenne et de la "lower middle class", véritables moteurs de l'économie par leur contribution au travail et à la productivité et par leur consommation. Robert B. Reich qui a servi dans l'administration Clinton, comme secrétaire au Travail, résume ainsi cette théorie:

The only way to keep the economy going over the long run is to increase the real earnings of middle- and lower-middle-class Americans. The answer isn't to protect jobs through trade protection. That would only drive up the prices of everything purchased from abroad. Most routine jobs are being automated anyway. Nor is it to give tax breaks to the very wealthy and to giant corporations in the hope they will trickle down to everyone else. We've tried that and it hasn't worked. Nothing trickled down. The long-term answer is for America to invest in the productivity of our working people - enabling families to afford health insurance and have access to good schools and higher education, while also rebuilding our infrastructure and investing in the clean-energy technologies of the future. We must also adopt progressive taxes at the federal, state and local levels. Call it bottom-up economics.

On peut donc prévoir que l'administration Obama investira dans l'éducation, la santé, les énergies propres et les infrastructures. Plusieurs grandes villes américaines ont un sérieux problème de vieillissement de leurs infrastructures: New York, par exemple, a un réseau de canalisations qui date d'un autre époque et qui devra faire l'objet d'investissements majeurs.

Pour relancer l'économie et créer des milliers d'emploi, on s'attend donc du gouvernement Obama à un programme majeur d'investissements dans les infrastructures, programme financé, en partie, par la réduction des dépenses militaires suite au retrait d'Irak. Quelles sont les compagnies américaines qui profiteront le plus de cette manne? Les entrepreneurs en construction du génie civil et de la voirie, les firmes de génie-conseil et les fournisseurs de matériaux de construction sont les plus susceptibles d'en tirer profit. J'ai repéré quelques entreprises qui pourraient possiblement bénéficier des retombées de ce programme:

Jacobs Engineering Group (JEC-NYSE, $35,52)
Granite Construction Inc. (GVA-NYSE, $36.21)
Perini Corporation (PCR-NYSE, $19.27)
Shaw Group (SGR-NYSE, $18.31)
Cemex (CX-NYSE, $7.52)

Vous avez des suggestions?
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dimanche 2 novembre 2008

Sentez-vous le vent du changement?

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Quelques heures encore avant cette journée historique du 4 novembre 2008. La campagne de peur, de mensonges et de haine du Parti Républicain ne pourra arrêter l'histoire, empêcher le changement de se produire: Barack Obama sera le prochain président des États-Unis.

L'Amérique et le monde vont changer.

Yes we can!
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samedi 1 novembre 2008

Bonne semaine pour le titre d'Office Depot

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J'étais persuadé depuis longtemps que le titre d'Office Depot (ODP au NYSE) subissait une dévaluation démesurée, probablement alimentée, en bonne partie, par les vendeurs à découvert. La crainte que l'entreprise soit éventuellement en défaut face aux exigences de son accès au crédit ont également pesé sur le titre, voici comment cette crainte est décrite par l'analyste de Morningstar:

Office Depot's new $1.25 billion revolving credit facility features a covenant that requires it to maintain a fixed charge coverage ratio (consolidated earnings adjusted for one-time items divided by total interest and rent expense) of greater than 1.0. There are also restrictive covenants associated with the $400 million senior unsecured notes feature covenants. Although Office Depot was in compliance with these covenants as of July 2008, we have increasing fears of default risk due to deteriorating fundamentals.

Ce titre qui se transigeait à près de $42 en octobre 2006, a atteint son creux mardi matin à $1.51 l'action. Il avait perdu à ce moment, 96% de sa valeur en 24 mois! Malgré les craintes sur les conditions de son accès au crédit, je l'ai accompagné tout au long de cette descente aux enfers, en achetant des actions à différentes occasions, à différents prix allant de $21 à $2.72 récemment.

Une "technicalité" m'a empêché de m'en procurer mardi lorsqu'il atteignait ce creux sous les $1.60. Je savais que le titre était alors descendu à un niveau hautement irrationnel. En fin de journée mardi, le titre était déjà remonté à $1.82. Mercredi matin, il atteignait rapidement les $2. Au lieu de passer à l'action, j'ai attendu un repli qui n'est pas venu dans les jours suivants : le titre a continué sa poussée, il a terminé la semaine à $3.60. Une remontée de 138% en l'espace de trois jours!

Mr Market, le maniaco-dépressif, était visiblement tombé dans un état de dépression aigue face à ce titre. Ce sont des occasions en or dont il faut savoir profiter, en n'hésitant pas trop longtemps dans l'espoir d'un dernier repli qui ne viendra pas. À $3.60, le titre est déjà moins attrayant: son multiple Prix/bénéfices prévus pour l'an prochain est maintenant de x10.5, ce qui est raisonnable dans le marché actuel, pas exceptionnel. À court terme, Il faudrait qu'il revienne visiter la zone des $2.50 pour me tenter à nouveau.
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