mercredi 9 septembre 2009

Le piège des compagnies aux "produits prometteurs"

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Une des pire erreurs que peut commettre un nouvel investisseur, et je l'ai commise à plusieurs reprises, c'est d'investir dans une compagnie simplement parce qu'elle vient de faire la manchette des journaux lors de la présentation aux médias d'un "produit prometteur".

En février dernier, une jeune entreprise québécoise, AAER (AAE au TSXV) a fait la manchette pendant quelques jours lorsqu'elle a présenté une nouvelle turbine d'éolienne qu'elle s'apprêtait à expédier à un client américain. N'y a-t-il pas là, produit plus prometteur? L'énergie éolienne n'est-telle pas vouée à un brillant avenir? Le piège est tentant, mais je dis à l'investisseur, méfiez vous avant de vous y précipiter... Le titre a effectivement été porté par ce vent prometteur pendant quelques semaines, frôlant les $0.30, avant de redescendre une fois l'effet de la nouvelle passé: il a clôturé à $0.18 aujourd'hui

Mon propos n'est pas d'enlever du mérite à AAER comme jeune entreprise qui cherche à survivre, mais bien de partager avec vous quelques exemples d'investissements dans des produits qui semblaient voués au départ à un avenir des plus prometteur. Mon constat: une entreprise peut avoir un excellent produit dans un domaine d'avenir et être un piètre investissement. Bien souvent, ces jeunes compagnies sont en bourse uniquement pour recueillir des capitaux pour leur permettre de démarrer, l'objectif de rapporter un éventuel profit aux investisseurs initiaux n'est qu'un mirage lointain qui ne se concrétisera, la plupart du temps, jamais. Si vous voyez ces placements comme des billets de loterie, ça va, mais si vous comptez là dessus pour financer votre retraite, c'est autre chose.

Ces entreprises ont habituellement un nombre incroyable d'actions en circulation et ne font, bien sûr, pas de profits: elles fonctionnent à perte. Même dans un scénario de rentabilité éventuelle, vous risquez de ne pas trouver votre compte. Cet éventuel profit, s'il se concrétisait un jour, serait parcellisé en une minuscule somme, une fois divisé par le nombre élevé d'actions mises en circulation. C'est là, le premier piège dans lequel tombent plusieurs de ces valeureux investisseurs qui ne connaissent même pas le nombre d'actions émises par la compagnie dans laquelle ils décident d'investir leurs économies.

Ces "start up" qui ne génèrent aucun fonds de roulement autogénérés (cash flow) sont également pour la plupart des machines qu'il faut alimenter périodiquement de capitaux, simplement pour les maintenir en vie durant ces premières années où elles ne sont pas rentables. La plupart se retourneront éventuellement vers les marchés pour se réalimenter par de nouvelles émissions, ou vers des emprunteurs privilégiés, simplement pour continuer leurs opérations. Les investisseurs initiaux seront alors noyés dans ces refinancements et verront disparaître progressivement toute valeur à leur placement.

J'ai crû à la jambe artificielle de Victhom Human Bionics (VHB-TSXV), aux chaises simulatrices pour les jeux vidéo de D-BOX Technologies (DBO.A - TSXV), aux nanomatériaux de Raymor Industries (RAR-TSXV), au médicament pour le diabète de ConjuChem Biotechnologies (CJB-TSX) et j'en passe... Tous ces investissements se sont avérés décevants, dans certains cas, désastreux. Toutes ces compagnies avaient elles aussi fait naître, lors de conférences de presse, des espoirs fabuleux pour leurs "produits prometteurs" voués au plus bel avenir, espoirs qui ne se sont jamais concrétisés. Je laisse maintenant ces chimères d'investissement à d'autres, si je veux jouer à la loterie, je m'arrête au magasin du coin et je m'achète un billet de 6/49. C'est plus simple et moins coûteux.
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2 commentaires:

beatrice De a dit…

Un petit bonjour de Suisse... Pays des banques !!!
En passant j'adore l'accent de par chez vous.

Béatrice de Lausanne.

Québec Bourse a dit…

Cordiales salutations à vous également Béatrice et à tous mes lecteurs de ce magnifique pays qu'est la Suisse!

Denis