vendredi 21 septembre 2007

PFIZER : 72 actions au prix de 30!

La première compagnie américaine dont j’ai acheté les actions c’était Pfizer (PFE à la bourse de New York), on était en avril 2002. Les pharmaceutiques étaient alors à la mode après la dégelée des techno et la débarque qu’avaient prise les marchés depuis deux ans. Les analystes insistaient sur le vieillissement de la population qui allait faire exploser la consommation de pilules de toutes sortes que goberaient quotidiennement les baby boomers. Parmi les pharmaceutiques, Pfizer c’était la valeur la plus sûre, une action qui ne pouvait que monter.

En avril 2002, le dollar canadien valait un maigre 0,63$ face à la puissante monnaie américaine. Cela ne m’arrêtait pas dans ma détermination de conquérir le marché américain. Avec les frais, j’ai donc déboursé 1,59$ canadien pour chaque dollar américain nécessaire à la transaction. Je n’ai pas hésité à payer 38$ US l’action. Ça me semblait une aubaine, puisque l’action avait frôlé les 44$ quelques mois plus tôt. Avec les frais de transaction, pour 30 actions à 38$, j’ai donc dû payer 1 857$ canadiens .

Un peu plus de cinq ans plus tard, combien me coûterait les mêmes 30 actions de Pfizer avec un dollar canadien qui atteint maintenant la parité avec le dollar US. L’action de Pfizer, malgré des performances financières très honorables depuis, n’est plus à la mode comme beaucoup de pharmaceutiques : elle a terminé la journée d’aujourd’hui à 24,59$. Pour acheter trente actions, il m’en coûterait donc (j’inclus les frais d’achat de US$ et les frais de la transaction) la modeste somme de 782$, au lieu des 1 857$ que j’ai payés à l’époque, 1 075$ de moins. Si vous préférez, avec l’argent que j’ai utilisé pour acheter 30 actions de Pfizer en avril 2002, vous pouvez en acheter 72 aujourd’hui! Et en prime, le dividende annuel est maintenant de 4,75%, alors qu’à l’époque il se situait à un maigre 1,4%.

En 2002, Pfizer a réalisé 1,46$ de profits par action, pour l’an prochain, les analystes prévoient 2,33$ par action. Au cours des trois dernières années (2004-2006), Pfizer a généré en moyenne 14 milliards de fonds autogénérés libres (free cash flow) par année, soit à peu près 1,93$ par action, un rapport de 12,8 avec le prix actuel de l’action. Avec autant d’argent entre les mains, on peut augmenter son dividende, racheter ses actions, faire des acquisitions et mettre davantage d’argent en R&D pour découvrir d’autres médicaments.

Aujourd’hui, le marché craint surtout la fin du brevet exclusif sur le Lipitor en 2010-2011, le médicament vedette de Pfizer qui lui apporte une bonne partie de ses profits. Les analystes ne voient pas encore dans le pipeline de Pfizer se poindre un médicament de cette taille pour prendre la relève. Mon point de vue là dessus, mais ce n’est que mon point de vue, c’est que d’un pipeline d’une telle dimension, il sortira bien, tôt ou tard, un nouveau Lipitor ou un nouveau Viagra.

P.S. Je vous invite à lire ici le texte de Bernard Mooney publié en décembre dernier sur les défis de Pfizer.

Site web : PFIZER

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Denis,

Il ne faudrait pas oublier le contexte particulier dans quelques scandales avec les pharmaceutiques. Ces entreprises qui vendent des produits devant soigner les gens mais qui causent plus de mal que de bien. Et cela en toute connaissance de cause... Ce secteur devra refaire son image avant que la situation finisse par se redresser.

François

Anonyme a dit…

C'est vrai que les publicités de médicaments que l'on voit à tous les soirs à la télé américaine ont quelque chose d'un peu immoral: ils vendent leurs médicaments comme on vend du Coke, ça mène sûrement à une surconsommation. C'est un peu douteux moralement mais je crois que ça demeure un très bon placement.