jeudi 29 octobre 2009

Inquiétudes réelles et futile correction des marchés...

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Après la remontée fulgurante des marchés depuis la mi-mars, remontée qui a même traversé la période de recul estival habituel, un correction à la baisse des marchés était prévisible et quasi inévitable. C'est ce qui se produit depuis une semaine: le S&P 500 a régressé de 5% en cinq séances. Ce recul de l'indice est modeste en comparaison de celui qu'a subi les titres de seconde catégorie, toute cette catégorie d'entreprises éclopées qui depuis quelques mois avaient effectué un rattrapage spectaculaire, après avoir été mis au plancher lors de la crise des subprimes. Certains d'entre eux ont reculé de 10 à 20% au cours de la dernière semaine: les prises de profits ont été massives sur ces titres volatiles.

J'ai déjà décrit ce que je percevais être les trois catégories de titres: Des milliers de titres, trois catégories. Mon portefeuille est fortement dominé par ces titres de deuxième catégorie: ces entreprises qui ont des actifs non négligeables mais dont le dossier est loin d'être impeccable. Je les achetais au moment où je pensais que la punition des marchés était excessive et qu'ils devenaient ainsi des "aubaines". Mon portefeuille pourrait, en quelque sorte, être un indice boursier pour cette catégorie de titres volatiles et fragiles. La performance de l'indice QB a ainsi été nettement supérieure à celle des grands indices au cours des derniers mois mais a subi une spectaculaire descente au cours des dernières séances.

Je vis une contradiction: avec le style de portefeuille que je possède, il faudrait que je n'aie pas peur de vendre certains titres, de retirer des jetons de la table, dès que la correction inévitable prend forme, pour y revenir une fois la tempête passée; j'en suis incapable, je me comporte comme un investisseur d'entreprises de première catégorie, de type "buy and hold". Je fige et je regarde passivement la tornade s'approcher de moi, en me disant que bientôt le soleil reviendra.

Est-ce une brève tempête ou en a-t-on pour quelque temps encore? Les résultats récents de plusieurs grandes entreprises ont surpassé les attentes des analystes, ce qui devrait être positif pour les marchés. Je m'inquiète cependant de l'impact éventuel de deux évènements majeurs de l'actualité mondiale: la pandémie possible de la grippe A H1N1 et la détérioration de la situation au Pakistan et en Afghanistan où les extrémistes intégristes semblent reprendre le dessus. En faits, ces deux évènements devraient nous inquiéter bien davantage que les mouvements inévitables et un peu futiles des marchés, car ils risquent d'avoir un impact réel sur nos vies.
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jeudi 22 octobre 2009

Les leçons de l'investisseur: Le temps est le plus coûteux des frais de transaction

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Le temps est une denrée rare, la plus précieuse, la seule que nous ne pouvons acheter.

Dans les frais associés à l’achat d’actions, il faut inclure le temps de recherche et d’analyse que l’on y met. Dénicher une entreprise dont les actions méritent d’être achetées exige des heures de travail : on doit se taper la lecture de ses états financiers et de ceux de ses compétiteurs, lire son plus récent rapport annuel, prendre connaissance des articles, analyses et commentaires qui traitent de cette entreprise, visualiser des chartes techniques pour identifier le point d’entrée favorable…

Tout ça gobe beaucoup de temps et votre temps a une valeur. Celui que vous accordez à rechercher un investissement de qualité ne sera pas utilisé pour une autre tâche, un loisir, une activité familiale… Il faut donc laisser à cet achat qui est le fruit de ces heures de besogne, le temps de faire ses preuves. Ne serait-ce que pour justifier ce temps de recherche et d’analyse que vous y avez consacré. Vendre les actions d’une entreprise sur un coup de tête, par impatience, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, alors que l’on a consacré des dizaines d’heures à repérer cette entreprise et à l’analyser, équivaut à jeter son temps par la fenêtre, à ne lui accorder aucune valeur.

Quand vous vendez rapidement les actions d’une entreprise, avant qu'elle n'aie eu la chance de développer son plein potentiel et d'atteindre sa pleine valeur: vous envoyez ce temps investi dans la poubelle. Mais en plus, puisqu’il faudra la remplacer cette entreprise dans votre portefeuille, vous devrez à nouveau dépenser du temps à repérer et à analyser celle qui viendra prendre sa place. Que de précieux temps gaspillé!
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mercredi 21 octobre 2009

La sagesse n'attend pas le nombre des années...

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Suggestion d'un blogue boursier québécois fort intéressant: Journal financier d'un "Y". Blogue d'un jeune investisseur, Pierre-Olivier Langevin, qui nous livre ses points de vue et réflexions sur l'investissement. Moi qui suis à l'occasion un investisseur improvisé et impulsif, j'admire la discipline intellectuelle de ce jeune blogueur qui démontre que la sagesse n'attend pas parfois le nombre des années.

Je ne saurais, encore une fois, trop vous recommander les blogues de deux autres investisseurs québécois dont les textes sont toujours percutants et très bien écrits: Dans la ligne de tir de Dominique Lamy et L'entrepreneur boursier de Philippe Rancourt.

Bravo à ces trois investisseurs autonomes pour leur contribution à la blogosphère financière!
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mardi 20 octobre 2009

Pardonnez-moi mon père...

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Ce qu'il y a de bien à avoir son blogue personnel sur la bourse, c'est que l'on peut partager ses bons coups et ses erreurs lorsqu'on en commet. Il est particulièrement frustrant de commettre des erreurs de base après plusieurs années d'investissement, simplement par distraction, par manque d'attention. Avec mon blogue, je peux faire mon mea culpa, avouer la faute et me dire que ma bévue pourra peut-être servir à quelqu'un d'autre. Alors je passe au confessionnal...

La semaine dernière quand le titre de Garda World (GW-TSX) a atteint le $9.00, j'ai décidé spontanément, sans faire la moindre analyse technique, qu'il était temps que je réduise de 20% le nombre d'actions que je possédais de cette entreprise. Le cours du titre avait beaucoup augmenté depuis quelques semaines, je me suis donc dit que l'occasion était belle de retirer une partie de mes billes et de remettre la somme sur une compagnie américaine que je lorgnais depuis quelque temps. Mal m'en pris, le titre de Garda World a continué sa puissante montée dans les jours suivants et se retrouve maintenant à $11.55. Cette erreur de "timing" aurait pu, pourtant, facilement être évitée en faisant une petite analyse technique qui m'aurait demandé cinq minutes.

Comme adepte de l'analyse fondamentale, je suis un peu dédaigneux de l'analyse technique, je regarde de haut ces apprentis-sorciers qui prétendent pouvoir prédire la direction des titres en analysant les mouvements quotidiens de leurs cours. J'ai pourtant assisté en juin dernier à une présentation de M. Charles Langford, professeur à l'UQAM, qui m'avait permis d'acquérir les connaissance minimales nécessaires pour éviter ce type de gaffe (voir: Virage technique). La technique proposée par M. Langford est pourtant fort simple: lorsque le tracé de la moyenne mobile des 7 derniers jours croise celui de la moyenne mobile des 28 derniers jours vers le haut, c'est un signal d'achat, lorsqu'il le croise vers le bas c'est un signal de vente. Ce n'est pas infaillible, ce n'est qu'une vérification technique élémentaire, mais ça donne une idée de la tendance.

Dans le cas de Garda World, le petit graphique ci-dessous était pourtant évident, il n'y avait aucun signal de vente le 13 octobre, la moyenne mobile sept jours (ligne brune) étant encore très loin de la moyenne mobile 28 jours (ligne bleue). Il n'y avait pour l'instant, pas l'ombre d'un signal de vente. Erreur de base, d'un fondamentaliste qui oublie trop souvent de faire une petite analyse technique minimale avant de peser sur le bouton "vente".

Au moins, ce n'était que 20% de mes actions sur ce titre: péché véniel. Voilà, ma confession est faite: pardonnez-moi mon père...

Mise en garde: ce n'est que mon point de vue de simple investisseur, à vous d'y regarder de plus près ou à vous adresser à un conseiller financier si ces titres vous intéressent. Les dividendes des titres américains ou de type ADR ont un traitement fiscal différent de ceux des compagnies canadiennes. Il faut s'informer avant d'investir!

vendredi 16 octobre 2009

En prenant un café ensemble

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Ce que vous pouvez lire sur ce blog ne sont que des commentaires sans prétention sur les marchés boursiers et les entreprises. Je ne suis pas un expert, je ne suis qu'un simple investisseur comme vous qui essaie de s'y retrouver dans cet univers complexe et en perpétuel mouvement.

Je sais que certains d'entre vous sont des lecteurs plus réguliers, d'une certaine façon, je vous considère un peu comme des amis. Mes propos sont donc l'équivalent de ceux que je tiendrais à un ami qui partage avec moi un intérêt pour ce domaine de l'activité humaine. C'est un peu comme si on prenait un café ensemble et qu'on s'échangeait des réflexions, encore une fois, sans prétention. Votre opinion vaut la mienne.

Puisque les marchés ont beaucoup progressé depuis la mi-mars, il est de plus en plus difficile de trouver des aubaines, des entreprises encore sous-évaluées. Le niveau de risque devient également plus élevé: pour plusieurs des titres suivants, il y a du pour et du contre. Sur le marché canadien, avec la hausse de la valeur du huard, les titres se font plus rares sur mon radar. En contrepartie, plus le dollar canadien monte, moins les titres sont dispendieux pour nous sur le marché américain.

Voici des titres qui attirent encore mon intention:

Marché canadien:
Groupe Jean Coutu (PJC.A) - $9.26

Marché US:
Masco Corporation (MAS-NYSE) - $13.73
Sprint Nextel Corp (S-NYSE) - $3.51
Regions Financial Corp (RF-NYSE) - $6.08
Maztec (MTZ-NYSE) - $11.84
Mirant (MIR-NYSE) - $16.46
Supervalu (SVU-NYSE) - $16.20
Xerox Corporation (XRX-NYSE) - $7.69
Valero Energy Corp (VLO-NYSE) - $20.15

Marché européen:
Wolseley PLC (WOSCY-OTC) - $2.45
ArcelorMittal (MT-NYSE) - $40.94

Marché asiatique:
Siliconware Precision Industries Co (SPIL-NYSE) - $7.69
Satyam Computer Services Ltd (SAY-NYSE) - $6.52

Mise en garde: ce n'est que mon point de vue de simple investisseur, à vous d'y regarder de plus près ou à vous adresser à un conseiller financier si ces titres vous intéressent. Les dividendes des titres américains ou de type ADR ont un traitement fiscal différent de ceux des compagnies canadiennes. Il faut s'informer avant d'investir!
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jeudi 8 octobre 2009

Site offrant des statistiques détaillées et un outil de triage intéressant: MSN Money

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Une fois par mois environ, je publie une chronique intitulée En prenant un café ensemble, j'identifie alors les titres qui m'apparaissent être intéressants pour l'investisseur autonome. Cette semaine, je devrais publier cette chronique, je dois avouer qu'avec la remontée spectaculaire des marchés depuis la mi-mars, j'ai de plus en plus de difficulté à identifier des "aubaines".

Les écarts entre les cours des titres et la valeur réelle des entreprises sont de plus en plus minces: plusieurs titres devraient continuer leur remontée au cours des prochains mois mais de façon nettement moins rapide, la période de rattrapage accélérée me semble tirer à sa fin.

Dans cet exercice de recherche de trésors oubliés, j'ai redécouvert un site qui offre à l'investisseur autonome des outils pratiques pour fouiller parmi les milliers de titres disponibles: MSN Money, plus spécifiquement sa section Investing. Ce site est particulièrement utile pour le triage des titres américains, il permet de donner une première évaluation de leur qualité. J'apprécie comment les informations financières sont présentées pour chacune des entreprises, avec entre autres des données pour l'ensemble de la dernière décennie: financial results/statements/10 Year Summary.

Autre aspect intéressant, la cote attribuée à chaque titre en fonction du cumul de différentes variables: StockScouter (pointage de 1 à 10). Il est possible également d'avoir une liste de toutes les entreprises par pointages accordés (ex. les 10/10). Il ne faut pas utiliser ce pointage de façon mécanique, ce système statistique peut être trompeur, il faut aller par la suite plus loin que les chiffres et chercher des éléments qualitatifs, mais ça permet tout de même d'identifier des entreprises qui à première vue sont dans un bon état statistique et qui méritent ainsi d'être analysées davantage.

La version canadienne de MSN Money n'offre pas le StockScouter mais n'est pas sans intérêt pour autant, en particulier pour ce qui est de la présentation des résultats financiers pour les dix dernières années (financial results/statements/10 Year Summary), qui donne une vision intéressante des performances passées de l'entreprise et de leur stabilité au fil des ans.
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mercredi 7 octobre 2009

Produits électroniques: désuétude rapide et baisse inévitable des prix

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La société Amazon.com (AMZN-Nasdaq) annonce ce matin qu'elle baisse le prix de son lecteur de livres électronique Kindle de $299 à $259. Cela met en évidence, une fois de plus, la faible capacité d'imposer le prix au consommateur (pricing power) des fabricants de produits électroniques.

D'un côté, ces fabricants sont confrontés au phénomène de désuétude technologique rapide qui caractérise les produits de ce secteur, ce qui les oblige à investir constamment des sommes importantes pour les renouveler et contrer ceux de la compétition. De l'autre, ils doivent faire face à une multitude de joueurs dans ce secteur, fruits du boom boursier technos des années 90 qui, en donnant accès aux milliards de capitaux des investisseurs, a fait naître des centaines d'entreprises technologiques qui rivalisent aujourd'hui pour les mêmes marchés.

Le Kindle doit ainsi livrer bataille au e-Reader de Sony, au Cybook de Bookeen et à des prochaines versions de Apple et des chaînes de librairie Barnes & Noble (BKS-NYSE) et Indigo... Si, comme consommateurs, ce type de produits vous intéressent, j'attendrais un peu: d'ici un an, je ne serais pas surpris de retrouver des liseuses électroniques à bien meilleur marché et avec des caractéristiques nettement supérieures.

C'est cette tendance économique implacable qui rend, selon moi, les titres des compagnies technologiques fragiles et en font souvent de piètres investissements: on n'a qu'à penser à la compagnie Sandisk (SNDK-Nasdaq) qui a vu le prix de ses cartes mémoires chuter considérablement, tout comme celui de son titre au cours des dernières années.

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Mise en garde: ce n'est que mon point de vue de simple investisseur et non une recommandation d'achat ou de vente, à vous d'y regarder de plus près, ou à vous adresser à un conseiller financier, si ces titres vous intéressent.

samedi 3 octobre 2009

Investir dans la croissance de l'économie brésilienne?

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En octroyant les jeux olympiques de 2016 à Rio de Janeiro, le Comité international olympique (CIO) a confirmé d'une certaine façon ce qui est de plus en plus une évidence: le Brésil est en train de devenir un des plus puissants pôles économiques de la planète. Est-ce que cela se traduit par des opportunités d'investissements? Plusieurs grandes entreprises brésiliennes sont inscrites à la bourse de New York sous forme d'ADR (American Depositary Receipts) et donc accessibles à l'investisseur autonome. Vous pouvez consulter la liste de ces entreprises en utilisant le lien suivant: The Bank of New York Mellon - DR Directory.

Les titres brésiliens que j'ai acquis depuis quelques années m'ont tous donné un rendement satisfaisant. J'hésiterais cependant à investir présentement dans ce marché, malgré la forte croissance de l'économie brésilienne. Les cours des titres brésiliens ont remonté de façon spectaculaire depuis leur creux de la mi-mars: certains ont doublé, ou triplé, ou même augmenté davantage. Il me semble que la croissance anticipée est maintenant incluse amplement dans le cours des actions, les titres m'apparaissent pour la plupart trop dispendieux à leurs cours actuels.

Comme la plupart des bourses sud-américaines, la Bovespa est sujette à d'importantes fluctuations au fil des ans, elle est très sensible à l'environnement géo-politique: vous êtes ici en territoire de grande volatilité et à risques plus élevés. Un seul titre me semble encore attrayant parce que son cours a été pénalisé par la conjoncture difficile de l'aéronautique au cours des derniers mois: Embraer (ERJ-NYSE, $22.57). Dans une perspective de moyen terme, le titre de ce fabricant d'avions régionaux pourrait bénéficier de la reprise que devrait connaître ce secteur dans une quinzaine de mois.

Pour le reste, j'attendrais un repli important avant de songer à investir dans les titres brésiliens. Partagez-vous mon point de vue ou voyez-vous des opportunités qui m'échappent?

Mise en garde: ce n'est que mon point de vue de simple investisseur et non une recommandation d'achat ou de vente, à vous d'y regarder de plus près, ou à vous adresser à un conseiller financier, si ce titre vous intéresse. Les dividendes des titres américains ou de type ADR ont un traitement fiscal différent de ceux des compagnies canadiennes. Il faut s'informer avant d'investir!
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vendredi 2 octobre 2009

Que nous réserve le dernier trimestre de 2009?

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Les économistes prévoyaient un recul de 167000 emplois aux États-Unis pour le mois de septembre, les chiffres viennent de sortir, ils sont un peu décevants à première vue: les pertes sont de 263000 emplois, plus élevées que les prévisions et plus nombreuses qu'au mois d'août. Le taux de chômage s'élève maintenant à 9,8%.

La reprise au niveau de l'emploi traîne toujours derrière la reprise de l'activité économique: les entreprises, même lorsque leur carnet de commandes s'améliore, sont hésitantes à embaucher avant d'avoir des signes plus définitifs que le pire est passé. De toute évidence, la remontée se fera en dents de scie, ce qui ajoutera à l'incertitude des investisseurs. Si l'on se fie aux cours en pré-ouverture des marchés, les investisseurs n'ont pas apprécié les chiffres de ce matin et les marchés connaîtront une autre journée négative.

Il ne faut cependant pas paniquer, à compter de la semaine prochaine commenceront à être publiés les résultats financiers des entreprises pour le troisième trimestre de l'année: peut-être pourrons-nous trouver là des indices que malgré les apparences, des signes d'amélioration sont perceptibles. Si c'était les cas, je crois que le dernier trimestre pourrait être positif malgré un pénible départ et mener l'indice Dow Jones à 10000 points et le S&P 500 au dessus des 1100 points d'ici 2010. Ce n'est que mon point de vue de simple investisseur, l'avenir nous dira s'il y aura ou non, un ressac réel des marchés boursiers d'ici la fin de l'année.
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jeudi 1 octobre 2009

Cisco Systems achète Tandberg: plus ça change, plus c'est pareil...

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Le plus grand fabricant d'équipements de télécommunication au monde, Cisco Systems (CSCO-Nasdaq, $23.52), a annoncé ce matin qu'il faisait l'acquisition pour la somme de 3 milliards de USD (2,06 milliards d’euros) de la société norvégienne Tandberg, spécialisée dans les systèmes de communications vidéos. Déjà, certains s'attendent à ce qu'une offre d'achat soit déposée par une autre entreprise, ce qui forcerait Cisco à relever son coût d'acquisition.

Avec Cisco, plus ça change, plus c'est pareil: l'entreprise profite de sa position dominante et de son solide bilan financier pour bouffer régulièrement des entreprises et élargir sa position dans le secteur des équipements de télécommunication. Voir ici: la liste des acquisitions de Cisco Systems depuis 2000.

Cette stratégie d'acquisitions systématiques peut sembler intéressante pour les actionnaires, ne permet-elle pas à Cisco de consolider sa domination? Mais est-elle vraiment profitable pour le simple actionnaire? Constatez: le titre se retrouve aujourd'hui pratiquement au même niveau qu'au printemps 2001, alors qu'il venait pourtant de descendre de son nuage ($80) où l'avait fait monter la bulle technologique à l'arrivée du millénaire. Donc, si vous avez investie dans Cisco au début 2001, malgré la solide rentabilité de l'entreprise, non seulement la valeur de vos actions n'a pas progressée, mais on ne vous a pas payé depuis le moindre sous de dividende!

Voyez-vous, Cisco Systems c'est le power trip de dirigeants pour qui l'intérêt de l'actionnaire n'existe pas vraiment. Alors que les gestionnaires de l'entreprise et les membres du conseil d'administration se gavent généreusement tant au niveau de la rémunération que des stock options, jamais ils n'ont envisagé un instant de retourner un dividende aux actionnaires à partir des généreux bénéfices accumulés au fil des ans. Après s'être gavés, ils préfèrent dilapider les bénéfices dans des acquisitions coûteuses et parfois douteuses qui élargissent les tentacules de l'empire et donnent l'impression d'une stratégie d'entreprise cohérente. On n'invite cependant jamais l'actionnaire à la table de ce festin perpétuel. C'est la philosophie partagée par de nombreuses entreprises technos sur le Nasdaq: se rémunérer généreusement, grossir à tout prix, et surtout, ne jamais rien retourner aux actionnaires!

Ce type d'entreprises, je les laisse à d'autres...

Mise en garde: ce n'est que mon point de vue de simple investisseur et non une recommandation d'achat ou de vente, à vous d'y regarder de plus près, ou à vous adresser à un conseiller financier, si ce titre vous intéresse.
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