dimanche 30 septembre 2007

Petit sondage maison : une majorité des lecteurs pensent que les USA connaîtront une récession en 2008

Une majorité des lecteurs de ce blog qui se sont prononcés (62%) croient que l’économie américaine connaîtra une récession en 2008 selon notre petit sondage du mois. La majorité de ceux qui prévoient une récession chez nos voisins du sud pensent qu’elle va durer plus de deux trimestres. La crise des prêts immobiliers à risques (subprime loans) qui entraîne avec elle une partie du secteur bancaire et qui provoque une chute de l’activité dans la construction, expliquent sans doute ce pessimisme quant à l’état de santé de l’économie américaine en 2008.

RÉSULTATS DU SONDAGE DE SEPTEMBRE:

Pensez-vous qu'il y aura une récession aux États-Unis en 2008?

Oui, mais elle sera courte (deux trimestres): 23
Oui et elle sera longue (plus de deux trimestres): 31
Non: 33

samedi 29 septembre 2007

STARBUCKS : est-ce que le potentiel de croissance et la marque reconnue justifient le prix?

Si l’action de la chaîne de cafés Starbucks (SBUX, à la bourse Nasdaq) se situait à 40$, où elle était en décembre dernier, je ne prendrais pas la peine de vous en parler. Mais les perspectives d’une récession américaine et d’une réduction des dépenses de consommation non-essentielles ont dégonflé l’action qui se retrouve aujourd’hui à 26,20$. Malgré cette baisse, son prix équivaut encore à 32 fois les bénéfices par action de la dernière année, ce qui demeure dispendieux. Est-ce que le potentiel de croissance et la valeur de la marque de commerce de Starbucks justifient ce multiple cours/bénéfices?

Une étude d’Interbrand (pour la consulter, voir le lien web en fin d’article) révélait que la valeur estimée de la marque de commerce « Starbucks » avait connu la 5ème plus forte croissance dans le classement mondial de l’an dernier. L’étude évaluait maintenant à 3,5 milliards la valeur de cette marque de commerce, ou l’équivalent de 4,44$ par action pour cet actif que l’on dit « intangible ».

L’entreprise est parvenue au fil des ans à créer une «expérience Starbucks » qui dépasse la simple consommation d'un café : on fait référence à un troisième lieu (third space), après la maison et le lieu de travail. Le décor, la musique, l’accès internet wi-fi, la multitude de variétés de cafés, de boissons et de saveurs, et ce, selon les préférences du client, visent à différencier le produit et le commerce. Ceux qui s’associent à cet univers et développent un sentiment d’appartenance, sont prêts à payer un peu plus pour un café qui se vend moins cher ailleurs (ex. McDonald’s, Tim Hortons, ou Dunkin’Donuts…), car ils achètent en même temps l'accès à ce lieu qu'ils apprécient. Starbucks utilise également sa marque de commerce pour vendre différents produits dans les épiceries : café et thé en sac, breuvages froids à base de café et de thé, crème glacée, liqueurs…

Si la qualité de la marque de commerce peut justifier en partie un prix plus élevé de l’action, ce sont les possibilités de croissance de l’entreprise qui sont déterminantes dans la décision d’investir ou non dans Starbucks à son prix actuel. Starbucks compte plus de 10 000 établissements aux États-Unis et son objectif est d’y atteindre éventuellement le double. L’entreprise compte plus de 4 000 établissements à l’extérieur des États-Unis, dans un quarantaine de pays, là aussi l’objectif de la direction est d’atteindre 20 000 établissements.

En d’autres mots, Starbucks aurait atteint 36% du marché qu’elle vise en nombre d’établissements: 14,396 sur 40,000. Seulement en 2008, Starbucks entend ouvrir 2 600 nouveaux établissements. Il resterait donc beaucoup de place à l’expansion, en particulier à l’extérieur des États-Unis, par exemple dans les pays asiatiques (Chine, Japon, Taiwan…) où l’accent est mis davantage sur la vente de thés.

L’étalement de ses coûts fixes (ex. publicité) sur un plus grand nombre d’établissements devrait favoriser l’augmentation de la marge de profits, tout comme une offre élargie de produits (ex. collations, déjeuners, lunchs…) et de services (vente de CD et de livres, service à l’auto dans certains établissements…).

Bien sûr, il y a des risques : une récession affecterait sûrement les ventes pour des produits de consommation non-essentiels et plus chers que ceux des compétiteurs, la concurrence est forte dans cette strate du commerce de détail, certains coûts sont en hausse (produits laitiers, coût de main-d’œuvre, coûts de location d’édifice…). Cependant, les perspectives de croissance demeurent importantes et jumelées à une marque de commerce de qualité et à un produit distinctif, elles justifient, selon moi, cet investissement au prix actuel.

Étude sur les meilleures marques de commerce au monde, cliquez ici.

Site web: STARBUCKS

vendredi 28 septembre 2007

LES LEÇONS DE L’INVESTISSEUR : les analystes financiers se trompent, et souvent!

L’évaluation de la valeur d’une action n’est pas une science exacte, même lorsqu’on cherche sa valeur actuelle à partir des données et des faits les plus récents. Imaginez lorsqu’on essaie de prévoir l’avenir! Les prévisions des analystes sur les futurs bénéfices par action et les prix cibles, au delà du court terme, peuvent être très trompeuses. On n’a qu’à relire les prévisions faites par les analystes il y a un an, pour se rendre compte à quel point, mêmes les meilleurs d'entre eux sont souvent en dehors de la cible.

Plus on s’éloigne des prévisions sur l’année en cours et plus les prévisions des analystes se rapprochent de la futurologie et ne devraient pas avoir un impact majeur sur vos décisions d’investisseur. Je ne dis pas que ces prévisions de moyen terme sont sans intérêt, ou qu'elles ne sont jamais exactes, elles ne sont tout simplement pas assez fiables pour justifier votre décision à elles-seules. Rappelez-vous des taux de croissance que l'on prévoyait pour les équipementiers des télécommunications comme Nortel! Je préfère m’appuyer sur les données et les faits réels des plus récentes années pour me faire une idée que sur des anticipations de l’avenir.

Au début de mon parcours d'investisseur, je me référais aux écrits des analystes comme si c'étaient les paroles de l'évangile, je n'osais aller à contre-courant de leurs évaluations. Il y a un an, j’avais étudié en long et en large une compagnie minière brésilienne nommée Companhia Vale do Rio Doce (RIO). J’étais prêt à «peser sur le bouton» mais j’hésitais, le prix me convenait à 10$, mais l’analyste de Morningstar affirmait que la juste valeur de l’entreprise n'était que de 7,25$ et que l’on ne devrait considérer l’achat que si l'action descendait à 5$. Je me suis écouté et j’ai acheté malgré tout, un an plus tard l’action vaut près de 34$.

Il y a des analystes et il y a des gourous. Un de ces gourous futurologues qui fait beaucoup de dommages est le célèbre Jim Cramer, en qui certains accordent une confiance aveugle. Jim Cramer se prononce pratiquement sur n’importe quelle compagnie sur laquelle on l’interroge. Comme si c’était possible pour lui, de suivre les 6 000 compagnies que l’on retrouve dans les différentes bourses américaines. Je me suis fais prendre une fois par les propos de Cramer. Je possédais des actions de Merck au moment où les rapports d’incidents mortels concernant le Vioxx ont été publiés en 2004. Jim Cramer avait annoncé la mort probable de Merck, ce géant pharmaceutique pourtant réputé pour le sérieux de ses recherches et de sa gestion. Cramer affirmait que les poursuites viendraient à bout de cette entreprise qu’il admirait, d’autre part. Moi, le naïf, je me suis dit qu’un tel expert devait voir juste et j’ai vendu à 28$ l’action, avant qu’il ne soit trop tard. Trois ans plus tard, l’action de Merck ne cesse de monter, elle vaut aujourd'hui près de 52$.

Tout ça pour vous dire, qu’il peut être utile d’écouter les autres, que les analystes ont des connaissances plus étendues que la plupart d’entre nous, mais qu’en bout de ligne, après avoir fait vos devoirs avec sérieux, vous devez d’abord vous écouter et personne d’autre. Après tout, c’est de votre argent dont il s’agit, comme dit le monsieur.

jeudi 27 septembre 2007

HOME DEPOT : la tempête de l’immobilier crée une occasion d’achat

L’action de Home Depot (HD) se fait malmener (32,76$) suite à la tempête qui frappe le secteur immobilier et celui de la construction aux États-Unis. Cela explique en partie les déboires de l’action, mais pas tout : Home Depot a été mal dirigée au cours des dernières années par Robert Nardelli. On lui a finalement montré la porte à la fin 2006, mais pas avant qu’il ne se remplisse les poches avec une exorbitante prime de séparation qu’il avait prévue à son contrat (210 millions). Sous la direction de Nardelli, Home Depot s’est aventurée sur le terrain de la distribution en gros aux entrepreneurs, expansion qui fut menée aux dépens des investissements dans ses magasins au détail et de la qualité de son service à la clientèle. Les ventes dans les magasins au détail ouverts depuis plus d’un an avaient d’ailleurs chutées de 3% en 2006, après plusieurs années de croissance continue.

Home Depot qui n’avait montré aucun respect pour ses actionnaires au cours des dernières années, s’est donnée des orientations qui vont maintenant dans le sens des intérêts de ces actionnaires. Son nouveau p.d.g. reçoit une rémunération raisonnable en lien avec la performance de l’entreprise. Une des premières décisions qu’il a prise fut de mettre en vente la division de distribution en gros de matériel de construction et de recentrer l’entreprise sur le commerce de détail.

Le profit de la vente de sa division HD Supply, ajouté à des liquidités dont disposait l’entreprise et à un emprunt qu’elle contractera à cet effet, seront utilisés pour financer un programme de rachat massif de ses actions. Durant l’été, Home Depot a racheté 290 millions d’actions à 37$ et elle continuera ses rachats au cours des prochains mois pendant que le prix se situe à un bas niveau. Ce programme de rachat d’une valeur maximale de 22,5 milliards, s’il est complété, pourrait permettre de réduire de près de 30% le nombre d’actions existantes.

L’entreprise entend également réinvestir dans la modernisation de ses magasins et dans son service à la clientèle. Ses services d’installation à domicile devraient profiter du vieillissement des baby boomers qui disposeront des revenus nécessaires aux rénovations mais pas nécessairement de l’énergie pour le faire eux-mêmes. Home Depot entend ouvrir 108 autres succursales cette année, surtout au Canada, au Mexique et en Chine, puisque le marché américain arrive à une certain point de saturation. Presque tous ses magasins se situent dans ces quatre pays, il y a donc place éventuellement pour une expansion géographique (ex. Europe), lorsque la direction aura recentré ses activités.

Bien que les prochains trimestres risquent d’être difficiles pour Home Depot avec la tempête immobilière qui traverse les États-Unis, je crois que la valeur de l’action est actuellement sous-estimée et qu’elle constitue un excellent placement à long terme.


Site web: HOME DEPOT

COPERNIC : quelle journée hier!

Copernic (CNIC), anciennement MAMA.com, a bondi de 101% hier, propulsée à $3,56, suite à l’annonce que la SEC avait terminé son enquête et qu’elle n’irait pas plus loin dans ses démarches au sujet de prétendues tentatives de manipulation des marchés au cours des dernières années. Je comprends qu’il y ait eu une correction à la hausse suite à cette nouvelle qui éloigne le pire, mais au delà de ça, qu’elle est le potentiel de cette petite compagnie québécoise dans un secteur hyper-compétitif où l’on retrouve des entreprises qui ont d’énormes moyens (Google, Yahoo…)?

J’ai acheté des actions de cette compagnie à $7,00 il y a trois ans, à la suite de la nouvelle que Mark Cuban, le milliardaire américain, avait fait le plein. Le comportement de « suiveux » est rarement récompensé à la bourse : quand Cuban a décidé de retirer ses billes et de quitter avec ses profits, les «petits poissons» se sont retrouvés tout seuls dans l’aquarium à s’entrebouffer et l’action a chuté jusqu'à atteindre $1,00 en 2006. Je pense qu’il faut être très prudent avec ce titre très spéculatif. Qu’en pensez-vous?

MEGA BRANDS : ayoye!

Que se passe-t-il avec le cours de l’action de Mega-Brands? 16,90$ hier : il faut remonter à plus de cinq ans pour la retrouver à un tel niveau. Est-ce les craintes face à l’impact de l’augmentation récente du dollar canadien sur ses exportations? Est-ce la hausse du coût des matières premières (dérivés du pétrole)? Je vois tout de même des éléments positifs chez cette entreprise qui se développe au niveau international et qui fait souvent preuve d’innovation dans le domaine des jouets. Qu’en pensez-vous?

RÉSULTATS DU DERNIER TRIMESTRE, CLIQUEZ ICI

mercredi 26 septembre 2007

WAL-MART: l'empire grandit, le prix de l'action rétrécit?

L'action de Wal-Mart (WMT) se vend aujourd’hui moins chère qu’en 1999, elle se situait alors près des 50$, on pouvait se la procurer aujourd'hui pour environ 43$. Pourtant, ses ventes sont passées de 137 milliards en 1999 à 362 milliards de $US au cours des douze derniers mois. Ses profits de 4,4 milliards en 1999 à 12,3 milliards au cours de la dernière année. En huit ans, son bénéfice par action a bondi de 0,99$ à 2,98$. Son retour sur l’avoir des actionnaires (ROE) s’est maintenu aux environs de 20% à chaque année durant cette période. Ses ventes ont augmenté en moyenne de 12,4% par année. En 1999, l’action de Wal-Mart se vendait à 52 fois ses profits, elle se vend aujourd’hui à 14,4 fois les profits des douze derniers mois; elle se vendait alors à 9,9 fois sa valeur au livre, elle ne se vend plus qu’à 2,8 fois cette valeur ; elle avait un ratio prix/ventes de 1,6, il n’est plus que de 0,5.

Vous allez me dire que le marché craint que la croissance ne soit plus au rendez-vous: bien que le rythme de croissance des ventes ait diminué en comparaison des années 90, il s'est maintenu à une moyenne annuelle de 10,8% au cours des trois dernières années. Il est possible, qu'advenant une récession aux États-Unis au premier semestre de 2008, la croissance soit plus modeste durant quelques trimestres. Au delà de cet épisode conjoncturel, s'il survient, je ne perçois pas de stagnation à l’horizon. Bien que possédant déjà 187 magasins en Chine, Wal-Mart ne fait qu’entamer sa percée dans ce marché gigantesque. L'entreprise n’est en fait présente que dans seulement 16 pays dans le monde et son potentiel d’expansion demeure encore très grand. À 43,30$ l’action, cela constitue, selon moi, un excellent point d’entrée pour cette méga-entreprise dont le marché reconnaîtra tôt ou tard la valeur réelle.

Site web: WAL-MART

mardi 25 septembre 2007

HARLEY-DAVIDSON: une entreprise de qualité à un prix raisonnable

Harley-Davidson (HOG) vient d'être sévèrement punie par les marchés pour avoir annoncé il y a trois semaines une réduction des profits escomptés pour cette année de 4,12$ par action initialement prévues à 3,69$/3,77$. Depuis novembre dernier, l'action est passée de 75$ à 46,50$ aujourd'hui. Est-ce que l'action de Harley-Davidson est sous-évaluée à ce prix? La perspective d'une récession aux États-Unis doit éloigner certains gros investisseurs qui croient probablement que les prochains résultats confirmeront un refroidissement de la demande pour ces produits de luxe et enverront l'action encore plus bas.

Pourtant Harley-Davidson est présente partout dans le monde, ce qui devrait atténuer l'impact du ralentissement de l'économie américaine sur ses profits. La compagnie reconnaît déjà que les prochains trimestres seront plus difficiles mais elle prévoit tout de même un profit d'environ 3,93$ par action pour 2008. À 46,50$, cela équivaut à un ratio cours/bénéfices de 11,8 pour l'an prochain. Pas mal pour une compagnie dont le nom domine l'industrie depuis des décennies, ce qui lui permet de vendre ses produits 10% plus cher. Le retour sur l'avoir des actionnaires (ROE) de Harley-Davidson a été supérieur à 29% à chaque année depuis 2002. Pour ma part, je crois à une remontée des actions d'ici la fin de l'année avec l'impact positif de la baisse du taux directeur d'un demi-point aux USA. Quand la marée va remonter, cette entreprise de qualité devrait en profiter et refaire surface. Est-ce que le plancher est à 45$, 44$ ou même plus bas? Je pense qu'une fois dans cette zone, on obtient une entreprise de qualité à un prix très raisonnable.

Site Web: HARLEY-DAVIDSON

LES LEÇONS DE L’INVESTISSEUR : acheter une énorme dette est rarement un investissement rentable!

La valeur d’une action c’est en bonne partie : actifs - dettes / nombre d’actions. Lorsqu’on détermine la valeur d’une action, il ne faut pas s’arrêter uniquement aux ratios cours/bénéfices et cours/ventes mais regarder le bilan financier, et le regarder en premier. Lorsqu’on achète une entreprise, on achète ses dettes également. Une dette récente, contractée pour faire une acquisition ou pour faire fructifier ses actifs, peut avoir un effet de levier mais une vieille dette qu’une entreprise traîne comme un boulet, la rend très vulnérable à l’état du marché de l’emprunt et peut devenir fatale. Pour mesurer l'avoir des actionnaires (equity), on soustrait les dettes de la valeur des actifs. Lorsqu'on divise cet avoir total des actionnaires par le nombre d’actions, on a une idée de la valeur réelle de chaque action. Parfois le chiffre est bien maigre et bien révélateur.

Il y a quelques années, j’ai acheté des actions de Delphi, un important fabricant de pièces automobiles. Le ratio cours/vente était très bas, à un point tel que je me disais qu’avec une marge nette de 2% cette compagnie serait amplement rentable. Je ne m’étais pas attardé à la dette qui était énorme et que Delphi, qui était un spin-off de General Motors, avait héritée de sa compagnie-mère. Quand l’industrie automobile a ralentie en 2005, Delphi s’est rapidement retrouvée dans une crise de liquidité, ne pouvant respecter ses obligations envers ses créanciers : elle a dû se réfugier sous la protection de la Loi contre les faillites (Chapitre 11), d’où elle n’est pas encore ressortie. Résultats : l’action payée 10$ vaut aujourd’hui 0,53$. C’était ça « acheter une dette » et non investir, je l’ai appris à mes dépens.

Quand tu perd, ne perd pas la leçon!
When you lose, dont’t lose the lesson!

lundi 24 septembre 2007

WOLSELEY: résultats respectables dans un environnement difficile

Wolseley (WOS à la bourse de New York, voir mon texte du jeudi 20 septembre), en présentant son rapport semestriel (31 janvier-31 juillet) ce matin, a confirmé que le ralentissement immobilier aux USA et en Angleterre allait créer un environnement difficile pour les prochains mois, sans préciser l'impact sur les ventes et les profits. Le marché, comme je le prévoyais, a fait descendre l'action de quelques marches de plus (-4,16%) à 16,58$. Ceci dit, j'ai trouvé les résultats fort respectables en Europe et même pour l'ensemble du groupe dans un contexte difficile.

Accédez à un résumé du rapport semestriel en cliquant ici.

Je crois que l'action de Wolsely va continuer à se faire malmener au cours des prochaines semaines, tant que le niveau de ses ventes en septembre et octobre ne sera pas connu. Je pense qu'elle descendra près des 15$ en traversant cette zone d'incertitude. Les propos que j'ai entendus du p.d.g. me confirment cependant dans l'impression positive que j'ai de cette entreprise comme placement à long terme: on perçoit une fidélité à un plan de match qui me plait.

Voir video en cliquant ici: entrevue avec le p.d.g. de Wolseley

dimanche 23 septembre 2007

COMPTON PETROLEUM : placement intéressant si le cours du gaz naturel remonte bientôt

Je ne suis pas très attiré par les investissements dans les entreprises de type "produits de commodité" (ex. métaux industriels, métaux précieux, énergie, produits agricoles…) où la nature indifférenciée des produits ne permet pas aux entreprises de se démarquer, soit par les particularités de leurs produits, leur stratégie de marketing, etc. Ces entreprises ont peu de contrôle sur les prix de leurs produits qui fluctuent de façon importante en fonction de la tendance de l’ensemble du secteur et de variables macro-économiques. Les producteurs de commodités sont foncièrement cycliques et ne sont de bons placements que si l’on entre dans le creux de la vague et que l’on en sort avant que les prix ne redescendent à nouveau, ce qui n’est pas évident dans un cas, comme dans l’autre. Comme je privilégie l’approche fondamentale et les placements à long terme, ce genre de montagnes russes me donne un peu la nausée.

Ceci dit, je me laisse tenter à l’occasion. J’ai, comme la plupart des investisseurs, une liste de surveillance (watch list), sorte de radar où j’inscris les entreprises qui pourraient m’intéresser mais uniquement si elles descendent en dessous d’un « prix acceptable ». Une entreprise qui oeuvre dans l’exploration et la production de gaz naturel en Alberta, Compton Petroleum (CMT), est descendue récemment en dessous du prix que je lui avais fixé (10$), elle a terminé vendredi à 9,30$. Ceci dit, le "prix acceptable" que je lui avais attribué, l'avait été de façon très approximative, car nous sommes ici sur un terrain extrêmement difficile à évaluer, surtout pour un simple investisseur et non un expert dans l’art de déterminer l’évolution future du prix des ressources naturelles. Je suis donc en période de réflexion, j’essaie de ramasser l’information pour avoir un point de vue plus étoffé avant de décider si cette entreprise est un placement valable.

Compton Petroleum a été fondée en 1993, au fil des ans, l’entreprise a progressivement fait l’acquisition d’importants territoires d’exploration dans le sud et le centre de l’Alberta et a commencé à en faire l’exploration, puis la production. En 2001, elle pouvait confirmer la présence de 271 milliards de pieds cubes de gaz naturel dans ses territoires, en 2006, ce chiffre avait augmenté à 882 milliards. On constate dans les bilans financiers de l’entreprise des six dernières années, des fonds autogénérés libres (free cash flow) négatifs à chaque année : puisque Compton Petroleum investissait massivement dans l’exploration des territoires sur lesquels elle avait obtenu des droits. Ses revenus ont quant à eux augmentés de façon importante de 2002 à 2005, mais ils ont stagnés en 2006.

La faiblesse des prix du gaz naturel en 2006, combinée à la forte hausse dans les coûts des services d’exploration et de forage en Alberta ont limité la capacité financière de l’entreprise et l’ont forcé à ralentir ses activités de production. Au cours des derniers mois, on a cependant constaté une baisse des prix pour les services d’exploration et de forage, ce qui devrait créer un contexte plus favorable, d’autant plus si cette baisse coïncide avec une remontée du cours du gaz naturel. Compton Petroleum entend profiter d’un tel contexte pour maintenant mettre l’accent sur le développement des sites sur lesquels elle a identifié la présence de gaz naturel.

C’est bien beau tout ça, mais en bout de ligne, la remontée de la valeur de l’action de Compton Petroleum dépendra du prix du gaz naturel au cours des prochaines années, car c’est lui qui lui permettra ou non de disposer de la capacité financière nécessaire à l’augmentation de sa production. Différents facteurs influent sur le cours du gaz naturel : le climat (un hiver doux réduit la demande et les prix), les ouragans (en 2005, en endommageant les infrastructures de production aux USA, elles ont été à l’origine de la montée spectaculaire des prix), l’activité économique (une récession américaine réduirait la demande), le prix des autres sources d’énergie (la hausse du coût du mazout fait du gaz naturel une meilleure option), les réserves stockées... Pour avoir une meilleure idée des facteurs qui déterminent le cours du coût du gaz naturel, je vous suggère de consulter les deux sites que vous retrouverez en fin d’article.

Un économiste du Conference Board prévoyait au mois d'août que le prix du gaz naturel serait appelé à remonter au cours des quatre prochaines années (6% par année), s’appuyant sur un resserrement de la demande sur l’offre et sur le coût élevé du pétrole qui favorisera la demande pour le gaz naturel. C’est un point de vue, j’aimerais en entendre d’autres. Selon vous, dans quelle direction s’en va le cours du gaz naturel et la valeur de l’action de Compton Petroleum?

Sites web (cliquez sur le nom pour accéder au site)
COMPTON PETROLEUM
OFFICE NATIONAL DE L'ÉNERGIE
SHELL CANADA (questions sur le prix du gaz naturel)

samedi 22 septembre 2007

LES LEÇONS DE L'INVESTISSEUR: Il est risqué d’acheter les actions des compagnies technos avant le dépôt du rapport trimestriel

Au fil des dernières années, j'ai remarqué que très souvent les compagnies technos déçoivent les attentes démesurées des marchés et subissent une baisse brutale et rapide après le dépôt de leur rapport trimestriel. J'explique ce phénomène ainsi: les compagnies « technos » demeurent encore nettement surévaluées dans leur ensemble par rapport à leur valeur réelle (actifs, rentabilité…). Leurs actions se vendent à des multiples très élevés qui ne sont pas justifiés par leurs profits mais par des projections de forts taux de croissance. Ces attentes démesurées au niveau de la croissance, très souvent ne peuvent se réaliser, du moins pas à la hauteur des projections irréalistes de certains investisseurs. Le retour sur terre est alors abrupte : sans le maintien des projections de forte croissance, ces actions se dégonflent rapidement car c’est ce qui soutien leur valeur.

Un exemple récent : l’action de la compagnie Netgear (NTGR) a augmenté régulièrement en juillet, dans les semaines qui ont précédé le dépôt de son rapport trimestriel, dépassant les 41$, elle a commencé à redescendre trois ou quatre jours avant le dépôt (les rats informés quittent le navire en premier…) et lorsque le rapport trimestriel fut publié avec des prévisions de croissance inférieures aux attentes, la débarque fut spectaculaire, l’action est passée de 38$ à 28$ en une séance. Pourtant les résultats de Netgear n’étaient pas catastrophiques, mais pas à la hauteur du taux de croissance anticipé qui avait soutenu l’augmentation de la valeur de l’action.

Acheter les actions d’une compagnie technologique qui s'est fortement appréciée, avant le dépôt de son rapport trimestriel comporte donc beaucoup de risques. La possibilité d’une déception des marchés est réelle avec la débarque qui l'accompagnerait. Et dites-vous bien que même avec des résultats au delà des attentes du marché, la hausse de l'action qui suivrait sera rarement élevée, puisque son prix contient déjà des projections de croissance importante.

À l’opposé, les jours et les semaines qui suivent le dépôt trimestriel constituent souvent le moment idéal pour acheter les actions des compagnies technos, une fois qu’elles ont été malmenées. Après cette période où les investisseurs qui carburent au taux de croissance ont fuit le bateau et ont fait chuter le prix, l’action revient à un niveau plus raisonnable, plus près de sa valeur réelle.

Quand tu perd, ne perd pas la leçon!
When you lose, dont’t lose the lesson!

vendredi 21 septembre 2007

PFIZER : 72 actions au prix de 30!

La première compagnie américaine dont j’ai acheté les actions c’était Pfizer (PFE à la bourse de New York), on était en avril 2002. Les pharmaceutiques étaient alors à la mode après la dégelée des techno et la débarque qu’avaient prise les marchés depuis deux ans. Les analystes insistaient sur le vieillissement de la population qui allait faire exploser la consommation de pilules de toutes sortes que goberaient quotidiennement les baby boomers. Parmi les pharmaceutiques, Pfizer c’était la valeur la plus sûre, une action qui ne pouvait que monter.

En avril 2002, le dollar canadien valait un maigre 0,63$ face à la puissante monnaie américaine. Cela ne m’arrêtait pas dans ma détermination de conquérir le marché américain. Avec les frais, j’ai donc déboursé 1,59$ canadien pour chaque dollar américain nécessaire à la transaction. Je n’ai pas hésité à payer 38$ US l’action. Ça me semblait une aubaine, puisque l’action avait frôlé les 44$ quelques mois plus tôt. Avec les frais de transaction, pour 30 actions à 38$, j’ai donc dû payer 1 857$ canadiens .

Un peu plus de cinq ans plus tard, combien me coûterait les mêmes 30 actions de Pfizer avec un dollar canadien qui atteint maintenant la parité avec le dollar US. L’action de Pfizer, malgré des performances financières très honorables depuis, n’est plus à la mode comme beaucoup de pharmaceutiques : elle a terminé la journée d’aujourd’hui à 24,59$. Pour acheter trente actions, il m’en coûterait donc (j’inclus les frais d’achat de US$ et les frais de la transaction) la modeste somme de 782$, au lieu des 1 857$ que j’ai payés à l’époque, 1 075$ de moins. Si vous préférez, avec l’argent que j’ai utilisé pour acheter 30 actions de Pfizer en avril 2002, vous pouvez en acheter 72 aujourd’hui! Et en prime, le dividende annuel est maintenant de 4,75%, alors qu’à l’époque il se situait à un maigre 1,4%.

En 2002, Pfizer a réalisé 1,46$ de profits par action, pour l’an prochain, les analystes prévoient 2,33$ par action. Au cours des trois dernières années (2004-2006), Pfizer a généré en moyenne 14 milliards de fonds autogénérés libres (free cash flow) par année, soit à peu près 1,93$ par action, un rapport de 12,8 avec le prix actuel de l’action. Avec autant d’argent entre les mains, on peut augmenter son dividende, racheter ses actions, faire des acquisitions et mettre davantage d’argent en R&D pour découvrir d’autres médicaments.

Aujourd’hui, le marché craint surtout la fin du brevet exclusif sur le Lipitor en 2010-2011, le médicament vedette de Pfizer qui lui apporte une bonne partie de ses profits. Les analystes ne voient pas encore dans le pipeline de Pfizer se poindre un médicament de cette taille pour prendre la relève. Mon point de vue là dessus, mais ce n’est que mon point de vue, c’est que d’un pipeline d’une telle dimension, il sortira bien, tôt ou tard, un nouveau Lipitor ou un nouveau Viagra.

P.S. Je vous invite à lire ici le texte de Bernard Mooney publié en décembre dernier sur les défis de Pfizer.

Site web : PFIZER

jeudi 20 septembre 2007

BOMBARDIER: est-ce le temps de monter à bord?

Bombardier (BBD.B) a perdu plus de 10% en douze jours, elle a terminé la journée à 5,74$ : les incidents avec le train d’atterrissage de ses modèles Q400 ont créé une incertitude que les investisseurs n’ont pas aimée. La hausse spectaculaire du dollar canadien n’a sûrement pas aidée, laissant craindre que cela ne réduise la rentabilité des exportations de l'entreprise. Est-ce qu’on devrait ou non profiter de ce repli conjoncturel comme point d’entrée?

Il semble évident qu’à moins d’un attentat terroriste majeur, le secteur de l’aéronautique continuera à croître dans les années à venir. Tous les spécialistes prévoient une augmentation du trafic aérien de passagers et de marchandises au cours de la prochaine décennie. On avance une croissance annuelle moyenne de 5% dans le volume de passagers. Plus de passagers, donc plus de revenus pour les transporteurs aériens et plus d’avions requis pour répondre à la demande. La hausse du coût du pétrole rend de plus, très attrayants les nouveaux modèles qui consomment moins. L’avion vedette de Boeing, le 787 (Dreamliner) consommera 20% moins de carburant que le modèle qu’il remplace. De telles économies sont des arguments de vente de première qualité.

Est-ce que Bombardier pourra tirer profit de ce contexte sectoriel favorable? L’entreprise fait face à une concurrence de plus en plus forte dans le marché des avions régionaux de la part du fabricant brésilien Embraer (ERJ). D’autres pays ont les yeux sur ce marché également (entre autres, Russie et Chine). Les commandes de Bombardier pour les avions régionaux ont augmentées au premier semestre de l’année, l’entreprise vient d’accélérer sa cadence de production après l’avoir réduite l’an dernier. De plus, l’avionneur a confirmé le développement d’une version allongée de son CRJ, le CRJ1000 qui pourra recevoir 100 passagers.

D’ici quelques mois, Bombardier précisera ses intentions concernant le développement ou non de la Série C (des avions commerciaux de 110 à 130 places). Cette part du marché offrirait un très bon potentiel. Les modèles de la Série C mettraient l’accent sur les économies de carburant, de l’ordre de 17 à 29% selon les modèles auxquels on les compare. Les ventes des avions d’affaires se portent toujours bien, mais pourraient être compromises par une éventuelle récession aux USA qui réduirait les profits des entreprises et leur demande pour ce type de biens de luxe.

Du côté de la division Transports, Bombardier a décroché d’importants contrats depuis un an, dont les contrats pour la réfection des métro de Montréal et Toronto. Les économies émergentes (Chine, Indes, Russie, Brésil…) auront d’importants besoins d’infrastructures et d’équipements de transports au cours de la prochaine décennie. Ce marché offre donc également un potentiel d’activité intéressant pour plusieurs années.

Les analystes prévoient pour Bombardier des profits de 0,22$ par action en 2008 et de 0,32$ par action en 2009 : ce qui signifie un ratio cours/bénéfices de 26 l’an prochain et de 18 dans deux ans. Ce sont des multiples généreux mais l’entreprise se situe dans un secteur en croissance, ce qui peut justifier jusqu’à un certain point des multiples plus élevés. Alors, est-ce le temps d’embarquer ou non?

Site web: BOMBARDIER

COTT CORPORATION, la bonne réponse c'était: attendre!

Cott Corporation (BCB) vient de prendre toute une débarque (-20%) après l'annonce de prévisions décevantes. Les détails ici. Je me posais la question il y a trois jours: acheter ou attendre que l'entreprise fasse la démonstration que le retournement est réellement entrepris? La bonne réponse est maintenant claire: c'était, attendre! Selon moi, la valeur de cette action risque de continuer à descendre, tant que la compagnie n'annoncera pas quelque chose qui puisse confirmer un certain redressement.

WOLSELEY: une entreprise de qualité dans un secteur en difficulté

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Lorsqu’une crise frappe un secteur cyclique, si l’on est patient et que l’on attend le creux de la vague, on peut mettre la main à rabais sur des entreprises de qualité. Wolseley (WOS à la bourse de New York) est un géant mondial de la distribution de matériel de construction présent dans 22 pays. L’entreprise britannique est le premier distributeur au monde de produits de chauffage et de plomberie. Elle a fait plusieurs acquisitions au cours des dernières années qui lui ont permis d’étendre sa portée géographique et d’élargir la gamme de produits qu’elle distribue principalement aux entrepreneurs de la construction.

Wolseley a connu une croissance continue de ses ventes et de ses profits depuis 2002. L’entreprise est parvenue à maintenir une marge de profits nette de près de 4% durant cette période: une performance remarquable dans le secteur de la distribution où cette marge est habituellement mince. L’action de l’entreprise vient cependant de chuter de près de 33% en trois mois : certains investisseurs craignent visiblement que la crise immobilière et le ralentissement de la construction aux États-Unis et en Grande-Bretagne n’affectent ses résultats des prochains trimestres. L’entreprise a déjà informé le marché à la mi-juillet que malgré une hausse de 15% de ses ventes, ses profits des onze derniers mois avaient baissés de 5% en comparaison de l’année précédente, suite à l’augmentation de ses frais d’intérêt.

Wolseley présentera les résultats complets de son dernier semestre lundi prochain (24 septembre). Est-ce que les dirigeants de l’entreprise confirmeront la vision des investisseurs pessimistes? Si c’était le cas, l’action pourrait descendre encore plus bas dans les prochaines semaines. Une fois la tempête passée, l’action de cette entreprise de qualité pourrait se vendre à un prix fort intéressant pour les investisseurs patients. Il est aussi possible que les pessimistes aient déjà quitté le bateau et qu’avec des propos rassurants de la direction, le titre se stabilise dès la semaine prochaine. C’est à suivre, lundi.

P.S. L'action chutait d'un autre 3,5% à l'ouverture des marchés aujourd'hui à Londres...

Site web: WOLSELEY

Mise en garde: ce n'est que mon point de vue de simple investisseur, à vous d'y regarder de plus près si ce titre vous intéresse. Les dividendes des titres de type ADR comme celui de Wolseley, ont un traitement fiscal différent ce ceux des compagnies canadiennes. Il faut s'informer avant d'investir!
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mardi 18 septembre 2007

ALCATEL-LUCENT: peut-on tirer profit de l’impatience du marché?

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La méga fusion d’Alcatel et de Lucent ne livre pas les résultats escomptés aussi rapidement que l’espéraient les investisseurs : jeudi dernier, Alcatel-Lucent (ALU) a annoncé que le volume de ses ventes serait moindre que prévu pour cette année. Au lieu de la croissance des ventes de 5% qu’elle prévoyait, on s’attend maintenant pratiquement aux mêmes résultats que l’an dernier. Pour les profits, on pense atteindre le « break-even point ». Le marché n’a pas aimé, l’action a dégringolé de 10$ à 8,53$ en trois jours. Aujourd’hui, la valeur de l’action est remontée à 9,00$. À ce prix, est-ce que Alcatel-Lucent peut-être un bon investissement à moyen terme?

La fusion de ces deux géants, l’un français, l’autre américain, avait des objectifs qui m’apparaissent toujours valables :

· Pouvoir offrir un large éventail de produits, tant pour la communication filée que pour le sans-fil
· Avoir une portée géographique très étendue (USA, Europe, Asie…)
· Constituer un portefeuille de clients très large qui compte maintenant la plupart des grandes entreprises de services de télécommunication et qui permet d’éviter d’importantes fluctuations dans le volume des commandes
· Faire des économies sur la main-d’œuvre administrative et sur les coûts de recherche et de développement (en éliminant les dédoublements pour ces deux fonctions)

Alcatel-Lucent, au moment de la fusion l’an dernier, prévoyait faire des économies de 1,8 milliard par année grâce à cette réorganisation. L’entreprise a un chiffre d’affaires d’environ 26 milliards par année : si la fusion réussit, les réductions de coûts escomptées équivaudraient pratiquement à 7% des ventes. Les économies anticipées par la fusion ne sont pas encore visibles dans les bilans et il faut demeurer prudent. Les mégas fusions de ce genre comportent des risques d’exécution importants. De plus, la composante Lucent apporte avec elle d’importantes charges de fonds de pension alors que la composante Alcatel amène, pour sa part, la lourdeur des relations de travail qui sont propres à la France.

Il n’en reste pas moins que la nouvelle entité devient un joueur majeur chez les équipementiers des télécommunications. Alcatel-Lucent possède un éventail de produits complet, en particulier pour ce qui des équipements d’accès large-bande (broadband), au moment où le trafic mondial sur internet est en pleine expansion. Pour répondre à la croissance fulgurante de la vidéo via internet qui requiert de plus en plus de capacité de la part des réseaux, les entreprises de services de télécommunication devront tôt ou tard augmenter leurs dépenses en immobilisations. La demande pour les produits de télécommunication devrait conséquemment augmenter au cours des prochaines années.

Il ne faut pas partir en peur et s’imaginer que les fournisseurs d’équipements de télécommunication vont voir leurs profits exploser et la valeur de leurs actions s’envoler (personne n’a oublié la bulle des télécoms…). Il existe une énorme compétition dans cette industrie avec de plus en plus d’entreprises asiatiques, compétition qui limite la capacité d’augmenter les prix. De plus, les coûts récurrents de la R&D sont énormes et viendront toujours limiter la marge de profits. Mais le contexte des prochaines années risque d’être plus favorable et pourrait permettre à certaines entreprises d’espérer la rentabilité, et à leurs actionnaires d’avoir un retour décent sur leur investissement.

Cette industrie n’a pas été tendre pour les investisseurs par le passé mais si elle vous intéresse toujours, Alcatel-Lucent à son prix actuel (et encore mieux si elle glissait près du 8$) m’apparaît représenter un rapport qualité-prix valable et pourrait assurer à l’investisseur un retour intéressant à moyen terme.

Mise en garde: ce n'est que mon point de vue de simple investisseur, à vous d'y regarder de plus près si ce titre vous intéresse. Les dividendes des titres de type ADR comme Alcatel-Lucent ont un traitement fiscal différent ce ceux des compagnies canadiennes. Il faut s'informer avant d'investir!

Site web: Alcatel-Lucent
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lundi 17 septembre 2007

COTT CORPORATION : est-ce le temps d’acheter ou doit-on attendre?

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L’action de la compagnie canadienne Cott Corporation (BCB) est à son plus bas depuis mai 2001, elle est descendue à 9,91$ durant la journée avant de terminer la session à 10,04$. L’action a perdu la moitié de sa valeur depuis un an. Est-ce que sa descente achève et que sa valeur actuelle constitue un bon point d’entrée?

La première activité de Cott Corporation est la production de boissons gazeuses pour des détaillants qui les vendent sous leur propre marque-maison, elle occupe le premier rang mondial dans cette spécialité. Cott Corporation produit également ses propres marques de boissons gazeuses (Cott, RC Cola…), des boissons sports, des boissons énergétiques (Red Rain), des jus et du thé en bouteille. Elle a des usines dans quatre pays et ses produits sont distribués dans 60 pays.

Le plus gros client de Cott est Wall-Mart qui vend ses boissons gazeuses sous sa propre marque-maison dans ses magasins à travers le monde. Avoir accès à ce formidable réseau de vente est un avantage indéniable qui permet à Cott de voir ses produits accéder à d’importants marchés, dont des marchés en croissance comme la Chine, le Brésil et le Mexique. En contrepartie, cela crée une certaine vulnérabilité pour Cott qui se retrouve face à un client dont elle dépend pour 40% de son chiffre d’affaires, client qui a l’habitude d’extirper le maximum de ses fournisseurs.

Cott Corporation vient d’acquérir Macaw, une compagnie britanique, qui pourrait lui permettre d’accaparer une part du marché anglais des boissons non-gazeuses. Cott a également les yeux sur la division des boissons gazeuses de Cadbury Schweppes (Seven-Up et autres) qu’elle aimerait acquérir avec un partenaire privé. C’est une possibilité mais rien n’indique pour l’instant qu’elle y arrivera : les emprunts nécessaires aux acquisitions sont difficiles à obtenir avec le resserrement du crédit auquel on assiste actuellement.

La valeur d’une action ne chute jamais pour rien, cela va de soi, il y a donc des aspects négatifs pour cette entreprise. Cott Corporation a fait quelques mauvais investissements : elle a développé une surcapacité de production et a dû fermer quelques usines non-rentables en 2006. Cott ne se contente pas de produire pour les marques maisons de ses clients, elle essaie de faire connaître ses propres marques (brands) ce qui est dispendieux en termes de marketing et pas très rentable pour l’instant. Pour ses propres marques, elle doit faire face à deux géants : Coke et Pepsi qui ont des moyens gigantesques. Le coût des matières premières (ex. sirop de maïs et aluminium) a également fortement augmenté. L’entreprise a donc eu des résultats négatifs au cours de la dernière année : ses ventes ont stagnées et elle a perdu de l’argent (0,19$ par action).

Est-ce que Cott reviendra à la rentabilité prochainement suite aux efforts de rationalisation que la direction a entrepris? Est-ce le temps d’acheter ou est-il préférable de rester sur les lignes de côté en attendant que l’entreprise démontre que le retournement de situation se concrétise? Qu’en pensez-vous?

Site web: Cott Corporation
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dimanche 16 septembre 2007

La fusion d'Abitibi-Consolidated et de Bowater: un pas vers la rentabilité ou le prolongement d'une agonie?

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Abitibi-Consolidated (A) s’apprête à fusionner avec la compagnie américaine Bowater (BOW). Abitibi-Bowater deviendra le plus important producteur de papier journal en Amérique du Nord avec plus de 50% du marché. Cela donnera à l’entreprise un certain pouvoir sur les prix (price power), ce qui est un atout non négligeable. Le hic, c’est que la consommation de journaux aux États-Unis baisse de 5 à 6% par année depuis 2004. La popularité d’internet auprès des consommateurs d’information ne se dément pas : les journaux ont un avenir plus qu’incertain et, conséquemment, les producteurs de papier-journal.

La question que je me pose est la suivante : est-ce que la fusion pourrait tout de même mener cette nouvelle entreprise à une modeste rentabilité? Parce qu’après tout, les journaux ne disparaîtront pas tous demain matin et que l’entreprise continuera à produire d’autres types de papier voués à un meilleur avenir. Certains facteurs pourraient permettre d’éviter le pire et de mener Abitibi-Bowater à la rentabilité:

* les gains d’efficacité et la réduction de coûts qu’engendreront la fusion
* la réduction de la capacité de production de l’industrie qui devrait permettre de mieux contrôler les prix
* la position dominante de la nouvelle entreprise qui contrôlera plus de 50% du marché nord-américain
* les concessions que l'entreprise pourra obtenir de la partie syndicale qui n’a pas vraiment le choix de s’ajuster à la nouvelle réalité
* les possibilités d’exportation vers l’Europe grâce à la faiblesse du dollar US face à l’euro

Lors de l’annonce de la fusion au début de l’année, les marchés avaient bien réagit, faisant monter l’action d’Abitibi-Consolidated à 4,00$. Depuis, la valeur de l’action n’a fait que descendre pour atteindre 1,77$ vendredi en fin de séance. À ce prix, sans déborder d’enthousiasme, on peut à tout le moins se demander si le marché ne sous-estime pas la valeur de la nouvelle entité. Qu’en pensez-vous?

Site web: Abitibi-Consolidated
Site web: Bowater
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MEGA BRANDS à son plus bas niveau depuis cinq ans: point d'entrée vers une remontée?

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Le fabricant québécois de jouets en plastique Mega Brands(MB) vient de descendre à un niveau qui est le même où il se situait il y a cinq ans, soit aux environs de 18$. Cette compagnie a pourtant plus que doublé son chiffre d'affaires depuis 2004 (entre autres, suite à l'acquisition de Rose Art). Elle offre des produits innovateurs et élargi régulièrement la base géographique de sa clientèle. L'émission de nouvelles actions (3,850,000 à 20,35$) en juillet n'a visiblement pas plu à certains investisseurs. La hausse du dollar canadien et du coût des matières premières (résine) doit inquiéter d'autres investisseurs... Mais tout de même, le marché vient de payer 20,35$ l'action pour la nouvelle émission, pourquoi nous offre-t-il ces actions deux mois plus tard avec un rabais de 2$? Vous avez une explication? Faites-moi en part.

Site web: Mega Brands
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LES LEÇONS DE L'INVESTISSEUR: À la bourse, les coûts de l'infidélité sont énormes!

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TRANSIGER CONSTAMMENT COÛTE CHER, LES COÛTS DE L’INFIDÉLITÉ SONT ÉNORMES À LA BOURSE!

Frais de transactions, frais d’achat ou de vente de dollars US, taxes sur les gains de capital… À la bourse, la fidélité rapporte et le « comportement volage » coûte cher. Des frais de transactions réguliers viennent miner le rendement de tout portefeuille boursier. Avec le temps, seule la « maison » fait de l’argent, pas le client. Plusieurs études ont démontré que peu de "day traders" font de l'argent à la longue, alors que les "investisseurs pépères" qui s'assoient sur un portefeuille de compagnies solides font davantage de bénéfices après quelques années de patience, sans avoir à souffrir du stress de l'infidélité (comme de voir ses actions vendues la veille repartir à la hausse).

Quand tu perd, ne perd pas la leçon!
When you lose, dont’t lose the lesson!
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samedi 15 septembre 2007

DIX AUBAINES SUR LE MARCHÉ AMÉRICAIN

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Ce portefeuille de compagnies américaines pourrait donner un rendement intéressant d'ici douze mois. Avec la quasi parité entre le dollar canadien et le dollar US, les actions américaines sont maintenant abordables et attrayantes (même si les dividendes des actions étrangères sont taxés à environ 50%, alors que les dividendes canadiens le sont à 25%). Voici dix des mes trouvailles. Faites-moi part de vos commentaires.

Office Depot (ODP) 19,15$
National City Corporation (NCC) 25,75$
Alcoa (AA) 35,48$
Wal-Mart (WMT) 43,32$
YRC Worldwide (YRCW) 28,34$
Harley Davidson (HOG) 46,50$
Electronic Data Systems (EDS) 21,82$
Tuesday Morning (TUES) 10,08$
Chico's FAS (CHS) 15,23$
Mylan Laboratories (MYL) 15,29$

Office Depot (ODP) comme plusieurs chaînes commerciales a été durement malmenée depuis six semaines avec la perspectives d'une récession américaine. Le marché me semble avoir sur-réagit et avec la baisse du taux directeur de la FED qui s'en vient, on pourrait assister à des corrections à la hausse d'ici la fin de l'année. Office Depot se développe à l'extérieur des USA (ex. Europe), ce qui viendra compenser pour le ralentissement de sa croissance aux USA. L'action (ODP) se transige à 10 fois ses bénéfices de l'année dernière, à 9 fois les bénéfices prévus pour l'an prochain, à 9 fois son cash flow actuel. L'action s'est vendue à 44,69$ en octobre dernier.

National City Corporation (NCC) a été sévèrement punie par les investisseurs pour avoir livré des profits moindres au dernier trimestre suite à la crise immobilière aux USA. National City est une banque établie qui paie un dividende depuis 1845. Cette banque régionale américaine a connu une solide croissance depuis 2003 : par des acquisitions, elle a pris de l'expansion en dehors de son chateau fort (Ohio) pour percer de nouveaux marchés (Illinois, Wisconsin, Floride, Missouri...). Son ratio cours/vente est de 1,88 avec une marge nette de profits supérieure à 25%, ce qui est un rapport intéressant. Son ratio cours/bénéfices est de 10 pour les prévisions de profits pour l'an prochain. Pour ces raisons, National City me semble sous-évaluée malgré les nuages actuels au-dessus du secteur bancaire.

Au début octobre 2005, l'action d'Alcoa (AA) se vendait environ $23, celle de Alcan, $30. Depuis, Alcan a vu se pointer des acheteurs qui ont fait ressortir sa valeur réelle: elle a finalement été vendue $101 US à Rio Tinto, alors qu'Alcoa a vu sa valeur remonter uniquement à $35. Alcan a été vendue à presque trois fois la valeur de l'avoir des actionnaires qui était de $34. Sur la base de ce même multiple, la valeur de l'action d'Alcoa serait de $56 pour un acheteur éventuel: elle me semble donc sous-estimée. Au prix actuel de son action, Alcoa doit sûrement intéresser des acheteurs potentiels. Alcoa se transige à 10 fois ses profits de l'an prochain, Alcan à 16 fois. Même sans acheteur, la valeur de l'action d'Alcoa devrait remonter d'ici un an, puisque la demande asiatique devrait venir soutenir le prix de l'aluminium.

L'action de Wal-Mart (WMT) se vend aujourd’hui moins chère qu’en 1999, elle se situait alors près des 50$, on peut se la procurer aujourd'hui pour environ 43$. Pourtant ses ventes sont passées de 137 milliards en 1999 à 362 milliards de US$ au cours des 12 derniers mois. Ses profits de 4,4 milliards à 12,3 milliards durant la même période. Son bénéfice par action de 0,99$ à 2,98$. Son retour sur l’avoir des actionnaires (ROE) s’est maintenu aux environs de 20% à chaque année depuis. Ses ventes continuent de croître d’environ 10% par année. En 1999, l’action de Wal-Mart se vendait à 52 fois ses profits, elle se vend aujourd’hui à 14,4 fois les profits des douze derniers mois; elle se vendait alors à 9,9 fois sa valeur au livre, elle ne se vend plus qu’à 2,8 fois cette valeur ; elle avait un ratio prix/ventes de 1,6, il n’est plus que de 0,5. Vous allez me dire que le marché craint que la croissance ne soit plus au rendez-vous, pourtant, je ne vois pas de stagnation à l’horizon. Bien que présente en Chine, elle ne fait qu’entamer sa percée dans ce marché gigantesque. Wal-Mart n’est en fait présente que dans seulement 16 pays dans le monde et son potentiel d’expansion demeure encore très grand. À 43,32$ l’action, cela constitue un excellent point d’entrée pour cette méga-entreprise dont le marché reconnaîtra tôt ou tard la valeur réelle.

YRC Worlwide (YRCW) est un des plus importants transporteurs routiers aux USA, la perspective d'une récession américaine et le ralentissement déjà observé dans le volume de marchandises, ont amené les investisseurs à délaisser ce titre depuis quelques mois: il est passé de 46$ à la fin mai à 28,34$ aujourd'hui. Le camionnage est un secteur sensible aux cycles économiques, cependant la réaction récente du marché me semble démesurée. YRC Worlwide est présente non seulement aux USA, mais au Canada, au Mexique et en Chine où elle vient de s'implanter. Son ratio cours/bénéfices par rapport aux profits prévus pour l'an prochain (3,60$ par action) est actuellement de 7,8 fois.

Harley-Davidson (HOG) vient d'être sévèrement punie par les marchés pour avoir annoncé une réduction des profits escomptés pour cette année de 4,12$ par action initialement prévues à 3,69$/3,77$. En trois semaines, l'action est passée de 57$ à 46,50$. Est-ce que la descente va s'arrêter vers les 45$, je crois que oui. Harley-Davidson est présente partout dans le monde, ce qui atténuera l'impact du ralentissement de l'économie américaine sur ses profits. La compagnie reconnaît que les prochains trimestres seront plus difficiles mais elle prévoit tout de même un profit d'environ 3,93$ par action pour 2008. À 45$, cela équivaudrait à un ratio cours/bénéfices de 11,4 pour l'an prochain. Pas mal pour une compagnie dont le nom domine l'industrie depuis des décennies, ce qui lui permet de vendre ses produits 10% plus cher. Le retour sur l'avoir des actionnaires (ROE) de Harley-Davidson a été supérieur à 29% à chaque année depuis 2002.

Electronic Data Systems (EDS) revient de loin, cette firme qui dominait le marché des services informatiques de 1997 à 2003 s’est soudainement réveillée avec des pertes importantes en 2002, suite à l’acceptation de contrats gigantesques (ex. avec la U.S.Navy) dont les conditions s’étaient révélées désastreuses financièrement pour EDS. L’action qui atteignait 70$ à l’automne 2001, chutait à 11,50$ à l’automne 2002. Depuis, un long processus de redressement s’est opéré et l’entreprise s’est remise à faire des profits quoique encore modestes (1,22$ par action l’an dernier). Ce retour à la rentabilité s’est fait durant une période d’importants investissements en équipements (3 milliards), investissements qui devraient générer des résultats au cours des prochaines années. EDS prévoit maintenant ralentir ses dépenses en investissements, ce qui devrait contribuer à générer de substantiels fonds autogénérés (cash flow). L’annonce, au début août, de prévisions de bénéfices et de cash flow inférieures à ce qu’anticipaient les analystes pour le trimestre en cours, a fait chuter la valeur de l’action qui était de près de 29$ en juillet et qui se retrouve sous les 22$. Ce recul attribuable à la non-obtention de quelques contrats apparaît circonstanciel. EDS prévoit obtenir d’importants contrats au cours des prochains mois qui viendront redresser la situation. Le repli actuel de l’action me semble être un bon point d’entrée avant la remontée qui suivra l’amélioration du bilan financier au cours de la prochaine année.

Tuesday Morning (TUES) est une chaîne de 790 magasins qui fonctionnent selon un modèle d’affaires original : ces magasins n’opèrent pas de façon continue, ils ouvrent lors d’arrivage de nouveaux produits de qualité (cadeaux, accessoires de cuisine, de salles de bain, etc) achetés à haut volume des fabricants et offerts à prix de rabais. L’information sur ces arrivages et la réouverture des magasins est préalablement relayée à 7 millions de clients réguliers. Tuesday Morning a vu ses ventes stagnées depuis deux ans après des années de croissance soutenue : le marché a réagit durement, l’action a chuté passant de 28$ en décembre 2005 à moins de 10$ récemment. Le repli des consommateurs américains et le ralentissement de la construction immobilière n’aident pas. Cependant, la performance de cette entreprise demeure respectable : elle est parvenue à maintenir une marge nette de 3,4% dans le contexte difficile des douze derniers mois. Cette compagnie a peu de dettes et paie un dividende qui équivaut actuellement à 8%, un tel attrait devrait faire relever la valeur de l’action au cours des prochains mois. D’autant plus que cette chaîne bien gérée, au concept original (qui réduit ses coûts d’opération), n’a pas fini son expansion aux USA.

Chico's FAS (CHS) est une chaîne de magasins spécialisés dans les vêtements féminins. Cette compagnie a connu une croissance régulière entre 1999 et 2007 pendant qu’elle ouvrait des magasins partout aux USA, ses ventes sont passées de 106 millions à 1 646 millions durant cette période. Le taux annuel moyen de croissance de ses ventes dépassait les 40% : Chico’s FAS est ainsi devenue très populaire auprès des investisseurs, son prix frôlait la barre des 50$ au début 2006. L’entreprise a alors connu une première crise de croissance : la croissance des ventes en 2007 n’a été que de 17% et, surtout, ses bénéfices ont baissé de 14%. Le marché qui carburait au taux de croissance pour cette entreprise l’a sévèrement corrigée : son action se transige maintenant dans les 15$. Les difficultés actuelles de Chico’s FAS s’expliqueraient par un mauvais choix de produits (situation que l’entreprise entend corriger), par une forte compétition et par le refroidissement de l’ardeur des consommateurs américains. Je crois cependant que la correction est exagérée et que sa valeur actuelle constitue un bon point d’entrée : cette compagnie est bien gérée, a peu de dettes et possède les ressources financières pour poursuivre l’ouverture de magasins au delà de la crise de croissance qu’elle vient de connaître.

Mylan Laboratories (MYL) a été sévèrement punie par le marché suite à l’annonce, en mai dernier, de l’acquisition de la division de médicaments génériques de Merck KGaA (compagnie allemande, à ne pas confondre avec la pharmaceutique américaine) pour 6,7 milliards de US $. Les investisseurs ont conclu que le prix payé était trop élevé et que cela représentait un risque financier pour Mylan et une perte de valeur pour les actionnaires actuels. La valeur de l’action a chuté de 23$ à 13,85$ en trois mois, aujourd’hui, elle se transige à 15,29$. Il est difficile pour un non-initié d’évaluer si le prix payé était ou non déraisonnable, visiblement, la majorité des grands investisseurs ont pensé que oui. Tous les analystes ne sont cependant pas négatifs face à la transaction : Brian Laegeler, l’analyste de Morningstar qui couvre Mylan, affirme que bien que la dette générée par cette acquisition va réduire la capacité financière de l’entreprise à court terme, elle donnera un retour sur l’investissement intéressant dans quelques années. Entre-temps, pendant que le marché boude Mylan, il est donc possible d’acquérir à rabais cette entreprise de qualité qui possède maintenant, avec sa nouvelle acquisition, un large éventail de médicaments génériques et d’importantes capacité de production.

Mise en garde: ce n'est que mon point de vue de simple investisseur, à vous d'y regarder de plus près si ces titres vous intéressent. Les dividendes des titres américains ont un tratement fiscal différent ce ceux des compagnies canadiennes. Il faut s'informer avant d'investir!
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LES LEÇONS DE L'INVESTISSEUR : Ne jamais essayer d'attraper un couteau qui tombe

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NE PAS ESSAYER D’ATTRAPER UN COUTEAU QUI TOMBE! ON NE TRANSIGE JAMAIS LES PREMIÈRES JOURNÉES QUI SUIVENT UNE MAUVAISE NOUVELLE!
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Après une mauvaise nouvelle majeure, attendre au moins 5 jours ouvrables avant d’acheter les actions d'une compagnie qui nous intéresse malgré cette nouvelle et dont le prix est soudainement attrayant. Voir, attendre 10, 20, ou 30 jours ouvrables, selon l’ampleur négative de cette nouvelle. Ne surtout pas se précipiter le jour même ou dans les jours qui suivent, même si le nouveau prix nous fait saliver. Ces journées ne constituent que le premier plancher réservé aux abrutis impatients d’acheter, je le dis sans méchanceté, je l'ai fais à plusieurs reprises avant de comprendre. Il faut laisser à la mauvaise nouvelle le temps d’être pleinement absorbée par le marché et que le premier plancher soutenu par les impatients cède. Cette loi de la gravité boursière ne se dément pratiquement jamais!

Bien que la valeur des actions touchées par une mauvaise nouvelle de première importance (ex. échec de la reconnaissance d'un médicament majeur par la FDA) puisse remonter dans les jours qui suivent le choc initial, elle redescendra par la suite quand les spéculateurs et les affamés impatients se seront gavés et qu'il n'y aura plus rien pour soutenir le cours de l'action. C'est alors que se dessinera lentement le "vrai plancher", la vrai valeur que le marché donne maintenant à cette action. À ce moment, on peut se pencher, regarder le couteau et si on lui trouve une certaine valeur, décider de le ramasser.

Quand tu perd, ne perd pas la leçon!
When you lose, dont’t lose the lesson!
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