dimanche 31 août 2008

25 grandes entreprises avec un bas ratio prix/prévisions BPA de la prochaine année

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Le ratio prix/bénéfices par action (BPA) est une variable souvent prise en considération dans la décision d'acheter les actions d'une entreprise. On prêtera une attention particulière au ratio prix/BPA prévus pour la prochaine année, car le BPA de la dernière année ou de l'année en cours peuvent être trompeurs: ce qui intéresse les marchés c'est d'abord ce qui attend l'entreprise, pas nécessairement sa performance passée.

Les marchés depuis octobre dernier traversent une période difficile (près de -19% pour l'indice S&P 500), ce qui a fait chuter le cours de bon nombre d'entreprises et baisser les ratios prix/BPA de l'année en cours et de l'année à venir de plusieurs d'entre-elles. Voici vingt-cinq entreprises sur le NYSE qui se retrouvent avec des ratios prix/prévisions BPA de l'année à venir de x 11 et moins.

Plusieurs de ces entreprises sont dans des secteurs (ex. pièces d'automobiles, écrans d'ordinateurs, raffineries, pétrolières, aciéries, banques, journaux...) où les moyennes pour ces ratios sont historiquement plus basses que pour d'autres secteurs, il faut donc en tenir compte. De plus, ces ratios n'ont de sens que si, bien sûr, les prévisions des analystes au sujet de ces entreprises se concrétisent... La remontée récente du dollar américain rend également ces actions un peu plus dispendieuses à l'achat pour les investisseurs canadiens.

Dans l'ordre: nom de l'entreprise, code boursier, prix actuel, ratio prix/prévisions BPA de la prochaine année:

Bank of Ireland (IRE-N), $32.65, x 4,9
Lear Corporation (LEA-N), $12.56, x 4,9
Gannett Co., Inc (GCI-N) $17.79, x 5,6
LG Display Company (LPL-N) $12.32, x 5,8
British Petroleum Plc (BP-N) $57.63, x 6,2
Western Digital Corporation (WDC-N) $27.26, x 6,3
Arcelormittal Sa Luxembourg (MT-N) $78.62, x 6,3
Deutsche Bank Ag (DB-N) $84.87, x 6,5
British Telecommunication Plc (BT-N) $31.30, x 6,6
Terex Corporation (TEX-N), $50.29, x 6.8
Sasol Ltd (SSL-N), $54.99, x 6,8
Officemax Inc (OMX-N), $12.24, x 6,9
Statoilhydro Asa (STO-N) $30.63, x 7,0
Posco (PKX-N), $107.10, x 7,2
Pfizer (PFE-N), $19.11, x 7,6
Valero Energy (VLO-N), $34.76, x 7,8
Wyndham Worldwide Corp (WYN-N), $19.28, x 8,2
France Telecom (FTE-N), $29.42, x 8,9
SK Telecom Co. Ltd (SKM-N) $20.40, x 9,3
Alcoa Inc (AA-N) $32.13, x 9,4
Boeing Co. (BA-N) $65.56, x 9,5
AT&T Inc (T-N) $31.99, x 9,8
Merck & Co (MRK-N), $35.67, x 10,1
Office Depot (ODP-N), $7.04, x 10,2
Penney (J.C.) Company, Inc (JCP-N) $38.97, x 10,5
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vendredi 29 août 2008

L'écran radar du chasseur d'aubaines: Exeltech Aerospace

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Sur mon radar: EXELTECH AEROSPACE (XLT au TSE), une entreprise québécoise de maintenance d'aéronefs en croissance depuis quelques années, mais n'ayant pas encore atteint un seuil de rentabilité stable. Les résultats du dernier trimestre ont déçu mais la punition des investisseurs me semble démesurée. Le titre a terminé la journée d'hier à $0,085, son plus bas niveau depuis fort longtemps.

Les résultats du dernier trimestre ont été plombés par la force du dollar canadien, depuis, ce dernier a perdu de la valeur, ce qui devrait contribuer à de meilleurs résultats au prochain trimestre pour Exeltech Aerospace. Le secteur de la maintenance d'aéronefs est appelé à suivre la croissance prévue dans le volume d'avions en circulation au cours de la prochaine décennie.

J'ai recherché le volume d'actions d'Exeltech Aviation présentement en circulation, si mes informations sont justes, il y en aurait environ 158 millions, avec un chiffre d'affaire annuel d'environ 50 millions de dollars canadiens : cela donne un ratio prix/ventes de 0.27 à son cours actuel, ce qui me semble intéressant. Moi, à ce prix, je trouve ce titre attrayant.

Peut-être y a-t-il quelque chose qui m'échappe et qui expliquerait la déconfiture actuel du titre. Si vous le savez, faites-moi le savoir. Alors, selon vous, est-ce que Exeltech Aerospace à ce prix constitue un investissement valable?

Prix minimum et maximum des 52 dernières semaines: $0,085 - $0,38
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lundi 25 août 2008

Boeing : le temps d'acheter ses actions?

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Les actions de Boeing (BA au NYSE) se vendent actuellement au même prix qu'il y a trois ans, elles ont terminé la journée à $64,07. Pourtant, en 2005, Boeing n'a généré que $3,20 de profits par action, alors qu'au cours des douze derniers mois le bénéfice par action atteignait $5,59.

Ce que les investisseurs n'aiment pas actuellement:
  • La hausse importante du coût du carburant se répercutera sur le volume de passagers au cours des prochains mois et amènera des transporteurs à reporter des commandes déjà passées ou à geler leurs investissements.

  • Boeing a dû reporter de quinze mois la livraison des premiers Dreamliners, le fameux 787 qui était voué à un brillant succès.

Par contre, tous les analystes s'entendent pour prévoir des volumes importants de ventes d'avions commerciaux au cours des deux prochaines décennies, plusieurs facteurs justifient ces prévisions : l'augmentation des besoins des économies émergentes (Chine, Inde, Russie, Brésil...); la nécessité pour les transporteurs de réduire leurs coûts de carburant en misant sur de nouveaux modèles plus performants et moins énergivores; le vieillissement de plusieurs flottes aériennes qui arrivent à la fin de leur durée de vie...

Actuellement, le titre se transige à 9,2 fois les bénéfices par action prévus pour l'an prochain ($6,92). Boeing, malgré un volume élevé d'investissements, génère d'importants flux de trésorerie disponibles (free cash flow): 5,2 milliards au cours des douze derniers mois. La dette de Boeing est importante, je vous le concède, mais semble sous contrôle, puisque les agences de crédit lui accordent une cote de niveau A. Je trouve donc attrayantes les actions de Boeing à leur cours actuel. Mais vous, qu'en pensez-vous? Est-ce qu'il y a quelque chose qui échappe à mon analyse? Est-ce le temps d'acquérir les actions de Boeing?

lundi 11 août 2008

British Telecommunications : le temps d'acheter?

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British Telecommunications PLC ou, si vous préférez, BT Group (BT au NYSE) a déçu les investisseurs avec ses derniers résultats trimestriels: les ventes ont stagnées et la marge d'exploitation a diminué de 14.3 à 14.1%. Plus inquiétant pour les investisseurs, les marges bénéficitaires ont diminué de façon importante dans certains segments: par exemple, la division BT Wholesale (gestion du réseau de télécommunications global et de la vente de minutes) a vu ses ventes diminuer de 12% et sa marge brute chuter de 16%. Les investisseurs sont également inquiets de l'impact sur les flux de trésorerie d'une récente annonce d'un investissement de 1,5 milliard de livres sterling, pour les quatre à cinq prochaines années, dans un réseau Internet à très haut débit.

Le titre a ainsi continué sa descente entreprise le 31 octobre dernier qui a vu le cours de l'action passer de $68.20 à $33.14 à la fermeture vendredi. Dans une série de trois chroniques entreprise le 20 février dernier, j'essayais d'identifier ce qui nous permettait de différencier les actions moribondes de celles qui pourraient revenir à la santé, je pense que BT Group fait partie de ces entreprises qui ont un potentiel de retournement.

Cette entreprise, à l'exception du dernier trimestre, continue à générer sur une base annuelle des flux de trésorerie libres (free cah flow). Sa dette est élevée, je le concède, mais est le fruit de la mise en place de réseaux de télécommunication performants qui devraient, avec le temps, générer des revenus substantiels. BT Group a confirmé une autre augmentation cette année de son dividende qui se situe actuellement à plus de 9%. Ce qui peut faire hésiter l'investisseur canadien, c'est l'augmentation récente de la valeur du dollar US qui rend le coût d'acquisition des actions plus élevé.

Est-ce qu'il y a quelque chose qui échappe à mon analyse? Alors, selon vous, est-ce le temps d'acheter les actions de British Telecommunications?
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vendredi 8 août 2008

Toyota: le temps d'acheter?

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Toyota Motors (TM au NYSE) a annoncé ses résultats trimestriels hier qui reflètent la conjoncture difficile que connaît le secteur automobile: baisse des profits de 28,1%, baisse des ventes de 4,7%, en comparaison du même trimestre l'an dernier. Lorsque l'on compare ces résultats à ceux des grands fabricants américains on se console tout de même: Toyota demeure rentable, en bonne santé financière et en excellente position pour profiter de la croissance du marché asiatique au cours de la prochaine décennie.

Toyota compte sur des atouts importants: une marque de commerce exceptionnelle, des produits qui sont synonymes de qualité et un processus de fabrication d'une grande efficacité. La remontée actuelle du dollar américain et la chute du coût du pétrole pourraient améliorer les résultats de l'entreprise au cours des prochains trimestres. L'action se transige actuellement à $85.90, un niveau qu'elle n'a pas atteint depuis trois ans. Est-ce qu'il y a quelque chose qui échappe à mon analyse? Le cours actuel constitue-t-il un point d'entrée favorable pour cette entreprise remarquable?
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dimanche 3 août 2008

Est-ce que le ratio prix/bénéfices par action est un indice fiable pour l'investisseur?

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Le texte qui suit est une libre traduction d'un article paru dans le Business Week le 21 juillet dernier. Si vous voulez lire la version originale, le lien est à la fin.

Le ratio prix/bénéfices par action est un outil populaire auprès des investisseurs. Mais de ce temps-ci, alors qu’autant les prix que les bénéfices fluctuent rapidement, ce ratio retient davantage l’attention, parce qu’il essaie de répondre à une question clé : Avec l’indice Standard & Poor's 500 qui a perdu 20% de sa valeur depuis octobre dernier, est-ce que le cours actuel des actions est suffisamment bas pour que les actions constituent de bonnes occasions pour les investisseurs à long terme?

Le ratio prix/bénéfices par action est obtenu en divisant le prix de l’action par son bénéfice annuel par action : ainsi, une action qui se vend $12 et dont l’entreprise génère $1.00 de bénéfice par action, aura un ratio de x 12. Ce qui alimente le débat sur la valeur du ratio prix/bénéfices par action c’est que la même action peut paraître bon marché ou dispendieuse, selon la façon dont on interprète le ratio. Un ratio prix/BPA élevé peut signifier que l’action est soit surévaluée ou que l’entreprise est appelée à connaître une croissance élevée. Un ratio prix/BPA bas pourra signifier soit que l’entreprise constitue une bonne occasion d’achat à long terme ou que l’entreprise est appelée à connaître des difficultés dans le futur.

Dans ce ratio, ce qui est difficile à déterminer, c’est bien sûr la composante "bénéfices à venir". Certains investisseurs préfèrent en effet s’appuyer sur les prévisions faites par les analystes sur bénéfices à venir au cours des 12 prochains mois. La difficulté c’est que ces analystes sont souvent dans l’erreur, comme ils l’ont été récemment avec les titres financiers. Personne ne possède une parfaite boule de cristal dans ce type de prévisions.

Les investisseurs qui chercheront une plus grande fiabilité avec ce ratio préféreront s'en tenir aux bénéfices des 12 derniers mois. Le désavantage de cette approche, c’est qu’elle met l’accent sur le passé, alors que les marchés s’intéressent davantage à l’avenir.

Dans un cas, comme dans l’autre, l’investisseur doit donc déterminer jusqu’à quel point l’élément « bénéfices » du ratio est digne de confiance. Jusqu’à l’an dernier, les marchés s’attendaient toujours à de solides bénéfices de la part des institutions financières, peu d’investisseurs et d'analystes se doutaient de la fragilité de ces bénéfices.

Le ratio prix/bénéfices par action pour l’ensemble du S&P 500 au cours des douze derniers mois serait de X 16.4 selon Thomson Reuters. Le ratio prix/bénéfices par action pour les prévisions des douze prochains mois se situerait à X 12.2. La moyenne du ratio est de X 15.8 depuis 1935, mais était nettement plus élevée depuis 25 ans où le ratio s’est maintenu au dessus des X 20. Le ratio des douze derniers mois est donc moyen d’un point de vue historique, alors que celui des prévisions des douze prochains mois (X 12.2) serait nettement bon marché, bien sûr si ces prévisions se concrétisent…

Avant de sauter aux conclusions et de dire que c’est un marché d’aubaines, il faut donc s’attarder à la faisabilité des prévisions avancées. Les analystes prévoient une chute de 17.1% des bénéfices au second trimestre, suivi d’un rebond de 12.7% au troisième, d’une forte augmentation de 61.5% au quatrième et d’une croissance additionnelle de 30% au cours du premier semestre de 2009. Ces prévisions s’appuient sur une remontée importante des bénéfices des titres financiers, elles comportent donc un élément important d’incertitude qui diminue leur fiabilité.

Peut-on se fier au ratio prix/bénéfices par action prévus au cours des douze prochains mois pour investir maintenant? Ce ratio est un bon guide pour l’investisseur qui investie pour le long terme. L’histoire a démontré que les périodes où le ratio descendait en dessous de sa moyenne historique étaient propices à des investissements qui généraient éventuellement de bons rendements pour l’investisseur.

À court terme, ces rendements sont moins sûr, le marché pourrait continuer à connaître des temps difficiles pour encore un an, voir dix-huit mois, mais si vous avez un horizon d’au moins trois ans, c’est une excellente période pour acheter. Pour le court terme, la fiabilité des prévisions n’est pas assurée et elles pourraient s’avérer nettement trop optimistes et entraîner des mouvements spectaculaires dans le cours des actions. Pour l’investisseur qui a les nerfs solides pour passer à travers cette période et un horizon à long terme, le niveau actuel du ratio prix/bénéfices par action pourrait être un signal que c’est le bon temps d’investir.

Aricle de Business Week, cliquez ici : Are P-E's Past Their Prime?
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