mercredi 30 septembre 2009

Les rêves irréalistes des titres conceptuels

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Vous connaissez l'expression titres conceptuels? Ce sont les titres de ces sociétés qui, dans des secteurs tels la biotechnologie ou les mines, sont des projets en devenir... Ces entreprises n'ont pas de revenus significatifs, pas de production prévue avant longtemps et pas de financement récurent, elles vivent de la somme générée lors de l'émission initiale de leurs actions. Lorsque vous achetez ces titres, vous achetez l'espoir qu'un médicament prometteur sortira de leurs laboratoires ou que leurs recherches géologiques révéleront d'importantes ressources minières. C'est ce que j'appelle, la loto-investissement.

Beaucoup d'investisseurs autonomes qui s'aventurent du côté de ces titres conceptuels ne s'arrêtent pas à un petit détail, pourtant très important: le nombre d'actions en circulation. Ils achètent sans savoir en combien de petits morceaux sera divisé cet éventuel trésor que ces entreprises promettent de trouver un jour. Certaines de ces entreprises, avant même d'avoir généré le moindre revenu significatif, et encore moins, le moindre profit, peuvent avoir déjà émis 50, 100 ou 200 millions d'actions!

J'invite l'investisseur autonome tenté par ces placements spéculatifs à faire un petit calcul: essayer d'évaluer le volume de revenus éventuels que devra générer l'entreprise pour que le ratio prix de l'action/revenu annuel par action soit de 1.0, c'est-à-dire que pour chaque action, l'entreprise devra parvenir à générer une vente équivalente au coût de cette action. Par exemple, un titre qui se vend $1 l'action et où l'on compte 200 millions d'actions en circulation, devra générer un revenu annuel de 200 millions de dollars pour atteindre ce ratio.

Ce n'est que le point de départ, si l'entreprise atteint éventuellement ce très raisonnable ratio prix de l'action/revenu annuel par action de 1.0, cela ne signifie pas pour autant qu'elle devient un placement rentable: selon moi, pour l'être, il faudrait qu'elle génère également un bénéfice net par action d'au moins 10%, étant donné le niveau de risque associé à ce type investissement. Faites le calcul et vous verrez que souvent certains rêves des titres conceptuels sont totalement irréalistes!
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mardi 29 septembre 2009

Critique d'une autocritique

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Comme investisseur autonome, j'ai parfois tendance à me livrer à des autocritiques sévères, suite à une décision d'achat. Si le titre nouvellement acquis se met à chuter dans les jours qui suivent, je doute parfois rapidement de la justesse de ma décision.

Pourtant, il ne faut jamais juger de la qualité de nos transactions avant de leur avoir laissé le temps nécessaire à une juste évaluation. Le bottom fishing est un sport particulièrement difficile de nos jours dans ces marchés hautement volatiles. Il nous arrivera immanquablement de regretter le moment d'achat d'un titre qui descendra beaucoup dans les jours et les semaines qui suivront. De là à conclure que nous avons commis une erreur, est souvent prématuré.

Le 27 juin 2008, je me livrais à une sévère autocritique, suite à deux acquisitions qui avaient chuté rapidement dans les jours suivants: Ah le con! Bien que la somme investie était très modeste, la performance des deux titres suite à leur achat, m'avait fait douter de mon jugement d'investisseur. La première de ces deux acquisitions, Georgia Gulf Corporation (GGC-NYSE), ne s'est pas révélé jusqu'à date, être l'achat du siècle: en tenant compte que l'entreprise a fait une consolidation d'actions de 25/1 récemment, l'action a perdu 70% de sa valeur depuis la transaction. Cependant, la seconde de ces deux acquisitions a largement compensé pour la première: Radian Group (RDN-NYSE) achetée à $1.84 l'action, a terminé la session d'hier à $11.79, une augmentation de 540% en un peu plus d'un an!

La morale de cette histoire: ne lancez pas la serviette trop rapidement, ne vous jugez pas trop durement suite à une transaction qui semble avoir mal tourné, il faut laisser le temps au temps de faire son oeuvre. Ce qui vous apparaît être une gaffe aujourd'hui pourrait s'avérer être un de vos plus beaux investissements demain.
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vendredi 25 septembre 2009

Zenn Motors: pertinence de la nouvelle stratégie?

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Zenn Motors (ZNN-TSX) semble avoir renoncé à produire entièrement son propre véhicule électrique grande vitesse, pour devenir un simple fournisseur des grands fabricants (OEM - original equipment manufacturer) comme General Motors qui produira sa Volt dès l'an prochain. Cette nouvelle stratégie sera centrée sur la fourniture de trains de transmission électriques (electric drive train).

L'importance de son alliance avec le fabricant de batteries EEStor, dont Zenn Motors possède 10% des actions, devient ainsi déterminante pour sa rentabilité. Zenn détient une entente pour l'accès prioritaire à une batterie de EEStor qui offrirait des performances exceptionnelles: dix fois le volume d'énergie des batteries plomb-acide, à un dixième du poids et la moitié du prix et avec une capacité de déplacement de 400 kilomètres après une charge de cinq minutes! Presque trop beau pour y croire: tout cela reste à être démontré officiellement par EEStor. Un sain scepticisme est de mise d'ici là...

Cette nouvelle stratégie de Zenn est peut-être plus réaliste: combattre les grands de l'automobile sur le terrain de la fabrication entière d'une voiture électrique était un défi risqué qui aurait nécessité éventuellement d'importants capitaux pour la production de masse et la commercialisation. Cependant, la stratégie retenue rend l'entreprise dépendante à deux niveaux: du côté des grands fabricants pour les commandes et de l'autre, de EEStor pour la fourniture des batteries électriques.

Le p.d.g. se demandait mercredi pourquoi les gens voudraient que Zenn Motors devienne un OEM, pourtant c'était encore sa stratégie tout récemment... C'est tout de même un revirement surprenant. Le scénario original étant remis en question, comment réagiront les actionnaires de Zenn Motors dont je fais partie? Hier la réaction a été plutôt modérée, le titre est resté stable à $5.65. À suivre...


Mise en garde: ce n'est que mon point de vue de simple investisseur et non une recommandation d'achat ou de vente, à vous d'y regarder de plus près, ou à vous adresser à un conseiller financier, si ce titre vous intéresse.
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mercredi 23 septembre 2009

Revue des sites boursiers

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Ma liste des meilleurs sites qui traitent de la bourse comprend maintenant une soixantaine de suggestions. Vous retrouvez cette liste, avec les liens internet pour chacun d'eux, dans la colonne de gauche. Ce n'est donc pas le choix qui manque. Le défi c'est de cibler les meilleurs sources qui vous permettront d'accéder à l'information la plus pertinente, celle qui vous aidera à vous y retrouver dans cet univers complexe de la finance et des marchés boursiers.

Ma liste des "top sites boursiers" ci-dessous exclus les blogs boursiers (ex. Forcast Invest, Café de la Bourse...) qui feront l'objet d'un "top blogs boursiers" dans une prochaine chronique. Mes préférences ont peu changées depuis les dernières années, je suis un lecteur assez régulier des sites suivants (en cliquant sur le titre du site, vous allez y accéder par un lien):

Top 7 des sites québécois et canadiens:
La Presse Affaires: beaucoup à cause de ses blogueurs et commentateurs de premier niveau (Cousineau, Dufour, Girard, Rochon...).
Les Affaires.com : très bonne couverture de l'actualité et une forte équipe de commentateurs (Mooney, Vézina, Les investigateurs financiers...).
Argent - Quebecor Media: actualité, vidéos et son Forum qui est le plus fréquenté au Québec, on y retrouve une faune de boursicoteurs assez colorée...
L'heure des comptes: les entrevues de l'émission radio sur internet.
Globeinvestor.com: j'aime bien le tableau des entreprises qui composent le S&P/TSX Composite, on peut le remanier pour faire des sélections en un clic, du type par ordre des gagnants et perdants du jour.
Business News Network: pour sa section TV Clips où on peut visionner la plupart des entrevues qui passent sur ce canal financier de télé.
Financial Post: assez complet, actualités, opinions et vidéos.

Top 7 des sites américains:
Marketwatch.com: celui que je fréquente sur une base régulière depuis des années pour les actualités, on peut également se faire un tableau très pratique de suivi de notre portefeuille qui contiendra autant des titres américains que canadiens (CA + code).
Morningstar.com: pour les statistiques sur les entreprises (dix ans) et les analyses pour plusieurs d'entre elles (section payante).
Bloomberg.com : parce que c'est Bloomberg...
Business Week: beaucoup de contenu, d'analyses en profondeur, le tout gratuitement. Pourquoi achèterait-on la revue? Tout est là...
The Wall Street Journal: la référence des marchés financiers et, en prime, une bonne partie de ce site incontournable est gratuite...
Barron's: revue qui a beaucoup d'influence, une mention favorable dans le numéro du samedi provoque souvent une hausse du titre le lundi matin.
CNBC: le site du canal télé boursier le plus regardé, entre autres des extraits d'émissions populaires tels Mad Money et The Kudlow Report.

Top 7 des sites européens:
Cantos.com: pour les vidéos, des entrevues éclairantes avec des dirigeants d'entreprises, des analystes, des économistes...
Boursorama: site complet, actualités, opinions, conseils boursiers, forum...
Financial Times: quotidien financier très influent fondée en 1888, une institution...
L'Édito Matières Premières et Devises: un site sur la tendance des différents actifs, les commodités (ressources naturelles) et les monnaies.
Les Échos.fr : beaucoup d'actualités et commentaires.
Vernimmen.net: pour le glossaire des termes financiers, difficile d'être plus complet.
Euroland: des fiches par entreprises qui offrent beaucoup d'informations corporatives pertinentes.

Si vous avez des suggestions, faites-moi en part en utilisant la section commentaire.
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lundi 21 septembre 2009

École de la bourse

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Le site boursier Morningstar.com offre certains services pour lesquels il faut payer: par exemple, l'accès aux analyses de quelques 2000 entreprises couvertes par son équipe d'analystes. Par contre, vous trouverez sur ce site beaucoup d'information mise à votre disposition gratuitement: bilans financiers des dix dernières années pour toutes les entreprises présentes sur les bourses américaines, une section d'interprétation des données, les ratios clefs (marges de profits, ROE, taux de croissance, etc), profil de chaque entreprise (snapshot), analyses sur vidéos de certaines entreprises...

Parmi les services gratuits, un est particulièrement intéressant pour celui qui débute et qui souhaite apprendre les bases de cet univers relativement complexe qu'est l'investissement boursier. Si vous lisez l'anglais, vous pouvez ainsi suivre une formation découpée en plusieurs modules (actions, fonds de placements, portefeuille boursier, obligations). Chacun de ces modules est divisé en niveaux (100, 200, 300...), divisés en une série de cours thématiques divisés à leur tour en plusieurs sections. Chaque cours contient une série d'explications suivies d'un quiz pour vérifier votre compréhension (pour accéder aux quiz, vous devez vous inscrire ici free access et choisir un mot de passe pour accéder au site, c'est gratuit).

Si vous préférez un livre en français pour apprendre à vous débrouiller en bourse, je vous suggère Investir à la bourse et s'enrichir de Bernard Mooney (Les Éditions Quebecor)

Autre source pédagogique: le site web de la firme de courtage Disnat, en particulier son Centre du savoir et, spécifiquement, la section "Notions de base"
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dimanche 20 septembre 2009

Question fondamentale: dans quelle direction s'en va la valeur du dollar US?

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Je vous pose la question, je n'ai pas la réponse. Cette question est fondamentale pour l'investisseur qui mise sur les titres américains en dollars US. Il ne faut pas paniquer et tomber dans certains scénarios apocalyptiques qui circulent actuellement, mais il faut s'interroger et garder un oeil ouvert sur cette variable de l'investissement.

J'en sais quelque chose: lorsque j'ai commencé à investir dans les titres présents sur les bourses américaines en 2002, je devais me procurer pour le faire des USD avec des dollars canadiens. Il m'en coûtait alors souvent plus de 1,50 dollar canadien pour chaque dollar américain (sans compter le frais d'achat de la monnaie d'environ 2%). Maintenant que la parité entre nos deux monnaies est en vue, ces investissements sont lourdement hypothéqués par ce coût d'entrée très élevé. Si le cours d'un des ces titres a augmenté d'un très raisonnable 50% depuis l'achat, je n'arrive quand même pas à retrouver la valeur initiale de mon investissement...

Celui qui s'aventure sur le terrain des investissements en USD doit être conscient de l'impact qu'aura l'évolution de la valeur de la monnaie américaine sur son placement. Ce qui m'amène à la question fondamentale: où s'en va la devise américaine? De plus en plus d'analystes semblent pessimistes sur sa direction: pour eux, le niveau d'endettement du gouvernement américain pourrait entraîner éventuellement sa dévalorisation, surtout si le gouvernement chinois qui en détient beaucoup, décidait de le larguer progressivement. Cette question est très complexe et dépasse mon champ de compétence, elle m'inquiète cependant. Il ne s'agit pas de paniquer, on peut retrouver dans la littérature sur le sujet des points de vue fort différents.

Je suis tombé par hasard sur le blogue d'un québécois libertaire (Martin Masse): Le blogue du Québécois Libre. On retrouve sur ce blogue fort intéressant, un texte publié en mai dernier qui abordait la question: Les Chinois achètent de l'or - le dollar en a-t-il encore pour bien longtemps? Comme analyse politique, je n'adhère pas à l'idéologie libertaire anti-étatiste: je crois que nous avons besoin d'une intervention raisonnable de l'état, tant pour l'équité sociale que pour la bonne marche de l'économie. Ce texte sur les dangers qui menacent la valeur du USD n'en mérite pas moins d'être lu et ce blogue d'être visité régulièrement.
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samedi 19 septembre 2009

Les leçons de l'investisseur: Échanger des titres, un couteau à deux tranchants

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L'un des pièges lorsqu'on débute en bourse, c'est de développer le besoin de transiger, simplement pour sentir la "drive" de transiger, la sensation de réaliser ce qu'on croît être un bon coup.

Si on ne possède pas de liquidités pour assouvir notre soif de transiger, qu'est-ce qu'on fait? On se tourne vers la possibilité de "faire des échanges", comme on dit en langage de hockey. Et si je vendais le titre de cette jeune recrue dont le développement semble piétiner et que j'obtenais en échange ce vétéran qui a fait ses preuves et qui pourrait me donner rapidement un meilleur rendement... Ou l'inverse, je pourrais me débarrasser de ce vétéran assoupi et obtenir cette recrue qui a le potentiel d'une super-star... On devient un directeur-gérant impatient, prêt à chambouler son équipe pour le seul plaisir de bouger et de se sentir utile.

À mes débuts en bourse, après quelques temps, je me suis retrouvé dans cette situation: je n'avais plus de liquidités, mais en étudiant les marchés je voyais plein de Wayne Gretzky et de Mario Lemieux qui ne demandaient qu'à être repêchés. Je décidai de passer à l'action et je fis deux échanges dans une même journée, je montrai la sortie à Exfo Electro-Optical (EXF-TSX) et à JDS Uniphase (JDSU-NYSE) et j'obtins en retour Corning (GLW-NYSE) et PerkinElmer Inc (PKI-NYSE). Il s'avéra que ce fut un excellent échange, car mes deux acquisitions qui étaient au plancher au moment de la transaction, semblèrent complètement revigorées dès leur arrivée dans leur nouvelle équipe! Ils remplirent les buts séance après séance, alors que mes deux "ex" se retrouvèrent pratiquement dans la ligue Américaine...

Cette chance du débutant dont avait bénéficié le jeune directeur-gérant que j'étais, me monta rapidement à la tête. Pourquoi m'arrêter là, puisque j'avais le flair d'un Sam Pollock! Je me mis à multiplier les échanges, je cédais des recrues au potentiel intéressant que j'avais pris des mois à dépister dans les mineures, pour les troquer pour le premier joueur venu qui me semblait leur être supérieur par une coche. Il arriva ce qui devait arriver: les échanges suivants furent nettement moins intéressants, jusqu'au jour où j'échangeai, sans le savoir, celui qui aurait pu devenir mon joueur étoile, celui qui m'aurait mené à la coupe Stanley: Algoma Steel. J'ai déjà raconté cette triste transaction dans un billet antérieur.

Bob Gainey quand il transige, n'a pas à payer des frais de transaction ou à déclarer des gains de capitaux imposables, privilège que nous n'avons pas, nous investisseurs. L'échangisme à outrance en bourse est donc une pratique qui peut s'avérer coûteuse et risquée, et qui vous amènera inévitablement à vivre de douloureux regrets quand vous apercevrez un jour ce joueur que vous aviez découvert dans un aréna perdu dans un quelconque bled, briller maintenant de tous ses feux dans l'équipe adverse, installé au sommet de la liste des pointeurs de la ligue Nationale...
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vendredi 18 septembre 2009

Gaz naturel: est-ce que la remontée des prix est en vue?

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Investir dans les entreprises d'exploration et de production du gaz naturel, comme dans toutes ces ressources naturelles qu'on appelle communément commodités et qui sont hyper sensibles aux prix, déplaît à l'investisseur traditionnel de type valeur qui trouve souvent que cela relève davantage de la spéculation. Au Canada, l'importance des ressources naturelles fait cependant en sorte que ce type d'investissements dans ces titres cycliques occupent une place majeure sur le TSX.

Je ne suis pas un fervent investisseur dans les commodités, je n'aime pas la perspective d'investir dans un titre en me disant qu'il faut que je commence à penser au moment où il faudra vendre. Car c'est comme ça que l'on peut faire des sous sur ces titres, en y entrant quand les conditions du marché sont difficiles, les prix et les cours à leur plus bas, et en sortant après la reprise, au moment où l'on pense que la tendance à la hausse est terminée et que l'on s'apprête à se diriger à nouveau vers le bas. Il ne faut pas tomber en amour avec ces titres: on doit déjà penser à la rupture au moment où le couple vient de se former...

Le travail d'analyse pour évaluer le bon moment d'entrer et de sortir de ces titres est important et exige de tenir compte de plusieurs variables. Ainsi, pour le gaz naturel, il faut prendre en considération les éléments suivants: prix actuels et passés, capacité de production actuelle et future, importance des réserves, ampleur et potentiel des travaux d'exploration (forage), situation du réseau pipelinier, prix des autres sources d'énergie compétitives, capacité de concurrence des importations via le gaz naturel liquéfié (GNL), activité industrielle (important consommateur), situation climatique (chauffage des résidences), impact possible de la "saison des ouragans" sur la capacité de l'offre...

Une offre abondante, une demande réduite (récession) et le jeu des spéculateurs ont fait chuter de façon spectaculaire les prix du gaz naturel en Amérique du Nord en moins de quinze mois, qui sont ainsi passés d'un sommet record de 13 $/MBTU en juillet 2008 à moins de 2 $/MBTU en septembre 2009. En réaction à la baisse des prix, les activités de forage au Canada et aux États-Unis ont ralenties jusqu'à représenter environ la moitié des niveaux des années antérieures. Il y avait 199 plate-formes de forage actives dans l'Ouest canadien le 1er septembre 2009, contre 412 à la même date en 2008.

Cette limitation volontaire de l'offre, jumelée à une reprise industrielle en 2010, pourrait relancer les prix à la hausse prochainement. Certains pensent ainsi que le fond est proche, tout comme le point d'entrée pour l'investisseur, d'autres pas, cela ne fait pas l'unanimité. Si vous retenez le premier scénario, il y aurait actuellement des opportunités d'investissement. Lesquelles? Ça c'est une autre histoire...

Si vous souhaitez faire votre propre analyse, je vous propose trois lectures:



Marketwatch.com (pour le marché américain): Natural-gas market finds fix for low prices that may stick

Mise en garde: ce n'est que mon point de vue de simple investisseur et non une recommandation d'achat ou de vente, à vous d'y regarder de plus près si certains des titres de ce secteur vous intéressent.
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jeudi 17 septembre 2009

Aéronautique: l'accès au crédit au coeur de la reprise de la demande

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L'Association internationale du transport aérien (International Air Transport Association - IATA), une association qui regroupe la plupart des transporteurs aériens revoyait à la hausse les pertes qu'elle prévoit pour ce secteur en 2009. Les compagnies aériennes devraient enregistrer des pertes de 11 milliards de dollars US en 2009, plutôt que le 9 milliards prévu précédemment; l'an dernier les pertes avaient atteint 16,8 milliards.

La hausse du coût du carburant, jumelée à une baisse du chiffre d'affaires de 15%, expliqueraient cette révision pour l'année en cours. L'IATA prévoit également des pertes mais moindres en 2010 (3,8 milliards de USD), malgré une remontée du trafic aérien de 3.2% l'an prochain. Le retour a la profitabilité pour les transporteurs aériens ne se ferait qu'en 2011.

Quel impact ces prévisions devraient-elles avoir sur les titres des fabricants aéronautiques comme Bombardier (BBD.B-TSX), Airbus (EADSY-OTC) ou Boeing (BA-NYSE)? Le responsable du secteur chez Desjardins croit que l'impact de l'affaiblissement des revenus des transporteurs aériens en 2008-2010 a déjà été intégré dans le cours des fabricants d'aéronefs. Il a un diagnostic "acheter" sur les titres de Bombardier et CAE Electronic (CAE-TSX). Ce matin, la firme Morgan Stanley relevait sa recommandation sur le titre de EADS (Airbus) de "Conserver" à "Surpondérer" la valeur en portefeuille. L'analyste relevait également son objectif de cours de 14,5 à 19 euros.

En d'autres mots: les analystes ont déjà tourné la page sur les déboires des transporteurs aériens et fixent maintenant l'horizon de 2011 pour une reprise dans leurs achats d'avions, les fabricants auraient ainsi des jours meilleurs devant eux. Le coût du carburant, s'il augmentait de façon substantiel en 2010, pourrait remettre en cause le retour à la rentabilité des transporteurs aériens mais ne ferait que mettre davantage en évidence la nécessité pour eux d'acquérir des modèles moins énergivores, comme la série C de Bombardier ou le Dreamliner 787 de Boeing.

La difficulté des transporteurs aériens, si leur rentabilité ne s'améliore pas, sera d'accéder au crédit pour effectuer ce virage vers des modèles plus performants et plus rentables. L'intervention des gouvernements pourrait être nécessaire pour faciliter cet accès au crédit et relancer le secteur de l'aéronautique.
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mercredi 16 septembre 2009

Quel est le produit de plus en plus présent dans nos vies?

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Quel est le produit de plus en plus présent dans nos vies? Que réponderiez-vous à ça? Comme deuxième question: comment traduire cette popularité en occasion d'investissement?

Pour ma part, la réponse à la première question me saute aux yeux à chaque fois que je me promène dans la rue: j'aperçois sur les trottoirs, à droite et à gauche, dans les restaurants, sur les terrasses des cafés, dans les escaliers mobiles, une multitude de mes concitoyens absorbés par leur conversation ou par l'écran de leur petit téléphone mobile.

Appelez-le téléphone mobile ou portable, téléphone cellulaire (Amérique), "natel" (en Suisse), ou « GSM » (en Belgique), ce petit objet est maintenant omniprésent dans nos vies. Nous sommes tombés sous l'emprise du portable. La conversation ne peut plus attendre d'arriver à la maison ou au bureau, le texto surgit à tout moment et nous impose sa présence... À l'heure du réseau social en ligne à la Facebook, du "microblogue" à la Twitter, de l'alimentation constante par flux RSS, la communication s'impose comme un besoin essentiel de l'humain, le nourrit, le rassure, comme si cela lui permettait d'échapper à sa solitude fondamentale...

Comment traduire cette popularité en occasion d'investissement? Pas mal moins évident: tant du côté des fabricants d'appareils que de celui des fournisseurs de services téléphoniques, que du côté des réseauteurs, la compétition est féroce. Les appareils, les forfaits de service, les moyens de réseautage sont continuellement repensés.

Chez les fabricants d'appareils, la tendance vers les téléphones intelligents qui facilitent le réseautage et l'accès internet est indiscutable: le BlackBerry et le I-Phone ont une longueur d'avance, mais la compétition est à leur trousse, de Nokia, à Motorola, à Palm... J'ai exprimé dans un texte précédent ma préférence pour Nokia qui a depuis, fait un bond de près de 24% en un peu plus de trois semaines! Ce marché des appareils demeure hautement compétitif et changeant, il ne constitue pas un terrain stable pour l'investisseur.

Les titres des fournisseurs de services de téléphonie, quant à eux, souffrent de quelques faiblesses fondamentales:

  • le produit qu'ils offrent est une commodité, un produit non-différenciable
  • la principale façon de se démarquer est en offrant de meilleurs tarifs (sensibilité des prix)
  • ils dépendent aussi pour se démarquer de leur association aux appareils les plus populaires (dépendance à un tiers)
  • les tarifs sont réglementés par des organismes gouvernementaux qui peuvent intervenir à tout moment pour calmer la grogne populaire face aux prix qu'ils demandent
Bien que ces caractéristiques soient négatives du point de vue de l'investisseur, les titres des grandes entreprises de télécommunication ne sont pas sans intérêt: les importants flux de trésorerie (cash flow) que ces entreprise génèrent devraient leur permettre de continuer à payer de solides dividendes à leurs actionnaires. Cependant, la compétition étant si féroce, on ne peut s'attendre à une forte croissance des profits. J'avais exprimé ma préférence pour certains titres au début du mois de mai, la plupart de ces titres ont connu une hausse importante depuis: une certaine prudence est donc de mise dans le court terme, mais à moyen terme, je crois toujours en leur valeur.

De votre côté, quels titres reliés à la popularité croissante de ce petit appareil, préférez-vous?

Mise en garde: ce n'est que mon point de vue de simple investisseur et non une recommandation d'achat ou de vente, à vous d'y regarder de plus près si certains de ces titres vous intéressent.
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lundi 14 septembre 2009

Québec Bourse a deux ans!

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Le 15 septembre 2007, je démarrais mon blogue personnel sur l'investissement boursier. Je ne pensais pas tenir le coup jusqu'à un deuxième anniversaire, me rendre à près de 500 textes et avoir plus de 87,000 visites sur mon blogue...

Au cours des prochains mois, je vais essayer de me détacher un peu des marchés boursiers, continuer à garder un oeil sur eux, mais ne pas les fixer constamment. Je crois qu'il est essentiel de ne jamais perdre de vue que l'investissement n'est qu'un moyen de faire fructifier ses économies pour mieux jouir de la vie, mais que ce n'est pas une fin en soi. Il est donc important de se fixer des objectifs personnels, des rêves à réaliser avec les sommes que l'on espère ainsi générer.

Je ne sais pas si je vais parvenir à compléter une troisième année avec mon blogue, je le remets régulièrement en question car je manque souvent de temps. Pourtant, je ne me décide pas à mettre la clef dans la porte: c'est que j'éprouve du plaisir à écrire sur ce sujet qui me passionne encore et à échanger avec vous.
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Bank of Ireland: l'incroyable parcours d'un titre

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Ceux qui doutent que la bourse n'est pas un lieu de sensations fortes, n'ont qu'à suivre le parcours des actions de la Bank of Ireland (IRE-NYSE - $16.51). En deux ans, ce titre est passé de plus de $91 au printemps 2007 à $0.66 le 5 mars dernier: une perte de plus de 99% de sa valeur en 24 mois! Puis le titre a effectué une remontée spectaculaire jusqu'à aujourd'hui, pour atteindre $16.51: un redressement de 2,400%. Oui, vous avez bien lu: 2,400% en un peu plus de six mois!

J'ai investie dans ce titre à plusieurs reprises et à différents cours: de $64 l'action à l'automne 2007 (ouch!) à $0.87 l'action au début mars (un trop petit montant... mais quand même, yé!). Cette banque que je croyais solide comme du béton a été emporté par le tourbillon de la crise des subprimes et des PCAA et par la menace de nationalisation en début d'année.

Semble-t-il que la Bank of Ireland sortira de l'impasse sans avoir recours à une capitalisation supplémentaire (privée ou étatique), puisque le titre n'a cessé de remonter depuis la mi-mars. À son cours actuel ($16.51), c'est cependant beaucoup moins évident qu'il constitue une aubaine, c'est tout un défi d'en évaluer la valeur maintenant... Des résultats décevants à un prochain trimestre et on pourrait assister à une prise de profits massive de ceux qui sont embarqués au cours de cette montée phénoménale. À vous de juger.

Le titre de Bank of Ireland est un exemple frappant du type de sensations, bonnes et moins bonnes, qui attendent l'investisseur dans cette ère des bulles boursières, de la spéculation et de la manipulation institutionnalisées et des produits financiers complexes et imprévisibles...

Mise en garde: ce n'est que mon point de vue de simple investisseur et non une recommandation d'achat ou de vente, à vous d'y regarder de plus près si ce titre vous intéresse.
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dimanche 13 septembre 2009

Magellan Aerospace: est-ce que j'ai fait une gaffe?

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J'ai profité de mon heure de dîner vendredi pour acheter des actions d'une entreprise ontarienne de l'aéronautique que je connaissais vaguement de nom: Magellan Aerospace (MAL-TSX - $1.67). Placement qu'on peut considérer à risque... mais je n'ai investie qu'une petite somme: je n'ai pas les liquidités requises pour faire de grosses bêtises....

J'avais pris connaissance sur le forum du site Argent du questionnement que se posait un dénommé Condor, un investisseur chevronné qui s'interrogeait depuis la fin juin du bas prix de ce titre: Magellan, une aubaine ou une attrape? En internaute honnête, bien qu'il trouvait le cours de l'action de Magellan alléchant, il se demandait pourquoi le cours était à un si bas niveau. Qu'est ce que cela cachait? Il pesait le pour et le contre et faisait un appel à tous pour savoir si quelqu'un avait une explication.

J'ai regardé à mon tour les statistiques financières de l'entreprise pour essayer d'élucider le mystère avant de me jeter à l'eau. N'y aurait-il pas quelques piranhas cachés dans le fond de ce lac si tentant? J'ai d'abord constaté que malgré que le secteur de l'aéronautique connaissait actuellement des difficultés, l'entreprise était parvenue à faire $0.12 de profits par action pour le trimestre qui s'est terminé à la fin juin: un sixième trimestre consécutif de profits. À première vue, ce n'était pas si mal... si on ramenait cela sur une base annuelle, on obtenait un ratio prix/bénéfices par action très bas. De plus, j'étais impressionné de voir que l'entreprise était impliquée dans trois programmes prometteurs: Airbus 380, Boeing 787 et le Joint Strike Fighter de Lockheed Martin...

À la bourse, il est assez rare que vous allez trouver un diamant que personne, parmi les millions d'investisseurs autonomes ou professionnels, n'aurait aperçu avant vous. Ça relève du rêve du chercheur de trésors boursiers. Il y a toujours, pour ce titre comme pour les autres, une explication pour le cours actuel, il s'agit de la trouver...

En fait, il y a toujours deux points de vue différents qui s'affrontent à tout moment. Si vous croyez qu'un titre est une aubaine à $1.67, celui qui vous le vend, lui, est persuadé qu'il fait une bonne affaire en vous le vendant à ce prix. Avant d'appuyer sur le bouton "acheter", il aurait fallu que je trouve d'abord pourquoi le gars en face de moi, voulait me vendre ses actions à $1.67... Je ne sais pas si certains d'entre vous sont comme ça à l'occasion, mais parfois je deviens un investisseur instinctif, ce qui est un comportement totalement à proscrire en bourse. J'ai donc passé l'ordre avant d'avoir trouvé une réponse à cette question fondamentale: pourquoi veut-il me vendre ses actions?

En soirée, j'ai commencé à me questionner et j'ai cherché davantage. J'ai trouvé des éléments de réponse:
  • Les derniers résultats étaient plutôt bien à première vue ($0.12 par action), mais ils avaient été gonflés par la faiblesse du dollar canadien face au dollar américain durant cette période, alors que depuis, le huard est en montée et s'approche dangereusement du USD.
  • Durant le dernier trimestre, l'entreprise n'avait alloué qu'un faible pourcentage de ses revenus à ses obligations fiscales courantes et futures, contrairement au même trimestre l'an dernier.
  • L'entreprise a conclu avec un financier à la fin avril dernier, un arrangement comprenant une débenture convertible qui pourrait éventuellement augmenter considérablement le nombre d'actions en circulation (beaucoup plus que les 18.2 millions que l'on retrouve actuellement dans les états financiers, dans le document suivant on mentionne la possibilité de plus de 48 millions d'actions comme effet éventuel).
  • Les dirigeants de l'entreprise sont très prudents sur le niveau d'activité de l'aéronautique d'ici la fin 2010 et donc sur les revenus de l'entreprise durant cette période
Si je m'étais comporté en investisseur raisonnable et que j'avais cherché d'abord ces réponses à ma question avant d'assouvir mes instincts d'investisseurs, aurais-je sauté à l'eau? Probablement que oui malgré tout, peut-être pas avec l'espoir d'un profit aussi important que celui que j'envisageais au départ, mais la perspective d'un redressement du secteur de l'aéronautique d'ici une quinzaine de mois et l'implication de Magellan Aerospace dans trois programmes importants, seraient venues à bout des éléments négatifs que j'avais découverts après avoir passé l'ordre.

Ce n'était toutefois pas une façon intelligente d'investir et l'avenir me dira si j'ai commis ou non une gaffe en ne respectant pas cette règle de base: d'abord récolter toute l'information, puis prendre la décision (et non l'inverse!).

Mise en garde: ce n'est que mon point de vue de simple investisseur et non une recommandation d'achat ou de vente, à vous d'y regarder de plus près, ou à vous adresser à un conseiller financier, si ce titre vous intéresse.
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vendredi 11 septembre 2009

Comment évaluer la valeur des banques américaines?

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Deux collaborateurs du site Les Affaires.com, Rémy Morel et Patrick Thénière, abordaient hier la situation des banques américaines: Le milieu bancaire se détériore . En analysant les nouveaux résultats publiés par la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC), ils constataient que le pourcentage des prêts douteux s'élevait au 31 juin à 4.35% des prêts totaux pour l'ensemble des institutions, il était à 3.77% trois mois plus tôt.

Un prêt douteux est un prêt très risqué, puisque les emprunteurs ne font plus leurs paiements depuis au moins trois mois. Cela ne signifie pas que la banque perdra tout avec ces prêts, puisque une bonne partie de ces sommes devrait être récupérée si ces prêts aboutissent à des reprises de possession. Cependant, avec la chute importante de la valeur des actifs immobiliers aux USA depuis deux ans, il va de soi que les banques ne récupéreront qu'une partie de la valeur des prêts accordés. D'autant plus que certains aux États-Unis pensent que les prix de vente des maisons pourraient continuer à baisser au cours des prochains mois. Plusieurs petites banques pourraient ainsi être menacées de faillite.

À la lecture du texte de Rémy Morel et Patrick Thénière, j'ai réalisé à quel point il était difficile pour un simple investisseur, comme moi, d'évaluer parmi les 8200 banques couvertes par la FDIC, lesquelles sont sérieusement menacées de faillite à cause du poids démesuré de leurs prêts à risque.

Je comprends que pour absorber les pertes futures, les banques doivent comptabiliser des réserves: la part des prêts risqués ainsi couverts constitue le ratio de couvertue (coverage ratio) qui est un premier indice de l'état de fragilité des institutions. Ce ratio des réserves pour prêts douteux couvre actuellement 63.5% de ces prêts dans l'ensemble des banques. En plus de l'importance du pourcentage de prêts douteux, ce ratio est donc un indice important pour mesurer l'état de santé future de chaque banque. Cependant, là où ça se complique, c'est lorsqu'il faut évaluer la valeur réelle des actifs qui supportent les garanties de ces prêts. Pas évident, ce secteur de l'investissement demeure donc un terrain difficile à évaluer pour un simple investisseur.
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mercredi 9 septembre 2009

Le piège des compagnies aux "produits prometteurs"

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Une des pire erreurs que peut commettre un nouvel investisseur, et je l'ai commise à plusieurs reprises, c'est d'investir dans une compagnie simplement parce qu'elle vient de faire la manchette des journaux lors de la présentation aux médias d'un "produit prometteur".

En février dernier, une jeune entreprise québécoise, AAER (AAE au TSXV) a fait la manchette pendant quelques jours lorsqu'elle a présenté une nouvelle turbine d'éolienne qu'elle s'apprêtait à expédier à un client américain. N'y a-t-il pas là, produit plus prometteur? L'énergie éolienne n'est-telle pas vouée à un brillant avenir? Le piège est tentant, mais je dis à l'investisseur, méfiez vous avant de vous y précipiter... Le titre a effectivement été porté par ce vent prometteur pendant quelques semaines, frôlant les $0.30, avant de redescendre une fois l'effet de la nouvelle passé: il a clôturé à $0.18 aujourd'hui

Mon propos n'est pas d'enlever du mérite à AAER comme jeune entreprise qui cherche à survivre, mais bien de partager avec vous quelques exemples d'investissements dans des produits qui semblaient voués au départ à un avenir des plus prometteur. Mon constat: une entreprise peut avoir un excellent produit dans un domaine d'avenir et être un piètre investissement. Bien souvent, ces jeunes compagnies sont en bourse uniquement pour recueillir des capitaux pour leur permettre de démarrer, l'objectif de rapporter un éventuel profit aux investisseurs initiaux n'est qu'un mirage lointain qui ne se concrétisera, la plupart du temps, jamais. Si vous voyez ces placements comme des billets de loterie, ça va, mais si vous comptez là dessus pour financer votre retraite, c'est autre chose.

Ces entreprises ont habituellement un nombre incroyable d'actions en circulation et ne font, bien sûr, pas de profits: elles fonctionnent à perte. Même dans un scénario de rentabilité éventuelle, vous risquez de ne pas trouver votre compte. Cet éventuel profit, s'il se concrétisait un jour, serait parcellisé en une minuscule somme, une fois divisé par le nombre élevé d'actions mises en circulation. C'est là, le premier piège dans lequel tombent plusieurs de ces valeureux investisseurs qui ne connaissent même pas le nombre d'actions émises par la compagnie dans laquelle ils décident d'investir leurs économies.

Ces "start up" qui ne génèrent aucun fonds de roulement autogénérés (cash flow) sont également pour la plupart des machines qu'il faut alimenter périodiquement de capitaux, simplement pour les maintenir en vie durant ces premières années où elles ne sont pas rentables. La plupart se retourneront éventuellement vers les marchés pour se réalimenter par de nouvelles émissions, ou vers des emprunteurs privilégiés, simplement pour continuer leurs opérations. Les investisseurs initiaux seront alors noyés dans ces refinancements et verront disparaître progressivement toute valeur à leur placement.

J'ai crû à la jambe artificielle de Victhom Human Bionics (VHB-TSXV), aux chaises simulatrices pour les jeux vidéo de D-BOX Technologies (DBO.A - TSXV), aux nanomatériaux de Raymor Industries (RAR-TSXV), au médicament pour le diabète de ConjuChem Biotechnologies (CJB-TSX) et j'en passe... Tous ces investissements se sont avérés décevants, dans certains cas, désastreux. Toutes ces compagnies avaient elles aussi fait naître, lors de conférences de presse, des espoirs fabuleux pour leurs "produits prometteurs" voués au plus bel avenir, espoirs qui ne se sont jamais concrétisés. Je laisse maintenant ces chimères d'investissement à d'autres, si je veux jouer à la loterie, je m'arrête au magasin du coin et je m'achète un billet de 6/49. C'est plus simple et moins coûteux.
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En prenant un café ensemble

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Ce que vous pouvez lire sur ce blog ne sont que des commentaires sans prétention sur les marchés boursiers et les entreprises. Je ne suis pas un expert, je ne suis qu'un simple investisseur comme vous qui essaie de s'y retrouver dans cet univers complexe et en perpétuel mouvement.

Je sais que certains d'entre vous sont des lecteurs plus réguliers, d'une certaine façon, je vous considère un peu comme des amis. Mes propos sont donc l'équivalent de ceux que je tiendrais à un ami qui partage avec moi un intérêt pour ce domaine de l'activité humaine. C'est un peu comme si on prenait un café ensemble et qu'on s'échangeait des réflexions, encore une fois, sans prétention. Votre opinion vaut la mienne.

Puisque les marchés ont beaucoup progressé depuis la mi-mars, il est de plus en plus difficile de trouver des aubaines, des entreprises encore sous-évaluées. Le niveau de risque devient également plus élevé: plusieurs des titres suivants sont demeurés ignorés jusqu'à un certain point des investisseurs, malgré la remontée des marchés, il y a donc du pour et du contre. Sur le marché canadien, avec la hausse de la valeur du huard, les titres se font plus rares sur mon radar. En contrepartie, plus le dollar canadien monte, moins les titres sont dispendieux pour nous sur le marché américain.

Voici des titres qui attirent encore mon intention:

Marché canadien:
Seacliff Construction Corp (SDC-TSX) $8.35

Marché US:
Valero Energy Corp (VLO-NYSE) - $18.74
Pfizer Inc (PFE-NYSE) - $16.16
Georgia Gulf Corporation (GGC-NYSE) - $29.35
YRC Worldwide (YRCW-Nasdaq) - $2.53
Sprint Nextel Corp (S-NYSE) $3.70
Flagstar Bank Corp (FBC-NYSE) - $0.80
Tesoro Corporation (TSO-NYSE) - $14.57
Alcoa (AA-NYSE) - $12.60

Marché européen:
Wolseley PLC (WOSCY-OTC) - $2.36
ArcelorMittal (MT-NYSE) - $37.43
Koninklijke Philips Electronics NV (PHG-NYSE) $23.79

Marché asiatique:
SK Telecom Co Ltd (SKM-NYSE) - $15.21

Mise en garde: ce n'est que mon point de vue de simple investisseur, à vous d'y regarder de plus près ou à vous adresser à un conseiller financier si ces titres vous intéressent. Les dividendes des titres américains ou de type ADR ont un traitement fiscal différent de ceux des compagnies canadiennes. Il faut s'informer avant d'investir!
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mardi 8 septembre 2009

Noveko International: comment réagiront les investisseurs face à la nouvelle émission d'actions?

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Investir dans une entreprise parce que son produit principal est relié à une crise conjoncturelle importante, constitue-t-il une raison suffisante? Noveko International (EKO-TSX) se spécialise dans le développement et la commercialisation de masques, filtres et produits dérivés antimicrobiens. Avec la menace de la grippe H1N1 qui pèse sur la planète, on peut penser qu'en cas de propagation majeure, des millions de masques devront être distribués pour contrer l'épidémie: les ventes de Noveko International ne risquent-elles pas de s'envoler?

C'est le lien que plusieurs doivent faire depuis des mois. Pourquoi le titre se retrouve-t-il alors à un niveau légèrement inférieur ($2.60) à celui d'il y a un an et beaucoup plus bas que son sommet de $10 atteint en décembre 2007?

C'est que la compagnie, malgré un contexte très favorable, ne parvient pas à être rentable: elle a enregistré des pertes de près de 25 millions de $CAN en 2008. De plus, le nombre d'actions en circulation (près de 67 millions) est très élevé, en comparaison de ses ventes qui n'ont dépassé que le 17 millions de $CAN l'an dernier. J'en déduit qu'il y a dans ce marché des masques et filtres, d'autres entreprises qui offrent des produits compétitifs et qui bénéficient de meilleurs réseaux de distribution auprès des gouvernements, des institutions et des entreprises...

Le nombre d'actions de Noveko International va d'ailleurs augmenter, puisque l'entreprise a annoncé après la fermeture de la bourse vendredi qu'elle avait conclu un placement privé d'approximativement 10 millions $CAN :

Noveko International inc. ("laSociété") est heureuse d'annoncer qu'elle a conclu une entente avec Valeurs mobilières Desjardins inc. en tant que chef de file pour un syndicat de placeurs pour compte (collectivement les "placeurs pour compte") afin de lever approximativement 10 millions $CAN d'unités (les "unités") par voie de placement pour compte ("l'offre"). Chaque unité sera composée d'une action catégorie A de la Société et d'un demi-bon de souscription. Le prix auquel chaque unité sera offerte sera déterminé en fonction des conditions du marché.

Comment le titre se comportera-t-il au cours des prochains jours face à cette nouvelle émission d'actions? Occasion de vendre, d'acheter ou de simplement s'abstenir? Terrain hautement spéculatif. À vous de décider...

Mise en garde: ce n'est que mon point de vue de simple investisseur et non une recommandation d'achat ou de vente, à vous d'y regarder de plus près si ce titre vous intéresse.
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dimanche 6 septembre 2009

Un analyste très positif sur le titre de Bombardier

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J'ai une opinion positive sur le titre de Bombardier (BBD.B-TSX) depuis le début de ce blog, j'étais particulièrement confiant que ce titre était un bon choix quand il est descendu sous les $3.00 ce printemps au milieu de la récession, voir mon texte: Que pensez-vous de Bombardier?

L'action a cloturé à $4.47 vendredi: les investisseurs ont reçu positivement les derniers résultats trimestriels publiés mercredi. Le titre a donc gagné 50% depuis six mois. Est-ce qu'il peut continuer à monter au cours des prochaines semaines? C'est à voir, je serais prudent sur le très court terme: on peut craindre qu'après la forte remontée des derniers jours, certains voient l'opportunité d'une prise de profits en début de semaine. À vous de juger.

À moyen terme, si les modèles de la Série C sont bien accueillis par les transporteurs aériens, je crois que ce titre pourrait donner un très bon retour sur l'investissement d'ici quelques années. Si la Série C est un flop, c'est une toute autre histoire: on a vu ce qui est arrivé au titre de Boeing (BA-NYSE), lorsque son modèle vedette, le Dreamliner 787, a connu toutes sortes de problèmes de développement. Par contre, ce que j'aime de Bombardier, c'est que l'entreprise ne dépend que pour 50% de sa division aéronautique, sa division Transports apporte un contrepoids, elle qui est bien placée pour profiter de l'augmentation des dépenses dans les infrastructures de transport en commun dans plusieurs parties du monde.

Le VP de la recherche, chez MacDougall, MacDougall and MacTier, Chris Sears est également très bullish sur le titre de l'avioneur québécois, voir dans la vidéo ci-jointe, l'entrevue accordée au Business News Network immédiatement après la publication des résultats trimestriels:

Cliquez ici >>> Bombardier Earnings and Outlook [09-02-09 12:15 AM], Business News Netrwork
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Nouveaux blogues financiers et boursiers

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Au cours des derniers mois, quelques nouveaux blogues sur la finance et les marchés boursiers ont attiré mon attention pour la première fois. Les voici:

Dans la ligne de tir, le blogue de Dominique Lamy qui traite dans des textes fort bien écrits de différents sujets, dont, l'investissement boursier. Les commentaires sont très bien documentés et les entreprises abordées jusqu'à présent, bien que peu connues, méritent d'y regarder de plus près.

Chroniques du tsunami financier, le blogue d'une économiste française habitant maintenant la Californie, Gabrielle Duranna, qui au lendemain de la faillite de Lehman Brothers, a senti le besoin de s'exprimer sur le domaine financier, persuadée que nous vivions une période économique et historique unique.

The Zero Hedge, un blogue collectif de quatre américains qui ont comme objectif d'apporter un éclairage sur les marchés boursiers différent de celui qui est présenté par la presse financière officielle.

Vous n'avez, bien sûr, qu'à cliquer sur le nom des blogues en question pour y accéder, ce que je vous encourage à faire.
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samedi 5 septembre 2009

Les journaux peuvent-ils se transformer en entreprises rentables?

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La Presse, le plus grand quotidien québécois, a menacé cette semaine ses employés de mettre fin aux activités de l'entreprise, si ces derniers ne faisaient pas des concessions majeures. L'avenir des journaux dans leur format traditionnel (papier) est fragile et inquiétant pour ceux qui y travaillent. J'ai abordé ce sujet du point de vue d'un investisseur le 13 décembre dernier: Investir dans un secteur en déclin, n'est jamais une bonne idée.

Le besoin de consommer des informations de toutes sortes n'est pourtant pas en voie de disparaître: à l'ère de l'internet et de la téléphonie mobile, l'humain, plus que jamais, aime et recherche la communication. Les journaux, comme "entreprises de communication", pourront-t-ils profiter du potentiel de ce marché énorme et trouver une façon de survivre. Si ces entreprises se redressent, ce sera, bien sûr, dans des formats autres que celui que nous avons connu qui est appelé à disparaître.

Ainsi, l'époque des journaux volumineux qui traitent de tous les sujets et de tous les domaines et qui sont vendus aux lecteurs en kiosque ou livrés à la maison, est selon moi terminée: c'est un modèle qui à l'ère de l'information gratuite sur internet, n'est plus économiquement viable.

Le seul avenir du journal en format papier est le format "léger" et distribué gratuitement dans les grands lieux publics (ex. stations de metro), donc, vivant strictement de ses revenus publicitaires. Ainsi, le quotidien gratuit Metro qui a vu le jour en Suède en 1995, continue de conquérir la planète avec ses 84 éditions publiées présentement dans 23 pays et en dix-huit langues, ses éditions rejoignent hebdomadairement plus de 48 millions de personnes (Metro est une compagnie privée, non cotée en bourse). Les grands journaux doivent envisager de livrer compétion sur ce marché qui pourrait être rentable: s'ils savent s'adapter à ce format et qu'ils revoient leur structure de coûts .

Bien sûr, il y a également les versions internet des journaux qui pourraient aussi être rentables mais qui doivent affronter une multitude de compétiteurs pour se mériter l'attention des lecteurs, y compris les millions de blogs personnels, dont le nombre ne cesse de grandir de mois en mois. Ce que je remarque, c'est que les sites des journaux reprennent souvent le même modèle que les formats en papier: beaucoup de sections et de sous-sections qui passent souvent inaperçues, alors que que l'internaute a tendance à naviguer d'une première page à une autre première page des différents sites internet qu'il a adoptés (comportement que je qualifierais de zapping internet).

Cyberpresse (site de La Presse), par exemple, offre six principales sections (actualités, affaires, etc) qui sont redécoupées chacune en une dizaine de sous-sections: c'est lourd, beaucoup de contenu passe inaperçu. Je ne voudrais pas être celui qui écrit dans la nevième sous-section de la sixième section...

La Presse possède une grande richesse: sa variété de chroniqueurs spécialisés dans différents domaines. En rebrassant les mêmes talents, elle a de quoi faire au moins quatre sites spécialisés et autonomes rejoignant des publics mieux ciblés: actualités politiques et sociales, affaires, sports et culture. Et puis, il faut donner une très grande place aux lecteurs pour qu'ils puissent s'exprimer et débattre. Les jeunes, en particulier, sont habitués à la communication inter-active et non passive sur internet. Les blogues de Cyberpresse sont d'ailleurs définitivement un de ces points forts, le chroniqueur sportif François Gagnon reçoit parfois plus de 300 messages suite à une courte chronique, ça c'est de la fidélisation de la clientèle!

Revenons à la bourse, est-ce que les entreprises de presse cotées en bourse sont de bons investissements? Au prix où elles se trouvaient il y a cinq ans à peine, définitivement non. Ainsi, Gannett (GCI-NYSE), la plus importante entreprise de presse américaine, se transigeait à $90 au début 2004, comme si personne ne voyait venir la tempête qui allait frapper cette industrie: le titre a clôturé à $8.11 hier, après avoir touché $1.85 au printemps! Je ne pourrais investir dans Gannett à son prix actuel, car il y a trop d'incertitudes sur la capacité de cette industrie à se transformer et à être rentable dans la nouvelle ère de la communication gratuite via internet.

Certes, les entreprises de presse ont un atout majeur: elles peuvent compter sur de talentueux producteurs de contenus. Cependant, le terrain sur lequel elles doivent maintenant se battre en est un qui est complètement ouvert: les coûts initiaux pour payer l'infrastructure d'un site web sont minimes à comparer à ce qu'il en coûtait pour démarrer jadis un grand journal. Ces coûts élevés d'entrée étaient alors, en quelque sorte, une protection contre la compétition: on disait des titres boursiers des grands journaux qu'ils bénéficiaient d'une tranchée protectrice (economic moat). Aujourd'hui, avec quelques milliers de dollars et le recrutement de quelques chroniqueurs vedettes spécialisés, vous pourriez vous attaquer sur le champ à n'importe quel adversaire.

Dans ce marché pratiquement ouvert à tous, où chaque dollar de publicité est convoité par de multiples compétiteurs, même les meilleures entreprises ne représentent pas des placements sécurisés.
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jeudi 3 septembre 2009

À propos de la spéculation...

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Ceux qui viennent régulièrement sur mon blogue connaissent mes "montées de lait" périodiques contre la spéculation...

L'investissement boursier et la spéculation sont jusqu'à un certain point intimement reliés: lorsqu'on investie, ne spécule-t-on pas que le prix actuel de l'action est présentement sous-estimé et qu'il est appelé à monter? Certes. Mais c'est autre chose que la spéculation systématique à grande échelle pratiquée par de grands joueurs institutionnels.

Les techniques que les spéculateurs professionnels utilisent pour s'insérer dans un mouvement haussier ou baissier, mouvement qu'ils accentuent de façon démesurée et intentionnelle pour se nourrir de cette montée ou de cette descente, se déplaçant brusquement dans un sens ou dans l'autre de cette spirale, ont un effet pervers de plus en plus évident sur la stabilité des économies. Ces techniques créent inévitablement de grandes fluctuations dans les prix, une volatilité extrême, néfaste tant pour l'économie que pour les entreprises et la qualité de vie des populations qui subissent l'impact de ces manipulations spéculatives.

Ce matin, sur le site de Money Week (malgré le nom, site en français...), j'ai trouvé ce texte intéressant de Cécile Chevré sur le sujet: La spéculation, le serpent réchauffé au sein de la crise, je vous invite à le lire.

Toujours sur le sujet de la spéculation, un texte intéressant de Pierre-Noël Giraud qui date de 2002 mais qui est toujours pertinent: Faut-il condamner la spéculation?.

En terminant, les définitions de Wikipedia des différentes catégories de produits dérivés, qui d'instruments utiles à la stabilité économique, sont maintenant au centre de la montée spéculative: Produits dérivés.
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mercredi 2 septembre 2009

Avons-nous notre place dans ce casino décadent?

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Je me posais la question il y a un an, au milieu de la tempête des subprimes, sur la place du simple investisseur dans des marchés financiers maintenant dominés par des "gamblers professionnels" qui ne recherchent qu'à faire un profit rapide sur les mouvements des différents actifs (actions, monnaies, commodités...) plutôt qu'à vraiment investir dans l'économie réelle pour favoriser son développement.

Le plus bel exemple de ces rapaces qui survolent les marchés à la recherche d'un gain quotidien sont les fonds de couverture, communément appelés hedge funds. Utilisant de puissants outils informatiques et des ressources financières énormes, ils scrutent les mouvements des différentes catégories d'actifs, déposant ou retirant leurs jetons de façon essentiellement opportuniste, quitte à amplifier davantage ces mouvements, comme on l'a vu pour le pétrole et pour les ressources alimentaires essentielles. Pour ces rapaces, seul le chiffre en fin de journée compte, peu importe les conséquences: ils peuvent faire de l'argent sur des marchés haussiers ou en détresse, toutes les situations se prêtent à leurs manipulations.

La bourse n'est plus un moyen de mettre les capitaux au service du développement économique, mais un jeu sauvage et sans règles, où le seul but est de siphonner du cash, peu importe les dommages à l'économie réelle. La popularité croissante des produits dérivés depuis une décennie, vient confirmer que de plus en plus, ce sont les paris sur les mouvements des actifs qui intéressent les grands investisseurs et non plus la valeur réelle de ces actifs. Ce détournement des capitaux d'investissement vers cet aspect superficiel de la bourse, génère beaucoup d'instabilité, de volatilité et nous garantie de nouvelles "bulles" et escroqueries de toutes sortes au cours des années à venir.

Le régime de la mafia républicaine aux États-Unis aura porté cette décadence à son summum: la déréglementation des marchés, la soumission totale au jeu de l'offre et de la demande, aura engendré cet univers malsain et immoral. Les petits investisseurs qui croyaient encore au credo traditionnel de l'investissement, avec des principes du genre: "investir pour le long terme", "buy and hold", "investir dans une entreprise, c'est en faire partie, c'est croire à son avenir", ces petits investisseurs peuvent se demander s'ils doivent rester dans ce lieu qui ressemble maintenant à un énorme casino, ou en sortir.

J'hésiterais beaucoup à conseiller à quelqu'un qui n'a jamais mis les pieds dans ce casino d'y entrer. Moi j'y reste encore un peu, le temps de reprendre les sous perdus quand la bulle se gonflera à nouveau. Après, je sortirai probablement de ce casino décadent, à moins que les gouvernements n'aient eu entre temps le courage d'implanter des règles qui s'attaqueront à la spéculation et à la manipulation institutionnalisées.
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mardi 1 septembre 2009

Que nous réserve septembre?

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À lire certains articles parus au cours des derniers jours, nous n'avons pas le choix: septembre sera un mois difficile, une correction boursière serait inévitable.

Mark Hulbert sur Marketwatch avouait son inquiétude récemment et affirmait que la remontée que nous connaissons depuis le début mars était très spéculative: Speculative fever . Il soulignait que bien qu'il soit normal que toute remontée après un important recul soit marquée par une progression plus forte des titres spéculatifs, cette fois les chiffres aux États-Unis étaient hors de l'ordinaire:
  • Les titres spéculatifs d'entreprises dont la situation financière obtient une cote C ou C- avaient connu, en date du 26 août, une remontée de 141% depuis le début mars, en comparaison d'une progression de 44% pour les titres les plus solides financièrement, ceux qui affichent une cote A.
  • Les titres avec les plus petites capitalisation (small caps), foncièrement plus fragiles et plus spéculatifs, avaient progressé de 121% depuis le début mars, alors que les titres avec les plus grosses capitalisation (large caps) n'avaient remonté que de 51% durant la même période.
  • En comparaison de débuts de marchés haussiers précédents (bull markets), cette fois, la remontée des titres spéculatifs était nettement plus marquée, ce qui peut être un indice d'un faux départ, d'une remontée à l'intérieur d'un marché baissier (bear market rally).

Mark Hulbert affirmait qu'on ne pouvait conclure que la remontée actuelle était un bear market rally mais qu'à tout le moins, il était plus prudent de miser maintenant sur les entreprises les plus solides (cote A, forte capitalisation) que sur les titres spéculatifs qui sont soudainement populaires.

Qu'est-ce que je pense de ce point de vue?

Nous avons connu dans les mois qui ont précédé la remontée actuelle, des mois de vision apocalyptique, d'écroulement du système financier à l'échelle de la planète: cela a engendré une peur sans précédent et a carrément déchiqueté des centaines de titres aux profils financiers plus fragiles. Certains de ces titres plus douteux avaient parfois perdu plus de 90% de leur valeur boursière d'il y a deux ans. La fin du monde n'est finalement pas venue. Il était normal qu'après des chutes de valeurs boursières démesurées pour ces titres, qu'ils remontent de façon importante. Je ne pense donc pas qu'il s'agissait purement de spéculation mais d'un retour vers des cours plus représentatifs de la valeur réelle de ces entreprises.

Je ne suis pas aussi pessimiste que certains actuellement. Je ne serais pas surpris qu'il y ait correction des marchés en septembre/octobre: à force d'en parler, on installe cette attente dans l'esprit des investisseurs qui pourraient devenir si prudents avant d'acheter que les prix baisseront inévitablement. Si elle survient, je ne crois cependant pas que cette correction sera majeure car la remontée actuelle, bien que spectaculaire, suit une période de dépréciation boursière qui était nettement exagérée par rapport à la valeur réelle des entreprises.

Ce n'est que mon modeste point de vue de simple investisseur, je peux me tromper royalement. C'est à vous de bien y réfléchir avant de déposer ou de retirer vos jetons de la table.
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