mercredi 31 octobre 2007

Attendre que le dollar canadien atteigne 1,10$ avant d'acheter des titres américains, ou investir maintenant?

Plusieurs économistes croient que le dollar canadien va atteindre bientôt la barre du 1,10$ face à la devise américaine. La baisse de 0,25 du taux directeur de la FED aujourd’hui ne devrait qu’accélérer la tendance à la hausse du huard, à moins que la Banque du Canada ne réduise à son tour le sien. Les titres américains avec un dollar canadien à 1,06$ sont de plus en plus attrayants pour les investisseurs québécois et canadiens. La même chose est vraie pour les investisseurs européens: l'euro a atteint mercredi un niveau record face à la devise américaine, 1,45$.

Le seul hic, c’est que si le dollar canadien continue à monter, les aubaines d’aujourd’hui risquent de l’être davantage dans quelques semaines, si les prix sont les mêmes et que le pouvoir d’achat du dollar canadien a augmenté de 3 ou 4%… D’un autre côté, les mois de novembre et de décembre sont habituellement des mois forts sur les bourses américaines, ce qui risque de faire monter le prix des actions. Faut-il attendre que le dollar canadien ait atteint la barre des 1,10$, peut-être en décembre, pour faire ses emplettes de Noël sur le marché américain? Ou, faut-il magasiner maintenant et ne pas risquer une hausse des prix à l’approche de Noël?

Sondage du mois d'octobre: le dollar canadien maintiendra son avance d'ici la fin de l'année

Au début du mois d'octobre, les dollars canadien et américain étaient à parité. En un mois, le huard a déclenché une poussée irrésistible qui l'a mené aujourd'hui tout près des 1,06$ US, du jamais vu depuis les années cinquante. Notre petit sondage du mois d'octobre nous apprend que les 3/4 des internautes qui se sont prononcés, voient le dollar canadien se maintenir au dessus du dollar US d'ici le début de 2008. La question qu'il faudrait plutôt se poser aujourd'hui est: est-ce que le dollar canadien va atteindre la barre du 1,10$ face à la devise américaine d'ici la fin de l'année?

lundi 29 octobre 2007

OFFICE DEPOT: une sur-réaction du marché qui crée une occasion d'achat?

L'action d'Office Depot (ODP au NYSE) vient de piquer de 15% à l'annonce que le dépôt de son rapport trimestriel était reporté, puisqu'un audit serait requis pour vérifier certaines données comptables. Une nouvelle pareille en provenance d'une petite entreprise signifie pour moi: EXIT! Mais de la part d'une entreprise de cette taille qui a déjà vu le cours de son action chuté de façon importante au cours des derniers mois, ça ne m'amène pas au même réflexe: je pense que c'est peut-être même une occasion d'achat, il faut regarder de plus près. Ce qui se cache derrière la nouvelle n'est sûrement pas beau mais je serais très surpris que ça menace la survie d'une entreprise de cette taille. Il y a peut-être un ménage à faire mais la valeur de l'entreprise ne disparaît pas pour autant.

LES LEÇONS DE L'INVESTISSEUR: l'action qui réagi peu à une mauvaise nouvelle, s'apprête à décoller!

Lorsque la valeur d’une action devrait chuter fortement suite à une nouvelle négative et qu’elle parvient, après une légère baisse dans la première demi-heure, à remonter pratiquement au même niveau que la veille, c’est une confirmation que la perception du marché est dans l'ensemble positive pour les perspectives de l'entreprise. Dans une telle situation, l’action devrait commencer sa remontée dans les prochains jours, quand les effets de la mauvaise nouvelle seront estompées.

À surveiller aujourd'hui, la réaction du titre de Bombardier face à la décision du transporteur aérien SAS de cesser immédiatement d'utiliser ses biturbopropulseurs Q400 à la suite d'un nouvel incident survenu samedi. Si l'action qui a beaucoup baissé depuis trois mois résiste bien au choc, c'est un signal de redécollage, sinon... Sinon, l'action pourrait aller revisiter la barre des 5$ avant de remonter pour de bon. Ce n'est que mon point de vue pragmatique, ce n'est pas une analyse technique du titre.

GM progresse dans le développement de voitures électriques

Mieux vaut tard que jamais. General Motors (GM) progresse du côté du développement de voitures électriques: en cliquant sur le lien ci-joint, vous pouvez accéder à une petite vidéo qui présente le modèle Chevy Equinox, une petite voiture électrique qui pourrait se retrouver sur le marché d'ici quelques années. Zéro émission polluante et zéro dépendance au pétrole du Moyen Orient, c'est ça l'avenir de l'automobile. Hydro-Québec n'est toujours pas à la bourse? Dommage.

Vidéo 1: Chevy Équinox, un modèle électrique pour GM, cliquez ici

Vidéo 2: Chevy Équinox, un modèle électrique pour GM, cliquez ici

dimanche 28 octobre 2007

Citations de l'Oracle de Omaha, Warren Buffett

« Je veux pouvoir expliquer mes erreurs. C'est pourquoi je ne fais que des choses que je comprends. »
« Quand on est dans un trou, la pire chose à faire est de continuer de creuser. »
« Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. »
« Notre but est de découvrir des compagnies extraordinaires à des prix ordinaires et non des compagnies ordinaires à des prix extraordinaires. »
« À la Bourse, il y a deux règles fondamentales à respecter. La première est de ne pas perdre, la seconde est de ne jamais oublier la première. »
« Quand un dirigeant avec une réputation d'excellence s'attaque à une entreprise avec une réputation de médiocrité, c'est la réputation de l'entreprise qui demeure intacte. »
« Vous n'avez pas raison parce que d'autres sont d'accord avec vous. Vous avez raison parce que vos faits sont exacts et que votre raisonnement est juste. »

"Les prévisions vous en disent beaucoup sur ceux qui les font, elle ne vous disent rien sur l'avenir."
« Ne demandez jamais à un barbier si vous avez besoin d’une coupe de cheveux. »
« Mieux vaut avoir approximativement raison qu'avoir précisément tort. »
« C'est quand la mer se retire qu'on voit ceux qui se baignent nus. »
« Dans le monde des affaires, malheureusement le miroir arrière est toujours plus clair que le pare-brise. »
"La plupart des gens s’intéressent aux actions quand tout le monde s’y intéresse. Le moment d’acheter est quand personne ne veut acheter. Vous ne pouvez acheter ce qui est populaire."
« Si jamais vous vous retrouvez dans un bateau qui coule, l'énergie pour changer de bateau est plus productive que l'énergie pour colmater les trous. »
"Un sondage n'est pas un substitut à la réflexion"

Et quelques unes en anglais:

"In the short run, the market is a voting machine. In the long run, it's a weighing machine."
"Be fearful when others are greedy. Be greedy when others are fearful."
"Price is what you pay. Value is what you get."
"Risk comes from not knowing what you're doing."
"Wide diversification is only required when investors do not understand what they are doing."
"[On the dot-com bubble:] What we learn from history is that people don’t learn from history."
"The best business returns are usually achieved by companies that are doing something quite similar today to what they were doing five or ten years ago."
"Diversification may preserve wealth, but concentration builds wealth."
"Invest within your circle of competence, It's not how big the circle is that counts, it's how well you define the parameters"

En terminant, une dernière citation de Buffett qui témoigne de son sens de l'humour imcomparable, dans les années 1950, il a investi 100 $ dans un cours d'expression orale chez Dale Carnegie, il résume ainsi l'objectif visé : "Ce n'était pas pour empêcher mes genoux de claquer quand je parle en public, mais pour apprendre à parler même si mes genoux claquent".

vendredi 26 octobre 2007

Grandes entreprises européennes: 25 parmi les 46 premières sont présentes à la bourse de New York (format ADR)

Depuis mes débuts en bourse, mes placements internationaux m'ont donné des rendements nettement supérieurs à mes placements canadiens ou américains. Parmi ces placements internationaux, peu d'entreprises européennes m'ont déçu. Peut-être parce que l'on retrouve à la bourse de New York (sous format American Depositary Receipt) surtout de grandes compagnies européennes à capitalisation élevée et qui ont de saines pratiques de gestion. L'investisseur québécois a ainsi accès, via les ADR, à 25 des 46 plus grandes entreprises européennes (revenus). Dans la liste qui suit, on retrouve dans l'ordre: le rang européen, l'activité, le pays, le symbole à la NYSE, le dernier cours et, entre parenthèses, le plus bas cours et le plus élevé des dernières 52 semaines.

1. Royal Dutch Shell (Pétrolière, Hollande) RDS/A - Dernier cours :$87,83 ($62,71-$87,83)
2. BP (Pétrolière, Grande-Bretagne) BP - Dernier cours: $77,78 ($58,62-$$77,82)
3. DaimlerChrysler (Automobile, Allemagne) DCX - Dernier cours:$88,56 ($54,80-$96,12)
4. Total (Énergie, France) TOT - Dernier cours: $78,75 ($63,89-$$87,34)
5. ING Group (Banque, Hollande) ING - Dernier cours: $43,94 ($37,27-$47,18)
6. AXA (Assurance, France) AXA - Dernier cours:$43,39 ($36,57-$47,10)
9. Allianz (Assurance, Allemagne) AZ - Dernier cours: $21,92 ($18,19-$24,20)
11. HSBC Holdings (Banque, Grande-Bretagne) HBC - Dernier cours:$91,10 ($84,66-$98,83)
13. ENI (Pétrolière, Italie) E - Dernier cours:$72,45 ($59,47-$78,31)
14. UBS (Banque, Suisse) UBS - Dernier cours:$53,46 ($49,79-$66,26)
15. Siemens (Produits électriques, Allemagne) SI - Dernier cours:$132,50 ($88,50-$154,35)
18. Deutsche Bank (Banque, Allemagne) DB - Dernier cours: $126,19 ($120,02-$159,76)
20. Credit Suisse (Banque, Suisse) CS - Dernier cours:$66,15 ($59,65-$79,28)
24. E.ON (Énergie, Allemagne) EON - Dernier cours:$54,36 ($38,54-$57,59)
25. Royal Bank of Scotland (Banque, Écosse) RBS - Dernier cours:$10,84 ($10,25-$10,99)
30. Deutsche Telekom (Télécommunications, Allemagne) DT - Dernier cours:$20,61 ($16,06-$20,61)
33. ABN AMRO Holding (Banque, Hollande) ABN - Dernier cours:$54,17 ($28,80-$54,20)
35. Santander Central Hispano Group (Banque, Espagne) STD - Dernier cours:$20,81 ($16,87-$21,00)
36. Telefónica (Télécommunications, Espagne) TEF - Dernier cours:$98,48 ($55,11-$99,00)
37. StatoilHydro (Énergie, Norvège) STO - Dernier cours:$34,13 ($23,66-$34,85)
38. Prudential (Assurance, Grande-Bretagne) PUK - Dernier cours:$32,60 ($23,93-$33,80)
40. France Télécom (Télécommunications, France) FTE - Dernier cours:$37,02 ($24,26-$37,45)
41. Barclays (Banque, Grande-Bretagne) BCS - Dernier cours:$48,72 ($46,18-$62,68)
45. Repsol YPF (Pétrolière, Espagne) REP - Dernier cours: $38,60 ($30,33-$41,33)
46. Vodafone (Télécommunications, Grande Bretagne) VOD - Dernier cours:$39,96 ($24,42-$$40,39)

jeudi 25 octobre 2007

LES LEÇONS DE L’INVESTISSEUR : Quand une fusée monte, il doit bien y avoir un carburant qui la propulse…

Parfois la valeur des actions d’une compagnie se met à monter de façon constante avec d’importants volumes, même si l’on ne retrouve aucune nouvelle ou cause apparente qui justifie ce mouvement. Vendre ses actions à ce moment, en se disant qu’il faut profiter de cette vigueur injustifiée, équivaut à prendre ceux qui achètent à ce moment là pour de parfaits idiots. Personne n’achète sans raison, il y a toujours un motif qui justifie la décision : ce n’est pas parce que vous ne voyez pas ce motif, qu’il n’existe pas. Il faut donc se méfier et attendre de connaître la nature du carburant qui propulse l’action.

Tôt ou tard le chat sortira du sac. Vous pourrez alors décider en toute connaissance que le motif qui justifiait ces achats n’était pas fondé et, alors, profiter de l’occasion pour vendre. Vendre à l’aveuglette n’est pas recommandé, croyez-moi, j’ai commis cette faute trop souvent. Il faut avoir les faits sous les yeux avant de prendre une décision d’investissement, que ce soit acheter ou vendre.

CANADIAN NATIONAL RAILWAYS: un retour sous les $50 pourrait constituer un bon point d'entrée

Canadian National Railways (CNR au TSX) a glissé sous la barre des $50 mardi lors de la publication d'un rapport trimestriel un peu décevant, l'action s'est relevée hier mais pourrait redescendre dans les prochains jours. La hausse du dollar canadien et le ralentissement dans le secteur des activités forestières et du bois d'oeuvre seraient les causes de ces résultats légèrement inférieurs aux prévisions des analystes: par 0,03$ sur des profits de 0,96$ par action.

À moyen terme, avec l'augmentation du coût du pétrole, le transport ferroviaire demeure très compétitif face aux transporteurs routiers. À mettre sur votre radar: à $50 ou moins, le Canadien National m'apparaît être un placement sécuritaire qui offrira un rendement décent au cours des prochaines années.

Site web du Canadien National

Lien avec un article du site les Affaires

mercredi 24 octobre 2007

ALCATEL-LUCENT: peut-on tirer profit de l'impatience du marché?

La méga fusion d’Alcatel et de Lucent ne livre pas les résultats escomptés aussi rapidement que l’espéraient les investisseurs : le mois dernier, Alcatel-Lucent (ALU au NYSE) a annoncé que le volume de ses ventes serait moindre que prévu pour cette année. Au lieu de la croissance des ventes de 5% qu’elle prévoyait, on s’attend maintenant pratiquement aux mêmes résultats que l’an dernier. Pour les profits, on pense atteindre le « break-even point ». Le marché n’a pas aimé, l’action a dégringolé jusqu'à 8,53$ dans les jours qui ont suivi. Aujourd’hui, la valeur de l’action est remontée à 9,29$. À ce prix, est-ce que Alcatel-Lucent peut-être un bon investissement à moyen terme?

La fusion de ces deux géants, l’un français, l’autre américain, avait des objectifs qui m’apparaissent toujours valables :

· Pouvoir offrir un large éventail de produits, tant pour la communication filée que pour le sans-fil
· Avoir une portée géographique très étendue (USA, Europe, Asie…)
· Constituer un portefeuille de clients très large qui compte maintenant la plupart des grandes entreprises de services de télécommunication et qui permet, ainsi, d’éviter d’importantes fluctuations dans le volume des commandes
· Faire des économies sur la main-d’œuvre administrative et sur les coûts de recherche et de développement (en éliminant les dédoublements pour ces deux fonctions)

Alcatel-Lucent, au moment de la fusion l’an dernier, prévoyait faire des économies de 1,8 milliard par année grâce à cette réorganisation. L’entreprise a un chiffre d’affaires d’environ 26 milliards par année : si la fusion réussit, les réductions de coûts escomptées équivaudraient pratiquement à 7% des ventes. Les économies anticipées par la fusion ne sont pas encore visibles dans les bilans et il faut demeurer prudent. Les mégas fusions de ce genre comportent des risques d’exécution importants. De plus, la composante Lucent apporte avec elle d’importantes charges de fonds de pension alors que la composante Alcatel amène, pour sa part, la lourdeur des relations de travail qui sont propres à la France.

Il n’en reste pas moins que la nouvelle entité devient un joueur majeur chez les équipementiers des télécommunications. Alcatel-Lucent possède un éventail de produits complet, en particulier pour ce qui des équipements d’accès large-bande (broadband), au moment où le trafic mondial sur internet est en pleine expansion. Pour répondre à la croissance fulgurante de la vidéo via internet qui requiert de plus en plus de capacité de la part des réseaux, les entreprises de services de télécommunication devront tôt ou tard augmenter leurs dépenses en immobilisations. La demande pour les produits de télécommunication devrait conséquemment augmenter au cours des prochaines années.

Il ne faut pas partir en peur et s’imaginer que les fournisseurs d’équipements de télécommunication vont voir leurs profits exploser et la valeur de leurs actions s’envoler (personne n’a oublié la bulle des télécoms…). Il existe une énorme compétition dans cette industrie avec de plus en plus d’entreprises asiatiques, compétition qui limite la capacité d’augmenter les prix. De plus, les coûts récurrents de la R&D sont énormes et viendront toujours limiter la marge de profits. Mais le contexte des prochaines années risque d’être plus favorable et pourrait permettre à certaines entreprises d’espérer la rentabilité, et à leurs actionnaires d’avoir un retour décent sur leur investissement.

Cette industrie n’a pas été tendre pour les investisseurs par le passé mais si elle vous intéresse toujours, Alcatel-Lucent à son prix actuel m’apparaît représenter un rapport qualité-prix valable et pourrait assurer à l’investisseur un retour intéressant à moyen terme.

Site web: Alcatel-Lucent

MARKETWATCH.COM : Votre portefeuille boursier complet, à jour, en un coup d’œil!

Le site Marketwatch.com est l’un de mes favoris pour plusieurs raisons : on y retrouve les plus récentes actualités économiques et boursières; toute l’information sur les entreprise inscrites sur les bourses américaines (bilans financiers, prévisions des analystes, chartes de différents types, achats/ventes d’initiés…); des outils boursiers permettant d’élaborer des tableaux ou de faire des recherches comparatives par industries…

Mais là où ce site remporte vraiment la palme sur les autres c’est pour la qualité des tableaux que vous pouvez monter de votre propre portefeuille boursier dans la section « My MarketWatch », sous-section « My portfolio ». Après vous avoir inscrit au site (c’est gratuit), vous pourrez ainsi élaborer un tableau complet de vos actions canadiennes (incrire: CA:, avant le code de l'action) ou américaines, ou étrangères sous format ADR, tableau qui se mettra de lui-même à jour constamment durant la journée : vous présentant un portrait exact de l’évolution de vos placements.

Il est possible de faire ainsi une multitude de « portfolios » différents en fonction de vos préférences : toutes vos actions, vos actions canadiennes uniquement, vos actions US, vos actions internationales inscrites sur le marché américain (ADR), vos actions « technos », vos actions dans les pharmaceutiques… Pour chacun des ces tableaux, vous pourrez choisir différents modèles de tableaux (My custom views) selon une multitude de variables : prix d’achat, prix actuel, % ou sommes des bénéfices/pertes, P/E, P/S, dividende…Dernière précision, le tableau peut être fait dans la monnaie de votre choix : dollar canadien, dollar US, franc français…

Site web : MARKETWATCH.COM

mardi 23 octobre 2007

LES LEÇONS DE L’INVESTISSEUR : Les dividendes obèses peuvent cacher un risque de maladie cardiaque

Lorsqu’une entreprise qui fait des profits modestes, ou pire qui n’en fait pas, continue à payer un généreux dividende dont le yield est d’autant plus élevé que le prix de l’action est en baisse : on peut s’attendre pour bientôt à une remise en question du dividende. Lorsque ce dividende sera réduit ou suspendu, l’action perdra son principal attrait pour l’investisseur et son prix chutera de façon spectaculaire en peu de temps.

Au printemps 2006, j'avais acheté des actions du fabricant américain d’emballages Chesapeake Corporation (CSK au NYSE) étant attiré par son généreux dividende de 6,6% sur un prix d’achat de $13,25. Ses résultats étaient pourtant très ordinaires et j’aurais dû me méfier de cette générosité démesurée. L’entreprise persistait à payer un dividende annuel de 0,88$ par action qui représentait une dépense de 17 millions de dollars, alors qu’elle avait généré un « free cash flow » négatif de 14 millions en 2006 et que ses dettes à long terme augmentaient de 53 millions durant la même année. En mai dernier, en manque de liquidité, Chesapeake suspendait son dividende et depuis son action a chuté de $16,00 à $7,93 aujourd’hui.

Un généreux dividende quand une entreprise en a les moyens est un attrait évident pour l’investisseur. Par contre, quand une entreprise qui périclite continue à faire preuve d’une telle largesse, elle devient une bombe à retardement pour ses actionnaires.

lundi 22 octobre 2007

PFIZER: recevoir 76 actions aujourd'hui pour le prix payé pour 30 en 2002!

La première compagnie américaine dont j’ai acheté les actions c’était Pfizer (PFE à la bourse de New York), c'était en avril 2002. Les pharmaceutiques étaient alors à la mode après la dégelée des techno et la débarque qu’avaient prise les marchés depuis deux ans. Les analystes insistaient sur le vieillissement de la population qui allait faire exploser la consommation de pilules de toutes sortes que goberaient quotidiennement les baby boomers. Parmi les pharmaceutiques, Pfizer c’était la valeur la plus sûre, une action qui ne pouvait que monter.

En avril 2002, le dollar canadien valait un maigre 0,63$ face à la puissante monnaie américaine. Cela ne m’arrêtait pas dans ma détermination de conquérir le marché américain. Avec les frais d'acquisition de dollars US, j’ai donc déboursé 1,59$ canadien pour chaque dollar américain nécessaire à la transaction. Je n’ai pas hésité à payer 38$ US l’action. Ça me semblait une aubaine, puisque l’action avait frôlé les $44 quelques mois plus tôt. Avec les frais de transaction, pour 30 actions à 38$, j’ai donc dû payer $1,857 canadiens .

Un peu plus de cinq ans plus tard, combien me coûteraient les mêmes 30 actions de Pfizer avec un dollar canadien qui vaut maintenant 1,02$ US. L’action de Pfizer, malgré des performances financières très honorables depuis, n’est plus à la mode comme beaucoup de pharmaceutiques : elle a terminé la journée d’aujourd’hui à 24,02$. Pour acheter trente actions, il m’en coûterait donc (j’inclus les frais d’achat de US$ et les frais de la transaction) la modeste somme de 750$, au lieu des 1 857$ que j’ai payés à l’époque, 1,107 $ de moins. Si vous préférez, avec l’argent que j’ai utilisé pour acheter 30 actions de Pfizer en avril 2002, vous pouvez en acheter 76 aujourd’hui! Et en prime, le dividende annuel est maintenant de 4,83%, alors qu’à l’époque il se situait à un maigre 1,4%.

En 2002, Pfizer a réalisé 1,46$ de profits par action, les analystes prévoient 2,34$ par action pour l'an prochain. Au cours des trois dernières années (2004-2006), Pfizer a généré en moyenne 14 milliards de fonds autogénérés libres (free cash flow) par année, soit à peu près 1,93$ par action, un rapport de 12,4 avec le prix actuel de l’action. Avec autant d’argent entre les mains, on peut augmenter son dividende, racheter ses actions, faire des acquisitions et mettre davantage d’argent en R&D pour découvrir d’autres médicaments.

Aujourd’hui, le marché craint surtout la fin du brevet exclusif sur le Lipitor en 2010-2011, le médicament vedette de Pfizer qui lui apporte une bonne partie de ses profits. Les analystes ne voient pas encore dans le pipeline de Pfizer se poindre un médicament de cette taille pour prendre la relève. Mon point de vue là dessus, mais ce n’est que mon point de vue, c’est que d’un pipeline d’une telle dimension, il sortira bien, tôt ou tard, un nouveau Lipitor ou un nouveau Viagra.

Site web de PFIZER

dimanche 21 octobre 2007

Liste de surveillance de « blue chips » 2003-2007 : des premiers et des derniers de classe surprenants

Le 7 décembre 2003, j’ai créé une liste de surveillance d’entreprises à capital élevé que l’on pouvait qualifier jusqu’à un certain point de « blue chips », pour en suivre l’évolution. Cette liste contenait 150 entreprises de ce type.

Près de quatre ans plus tard, on constate que les actions des entreprises qui ont connu les plus fortes augmentations de leur valeur n’étaient pas nécessairement celles auxquelles on se serait attendu à première vue. Les dix premiers de classe sont les suivants: Petrochina (+467%), China Pete & Chem (+365%), Fiat (+308%), RWE (+276%), Mitsui & Co Ltd (+251%), Suez (+238%), Statoilhydro Asa (223%), Procter & Gamble (+193%), BASF (+165%), Daimlerchrysler (+153%).

À l’opposé, parmi les cancres de cette classe particulière, on retrouve quatre ans plus tard des derniers de classe qui ont de quoi surprendre : Lexmark (-44%), NEC Corporation (-33%), Washington Mutuals (-33%), Forest Laboratories (-31%), National City (-31%), Pfizer (-30%), Dell (-19%), Eli Lilly (-19%), General Motors Corporation (-18%), H&R Block (-18%), Nissan (-18%), Fannie Mae (-17%), Wal-Mart (-16%) et The GAP (-15%).

À quoi ressemblera cette liste dans quatre ans? Est-ce que certains des derniers de classe d’aujourd’hui seront les premiers de classe des quatre prochaines années? C’est à vous de le trouver…

CANTOS: un site d’entrevues de dirigeants d’entreprises sur vidéos

Si investir dans les compagnies européennes vous intéresse, le site CANTOS devrait être ajouté à votre liste de « favoris ». Cantos.com se spécialise dans les entrevues de dirigeants d’entreprises, surtout européennes, mais à l’occasion d’entreprises situées sur d’autres continents. Le site présente deux types d’entrevues : les entrevues de dirigeants (companies close-up) et les analyses du marché (market perspectives).

Une fois inscrit (c’est gratuit), vous avez accès à une multitude d’entrevues, d’une durée d’une dizaine à une trentaine de minutes, avec des dirigeants d’entreprises, des économistes, des analystes du marché… Une version écrite des entrevues est disponible pour chacune d’entre-elles. Les entrevues sont menées sur un ton calme mais avec des questions franches qui abordent directement les questions les plus importantes sur la performance ou l’avenir de l’entreprise.

Grâce au site CANTOS j’ai découvert certaines entreprises européennes de qualité qui sont devenues de bons investissements. Le contact vidéo direct avec le dirigeant offre à l’investisseur potentiel une perception intéressante de celui qui a le rôle le plus important à jouer dans l’entreprise.

En passant, de nombreux titres européens sont accessibles à l'investisseur québécois via les actions de type ADR (American Depositary Receipts) sur la bourse de New York ou sur le Nasdaq. Si vous souhaitez consulter la liste de ces titres européens accessibles (ou des titres d'ailleurs dans le monde), la section ADR du site de la Bank of New York Mellon vous fournit un portrait complet.

Site web de CANTOS

Section ADR du site The Bank of New York Mellon

samedi 20 octobre 2007

Jusqu'à présent: un pénible mois d’octobre pour les investisseurs

Les deux dernières semaines ont fait planter plusieurs entreprises que je trouvais intéressantes en termes de placement, à cause du recul important qu’elles avaient déjà subi. Ce n’était visiblement pas encore le creux de la vague pour ces entreprises. En particulier, toutes celles qui sont reliées de près ou de loin à la crise immobilière aux États-Unis : banques, constructeurs résidentiels, distributeurs de matériaux de construction, détaillants de la rénovation… Cette crise ayant des répercussions sur la capacité d’acheter de plusieurs consommateurs américains, les entreprises du commerce de détails qui vendent des biens non-indispensables (discretionary goods) ont également été frappées de plein fouet (vêtements, motos, accessoires de loisirs…).

Aux États-Unis, les indices de certains secteurs ont connu d’importantes baisses depuis trois mois : les constructeurs résidentiels,-35%; les spécialités financières,-23%; les holdings de développement immobilier,-22%; les financiers hypothécaires,-22%; les détaillants de la rénovation,-18%: les détaillants de vêtements,-17%; les services de transport,-16%…

D’autres secteurs américains qui sont loin de l’immobilier résidentiel ont vu arriver les investisseurs qui fuyaient les secteurs précédemment mentionnés, ces secteurs ont également profité de la faiblesse du dollar américain pour augmenter leurs exportations : le secteur de l’internet,+18%; les produits domestiques non-durables,+12%; les produits électroniques pour les consommateurs,+9%; les biotechnologies,+9%… Le secteur de la construction lourde a quant à lui bénéficié des prévisions de dépenses importantes dans les infrastructures, il a connu une hausse de 15% en trois mois.

Visiblement, de grands investisseurs ont sorti des milliards de $ des secteurs en difficulté pour les repositionner dans d’autres plus sûrs, ou carrément les retirer du marché des actions pour attendre des jours meilleurs... Est-ce que cette tendance va se continuer au cours des prochaines semaines? La possibilité d’un ralentissement plus important de l’économie américaine pèse lourd sur la confiance des investisseurs. L’augmentation d’un demi-point du taux directeur de la FED n’aura pas suffit à arrêter l’hémorragie, ça va prendre une autre baisse de ce taux dans les prochaines semaines… Peut-être qu’avec un tel signal, les investisseurs pourraient avoir droit à une bonne fin d’année boursière, malgré tout.

vendredi 19 octobre 2007

BOURSORAMA.COM: un site pour suivre les entreprises et les marchés européens

Vous connaissez le site www.boursorama.com ? Si les entreprises et les marchés européens vous intéressent, vous devriez l'adopter. On y trouve une foule d'informations: actualités, cotations, graphiques, chartes techniques, recommandations des analystes et conseils... Il y a également une section "forum", si vous souhaitez échanger avec nos sympathiques cousins français. Moi, à tous les matins, tout en prenant mon café, je commence ma tournée des sites boursiers par Boursorama.com, pour savoir comment se déroule la journée sur les marchés européens.

En passant, de nombreux titres européens sont accessibles à l'investisseur québécois via les actions de type ADR (American Depositary Receipts) sur la bourse de New York ou sur le Nasdaq. Si vous souhaitez consulter la liste de ces titres européens accessibles (ou des titres d'ailleurs dans le monde), la section ADR du site de la Bank of New York Mellon vous fournit un portrait complet.

Site web: BOURSORAMA.COM

Section ADR du site de la Bank of New York Mellon

jeudi 18 octobre 2007

La chute des titres bancaires rend les taux de leurs dividendes attrayants

Les difficultés du secteur financier, suite aux pertes associées aux prêts immobiliers à risque (subprime), ont réduit considérablement le cours des actions des banques depuis trois mois. Du même coup, les taux (yield) de leurs dividendes ont effectué une montée inversement proportionnelle à la baisse de ces cours. Les dividendes de ces banques, si les actions sont déposées dans un compte REER à l’abri de la taxation, vont générer à eux-seuls un revenu annuel non négligeable au cours des prochaines années.

Lorsque la crise des prêts immobiliers sera passée, les cours des actions bancaires remonteront et l’investissement deviendra doublement intéressant. D’autant plus, qu'il est démontré historiquement, qu'au fil des ans, les banques augmentent périodiquement le montant de leur dividende. Ce qui signifie que les taux de ces dividendes, basé sur les prix plus bas payés durant cette année difficile, vont continuer à augmenter lorsque les profits des banques se porteront mieux.

La question que je vous pose, c’est : quand exactement les titres financiers auront-ils fini leur descente? Quand auront-ils atteint le creux de la vague et offriront-ils le point d’entrée idéal, celui qui permettra d’obtenir le meilleur rendement futur : aujourd’hui, dans trois mois, six mois, ou dans un an? Si vous avez la réponse, vous êtes sur la piste d’un bon investissement.

Quelques exemples de dividendes d’institutions financières :

Washington Mutual (WM – NYSE) : 7,1%
National City (NCC-NYSE): 6,7%
Regions Financial Corp.(RF-NYSE): 6,6%
Lloyds TSB Group (LYG-NYSE): 6,2%
Fifth Third Bancorp (FITB-Nasdaq): 5,4%
Barclays PLC (BCS-NYSE): 5,2%
US Bancorp (USB-NYSE) : 5,0%
Wachovia Corporation (WB-NYSE): 4,8%
Citigroup (C-NYSE): 4,8%
Bank of America (BAC-NYSE): 4,7%
BB&T Corporation (BBT-NYSE): 4,7%
Banque de Montréal (BMO-TSE): 4,5%
Banque Nationale (NA-TSE) : 4,5%
Bank of Ireland (IRE-NYSE) : 4,5%
HSBC Holding PLC (HBC-NYSE): 4,4%

mercredi 17 octobre 2007

LES LEÇONS DE L’INVESTISSEUR : Le temps est le plus coûteux des frais de transaction

Le temps est une denrée rare, la plus précieuse, la seule que nous ne pouvons acheter. Dans les frais associés à l’achat d’actions, il faut inclure le temps de recherche et d’analyse que l’on y met. Dénicher une entreprise dont les actions méritent d’être achetées exige des heures de travail : on doit se taper la lecture de ses états financiers et de ceux de ses compétiteurs, lire son plus récent rapport annuel, prendre connaissance des articles, analyses et commentaires qui traitent de cette entreprise, visualiser des chartes techniques pour identifier le point d’entrée favorable…

Tout ça gobe beaucoup de temps et votre temps a une valeur. Celui que vous accordez à rechercher un investissement de qualité ne sera pas utilisé pour une autre tâche, un loisir, une activité familiale… Il faut donc laisser à cet achat qui est le fruit de ces heures de besogne, le temps de faire ses preuves. Ne serait-ce que pour justifier le temps de recherche et d’analyse que vous y avez consacré. Vendre les actions d’une entreprise sur un coup de tête, par impatience, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, alors que l’on a consacré des dizaines d’heures à repérer cette entreprise et à l’investiguer: équivaut à jeter son temps par la fenêtre, à ne lui accorder aucune valeur.

Quand vous vendez rapidement les actions d’une entreprise, avant qu'elles n'atteignent leur pleine valeur: non seulement vous envoyez ce temps investi dans la poubelle, mais en plus, puisqu’il faudra la remplacer cette entreprise dans votre portefeuille, vous devrez à nouveau dépenser du temps à repérer et à analyser celle qui viendra prendre sa place. Que de précieux temps gaspillé!

mardi 16 octobre 2007

BIOVAIL : son généreux dividende est-t-il menacé par la disparition de la protection sur son médicament-vedette?

Après avoir été une “darling” du marché bousier canadien au début de la décennie, Biovail (BVF au TSX et au NYSE) s’est retrouvée au banc des accusés suite à différentes malversations : enquête du Toronto Stock Exchange sur ses pratiques comptables, rémunération indécente des dirigeants, poursuite d’actionnaires floués… L’action qui avait atteint plus de $55 en 2001, se situe aujourd’hui aux environs de $17.

À la fin 2004, un nouveau directeur général fut nommé, Douglas Squires, pour ramener un peu d’ordre dans l’entreprise. Il y est parvenu en recentrant l’entreprise sur ce qu’elle fait de mieux : en utilisant des technologies sur lesquelles elle détient des droits, à partir de médicaments existants, Biovail crée de nouvelles formulations qui modifient certaines caractéristiques de ces médicaments et augmentent les bénéfices que peut en tirer l’utilisateur (ex. en permettant une absorption constante ou décroissante du médicament par le corps humain).

Biovail se concentre surtout sur les médicaments cardio-vasculaire, sur ceux qui réduisent la douleur et sur ceux qui s’appliquent au système nerveux central. Les versions améliorées de médicaments existants ont une protection légale (patent), mais elle est habituellement de plus courte durée (trois ou quatre ans) que celle des médicaments d’origine. Ceci exige de Biovail qu’elle travaille constamment à trouver de nouvelles formules pour remplacer celles qui viennent à expiration : cela rend la stabilité des revenus plus précaire.

Depuis quelques années, Biovail génère d’importants flux de trésorerie libres (free cash flow): l’an dernier, ils ont atteint 477 millions ou l’équivalent de $3 par action, un multiple de moins de six versus son cours actuel. Avec tout cet argent à sa disposition, Biovail a décidé de distribuer aux actionnaires un dividende de 1,50$ par année, ce qui donne actuellement un énorme yield de 8,5%! Les analystes prévoient des bénéfices par action de $1,88 cette année, soit un multiple de 9,4 par rapport à son cours actuel. Alors, pourquoi diable le cours de l’action est-il si bas, pourquoi l’action a-t-elle chutée de $26 en juillet au $17,44 d’aujourd’hui?

La protection que détenait Biovail pour son médicament vedette Wellbutrin XL disparaît cette année, ce médicament anti-dépression assurait 42% de ses ventes: il devra donc faire face à la concurrence de médicaments génériques. Les grands investisseurs et les analystes s’attendaient à ce qu’une autre formulation du médicament (en sels à utilisation quotidienne unique) obtienne une approbation de la U.S. Food and Drug Administration et une protection légale pour quelques années. Mais voilà, l’organisme réglementaire a refusé pour l’instant l’approbation de cette nouvelle formulation. Le vide créé par la disparition de la protection sur la version actuelle du Wellbutrin XL est donc intacte et amène les analystes à prévoir une baisse des profits pour la prochaine année. La brutale réaction des marchés au lendemain de l’annonce de la décision de la U.S. Food and Drug Administration (baisse de 21% en une seule séance) m’amène à penser que plusieurs en concluent que les flux de trésorerie libres vont fondre également et avec eux la capacité de maintenir un dividende aussi généreux.

Biovail pourra représenter sa formule en sels du Wellbutrin XL et possiblement obtenir une approbation de la U.S. Food and Drug Administration d’ici deux ans : ce qui ramènerait beaucoup d’investisseurs. À court terme, l'impact de l'absence de protection sur le Wellbutrin XL se fera sentir sur les revenus et les profits de l’entreprise en 2008. Par contre, aucun des autres médicaments importants de Biovail ne verra sa protection disparaître avant 2010. Les laboratoires de Biovail ont été productifs au cours des dernières années, il est donc possible qu’ils en sortent de nouveaux médicaments qui combleront en partie ce vide. De plus, Biovail est devant les tribunaux pour obtenir une prolongation de la protection de sa version du Ultram ER (anti-douleur) au delà de 2010 et ce, possiblement jusqu’en 2014.

L’action de Biovail est attrayante à son prix actuel, surtout à cause de ses flux de trésorerie libres et de son généreux dividende. Les risques que font peser sur eux la disparition de la protection sur le médicament vedette de Biovail sont cependant réels. C’est donc un investissement à risques plus élevés que la moyenne.

Site web: BIOVAIL

lundi 15 octobre 2007

NOVARTIS: une entreprise pharmaceutique de haut niveau à prix abordable

Pour plusieurs raisons, je crois que la pharmaceutique suisse Novartis (NVS à la bourse de NY) constitue un très bon choix d’investissement à son prix actuel ($53). Novartis offre pratiquement quatre entreprises de qualité en une à l’investisseur. D’abord, une entreprise de médicaments d’origine avec de solides produits, en particulier en oncologie et pour les maladies cardio-vasculaires, et un puissant « pipeline » de médicaments prometteurs. Puis, une entreprise de médicaments génériques (Sandoz) avec des capacités de reproduction de médicaments complexes. Troisièmement, une entreprise de biotechnologie renforcée par l’acquisition de Chiron qui consolide la position de Novartis dans le marché des vaccins. Finalement, une entreprise de produits en libre-service en pharmacie avec plusieurs marques connues et appréciées des consommateurs (Maalox, Lamisil, Ex-Lax, Gerber) et la division CIBA Vision pour les verres de contact.

Le recul de l’action de Novartis (elle valait $61,00 il y a moins d’un an) s’explique en partie par des prévisions légèrement revues à la baisse par la direction pour la prochaine année : suite à la compétition plus forte que doivent subir certains de ses produits d’origine et au retrait du médicament Zelnorm du marché. La marge d’opération a aussi chutée de 23,1% à 22,3% cette année, mais cela serait attribuable à une augmentation des investissements de Novartis en recherche et développement.

Novartis a moins de médicaments d’origine dont la protection (patent) arrive à expiration au cours des prochaines années que la plupart de ses compétiteurs. Des médicaments comme Diovan pour l’hypertension et Gleeves pour la leucémie vont continuer à générer d’importants revenus. Le pipeline de médicaments prometteurs de Novartis qui pourraient accéder au marché au cours des années à venir est impressionnant (voir le lien, en fin d'article, avec le tableau des médicaments en attente d’approbation). Novartis est en discussion avec la Food and Drug Administration aux États-Unis pour l’approbation de son médicament Galvus pour traiter le diabète qui pourrait obtenir le feu vert d’ici un an. Deux autres médicaments majeurs pourraient également accéder au marché au cours des prochains mois : Aclasta pour l’ostéoporose et Rasilez pour l’hypertension.

Novartis est une entreprise gérée de façon conservatrice : elle a peu de dettes, comme en témoigne sa cote AAA obtenue des agences de cotation. Elle génère d’importants flux de trésorerie libres (free cash flow) : au cours des douze derniers mois, ils équivalaient à près de 3$ par action. Novartis a maintenu un retour sur l’avoir des actionnaires annuel moyen de 18,5% au cours des cinq dernières années : preuve de la qualité de la gestion de l’entreprise. Pour toutes ces raisons : les actions de Novartis, à leur prix actuel, représentent un investissement sécuritaire dans une entreprise dont le potentiel de développement demeure important.

Tableau des médicaments en développement chez Novartis

Site web: NOVARTIS

dimanche 14 octobre 2007

LES LEÇONS DE L'INVESTISSEUR: La première offre d’un acquéreur potentiel, n’est qu’une première offre…

Lorsque qu’une compagnie dont on possède des actions est l’objet d’une offre d’achat d’un investisseur privé ou d’une autre entreprise publique, cela ne signifie en rien qu’elle sera effectivement vendue à cet acheteur et surtout, au prix proposé au départ. Certains petits investisseurs devant une première offre vendent rapidement leurs actions, même à un prix inférieur à celui de l’acheteur potentiel, pour pouvoir ramener leurs jetons immédiatement sur un autre numéro. C'est souvent un mauvais calcul.

Les actionnaires peuvent d'abord refuser l’offre initiale : récemment, les actionnaires de Lear Corporation (LEA à NY) ont rejeté l’offre ridicule faite par le magnat Carl Icahn et l’entreprise est toujours publique. Rendre les armes dès la première offre est rarement dans l’intérêt des actionnaires, il faut donc résister pour faire monter la mise. C’est ce qu’on fait les actionnaires de Lear et je suis persuadé que dans quelques années ils ne le regretteront pas. Carl Icahn est un vautour qui ne fait de cadeau à personne: s’il a offert 37,25$ l’action, avec la complicité du conseil d’administration de lavettes de Lear, c’est qu’il était probablement persuadé que la valeur réelle de ces actions se situait aux environ de 60$ l’unité.

Bien souvent, devant la réticence des actionnaires, le premier acheteur sera forcé de faire une meilleure offre. Très fréquemment, un deuxième acheteur potentiel (white knight) surgira et fera une offre supérieure à celle du premier prétendant. En mai 2005, j’ai appris à mes dépens cette cruelle leçon.

J’avais acheté un mois plus tôt des actions de Maytag (à 13,75$), le fabricant d’appareils électroménagers qui était alors en difficulté: je me disais que le «brand» de qualité de cette entreprise valait à lui seul une petite fortune. Dans les semaines qui ont suivi mon achat, l’action a descendu dans les 12$, semant le doute dans mon esprit. En mai 2005, se pointe un acheteur, Ripplewood Holdings qui offre 14$ l’action. Tout heureux de pouvoir ramasser ma mise et de la réinvestir sur un autre numéro, je me précipite et vend mes actions dès les jours qui suivent cette offre : j’obtiens 15$, preuve que certains se doutaient que la partie n’était pas jouée. Une entreprise chinoise Qindao Haier Ltd surgit effectivement quelque temps après et offre $16 l’action. Puis, arrive Whirlpool Corp avec une offre de 17$. La surenchère s’est terminée en décembre 2005, en faveur de Whirlpool qui a dû payer 21$ l’action. J’ai regretté amèrement de ne pas avoir connu le plaisir de voir ces nombreux courtisans se disputer la main d’une entreprise que j’avais acheté à rabais quelques mois plus tôt.

Quand tu perd, ne perd pas la leçon!
When you lose, dont’t lose the lesson!

À quelques jours du 20ème anniversaire du "Lundi noir"

Nous approchons du 19 octobre qui marquera le vingtième anniversaire du "Lundi noir", le 19 octobre 1987. Cette journée là, le cours de la bourse avait chuté en une seule séance d'un incroyable 22,6%! Durant les deux jours suivants, le cours remontait de 16,6% devant la panoplie d'aubaines qui s'offraient aux investisseurs, avant de retomber de 8% le lundi suivant, le 26 octobre.

Malgré tout, avant la fin de l'année 1987, le cours avait déjà récupéré la moitié des pertes du Lundi noir. Quinze mois plus tard, le 24 janvier 1989, toutes les pertes de cette sombre journée avaient été effacées. Vingt ans plus tard, le cours du Dow Jones aura augmenté de 680% par rapport à la fermeture le lundi 19 octobre 1987 (de 1793 à 14 093) ou de 527% en comparaison du cours à la fermeture le vendredi 16 octobre 1987 (de 2246 à 14 093).

Investir à la bourse, prend parfois des nerfs d'acier, mais à la longue, ça demeure le type de placement qui rapporte le plus pour ceux qui ne cèdent pas devant la panique et qui savent profiter des reculs prononcés pour investir dans les entreprises de qualité, alors offertes à prix d'aubaine. Il est fort peu probable qu'une journée aussi exceptionnelle se présente à nouveau, mais il y aura, tôt ou tard, de ces journées marquées par d'importants replis. Il faut donc être prudent et se garder toujours un pourcentage de liquidité: imaginez, se retrouver devant un de ces festins qui suivent ces brutales corrections et ne pas avoir un sous en poche pour en profiter...

Données sur le cours historique de l'indice Dow Jones

samedi 13 octobre 2007

Une belle trouvaille de site boursier: INVEST IN VALUE

Grâce à l'Annuaire des blogs financiers, je viens de découvrir un site fort intéressant pour les investisseurs de type "valeurs": Invest in value - www.investinvalue.com. On peut y trouver 1658 analyses de titres de type "valeurs" provenant de six pays, ainsi que des textes d'apprentissage de cette méthode inspirés des écrits de Benjamin Graham. Je vous suggère de le visiter en cliquant le lien ci-joint.

Site web INVEST IN VALUE
Blog: Annuaire blogs financiers

MECACHROME INTERNATIONAL: combien valent réellement ces nouvelles actions?

Mecachrome International (MCH au TSX) vient de faire son entrée à la bourse de Toronto. Son offre initiale (IPO) était de 14.6 millions d'actions à 14,00$, dès hier le marché les a ramené à 13,25$. À ces actions ordinaires s'ajoutent 7,5 millions d'actions à vote multiple contrôlées par la famille des fondateurs de l'entreprise. Cette structure d'actionnariat n'est habituellement pas appréciée des grands investisseurs.

Ce fabricant de pièces destinées à l'aérospatiale et à l'industrie automobile, qui a des usines au Québec et en France ainsi qu'un centre de R&D en Suisse, m'intéresse, mais à un juste prix: pour l'instant, je n'ai pas la moindre idée de la valeur réelle de ses actions. Cette entreprise a connu des pertes l'an dernier, dès le départ il faut donc être prudent et y regarder par deux fois. Ce qui est intéressant chez elle, c'est sa grande maîtrise de technologies de pointe tant en aérospatiale que dans le sport automobile (F1) et ces liens avec de grands fabricants des deux secteurs (Airbus, Boeing, Bombardier, Rolls Royce, Renault, BMW...).

J'ai imprimé le prospectus de l'entreprise et je vais le lire pour me faire une idée, vous pouvez également le consulter en cliquant sur le lien ci-joint. Je vous reviendrai après, pour vous donner ma modeste opinion sur la valeur réelle des actions de Mecachrome International et où se situerait, selon moi, un point d'entrée valable.

Prospectus de l'IPO de Mecachrome International
Article sur Mecachrome publié dans Le Devoir
Site web de Mecachrome International

vendredi 12 octobre 2007

Connaissez-vous les portails sur les entreprises, la finance et l’économie de Wikipedia?

Wikipedia met à la disposition des investisseurs plusieurs portails (en français et en anglais) qui peuvent leur fournir une masse d’informations pertinentes: sur les entreprises, les finances, l’économie, les industries… En consultant la section de mon blog dédiée à ces portails (liste des menus dans la gauche de l’écran), vous pourrez accéder directement à l’un ou l’autre de ces portails, je vous invite à le faire. C'est gratuit, pourquoi ne pas en profiter!

Portail des entreprises de Wikipedia
Portail de la finance de Wikipedia
Portail de l'économie de Wikipedia
Portail de l'industrie de Wikipedia
Portail de l'informatique de Wikipedia

Le 30 milliards d’investissements dans les infrastructures : quelles entreprises cotées en bourse pourraient en tirer profit?

Le gouvernement provincial a annoncé aujourd’hui que le budget des investissements prévus d’ici 2012 pour la construction et la réfection des infrastructures collectives qui était de 14,9 milliards $, passerait à 29,7 milliards $. Sur une base annuelle, l'investissement annuel moyen qui était de 3,6 milliards $ entre 2003 et 2007 sera augmenté à 5,9 milliards $ d'ici 2012. Ces investissements touchent non seulement les infrastructures routières, mais aussi les écoles, les hôpitaux, le transport en commun, la culture, les infrastructures municipales, le logement public, la sécurité publique et la recherche. Et cela inclut des investissements déjà annoncés, comme ceux dans les hôpitaux universitaires.

À quelles entreprises cotées en bourse profitera l’augmentation de ces budgets dédiés aux infrastructures? On peut penser d’abord aux grandes firmes québécoises de génie-conseil, mais peu d’entre-elles sont cotées en bourse. J’ai identifié les trois firmes suivantes : SNC Lavalin (SNC), Aecon (ARE) qui est une firme canadienne qui a des bureaux à Montréal, ainsi que Genivar qui est en bourse sous forme d’un fond de revenu (GNV.UN). Les trois ont vu le cours de leur action augmenter de façon importante depuis douze mois et ne semblent pas constituer des aubaines à première vue à leur prix actuel.

Deux fabricants de structures d’acier pourraient tirer profit de l’augmentation des dépenses reliées aux infrastructures : Groupe ADF (DRX) et Groupe Canam (CAM). Le nouveau pont vers Laval a permis au Groupe Canam d'obtenir un contrat de 30 millions au début du mois. Les grands projets institutionnels (ex. méga-hôpitaux) offriront également des possibilités de contrats pour ces deux entreprises. Certains ingénieurs croient que le gouvernement du Québec devrait faire comme certains états américains et opter pour des viaducs en métal plutôt qu’en béton : l’investissement initial est plus élevé mais la durée de vie est plus longue et les coûts d’entretien moindres. Si ce choix était retenu pour certains viaducs, cela offrirait des possibilités intéressantes de contrats pour ces deux fabricants de structures d’acier. Toutefois, la valeur des actions de ces deux entreprises a déjà augmentée de façon importante depuis un an.

Du côté des entrepreneurs spécialisés, je n’en vois pas qui sont inscrits à la bourse. À part les quelques entreprises que j’ai mentionnées, voyez-vous d’autres entreprises québécoises cotées en bourse qui pourraient tirer profit des importants investissements gouvernementaux dans les infrastructures?

mercredi 10 octobre 2007

NISSAN : l’entreprise progresse, l’action piétine…

L’action de Nissan (NSANY à la bourse Nasdaq) piétine depuis le milieu de 2003, même si la performance de l’entreprise s’est nettement améliorée au cours des dernières années : ses ventes ont augmenté de 55 à 83 milliards entre 2003 et 2006. L’action est passée de plus de 25$ en janvier à 18,50$ au mois d’août, elle se situe aujourd’hui à 20,36$. Cette descente des derniers mois serait attribuable en partie aux résultats décevants du deuxième trimestre où Nissan a annoncé une baisse de 16% de ses profits en comparaison du même trimestre de l’année précédente, suite à une chute des ventes de camions et de véhicules sports utilitaires aux États-Unis.

Après l’arrivée massive de nouveaux modèles chez Nissan entre 2001 et la fin 2005, peu de nouveaux modèles ont été lancés jusqu’au printemps 2007 : cette disette de dix-huit mois expliquerait les résultats décevants de l’année en cours. Cette situation devrait changer radicalement prochainement: d’avril 2007 à avril 2010, Nissan entend dévoiler de dix à douze nouveaux modèles par année. Des modèles plus petits et moins énergivores. Déjà, un nouveau modèle de petit véhicule, la Versa, reçoit de bonnes critiques. Le Rogue, un utilitaire compact qui sera lancé cet automne, a également reçu des critiques favorables.

Nissan pour réduire ses coûts de fabrication a investi dans la construction d’usines en Russie, aux Indes et au Maroc au cours des dernières années. Elle entend viser également pour plusieurs de ses nouveaux modèles les consommateurs dans les pays à économie émergente (Brésil, Indes, Chine…).

Même si les résultats des derniers mois ont été décevants, il ne faut pas perdre de vue le chemin parcouru par Nissan depuis l’arrivée en 1999 de son C.E.O. actuel, Carlos Ghosn. L’entreprise qui frôlait alors la faillite, a redressé ses finances à un point tel que Moody’s a relevé sa cote de crédit au niveau A3 le mois dernier. L’alliance avec Renault a créé une synergie intéressante au niveau de la R&D, des achats, de la fabrication… Au cours des dernières années, Nissan a maintenu ses marges de profit avant impôt entre 9 et 10%, des résultats qui se comparaient à ceux de Toyota. Entre 2003 et 2006, elle a maintenu un retour moyen sur l’avoir des actionnaires de près de 24%, un rendement remarquable.

La performance de 2007 m’apparaît être un accident de parcours attribuable au faible nombre de nouveaux modèles lancés pendant dix-huit mois. L’arrivée massive de nouveaux modèles au cours des trois prochaines années, devrait relancer les ventes et les profits de Nissan qui pourra compter sur les marchés des économies émergentes pour compenser la stagnation des marchés nord-américain et européen. En ramenant l’action aux environs de 20$, cet accident de parcours crée, selon moi, un point d’entrée valable.

Site web: NISSAN MOTORS

lundi 8 octobre 2007

LES LEÇONS DE L’INVESTISSEUR : tant que le scénario original est valable, on ne devrait pas vendre

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Lorsque j’achète les actions d’une entreprise, j’écris un scénario initial, une sorte de repère qui m’aidera à passer les moments difficiles et à ne pas paniquer (i.e. vendre sous l’effet de la peur, de l’impatience ou du désespoir). Ce petit scénario peut ressembler à ceci : l’action de l’entreprise X est actuellement sous-évaluée parce que le contexte sectoriel n’est pas favorable; mais l’entreprise X n’a pas une dette importante, a de bons produits et elle est gérée par des dirigeants sérieux et honnêtes; cette entreprise de qualité devrait même tirer profit de cette crise et en ressortir plus forte car plusieurs de ses compétiteurs y laisseront leur peau; conséquemment, son action remontera à sa juste valeur lorsque la conjoncture sectorielle aura changée et que l’entreprise X pourra réaliser son plein potentiel.

J’ai appris à mes dépens qu’il faut rester fidèle à son scénario initial contre vents et marées. Tant que les raisons qui ont justifié l’achat existent, tant que le scénario est plausible, on ne vend pas! Il ne faut vendre que lorsqu’on y est contraint, c’est-à-dire : lorsque le scénario qui justifiait l’achat ne tient plus parce que des éléments de ce scénario ont évolué dans un sens contraire à ce qu’on avait prévu et ont changé la donne. Alors, dans une telle situation, il faut savoir vendre, mais c’est uniquement là qu’il est requis de le faire.

On doit résister à la tentation de vendre même si les résultats de l’entreprise sont temporairement décevants, même si le marché ne reconnaît pas la valeur réelle de l’action pour l’instant et que son cours est anémique ou décline et ce, même si une autre entreprise peut sembler offrir à court terme un plus grand potentiel de profit rapide et nous inciter à échanger l’une pour l’autre. Il m’est arrivé plusieurs fois de lancer la serviette trop tôt pour réaliser par la suite que mon scénario initial était très sensé, qu’il se réalisait maintenant et que j’aurais pu mettre la main sur un Oscar, si seulement j’avais été un peu plus patient avec ce scénario!

À mes débuts à la bourse, j'avais repéré une aciérie canadienne nommée Algoma Steel que j’avais finalement acheté à 2,05$ l’action en mai 2003. J’avais regardé les rapports financiers et pris connaissance de tous les articles qui en traitaient. Les prix de l’acier étaient très bas à l’époque et plusieurs aciéries étaient en sérieuses difficultés, Stelco se dirigeait allégrement vers le chapitre 11.

Algoma Steel était d’ailleurs passée par là auparavant et en était ressortie dans un meilleur état, mais son action était malmenée parce que l’ensemble du secteur l’était et que tout le monde perdait de l’argent. Le prix de son action par rapport au volume de ses ventes était extrêmement bas, ce qui m’avait frappé : je me disais que si cette entreprise faisait éventuellement 1% de profit, l’investissement serait rentable. Le prix de l'action versus la valeur au livre de l'entreprise était tout aussi ridiculement bas. J’aimais également le président et c.e.o. d'Algoma Steel, un dénommé Denis Turcotte, qui tenait un langage franc et direct sur la situation. Mais la tempête faisait rage et Algoma Steel n’attirait pas beaucoup les investisseurs qui craignaient probablement qu’elle ne retourne sous la protection du chapitre 11.

Mon petit scénario était simple : cette entreprise dont le capital avait déjà été restructuré avait les reins un peu plus solides pour passer à travers la tempête, elle avait un bon capitaine qui pourrait la mener dans ces eaux troubles jusqu’au jour où le soleil réapparaîtrait (i.e. le jour où le cours de l’acier repartirait vers le haut) et elle était drôlement bon marché. Je n’ai vraiment pas été patient avec mon scénario. Le cours de l’action a continué à descendre sous les 2$ et j’ai décidé spontanément, trois semaines plus tard, de vendre mes parts et de les échanger pour les actions d'une entreprise techno qui me semblait sur le point de décoller… La techno en question essaie toujours de décoller cinq ans plus tard, alors qu’Algoma Steel, propulsée par la hausse du cours de l’acier, dépassait quelques mois plus tard les 10$, puis les 20$, les 30$, les 40$, pour finalement être vendue à 56$ l’action à Essar Steel Holding en juin dernier, mettant ainsi fin à mon calvaire, mais pas à mes regrets.

Vendre à moins de 2$, une action qui allait en valoir 56$ quatre ans plus tard : vous comprendrez qu’aujourd’hui, je ne jette plus mes scénarios par dessus bord avant de les avoir bien relus.
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dimanche 7 octobre 2007

SANMINA SCI: la réorientation et la croissance de la demande mèneront-t-elles à la rentabilité?

Investir dans Sanmina SCI (SANM-Nasdaq) représente un placement risqué, une sorte de quitte ou double. Sanmina SCI est une entreprise qui offre de réaliser en sous-traitance des services manufacturiers électroniques (EMS : electronics manufacturing services) à des fabricants de produits électroniques d’origine (OEM : original equipment manufacturers). Sanmina SCI peut concevoir et assembler des composants électroniques et des sous-ensembles (ex. plaquettes de circuits imprimés) qui seront intégrés par la suite dans une multitude de produits : ordinateurs personnels et d’affaires, téléphones portables, équipements de télécommunication, équipements médicaux, automobiles, machines industrielles…

Sanmina SCI a connu un parcours très tumultueux en une dizaine d’années. Par des acquisitions, elle a d’abord profité de la vague technologique de la fin des années 90 pour devenir la cinquième entreprise EMS au monde, atteignant des ventes de 10 milliards avec 70 usines réparties dans 18 pays. Suite à l’éclatement de la bulle technologique, elle a dû fermer certaines usines et réduire son personnel; elle a aussi transféré vers des usines situées en Asie des activités reliées aux produits à haut volume et à plus faible contenu technologique. Aujourd’hui, elle entreprend un réorientation vers les sous-secteurs plus prometteurs de l’industrie des EMS, ceux qui offrent une meilleure possibilité de profits: les produits à technologie plus complexe et à plus faibles volumes (ex. équipements médicaux, contrôles industriels, produits aéronautiques et militaires…).

Sanmina SCI entend ainsi vendre sa division de produits destinés aux ordinateurs personnels qui représente 30% de son chiffre d’affaires, parce que la compétition dans ce sous-secteur y est trop intense, les marges trop minces et la rentabilité plus difficile à atteindre. Une telle vente pourrait rapporter 300 millions (selon l'analyste de Morningstar) et permettre de réduire considérablement le niveau d’endettement qui est inquiétant, mais cette vente n’est pas encore faite…

Advenant que Sanmina SCI réussisse ce virage et atteigne la rentabilité, le retour pour l’investisseur pourrait être intéressant car l’action se vend actuellement (2,13$) à un très faible ratio prix/vente de 0,1 et à un tout aussi faible ratio prix/valeur au livre de 0,5. Si l’action est malmenée à ce point, il y a des raisons, bien sûr : Sanmina SCI n’a fait aucun profit depuis 2001, son retour sur les actifs et son retour sur l’avoir des actionnaires ont été négatifs durant cette période. Le virage actuel vers le sous-secteur des produits à haute technologie qui offrent de meilleures marges de profits est prometteur, mais Sanmina SCI n’est pas la seule à y avoir penser : là aussi, les marges pourraient subir la pression de cette compétition accrue, à l'avantage des importants clients qui ont le gros bout du bâton face aux sous-traitants.

L’industrie des services manufacturiers électroniques (EMS) est appelée à croître en volume de contrats au cours des prochaines années (plus de 10% par année) : les grands fabricants de produits électroniques d’origine trouvant plus rentable de se concentrer sur la conception et le design de l’ensemble du produit, son assemblage final et sa commercialisation. La compétition est cependant très forte dans l’industrie des EMS (Hon Hai, Flextronics, Celestica, Jabil Circuit…) et la pression sur les prix constante. Cependant, les applications de l’électronique ne cessent d’augmenter, tout comme la diversité des produits dont la consommation sera alimentée au cours de la prochaine décennie par les consommateurs des pays des économies émergentes. Est-ce que cette augmentation de la demande pour ces produits ne permettra-t-elle pas éventuellement aux fournisseurs de services manufacturiers électroniques d’obtenir une meilleure marge de profits de la part de leurs donneurs d’ouvrage?

Le pari qu’on peut faire en investissant dans Sanmina SCI, c’est qu’elle réussira sa réorientation vers les segments plus rentables de l’industrie et qu’elle pourra profiter de la demande mondiale qui ira en augmentant. Le niveau de risques dans ce placement est plus élevé que la moyenne, mais le retour pourrait l’être également.

Site web: SANMINA SCI

vendredi 5 octobre 2007

DOLLAR CANADIEN: la forte hausse rend les actions américaines attrayantes

Je comparerais la valeur de la monnaie d'un pays à la valeur de l'action d'une entreprise: le $CA c'est l'action de l'entreprise Canada. L'action Canada se porte nettement mieux que l'action de la compagnie USA actuellement. La planète a besoin de ressources naturelles et la compagnie Canada en a, donc ses ventes augmentent, de plus, son bilan financier (dettes) est sain et sa gestion est bonne : résultat, son action monte. Mais cette entreprise doit son succès surtout à sa division "ressources naturelles" et risque de sacrifier en échange (si elle ne modifie pas le taux directeur de sa banque centrale) sa division "manufacturière". Un jour cela pourrait lui revenir en pleine face.

La compagnie USA, tant qu'à elle, est actuellement mal gérée par un incompétent qui l’a amené à faire un investissement désastreux dans un projet non rentable qui mine son bilan financier (i.e. guerre en Irak). Lorsque son p.d.g. actuel (M. Bush) sera enfin parti en 2009 et que la compagnie USA cessera ses investissements dans le projet Irak et rééquilibrera ses finances, la puissance et la diversité de son économie seront reconnues à nouveau et la valeur de l'action USA remontera, et dépassera, l'action de la compagnie Canada.

C'est un point de vue, je ne suis pas un expert. Mais je sais une chose, c'est que plus le dollar canadien monte, plus les actions des compagnies américaines deviennent abordables.