dimanche 30 décembre 2007

Barclays PLC: une banque de qualité à un prix abordable

Barclays PLC, l’une des trois plus grandes banques d’Angleterre, offre des services très diversifiés: comptes individuels, placements financiers, cartes de crédit, crédit hypothécaire, assurance-vie, services commerciaux... Barclays a été une banque très rentable au cours des dernières années : elle a ainsi maintenu un retour sur l'avoir des actionnaires (return on equity) de près de 20% depuis 2004 et une marge nette de profit supérieure à 23%. Barclays continue son expansion à travers le monde (Espagne, Afrique du Sud, Indes, Chine…), ce qui devrait compenser pour la faiblesse de la croissance du marché britanique.

Comme pour la plupart des banques, la valeur de l’action de Barclays (BCS au NYSE) a chuté de façon importante suite à la crise des prêts «subprime», à l’exposition aux papiers commerciaux (PCAA) et au resserrement du crédit dans plusieurs marchés : l’action valait $62 en février, elle se transige à près de $40 aujourd’hui. Le dividende de Barclays PLC est maintenant de 6,4%, s'il n'est pas remis en question, il offrira à lui seul un rendement très intéressant à l'investisseur québécois, en particulier si le placement est fait dans un compte REER à l'abri de l'impôt (dans un compte régulier, le dividende étanger est deux fois plus taxé que le dividende d'une compagnie canadienne).

A-t-on touché au fond dans la crise que connaît le secteur bancaire? Bien honnêtement qui peut répondre à cette question actuellement? Il y a donc un pourcentage de risque à tout achat relié à ce secteur en ce moment. Si l’on est prêt à courir ce risque, Barclays PLC m’apparaît être un choix valable parmi les banques éclopées.

Site web: Barclays PLC

dimanche 23 décembre 2007

Perceptions trompeuses

Les derniers mois avec leur lot de nouvelles inquiétantes reliées aux prêts de type "subprime" et à la menace de récession aux USA, ont laissé une impression très négative sur l'année boursière qui se termine. Pourtant, depuis le début de 2007, l'indice du Nasdaq a grimpé d'un solide 11,4%, l'indice Dow Jones s'est contenté d'un respectable 7,9% de croissance et le S&P 500 d'un plus modeste 4,6%. Au Canada, le TSX a connu une croissance de 5,3%.

Dans les quatre cas, c'est quand même mieux que les maigrelets taux d'intérêt payés sur des certificats de dépôt par votre banque ou votre caisse populaire. Il ne faut pas oublier que ces taux des indices boursiers n'incluent pas les dividendes que plusieurs entreprises payent. Ceci dit, si vous avez vendu et racheté fréquemment, vos frais de transaction réduisent ces écarts favorables des placements boursiers.

J'en conclu que les entreprises technos (Nasdaq) ont encore leurs adeptes qui croient à la croissance malgré la conjoncture américaine et que les grandes entreprises (Dow Jones) ont servi de refuges à un nombre important d'investisseurs insécurisés par le contexte de fin d'année. Les perceptions de l'investisseur mitraillé de nouvelles quotidiennes sont ainsi trompeuses: il est sain de prendre ses distances sur l'horizon très limité qu'elles nous donnent et de se donner un recul avant de conclure trop rapidement.

lundi 17 décembre 2007

Leçon d'humilité...

Les investisseurs qui comme moi, se sont risqués à faire des achats de type "retournement" (turnaround) depuis le début de l'automne traversent des moments difficiles. Ce type d'investissement s'inscrit « à contrario » de la tendance du marché, en misant sur un redressement prochain de la situation pour ces entreprises en difficulté que le marché rejette et qu'il offre à ce qui semble être de très bas prix...

Ces placements peuvent donner des résultats intéressants à moyen terme mais également des résultats décevants tant que le marché n’a pas passé sa mauvaise humeur sur ces titres malmenés ou pire, si l'on traverse un "bear market". En effet, lorsque les grands investisseurs diminuent globalement leurs positions du côté des actions, ce qui est le cas en ce moment, ces titres sont les premiers à être jetés par-dessus bord aux petits investisseurs qui tournent autour du bateau et qui daignent les gober...

Les fluctuations des placements de type « turnaround » sont donc spectaculaires et parfois difficiles à supporter. Ma performance depuis que j’ai ouvert ce blog est ainsi loin d’être éblouissante car j’ai misé sur plusieurs de ces entreprises en difficulté, croyant que le marché avait atteint son creux cet été et que l'on assisterait à une remontée en fin d'année. Ce qui n'est vraiment pas le cas en ce moment: à croire que les grands investisseurs ont lancé la serviette et prévoient que la récession américaine en 2008 est inévitable.

Il faut dire que je voyais des aubaines, en plus, dans les secteurs présentement les plus malmenés aux USA (banques, construction, commerce de détail, camionnage…) et que la raclée que ces secteurs subissent n’a pas perdu de sa vigueur. Je ne dis pas ça pour me chercher des excuses, c’est un simple constat. Il faudra juger ma performance dans un an ou deux, quand la tempête sera passée… Entre temps, j’en suis quitte pour une leçon d’humilité, ce qui ne fait jamais de mal à l’investisseur.

Dix exemples de titres "turnaround" jetés à la mer, tous au NYSE (code boursier, prix actuel, maximum atteint au cours des 12 derniers mois):

Office Depot (ODP - $14,09, $41,06)
Georgia Gulf Corporation (GGC - $6,36, $21,90)
Advanced Micro Devices (AMD - $7,95, $23,22)
Washinton Mutuals (WM - $14,92, $46,38)
Chico's FAS (CHS - $9,50, $27,99)
Building Materials Holding Corporation (BLG - $5,96, $27,00)
Chesapeake Corporation (CSK - $5,23, $18,68)
Flagstar Bancorp (FBC - $6,69, $15,40)
W.P.Stewart & Co (WPL - $5,07, $16,28)
Krispy Kreme Doughnuts (KKD - $3,14, $13,93)

samedi 15 décembre 2007

Un site boursier français axé sur l'analyse technique : ABCbourse.com

Ce ne sont pas les sites boursiers qui manquent, leur nombre augmente de mois en mois. Je viens d’en découvrir un nouveau que je trouve bien fait, un site français : ABCbourse.com. Ce site est d’abord orienté sur l’analyse technique mais on y trouve aussi des données statistiques sur les plus grandes entreprises françaises (fiches d’entreprises). La section « Apprendre » est riche en information sur l’analyse technique et comprend un lexique des termes financiers très complet. Un site à visiter.

Cliquez ici >>> pour accéder à www.abcbourse.com

vendredi 14 décembre 2007

NISSAN: l'entreprise progresse, l'action piétine...

L’action de Nissan (NSANY à la bourse Nasdaq) piétine depuis le milieu de 2003, même si la performance de l’entreprise s’est nettement améliorée au cours des dernières années : ses ventes ont augmenté de 55 à 83 milliards entre 2003 et 2006. Pire, l’action est passée de plus de $25 en janvier à $18,50 au mois d’août. Cette descente était attribuable, en partie, à des résultats décevants au premier semestre: Nissan avait annoncé une baisse de ses profits, suite à une chute des ventes de camions et de véhicules sports utilitaires aux États-Unis. Malgré que les résultats du dernier trimestre (juillet-septembre) aient dépassé les attentes des analystes (croissance des profits d'opération de 12% et des revenues de 12,7%), l'action est retournée sous les $21, après avoir dépassé $23,50 au lendemain du dépôt de ces résultats positifs.

Après l’arrivée massive de nouveaux modèles chez Nissan entre 2001 et la fin 2005, peu de nouveaux modèles ont été lancés jusqu’au printemps 2007 : cette disette de quinze mois expliquerait les résultats décevants du début de l’année. Cette situation devrait changer radicalement prochainement: d’avril 2007 à avril 2010, Nissan entend dévoiler de dix à douze nouveaux modèles par année. Des modèles plus petits et moins énergivores. Déjà, un nouveau modèle de petit véhicule, la Versa, reçoit de bonnes critiques. Le Rogue, un utilitaire compact qui a été lancé cet automne, a également mérité des critiques favorables.

Nissan pour réduire ses coûts de fabrication a investi dans la construction d’usines en Russie, aux Indes et au Maroc au cours des dernières années. Elle entend viser également pour plusieurs de ses nouveaux modèles les consommateurs dans les pays à économie émergente (Brésil, Indes, Chine…).

Il ne faut pas perdre de vue le chemin parcouru par Nissan depuis l’arrivée en 1999 de son C.E.O. actuel, Carlos Ghosn. L’entreprise qui frôlait alors la faillite, a redressé ses finances à un point tel que Moody’s a relevé sa cote de crédit au niveau A3 en septembre dernier. L’alliance avec Renault a créé une synergie intéressante au niveau de la R&D, des achats, de la fabrication… Au cours des dernières années, Nissan a maintenu ses marges de profit avant impôt entre 9 et 10%, des résultats qui se comparaient à ceux de Toyota. Entre 2003 et 2006, elle a maintenu un retour moyen sur l’avoir des actionnaires de près de 24%, un rendement remarquable.

La performance mitigée de 2007 m’apparaît être un accident de parcours attribuable au faible nombre de nouveaux modèles lancés pendant quinze mois. L’arrivée massive de nouveaux modèles au cours des trois prochaines années, devrait relancer les ventes et les profits de Nissan qui pourra compter sur les marchés des économies émergentes pour compenser la stagnation du marché nord-américain. En ramenant l’action aux environs de 20$, cet accident de parcours crée, selon moi, un point d’entrée valable.

Site web: NISSAN MOTORS

mercredi 12 décembre 2007

GROUPE BIKINI VILLAGE : est-ce que ça va décoller un jour?

Groupe Bikini Village (GBV au TSX) vient d’annoncer des résultats trimestriels mi-figue, mi-raisin : baisse de 5,4% des ventes ou, sous un autre angle, hausse de 6,4% si on retient les semaines comparables avec le même trimestre de l'an dernier; perte de 1,2 million de dollars, en comparaison d’une perte de 1,4 million au même trimestre de 2006. Pourtant, le dollar canadien fort devrait favoriser ce genre de détaillants : d’un côté, il permet de s’approvisionner à bon marché à l’étranger; de l’autre, il favorise les voyages des canadiens dans le sud et donc, l’achat de maillots de bain.

J’ai acquis des actions de la compagnie mère (Ailes de la mode) pour la première fois en janvier 2003 à $4.00 l’action, par la suite, j'en ai acheté à plusieurs reprises: à chaque fois en me disant que le prix ne descendrait pas plus bas et qu'il fallait en profiter pour diminuer ma moyenne de coût par action... Jusqu’à l'inévitable restructuration qui a dilué fortement l’avoir des actionnaires et leur a laissé ce seul rejeton : Groupe Bikini Village. Et encore là, j’ai continué à acheter périodiquement, en espérant le grand soir où j’allais récupérer mon argent. Il y a une expression en anglais qui dit « Don’t Throw good money after bad », c’est ce que j’ai malheureusement fais avec cette compagnie.

Aujourd’hui, l’action est à son plus bas à $0,07. À ce prix, je ne vendrai pas: ça me frustrerait trop de voir l’action finalement se relever après que j’aie eu quitté le bateau. Je ne suggérerais cependant pas à un ami d'embarquer à bord, même si le coût du billet peut parraître invitant. D'autant plus que la menace d'un "reverse split" existe et ça, c'est jamais bon pour les penny stocks.

Bikini Village a rénové une vingtaine de ses magasins récemment, en plus d’en ouvrir trois, peut être que cela se traduira bientôt sur les ventes : on s’encourage comme on peut… Je vais donc prendre mon mal en patience un autre trimestre, en espérant que les québécois et les ontariens s’envoleront en grand nombre vers le sud dans les prochaines semaines et qu’ils penseront à renouveler leurs vêtements de plage avant de partir…

Site web: GROUPE BIKINI VILLAGE

mardi 11 décembre 2007

Les 13 raisons pour lesquelles on ne pourra pas empêcher une récession aux USA, selon Paul B. Farrell

Paul B. Farrell sur Marketwatch.com publie ce matin une analyse fort intéressante qui dénonce les tentatives des républicains d'empêcher une nécessaire et saine récession aux États-Unis. Il énumère 13 raisons pour démontrer que ces actions ne sont qu'un "cover up" de comportements irresponsables et gourmands de grands finanicers que les républicains cherchent maintenant désespérément à protéger contre l'inévitable. Le plan Bush qui vise à geler les taux hypothécaires de prêts à risque (subprimes) serait un exemple de cette ultime tentative de sauver leurs amis de Wall Street.

Ses conclusions:

1. Ces actions opportunistes de court terme se font au détriment de la solidité de l'économie et de la crédibilité de la monnaie américaine à long terme.
2. Tous ces efforts n'empêcheront pas l'inévitable: il y aura une récession aux États-Unis en 2008-09.

A-t-il raison? L'avenir le dira.

À lire, cliquez ici >>> 13 reasons Bush's bailout won't stop recession

lundi 10 décembre 2007

RONA: le cours actuel me semble constituer un bon point d'entrée

Au début novembre, la chaîne de quincailleries RONA (RON au TSE) a présenté des résultats pour le troisième trimestre un peu tièdes: les investisseurs ont répondu négativement, l’action a reculé depuis vers les $17. À première vue, la performance semblait très honnête : croissance de 6,7% des ventes, augmentation du bénéfice d’exploitation de 11,0%, amélioration de la marge d’exploitation (de 8,65% à 9,01%), augmentation du bénéfice nette de 5,9%.

Pourquoi alors le marché est-il si négatif vis-à-vis ce titre? C’est que lorsqu’on fouille les données, on constate que la croissance est surtout attribuable aux acquisitions et à l’ouverture de nouveaux magasins : les ventes dans les magasins ouverts depuis douze mois ont plafonnées (+0,1%). RONA a reconnu que la contribution à son volume de profits de ces magasins établis , serait moindre cette année que ce qu’elle prévoyait. Dans un marché où bon nombre d’investisseurs ne carburent qu’à la croissance, un tel aveu ne peut que provoquer des interrogations.

En fait, les investisseurs se demandent d’où viendra la croissance en 2008 pour RONA? L’industrie de la construction ne connaît pas au Canada une crise comme celle vécue aux États-Unis, elle se maintient à un très haut niveau d’un point de vue historique. Cependant, les mises en chantier dans la construction résidentielle ont commencé à baisser au Québec et la crainte d’un ralentissement économique au Canada dans les sillons d’un recul de l’économie américaine en 2008, pourrait menacer le niveau des dépenses de rénovation. Ma perception c’est que certains grands investisseurs ne voient pas de catalyseur pour ce titre en 2008 : ils le perçoivent comme de la «dead money» à court terme, alors que le marché offre actuellement des compagnies américaines à rabais avec un dollar canadien fort (par exemple, Home Depot et Lowe’s). Il y a aussi l'arrivée de Lowe's sur le marché canadien qui inquiète certains investisseurs.

Pourtant, le titre de RONA présente des éléments positifs dont l’investisseur devrait tenir compte dans son analyse. La force du dollar canadien n’est pas pour RONA une menace, puisque son marché est essentiellement canadien. Au contraire, la force du huard est pour cette entreprise un avantage : il lui permet de se procurer à moindre coût à l’étranger plusieurs des produits qu’elle met sur ses tablettes. Les analystes prévoient que RONA réalisera $1,83 de profit par action en 2008 : l’action se vend donc actuellement ($17.25) à 9,4 fois ses bénéfices par action prévus pour l’an prochain, un ratio intéressant. RONA, malgré ses acquisitions, a une bonne situation financière : son ratio dette/avoir des actionnaires est à 0,45. La gestion de RONA est de qualité : les dirigeants en place ont démontré du sérieux et de la constance dans leur gestion au cours des dernières années.

À moyen terme, RONA bénéficie de facteurs structurels favorables : augmentation de l’intérêt des canadiens pour la rénovation et le jardinage, poids des baby-boomers qui ont les capacités financières pour se payer des travaux de rénovation, parc des logements existants qui prend de l’âge… Le titre de RONA continue ainsi à offrir un potentiel intéressant à moyen terme. Selon moi, le cours actuel de l’action à $17.25 constitue un bon point d’entrée.

Site web: RONA

dimanche 9 décembre 2007

MYLAN LABORATORIES: le purgatoire avant des jours meilleurs?

Mylan Laboratories (MYL au NYSE) a été sévèrement punie par le marché suite à l’annonce, en mai dernier, de l’acquisition de la division de médicaments génériques de Merck KGaA (compagnie allemande, à ne pas confondre avec la pharmaceutique américaine) pour 6,7 milliards de US $. Les investisseurs ont conclu que le prix payé était trop élevé et que cela représentait un risque financier pour Mylan et une perte de valeur pour les actionnaires actuels. La valeur de l’action a chuté de $23 à 14,14$ en quelques mois.

Il est difficile pour un non-initié d’évaluer si le prix payé était ou non déraisonnable, visiblement, la majorité des grands investisseurs ont pensé que oui. Tous les analystes ne sont cependant pas négatifs face à la transaction : Brian Laegeler, l’analyste de Morningstar qui couvre Mylan, affirme que bien que la dette générée par cette acquisition va réduire la capacité financière de l’entreprise à court terme, elle donnera un retour sur l’investissement intéressant dans quelques années. Entre-temps, pendant que le marché boude Mylan, il est donc possible d’acquérir à rabais cette entreprise de qualité qui possède maintenant, avec sa nouvelle acquisition, un large éventail de médicaments génériques et d’importantes capacité de production.

CI-dessous, extrait de l'analyse de Brian Laegeler:

Two recently completed transactions plugged these strategic gaps. The combination of U.S.-based Mylan and Europe-based Merck's generic drug business created a global competitor with similar scale to industry leaders Teva TEVA or Sandoz, a division of Novartis NVS. Size should lower operating expenses as a percentage of sales, as well as the importance of any single drug to Mylan's bottom line. European access will also decrease Mylan's time to market for generic biologics, an important frontier for generic drugs. The recent addition of India-based Matrix Labs provided a cheap source of active ingredients, as well as low labor costs and taxes.

The Merck and Matrix purchases will create short-term financial pain. The company's credit rating took a hit after issuing nearly $5 billion in transaction debt. Mylan suspended its dividend and diluted existing shareholders with almost $3 billion of new equity and convertible stock. Interest expense will flatten earnings in 2008.

That said, we're optimistic about Mylan's prospects in three to five years. The transaction's strategic benefits outweigh the risks of debt paydown because of the asset quality and cash flows of the combined company. The share price should appreciate as the debt is paid down. Merck's integration should go smoothly, given the complementary nature of the assets. We expect Mylan to realize the full benefit of the transaction around 2010, just as Mylan's financial flexibility returns.


Site web: MYLAN LABORATORIES

samedi 8 décembre 2007

EMERGING MARKETS : des analyses économiques et financières sur les marchés émergents

Les investissements dans les entreprises des économies émergentes peuvent offrir les rendements parmi les plus spectaculaires, puisque le potentiel de croissance de ces économies est nettement supérieur à celui des économies établies. Plusieurs de mes meilleurs investissements des dernières années, je les ai faits dans ces marchés, en particulier le marché brésilien. Cependant, le niveau de risques et les fluctuations boursières y sont nettement plus élevés.

Pour s’aventurer sur ces terrains, il faut d’abord connaître la nature de ces économies, la situation financière et politique de ces états. Comme ces investissements sont à la mode, plusieurs investisseurs individuels se lancent à l’aventure sans posséder ce portrait adéquat qui permet d’investir en toute connaissance dans ces pays et marchés émergents (Amérique du Sud, Europe de l’Est, Russie, Indes, Chine…).

EMERGING MARKETS est une revue et un site internet accessible gratuitement qui vous permettra de vous familiariser avec ces économies et ces marchés : de mieux percevoir les opportunités qu’ils offrent mais également les risques qui leur sont associés. Vous retrouverez sur www.emergingmarkets.org des nouvelles, des commentaires, des analyses et des entrevues portant sur les économies émergentes.

Ne vous attendez pas à trouver des suggestions d’investissement dans telle ou telle entreprise sur ce site. Emerging Markets vous donnera un portrait macro-économique, financier et politique de ces pays, le cadre dans lequel pourrait s’inscrire des investissements éventuels. Emerging Markets vous aidera à décider de mettre les pieds ou non sur ces terrains d’investissement plus risqués. La prochaine étape sera d’identifier les meilleurs entreprises dans ces marchés, et pour ça, vous aurez à poursuivre votre recherche vers d’autres sources d’information.

Cliquez ici pour accéder à www.emergingmarkets.org

vendredi 7 décembre 2007

AIR FRANCE-KLM: l'intérêt démontré pour Alitalia est-il justifié?

Appel à mes lecteurs d'outre-Atlantique: que pensez-vous de l'intérêt démontré par Air France-KLM pour un achat éventuel d'Alitalia? Je suis Air France-KLM (AKH au NYSE) de près depuis quelques semaines, le repli de son action sous les $35 me la rendait de plus en plus séduisante, malgré le peu d'attirance que j'ai habituellement pour les transporteurs aériens et malgré la hausse du prix du carburant.

Et puis il y a eu la nouvelle d'hier: est-ce positif ou négatif? Alitalia a perdu 146 millions d'euros au cours des neuf premiers mois de l'exercice actuel... La perspective d'un axe France-Hollande-Italie est cependant intéressante. Est-ce que la nouvelle entreprise qui en ressortirait serait plus forte et plus rentable?

jeudi 6 décembre 2007

LES LEÇONS DE L’INVESTISSEUR : Le temps est le plus coûteux des frais de transaction

Le temps est une denrée rare, la plus précieuse, la seule que nous ne pouvons acheter. Dans les frais associés à l’achat d’actions, il faut inclure le temps de recherche et d’analyse que l’on y met. Dénicher une entreprise dont les actions méritent d’être achetées exige des heures de travail : on doit se taper la lecture de ses états financiers et de ceux de ses compétiteurs, lire son plus récent rapport annuel, prendre connaissance des articles, analyses et commentaires qui traitent de cette entreprise, visualiser des chartes techniques pour identifier le point d’entrée favorable…

Tout ça gobe beaucoup de temps et votre temps a une valeur. Celui que vous accordez à rechercher un investissement de qualité ne sera pas utilisé pour une autre tâche, un loisir, une activité familiale… Il faut donc laisser à cet achat qui est le fruit de ces heures de besogne, le temps de faire ses preuves. Ne serait-ce que pour justifier ce temps de recherche et d’analyse que vous y avez consacré. Vendre les actions d’une entreprise sur un coup de tête, par impatience, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, alors que l’on a consacré des dizaines d’heures à repérer cette entreprise et à l’analyser: équivaut à jeter son temps par la fenêtre, à ne lui accorder aucune valeur.

Quand vous vendez rapidement les actions d’une entreprise, avant qu'elle n'aie eu la chance de développer son plein potentiel et d'atteindre sa pleine valeur: vous envoyez ce temps investi dans la poubelle. Mais en plus, puisqu’il faudra la remplacer cette entreprise dans votre portefeuille, vous devrez à nouveau dépenser du temps à repérer et à analyser celle qui viendra prendre sa place. Que de précieux temps gaspillé!

mercredi 5 décembre 2007

LES LEÇONS DE L’INVESTISSEUR : Il faut savoir tourner la page et ne pas regarder en arrière

.
Un des mes amis avait investi en 2003 dans l’entreprise Garda World Security (GW au TSX), lorsqu’elle se vendait aux environs d’un dollar l’action. Cette entreprise spécialisée dans les services de sécurité (ex. sécurité physique, transport de valeurs…) connu par la suite une progression boursière spectaculaire : dépassant la barre des $5 en 2004, puis celle des $10 en 2005, pour atteindre celle des $15 au début 2006. Il faut dire qu’après les attentats de septembre 2001, le mot «sécurité» était très populaire chez les investisseurs qui voyaient là un marché fort prometteur. Garda World Security, durant cette période, multipliait les acquisitions partout dans le monde: ce qui laissait penser à certains que sa croissance ne faisait que débuter.

La progression boursière de Garda World Security était telle, qu'au début 2006, mon copain se demandait si ce n’était pas le temps de vendre et d’encaisser ses plantureux profits. Il m’avait demandé mon avis, moi, simple investisseur pas plus expérimenté que lui, je lui avais dit que le ratio prix/bénéfices avait atteint un niveau qui me semblait très élevé (X30) et que les nombreuses acquisitions de l’entreprise, en si peu de temps, pouvaient laisser craindre des erreurs d’exécution au moment de l’intégration de toutes ces composantes.

Quelque temps plus tard, il m’appela pour me dire que l’action avait atteint $16 et qu’il était décidé à vendre. Je lui dis que ça me semblait raisonnable, puisque la valeur de l’action m’apparaissait surestimée. Conseiller un ami en matière de bourse peut être plus risqué que de le conseiller en matière de cœur… En effet, Garda World Security n’avait pas terminé sa croissance boursière qui continua à défier les règles de l’analyse rationnelle: dans les semaines qui suivirent sa décision de vendre, l’action fit plusieurs bonds spectaculaires pour atteindre un sommet de $25 en avril 2006. Mon copain s’en mordait les pouces de regret.

Pensant effacer ce qui lui semblait être une erreur monumentale, il profita du premier repli de l’action pour acheter des actions à $23 avec la somme qu’il avait récoltée au moment de la vente. Mal lui en pris, car le marché commença à dégriser sur la valeur réelle de l’action de Garda World Security qui entra progressivement dans un mouvement descendant qui l’a mené aujourd’hui à $12,60.

Cette petite histoire me permet d’illustrer une leçon toute simple que l’investisseur doit retenir : à la bourse, il faut savoir tourner la page une fois que l’on a pris une décision réfléchie, ne pas regarder en arrière et surtout, ne pas essayer de réécrire des chapitres dont nous n’aimons pas le contenu.
.

mardi 4 décembre 2007

Banques américaines : cinq bébés à ne pas jeter avec l’eau du bain selon Pat Dorsey

Pat Dorsey, directeur de l’investissement chez Morningstar, n’en démord pas : la crise actuelle des « subprimes » crée de formidables occasions d’achat dans le secteur bancaire américain. Il affirme qu’il ne faut pas jeter les bébés avec l’eau du bain et il donne cinq exemples d’institutions financières injustement pénalisées par la grogne anti-bancaire : US Bancorp (USB), BB&T Corporation (BBT), Bank of America (BAC), Wachovia Corporation(WB) et Synovus Financial (SNV). Pour connaître les raisons qui motivent ces choix, visionnez la vidéo ci-jointe.

Vidéo de Pat Dorsey: Five Bank Stocks to Buy Today. Cliquez ici.

lundi 3 décembre 2007

FRONTLINE : une machine à «free cash flow » et à dividendes

Il y a des entreprises qui font des millions de profits depuis des années et qui ne trouvent jamais un sous à retourner à leurs actionnaires sous forme de dividendes. Ces entreprises, par contre, font souvent preuve de grande générosité envers leurs dirigeants qu'elles récompensent avec de plantureux salaires, bonis, comptes de dépenses et montagnes de stocks options. On en retrouve beaucoup chez les entreprises technologiques : on a qu’à penser à Dell, Cisco, Apple… Ces dirigeants et certains employés s’en mettent plein les poches mais l’idée d’en retourner de temps en temps aux simples actionnaires ne leur vient jamais à l’esprit.

Frontline ne fait pas partie de ce groupe, et que non! Frontline (FRO au NYSE, $44,63) est une entreprise norvégienne de transport de produits pétroliers. Frontline possède une flotte de 80 pétroliers, dont elle confie la gestion des équipages et de l'entretien à des sous-traitants qui voient à s’assurer que les pétroliers arrivent à bon port et en bon état: Frontline, à son bureau-chef, n’a qu’une centaine d’employés. Périodiquement, selon les occasions qui s’offrent à elle, Frontline se départit des plus vieux vaisseaux pour les remplacer par de plus récents.

Frontline a une dette élevée, mais elle génère beaucoup de flux de trésorerie (cash flow): ce qui lui permet de rencontrer ses obligations vis à vis de ses créanciers, d'investir dans le maintien et le renouvellement de sa flotte et de disposer de sommes importantes en bout de ligne, malgré ces dépenses. Ainsi, au cours des quatre dernières années, elle a généré en moyenne l’équivalent de $6,50 par action de free cash flow: pour une action qui s’est transigée aux environs des $40 depuis trois ans, cela représente un ratio prix/FCF très bas (6,2).

Ce qui distingue Frontline depuis 2003, c’est la décision des dirigeants de retourner aux actionnaires pratiquement tout ce qui reste de ces importants flux de trésorerie disponibles, une fois que les coûts d’opération et de paiement de la dette ont été couverts. Les actionnaires ont ainsi reçu, par action, les sommes suivantes : $17,45 (2004), $11,22 (2005), $7,00 (2006) et $8,30 (2007). Le yield annuel a ainsi atteint une incroyable moyenne de 27% durant cette période. À cela, s’est ajouté des paiements de "spin off" de $6,48 sous forme d’actions, suite au détachement d’une de ses composantes : Ship Finance International (SFL au NYSE). En combinant les deux, dividendes et cession d'actions de Ship Finance International, le retour aux actionnaires atteint ainsi plus de 30% annuellement depuis le début 2004.

Ce modèle d’affaire comporte cependant des risques. Tant que le prix moyen (spot market) pour le transport du pétrole se maintient, comme c’est le cas depuis quelques années, l’entreprise peut continuer à générer d'importants flux de trésorerie et à prendre soin de ses actionnaires. Le jour où ce coût moyen se mettra à descendre, la machine à cash flow sera alors en péril, d’autant plus que l’importance de la dette demeure: si les entrées d’argent deviennent plus modestes, les obligations de l’entreprise envers ses créanciers auront alors la priorité sur les dividendes. Dans une telle situation, la valeur de l’action pourrait également chuter brutalement.

Pour l’instant, la demande mondiale pour le pétrole se maintient et le coût moyen de son transport aussi, malgré des fluctuations occasionnelles. Les actions de Frontline, surtout lorsqu’elles sont à l’abri de l’impôt dans un compte REER, offrent ainsi un rendement fort intéressant. Ça demeure tout de même un « placement houleux », à l’image des énormes pétroliers de Frontline parcourant les océans. Au cours des prochaines semaines, maintenant que la date limite pour avoir droit au prochain dividende est passée, et parce que les derniers résultats étaient un peu décevants, l'action pourrait redescendre sous les $40: ce qui peut constituer un point d'entrée valable.

Site web: FRONTLINE

Tableau des versements de dividendes de Frontline, cliquez >>> ici

dimanche 2 décembre 2007

VERNIMMEN.NET : un site incontournable sur la finance d’entreprise

J’ai commencé à lire Finance d’entreprise de Pierre Vernimmen, un ouvrage de référence reconnu qui en est à sa sixième édition, mis à jour par Pascal Quiry et Yann Le Fur (Éditions Dalloz, 2005). Pierre Vernimmen est décédé en 1996, Quiry et Le Fur maintiennent ses connaissances à jour depuis mais vont plus loin par l’intermédiaire d’un site auquel l’inscription est gratuite : www.vernimmen.net

Ce site vous offre des informations utiles en lien avec cet ouvrage, mais beaucoup plus. Vous y retrouverez, entre autres :

·Une lettre mensuelle qui aborde différents aspects de la comptabilité, des marchés financiers et de le bourse
·Différents outils (lexique, glossaire, formules, tableaux, statistiques…)
·Des ressources (données financières sur 16 000 entreprises européennes et nord-américaines, des articles, des mémoires de recherche, des notes d’opérations financières, un listing de sites favoris…)
·Des tests, des études de cas, une section « Questions et réponses »

En résumé, un site à inscrire dans votre onglet «Sites financiers favoris »

Pour accéder à Vernimmen.net, cliquez ici

samedi 1 décembre 2007

CARMAX: Warren Buffett augmente sa participation et Pat Dorsey s'en réjouit

Warren Buffett vient d'augmenter sa participation dans la compagnie de vente d'automobiles CARMAX (KMX au NYSE): la participation de Berkshire Hathaway dans l'actionnariat de l'entreprise atteint maintenant 6,5%. CARMAX est surtout connue pour la vente d'automobiles usagées, bien qu'elle vende également certaines voitures neuves. CarMax a vu ses ventes augmenter de façon constante depuis 2003, cependant, elle ne compte pour l'instant que 80 succursales: ce qui lui laisse un bon potentiel de croissance. Certains diront que la menace de récession aux États-Unis augure mal pour les vendeurs d'automobiles, d'autres argumenteront que l'appauvrissement du consommateur américain l'amènera à privilégier les véhicules usagés, plutôt que les autos neuves. Morningstar a une opinion favorable de CarMax depuis quelques années: dans la vidéo ci-jointe, Pat Dorsey, son directeur de l'investissement, explique pourquoi il pense que cette compagnie à son prix actuel représente un bon placement.

VIDEO: Commentaire de Pat Dorsey sur CarMax, cliquez >>> ici

Site web: CarMax

TSO3: la plus susceptible de remonter en 2008, selon le sondage de novembre

Petit sondage du mois de novembre: parmi une dizaine de petites entreprises québécoises malmenées en bourse cette année, les répondants ont identifié TSO3 (TOS au TSX) comme celle qui serait la plus susceptible de remonter la pente en 2008. Cette entreprise de Québec a développé un appareil basé sur une technologie de stérilisation des instruments médicaux à l'ozone qui se veut à la fois rapide, économique et saine pour l'environnement. Une seule autre entreprise a reçu un nombre de votes significatif: Raymor Industries (RAR au TSX) qui se spécialise dans les nanomatériaux.

Pour visionner une vidéo sur cet appareil, cliquez>>> ici

Site web de TSO3 >>> ici

jeudi 29 novembre 2007

ALCOA: la valeur de son action paraît sous-estimée

Au début octobre 2005, l'action d'Alcoa (AA) se vendait environ $23, celle de Alcan, $30. Depuis, Alcan a vu se pointer des acheteurs qui ont fait ressortir sa valeur réelle: elle a finalement été vendue $101 US à Rio Tinto, alors qu'Alcoa a vu sa valeur remonter uniquement à $36. Alcan a été vendue à presque trois fois la valeur de l'avoir des actionnaires qui équivalait à $34 par action. Sur la base de ce même multiple, la valeur de l'action d'Alcoa serait de $56 pour un acheteur éventuel: elle me semble donc sous-estimée. Au prix actuel de son action, Alcoa doit sûrement intéresser des acheteurs potentiels.

Alcoa à $36,55 se transige à 11 fois ses profits prévus pour l'an prochain ($3,33 par action). Depuis 2002, sa marge de profit nette est passée de 2% à 7,3%; son chiffre d'affaires de 20 à 31 milliards; son BPA de $0,49 à $2,61. Alcoa a récemment vendu ses part dans la compagnie chinoise Chalco, ce qui lui a permis de récupérer 2 milliards de $US: cette somme devrait permettre de réduire sa dette.

Même sans acheteur, la valeur de l'action d'Alcoa devrait, selon moi, continuer à remontée au cours des prochaines années: la demande mondiale pour l'aluminium ira en augmentant, alimentée par la croissance des économies émergentes. Je ne suis pas un expert pour prédire l'évolution du prix des métaux, mais si Rio Tinto a évalué qu'Alcan était un bon investissement à $101 l'action, c'est qu'elle anticipe sûrement que le prix de l'aluminium se portera bien au cours de la prochaine décennie.

mercredi 28 novembre 2007

LES LEÇONS DE L’INVESTISSEUR : tant que le scénario original est valable, on ne devrait pas vendre

.
Lorsque j’achète les actions d’une entreprise, j’écris un scénario initial, une sorte de repère qui m’aidera à passer les moments difficiles et à ne pas paniquer (i.e. vendre sous l’effet de la peur, de l’impatience ou du désespoir). Ce petit scénario peut ressembler à ceci : l’action de l’entreprise X est actuellement sous-évaluée parce que le contexte sectoriel n’est pas favorable; mais l’entreprise X n’a pas une dette importante, a de bons produits et elle est gérée par des dirigeants sérieux et honnêtes; cette entreprise de qualité devrait même tirer profit de cette crise et en ressortir plus forte car plusieurs de ses compétiteurs y laisseront leur peau; conséquemment, son action remontera à sa juste valeur lorsque la conjoncture sectorielle aura changée et que l’entreprise X pourra réaliser son plein potentiel.

J’ai appris à mes dépens qu’il faut rester fidèle à son scénario initial contre vents et marées. Tant que les raisons qui ont justifié l’achat existent, tant que le scénario est plausible, on ne vend pas! Il ne faut vendre que lorsqu’on y est contraint, c’est-à-dire : lorsque le scénario qui justifiait l’achat ne tient plus parce que des éléments de ce scénario ont évolué dans un sens contraire à ce qu’on avait prévu et ont changé la donne. Alors, dans une telle situation, il faut savoir vendre, mais c’est uniquement là qu’il est requis de le faire.

On doit résister à la tentation de vendre même si les résultats de l’entreprise sont temporairement décevants, même si le marché ne reconnaît pas la valeur réelle de l’action pour l’instant et que son cours est anémique ou décline et ce, même si une autre entreprise peut sembler offrir à court terme un plus grand potentiel de profit rapide et nous inciter ainsi à échanger l’une pour l’autre. Il m’est arrivé plusieurs fois de lancer la serviette trop tôt pour réaliser par la suite que mon scénario initial était très sensé, qu’il se réalisait maintenant et que j’aurais pu mettre la main sur un Oscar, si seulement j’avais été un peu plus patient avec ce scénario!

À mes débuts à la bourse, j'avais repéré une aciérie canadienne nommée Algoma Steel que j’avais finalement acheté à 2,05$ l’action en mai 2003. J’avais regardé les rapports financiers et pris connaissance de tous les articles qui en traitaient. Les prix de l’acier étaient très bas à l’époque et plusieurs aciéries étaient en sérieuses difficultés, Stelco se dirigeait allégrement vers le chapitre 11.

Algoma Steel était d’ailleurs passée par là auparavant et en était ressortie dans un meilleur état, mais son action était malmenée parce que l’ensemble du secteur l’était et que tout le monde perdait de l’argent. Le prix de son action par rapport au volume de ses ventes était extrêmement bas, ce qui m’avait frappé : je me disais que si cette entreprise faisait éventuellement 1% de profit, l’investissement serait rentable. Le prix de l'action versus la valeur au livre de l'entreprise était tout aussi ridiculement bas. J’aimais également le président et c.e.o. d'Algoma Steel, un dénommé Denis Turcotte, qui tenait un langage franc et direct sur la situation. Mais la tempête faisait rage et Algoma Steel n’attirait pas beaucoup les investisseurs qui craignaient probablement qu’elle ne retourne sous la protection du chapitre 11.

Mon petit scénario était simple : cette entreprise dont le capital avait déjà été restructuré avait les reins un peu plus solides pour passer à travers la tempête, elle avait un bon capitaine qui pourrait la mener dans ces eaux troubles jusqu’au jour où le soleil réapparaîtrait (i.e. le jour où le cours de l’acier repartirait vers le haut) et elle était drôlement bon marché. Je n’ai vraiment pas été patient avec mon scénario. Le cours de l’action a continué à descendre sous les 2$ et j’ai décidé spontanément, trois semaines plus tard, de vendre mes parts et de les échanger pour les actions d'une entreprise techno qui me semblait sur le point de décoller… La techno en question essaie toujours de décoller quatre ans plus tard, alors qu’Algoma Steel, propulsée par la hausse du cours de l’acier, dépassait quelques mois après les 10$, puis les 20$, les 30$, les 40$, pour finalement être vendue à 56$ l’action à Essar Steel Holding en juin dernier, mettant ainsi fin à mon calvaire, mais pas à mes regrets.

Vendre à moins de 2$, une action qui allait en valoir 56$ quatre ans plus tard : vous comprendrez qu’aujourd’hui, je ne jette plus mes scénarios par dessus bord avant de les avoir bien relus.
.

mardi 27 novembre 2007

Ce que j'ai retenu de la présentation de Bernard Mooney ce soir

J'ai assisté ce soir à la présentation de Bernard Mooney organisée par BMO Ligne d'action. Présentation fort intéressante où M.Mooney a présenté sa méthode personnelle d'analyse et d'investissement. Cette méthode est expliquée en détails dans son livre Investir à la bourse et s'enrichir! J'ai noté également quelques commentaires pertinents sur l'investissement de nos jours, je vous les présente en ajoutant quelques éléments du livre à ce qui a été dit ce soir:

1. Les cotes boursières sont devenues un véritable "cancer" de l'environnement boursier: passer ses journées à observer leurs moindres mouvements relève de l'obsession et non de l'investissement. Lorsque quelqu'un s'achète une maison, il ne cherche pas à savoir quelle est sa valeur marchande à chaque jour où il en est propriétaire, et ce, plusieurs fois par jour.

2. Il faut prendre ses distances face aux médias financiers qui à tous les jours cherchent à créer de la nouvelle et des sensations fortes: cela génère beaucoup d'insécurité et peut amener les simples investisseurs à agir quand ce n'est pas nécessaire ou à paniquer.

3. Le simple investisseur ne peut espérer battre les investisseurs professionnels sur le terrain du court terme. De nos jours, les professionnels de l'investissement (ex. gestionnaires de fonds de placement, de caisses de retraite, de fonds de couverture) ont un horizon court terme, douze mois maximum. Sur ce terrain perpétuellement agité, le simple investisseur ne peut pas compétitionner avec eux: il ne possède pas la masse d'informations dont ces professionnels disposent, il n'a pas accès aux mêmes outils pour gérer cette information, il apprend les nouvelles bien après eux. Sur ce terrain du court terme, le combat est inégal.

4. Le simple investisseur doit penser "long terme" (5 à 10 ans). Là où il a un avantage majeur sur les professionels de l'investissement. Ces derniers cherchent à performer à court terme, à chaque trimestre pour répondre aux attentes de leurs clients: ce qui les amène à sur-réagir, à multiplier les transactions, ce qui entraîne des frais et des coûts fiscaux, à se défaire de titres avant qu'ils n'atteignent leur plein potentiel. À cela, s'ajoutent d'importants frais administratifs que génèrent les firmes d'investissement à tous les ans et que doivent absorber leurs clients. Le simple investisseur peut ainsi mieux performer que le professionnel de l'investissement sur le terrain du long terme car il n'a pas à répondre à personne d'autre que lui-même et n'a pas à revoir constamment son plan de match: il peut se limiter à quelques investissements dans de solides entreprises et laisser le temps faire son oeuvre.

5. Il faut être prudent face à ce qui est très populaire, face à ce qui est à la mode. Par exemple, M. Mooney est méfiant face à la popularité des titres chinois. Il ne comprend pas que certains investisseurs soient craintifs face aux perspectives de "blue chips" américains mais qu'ils soient prêts à investir dans des petites entreprises chinoises sur lesquelles ils ne disposent que de très peu d'information. M. Mooney trouve que les attentes de profits des investisseurs à court terme sont démesurées: on s'attend à voir le cours des actions monter de façon importante en quelques semaines. Alors on se met à croire à des scénarios de succès instantané. On cherche le prochain Microsoft...

lundi 26 novembre 2007

MEGA BRANDS: investir en faisant ses emplettes de Noël...

Peter Lynch, dans son livre One up on Wall Street, suggère que le premier endroit où regarder pour dénicher de bons investissements, n'est pas très loin d'où vous habitez: au centre d'achats le plus près de chez vous... Cette méthode n'a rien de très scientifique mais, parfois, on peut effectivement aller y chercher une bonne idée d'investissement.

Donc, dimanche après-midi, je commence mes emplettes de Noël, premier arrêt: Wal-Mart. Section des jouets, qu'est-ce que j'aperçois dans trois énormes étalages à différents endroits: les mega-blocs de Mega Brands (MB au TSE), dont des ensembles conçus à partir d'aventures de Disney (Pirates des Caraïbes). Je m'en vais chez Costco, encore plein de jouets de Mega Brands. Intéressant... J'en suis venu à me poser des questions... Comment cette entreprise, dont l'action a perdu 82% de sa valeur depuis son sommet du 6 mars dernier ($27,20) pour se retrouver aujourd'hui à $4,81, peut-elle avoir un "positionnement" aussi intéressant chez des géants comme Wal-Mart et Costco et avoir comme partenaire Disney? Est-ce que les ventes du trimestre en cours, trimestre fort dans l'industrie des jouets, ne vont-elles pas ramener les bénéfices et rassurer les investisseurs?

C'est vrai que le dépôt du dernier rapport trimestriel de Mega Brands n'était pas rassurant. Mais les trois causes principales de ce désastreux rapport trimestriel ont un caractère qui m'apparaît conjoncturel et elles peuvent être corrigées : incapacité des fournisseurs à livrer à temps, modèle de jouet controversé (sécurité) et mauvais contrôle des inventaires. Ce qui inquiète sûrement les investisseurs, c’est que tout ça est arrivé en même temps : ça soulève des questions sur la qualité du management de l’entreprise. Et puis, d'ici la fin de l'année, plusieurs gros investisseurs vont être tentés de liquider ce titre pour encaisser la perte de capital, quitte à en racheter en janvier.

Malgré ces risques, je me suis laissé convaincre par ma visite au centre d'achats et j'ai acheté des actions de Mega Brand aujourd'hui. L'avenir me dira si mes cadeaux de cette année m'apparaîtront particulièrement coûteux en janvier, ou si j'ai rencontré le père Noël un mois avant les autres...

Site web : MEGA BRANDS

dimanche 25 novembre 2007

La crise des "subprimes": le pire à venir?

Un article du très influent Wall Street Journal aborde le sujet de la crise des "subprime" aujourd'hui et laisse entrevoir une détérioration de la situation en 2008. La pression politique sur les prêteurs pour qu'ils assouplissent les termes des prêts hypothécaires pourrait limiter un peu les dommages, mais cela ne sera peut-être pas suffisant pour éviter le pire. Quel impact cela aura sur l'économie américaine, sur les secteurs les plus directement concernés (institutions financières, constructeurs d'habitations, fabricants de composants du bâtiment, détaillants et grossistes de la construction et de la rénovation...), sur le marché boursier en général? C'est la grande question à laquelle il n'est pas évident de répondre.

Rising Rates to Worsen Subprime Mess, cliquez ici pour lire l'aricle du Wall Street Journal

SEEKING ALPHA: un site riche en analyses sur les entreprises et l'investissement boursier

Seeking Alpha www.seekingalpha.com est un site où différents investisseurs soumettent leurs analyses et expriment leurs points de vue sur le marché boursier et les entreprises. Les contributeurs (400) à ce site sont à la fois des investisseurs individuels, des gestionnaires financiers professionnels, des analystes et des éditeurs de « newletters ». Ce site est orienté sur l’analyse fondamentale.

Seeking Alpha se distingue d’autres sites boursiers par l’accent qu’il met davantage sur les opinions et les analyses, plutôt que sur la nouvelle. Ce site n’est pas alimenté par des journalistes mais par des investisseurs qui expliquent leur approche personnelle et leurs différents choix d’investissement. C’est en quelque sorte un lieu d’échange et d’expression.

Pour accéder à Seeking Alpha, cliquez >>> ici

samedi 24 novembre 2007

Conférence de Bernard Mooney, mardi soir à Montréal (malheureusement, c'est complet)

Mardi soir, le 27 novembre, M. Bernard Mooney donnera une conférence sur les éléments fondamentaux qu'il faut considérer pour réussir ses placements. M. Mooney est un investisseur expérimenté, un commentateur respecté du marché boursier et l'auteur d'un des best seller de l'investissement au Québec: "Investir à la bourse et s'enrichir!". Cette conférence est gratuite et je crois qu'il y a encore des places de disponibles. Pour vous informer et réserver une place, voir les informations suivantes.

Montréal, mardi 27 novembre, 2007, de 18:30 à 19:45
Bernard Mooney : Comment réussir vos placements en Bourse
BMO Ligne d'action est heureuse de vous inviter à un séminaire spécial portant sur le marché boursier. Joignez-vous à nous et rencontrer Bernard Mooney, du Journal Les AFFAIRES, qui vous parlera des éléments fondamentaux qu’il faut considérer afin de réussir vos placements dans le marché actuel. Venez poser vos questions à M. Mooney et profiter de ses 20 ans d’expérience comme investisseur.

Bourse de Montréal, Tour de la Bourse 800, Square Victoria – 4e étage
Réservez en composant le 1-877-747-7741 ou par courriel : Conferences2007@bmo.com

jeudi 22 novembre 2007

Les erreurs à éviter selon Pat Dorsey : Paniquer quand le marché est bas

N.B. Ce texte est une libre traduction que j’ai faite d’un extrait du livre de Pat Dorsey : The five rules for successful stock investing. Éditions Morningstar, 2004.

C’est le temps d’acheter des actions quand plus personne ne veut en acheter, pas quand votre coiffeur vante les mérites de la bourse et vous suggère d’investir dans certaines compagnies… Quand vous investissez, il est tentant de chercher l’approbation des autres ou de faire la même chose qu’eux. Mais l’histoire a démontré plusieurs fois, et de façon répétitive, que les actions sont vraiment le placement idéal quand tout le monde veut éviter ce type d’investissement. Pour reprendre les mots de Sir John Templeton : « Lorsque le pessimisme atteint son maximum, c’est le meilleur temps pour acheter ».

L’exemple le plus célèbre de ce fait, s’est produit lorsque le magazine Business Week a affiché une page couverture qui titrait en 1979 : « La mort de l’investissement boursier ». Quelques semaines plus tard débutait un « bull market » qui allait durer dix-huit ans!

Un autre exemple plus récent, le 27 décembre 1999, quand la revue Barron’s sur sa page couverture affichait une photo de Warren Buffett et un titre interrogateur : « Qu’est-ce qui ne va pas Warren? ». L’article soulignait l’incapacité de Buffett de s’adapter au nouveau « bull market », marché propulsé par les actions des compagnies technologiques. Au cours des trois années suivantes : le Nasdaq allait perdre 60% de sa valeur, pendant que Berkshire Hathaway, le holding dirigé par Buffett, augmentait de 40%!

Aller à contre courrant demande du courage, mais le courage paie toujours. Vous obtiendrez de meilleurs résultats comme investisseur si vous pensez par vous-même et recherchez des aubaines dans les coins du marché boursier que tous les autres ont délaissés, plutôt que d’acheter la « saveur du mois » des revues financières.

mercredi 21 novembre 2007

Québec Inc. : la débâcle

.
Dans les années 90, l’expression « Québec Inc » était à la mode : elle était synonyme de la réussite des entreprises québécoises, en particulier celle des manufacturiers. Cette croissance était cependant un peu artificielle, basée sur la faiblesse du dollar canadien qui nourrissait la montée des exportations vers les États-Unis. La hausse spectaculaire de la valeur du dollar canadien depuis 2002, a fait disparaître cet avantage: l'impact a été dévastateur, tant sur la rentabilité des entreprises que sur la performance de leurs actions en bourse.

Voici quelques exemples de cette débâcle boursière de Québec Inc., entre janvier 2002 (janvier 2003 pour Mega Brands) et aujourd’hui :

Quebecor World (IQW), de $36,55 à $2,49
Tembec (TBC), de $12,20 à $0,42
Shermag (SMG), de $10,00 à $1,00
Bombardier (BBD.B), de $14,70 à $5,33
Mega Brands (MB), de $23,00 à $5,55
.

mardi 20 novembre 2007

INVESTOPEDIA.COM: une encyclopédie et une université de l'investissement!

Pour ceux qui lisent l'anglais, je me dois de vous suggérer un site où l'on retrouve une multitude d'informations utiles pour faire son apprentissage de la finance et des marchés boursiers: INVESTOPEDIA.COM. Ce site est une véritable encyclopédie du savoir financier et de l'investissement.

Sur le site Investopedia.com, vous pourrez d'abord accéder à un dictionnaire complet de 7000 termes financiers et boursiers (section Dictionary). Une courte définition est proposée pour chaque terme (What does it mean?), accompagnée d'un commentaire qui précise davantage sa signification (Investopedia says...). Pour chaque terme, on vous propose d'autres termes reliés (related terms). Finalement, on vous suggère des articles reliés (related links) qui approfondissent le sujet.

Investopedia.com offre également gratuitement toute une série de textes (section Articles) à teneur pédagogique sur différents sujets de la finance et de la bourse, et ce, sous différents angles: investissement de base, actions, obligations, fonds mutuels, analyse technique...

Ce qui distingue ce site et qui en fait une véritable université pour autodidacte de l'investissement, ce sont les cours (tutorials) qu'il vous propose en quatre classes (débutants, investisseurs expérimentés, investisseurs actifs, retraités).

Une section vous propose de répondre à vos questions (Ask us). Vous pouvez poser votre question et obtenir par la suite une réponse ou consulter les questions et réponses déjà publiées.

Pour accéder à Investopedia.com, cliquez >>> ici.

LES LEÇONS DE L'INVESTISSEUR: Ne jamais essayer d'attraper un couteau qui tombe!

Après une mauvaise nouvelle majeure, il faut attendre au moins quelques jours avant d’acheter les actions d'une compagnie qui continue à nous intéresser malgré cette nouvelle, et dont le prix est soudainement attrayant. Le nouveau plancher ne se présentera pas avant cinq, dix, vingt, ou trente séances, selon l’ampleur négative de cette nouvelle. Ne surtout pas se précipiter le jour même ou le lendemain, même si le nouveau prix nous fait saliver. Durant ces premières journées se forme un faux plancher réservé aux affamés impatients d’acheter, mettre les pieds là-dessus est à vos risques et périls, je l'ai fais à plusieurs reprises avant de comprendre. Il faut laisser le temps à la mauvaise nouvelle d’être pleinement absorbée par le marché et que ce faux plancher soutenu par les impatients cède. Cette loi de la gravité boursière ne se dément pratiquement jamais!

Bien que la valeur des actions touchées par une mauvaise nouvelle de première importance (ex. échec de la reconnaissance d'un médicament majeur par la FDA, diminution soudaine de la rentabilité, dilution suite à un refinancement…) puisse remonter dans les jours qui suivent le choc initial, elle redescendra par la suite quand les affamés impatients se seront gavés et qu'il n'y aura plus rien pour soutenir le cours de l'action. C'est alors que se dessinera lentement le "vrai plancher", la vrai valeur que le marché donne maintenant à cette action. À ce moment, on peut se pencher, regarder le couteau et si on lui trouve une certaine valeur, décider de le ramasser.

C'est la troisième fois que je publie ce message sur mon blog, mais c'est le plus important que je puisse transmettre à mes amis investisseurs et il m'arrive encore, moi-même, de ne pas respecter cette règle fondamentale: la semaine dernière, lors de l'annonce négative du refinancement avec dilution de Quebecor World (IQW), à la fin de cette journée où le titre avait descendu de 22%, je n'ai pu résister et j'ai acheté des actions à $4,00. Ce faux plancher, bien sûr, n'a pas tenu longtemps: quatre séances plus tard, le titre atteignait $2,88 hier!

dimanche 18 novembre 2007

Les grands éclopés de 2007 n'auront peut-être pas de répit d'ici la fin de l'année

L'année boursière 2007 aura été marquée par la "crise des subprimes" et la chute spectaculaire du marché immobilier aux États-Unis. Cette crise aura fait naître la perspective d'une récession américaine en 2008, ce qui a rendu les grands investisseurs davantage craintifs vis à vis du marché des actions.

Plusieurs entreprises de grande taille ont perdu plus de la moitié de leur valeur boursière. Les grands éclopés de 2007 risquent de ne pas avoir de répit au cours des prochaines semaines: puisque de nombreux investisseurs seront tentés de liquider ces titres pour enregistrer des pertes de capital, quitte à les racheter au début 2008. D'autant plus, qu'au cours des prochains mois, l'étendue des dommages de la crise des subprimes et les perspectives de l'économie américaine devraient se préciser: d'ici là, c'est investir sans vraiment savoir ce qui s'en vient.

Lorsque le portrait définitif de cette crise sera connu, certaines de ces entreprises, si elles y ont survécue, apparaîtront être des aubaines et pourraient offrir des rendements supérieurs en 2008. Tant que la poussière ne retombera pas, la plupart de ces titres demeurent cependant des investissements à risque élevé, surtout d'ici la fin de l'année.

Quelques exemples d'entreprise américaines, européennes et canadiennes qui ont perdu une part importante de leur valeur boursière depuis le début de l'année. Dans l'ordre: nom de l'entreprise, code boursier et pourcentage de perte de la valeur boursière depuis le 1er janvier 2007.

E Trade Financial Corporation (ETFC au Nasdaq): -77%
Radian Group (RDN au NYSE): -77%
Circuit City Stores (CC au NYSE): -75%
Hovnanian Entreprises (HOV au NYSE): -71%
Countrywide Financial (CFC au NYSE): -70%
Warner Music Group (WMG au NYSE): -69%
Ambac Financial Group (ABK au NYSE): -67%
US Airways Group (LCC au NYSE): -63%
McClatchy Company (MNI au NYSE): -62%
YRC Worldwide (YRCW au Nasdaq): -58%
Centex Corporation (CTX au NYSE): -58%
Pulte Homes (PHM au NYSE): -58%
Office Depot (ODP au NYSE): -55%
Washington Mutuals (WM au NYSE): -51%

Du côté des compagnies européennes accessibles sur la bourse de New York, il y a beaucoup moins de grands éclopés de 2007, voici les principaux:

Qimonda AG (QI au NYSE): -50%
Alcatel-Lucent (ALU au NYSE): -39%
Wolseley (WOS au NYSE): -36%
Corporate Express NV (CXP au NYSE) -34%
Ericsson Telephone Company (ERIC au Nasdaq): -26%
Bank of Ireland (IRE au NYSE): -25%

Du côté canadien, les grands éclopés sont surtout québécois:

Quebecor World (IQW au TSE): -78%
Tembec Inc (TBC au TSE): -76%
Mega Brands (MB au TSE): -71%
Breuvages Cott (BCB au TSE): -65%
Nortel Networks (NT au TSE): -43%
Cascades (CAS au TSE): -38%
Loblaw Companies (L au TSE): -31%

Le forum WEBFIN: le lieu d'échanges au Québec pour les passionnés du marché boursier

Pendant un certain temps, le forum du site financier Argent-WEBFIN était en compétition avec celui du site La Presse Affaires pour le titre de lieu d'échanges par excellence au Québec pour les passionnés de la bourse. La Presse Affaires a réorganisé son site en faisant peu de cas de son forum dans sa réorganisation, résultat: les internautes l'ont complètement abandonné et il n'y a plus qu'un forum qui domine les autres, celui de WEBFIN.

On y retrouve sept forums thématiques (Day trading, Guide des analystes, Les disciples de Buffett...) qui ont chacun leurs adeptes qui débattent amicalement de la valeur des titres. Certains de ces internautes ont une bonne expérience et de solides connaissances du marché boursier, leurs propos éclairent souvent les aspects parfois nébuleux de l'actualité boursière. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore ce forum, je vous invite à le visiter

Forum du site ARGENT-WEBFIN >>>> ici

samedi 17 novembre 2007

LES LEÇONS DE L'INVESTISSEUR: Acheter une énorme dette est rarement un bon investissement...

La valeur d’une action c’est en bonne partie : actifs - dettes / nombre d’actions. Lorsqu’on détermine la valeur d’une action, il ne faut pas s’arrêter uniquement aux ratios cours/bénéfices et cours/ventes mais regarder le bilan financier, et le regarder en premier. Lorsqu’on achète une entreprise, on achète ses dettes également. Une dette récente, contractée pour faire une acquisition ou pour faire fructifier ses actifs, peut avoir un effet de levier mais une vieille dette qu’une entreprise traîne comme un boulet, la rend très vulnérable à l’état du marché de l’emprunt et peut devenir fatale. Pour mesurer l'avoir des actionnaires (equity), on soustrait les dettes de la valeur des actifs. Lorsqu'on divise cet avoir total des actionnaires par le nombre d’actions, on a une idée de la valeur réelle de chaque action. Parfois le chiffre est bien maigre et bien révélateur.

Il y a quelques années, j’ai acheté des actions de Delphi, un important fabricant de pièces automobiles. Le ratio cours/vente était très bas, à un point tel que je me disais qu’avec une marge nette de 2% cette compagnie serait amplement rentable. Je ne m’étais pas attardé à la dette qui était énorme et que Delphi, qui était un spin-off de General Motors, avait héritée de sa compagnie-mère. Quand l’industrie automobile a ralenti en 2005, Delphi s’est rapidement retrouvée dans une crise de liquidité, ne pouvant respecter ses obligations envers ses créanciers : elle a dû se réfugier sous la protection de la Loi contre les faillites (Chapitre 11), d’où elle n’est pas encore ressortie. Résultat : l’action payée 10$ vaut aujourd’hui 0,25$. C’était ça « acheter une dette » et non investir, je l’ai appris à mes dépens.

jeudi 15 novembre 2007

STARBUCKS: de bons résultats mais une diminution du taux de croissance prévu pour l’an prochain

Starbucks (SBUX au Nasdaq) vient de présenter ses résultats du dernier trimestre : dans l’ensemble, de bons résultats, en particulier à l’extérieur des U.S.A., résultats qui rejoignent les prévisions des analystes. Mais les investisseurs pour ce titre ne carburent qu’à la croissance et Starbucks a revu à la baisse ses prévisions pour le taux de croissance de ses profits en 2008 : une croissance qui serait de 17% à 21%, plutôt que le 20% à 22% antérieurement prévu. L’entreprise craint que le premier semestre de l’année soit plus difficile aux États-Unis avec un ralentissement dans les dépenses de consommation, ce qui devrait avoir un impact sur la croissance de ses ventes et de ses profits sur ce marché. L’entreprise entend également ouvrir 2500 nouveaux magasins en 2008, et non 2600, comme elle avait initialement prévu.

Cette révision bien que modeste a fait chuter l’action de près de 10%, sous les $22 dans le marché d’après séance. Pourtant, les résultats ont répondu aux attentes et l’entreprise réaffirme que la croissance se continuera l’an prochain : poussant les profits entre $1.02 à $1.05 par action. Malheureusement pour Starbucks, les titres qui se vendent à un ratio prix/bénéfices plus élevé parce que les investisseurs anticipent une croissance plus élevée que la moyenne, n’ont pas le droit de les décevoir à ce niveau, même légèrement. La brutalité de la réaction a tout de même de quoi surprendre, puisque l’action avait déjà perdu une bonne partie de sa valeur au cours des derniers mois : elle se vendait $40 il y a un an!

Pareille correction après des résultats forts respectables est une autre preuve de l’instabilité et de l'irritabilité de Mr. Market, surtout actuellement. Le titre risque de se faire malmener au cours des prochaines semaines et de se retrouver sous les $20. À ce prix, l’action de Starbuck qui a une marque de commerce mondialement reconnue et encore un bon potentiel de croissance à l’extérieur des États-Unis, pourrait éventuellement donner un bon retour sur l’investissement à ceux qui profiteront de sa déprime pour en faire l'acquisition.

Résultats du dernier trimestre, cliquez >>> ici
Site web: STARBUCKS

mercredi 14 novembre 2007

BANK OF IRELAND: un recul qui crée un bon point d'entrée

Bank of Ireland (IRE au NYSE) a présenté aujourd’hui ses résultats semestriels qui étaient dans l’ensemble positifs, malgré le ralentissement dans le marché immobilier irlandais, résultats en accord avec les attentes des analystes. En enlevant des éléments non récurrents, les profits ont augmenté de 12%. La banque a déclaré un niveau de pertes attribuables à de mauvais prêts qui n’était pas particulièrement élevé, là aussi rejoignant les prévisions des analystes. Voir une présentation sur les résultats en cliquant >>> ici.

Cependant, Bank of Ireland a révisé à la baisse ses prévisions de bénéfices pour 2008: d’une prévision de croissance de l’ordre des « low double digit », elle passe à une prévision de l’ordre des « high single digit »: de 10-12% à 8-9%. Les marchés ont durement réagi face à cette révision des prévisions: faisant reculer la valeur de l’action de 7% à $58,60. Depuis son sommet de $98,46 à la fin février, cela représente une perte de 40% de la valeur de l’action. Certains analystes anticipent une diminution progressive du taux de croissance des bénéfices de Bank of Ireland au cours des prochains semestres, après les fortes augmentations que ces bénéfices ont connues entre 2003 et 2007 : leur croissance annuelle moyenne avait été supérieure à 25% durant cette période.

Bank of Ireland prévoit que les marchés financiers demeureront volatiles au premier semestre de 2008 et que les coûts d’acquisition de fonds seront plus élevés avec le resserrement du crédit. Elle continue d’être optimiste pour le développement de l’économie irlandaise qui devrait croître de 3,2% en 2008. Même avec la révision des prévisions d’aujourd’hui, le titre de la Bank of Ireland m’apparaît être bon marché : le prix actuel étant inférieur à sept fois ses bénéfices par action prévus pour l’an prochain. La correction d’aujourd’hui crée selon moi un bon point d’entrée pour les actions de cette banque irlandaise menée de façon conservatrice et qui paie un généreux dividende de 5,5%. À considérer pour un horizon moyen terme.

Site web: Bank of Ireland

mardi 13 novembre 2007

Les leçons de l'apprenti investisseur de Barry Ritholtz

Barry Ritholtz un contributeur au site The Street.com a publié une série de 28 articles en 2005-2006 sous le thème "Lessons for the Apprenticed Investor" (Les leçons de l'apprenti investisseur). L'approche préconisée est celle de l'"investisseur actif" (trader) qui n'est pas la mienne, plus conservatrice. Cependant, si cette approche est la vôtre et si vous lisez l'anglais, vous prendrez plaisir à lire le fruit de l'expérience de ce vieux routier.

En cliquant sur le lien ci-joint, vous allez accéder à ces leçons de l'apprenti investisseur:

Lessons for the Apprenticed Investor >>> ici

lundi 12 novembre 2007

QUEBECOR WORLD: la crainte d'une nouvelle émission d'actions provoque la chute du titre

Quebecor World (IQW au TSE) pique du nez depuis quelques jours: l'action frôle les $5. L’imprimeur québécois a annoncé la semaine dernière qu’il vendait sa division européenne à une compagnie hollandaise, RSDB NV. Quebecor World gardera cependant une participation de 30% dans la nouvelle entité appelée Roto Smeets Quebecor (RSQ) qui sera cotée à la bourse Euronext Amsterdam.

Cette vente permettra à Quebecor World de mettre la main sur 213 M$ comptant, en plus de 50 M$ sous forme d’un billet à être remboursé à compter de 2011 et de ses actions dans RSQ : une valeur totale de 341M$. De cette somme, 100 M$ seront destinés à la réduction de la dette. Ce changement permettra à Quebecor World de concentrer ses énergies sur les marchés nord et sud américains, plus rentables. D’autant plus que l'entreprise vient d’investir plus de un milliard dans la modernisation de ses usines dans ces deux marchés.

Cette vente, ce recentrage des activités et cette modernisation des équipements auraient dû normalement rassurer les marchés mais il n’en est rien : depuis l’annonce de la semaine dernière, l’action est passée de plus de $8 à $5. C’est que Quebecor World a près de 3 milliards de dettes à long terme et que certains échéanciers de remboursement sont rapprochés. Wes Lucas, le président et chef de la direction, a laissé entendre mercredi dernier que la question du financement de la dette serait adressée bientôt. Les analystes en ont conclu qu’une émission d’actions aurait probablement lieu : d’où la chute brutale du titre au cours des dernières séances devant la crainte d’une dilution de l’avoir des actionnaires actuels.

Même si la réorganisation en cours pourrait plaire à certains investisseurs, il est difficile pour eux d'embarquer sans connaître la nature de ce refinancement de la dette.

Site web: QUEBECOR WORLD

LES LEÇONS DE L'INVESTISSEUR: Les analystes financiers se trompent, et souvent!

L’évaluation de la valeur d’une action n’est pas une science exacte, même lorsqu’on cherche sa valeur actuelle à partir des données et des faits les plus récents. Imaginez lorsqu’on essaie de prévoir l’avenir! Les prévisions des analystes sur les futurs bénéfices par action et les prix cibles, au delà du court terme, peuvent être très trompeuses. On n’a qu’à relire les prévisions faites par les analystes il y a un an, pour se rendre compte à quel point, mêmes les meilleurs d'entre eux sont souvent en dehors de la cible.

Plus on s’éloigne des prévisions sur l’année en cours et plus les prévisions des analystes se rapprochent de la futurologie et ne devraient pas avoir un impact majeur sur vos décisions d’investisseur. Je ne dis pas que ces prévisions de moyen terme sont sans intérêt, ou qu'elles ne sont jamais exactes, elles ne sont tout simplement pas assez fiables pour justifier votre décision à elles-seules. Rappelez-vous des taux de croissance que l'on prévoyait pour les équipementiers des télécommunications comme Nortel! Je préfère m’appuyer sur les données et les faits réels des plus récentes années pour me faire une idée que sur des anticipations de l’avenir.

Au début de mon parcours d'investisseur, je me référais aux écrits des analystes comme si c'étaient les paroles de l'évangile, je n'osais aller à contre-courant de leurs évaluations. Il y a un an, j’avais étudié en long et en large une compagnie minière brésilienne nommée Companhia Vale do Rio Doce (RIO). J’étais prêt à «peser sur le bouton» mais j’hésitais, le prix me convenait à 10$, mais l’analyste de Morningstar affirmait que la juste valeur de l’entreprise n'était que de 7,25$ et que l’on ne devrait considérer l’achat que si l'action descendait à 5$. Je me suis écouté et j’ai acheté malgré tout, un an plus tard l’action vaut près de 33$.

Il y a des analystes et il y a des gourous. Un de ces gourous futurologues qui fait beaucoup de dommages est le célèbre Jim Cramer, en qui certains accordent une confiance aveugle. Jim Cramer se prononce pratiquement sur n’importe quelle compagnie sur laquelle on l’interroge. Comme si c’était possible pour lui, de suivre les 6 000 compagnies que l’on retrouve dans les différentes bourses américaines. Je me suis fais prendre une fois par les propos de Cramer. Je possédais des actions de Merck au moment où les rapports d’incidents mortels concernant le Vioxx ont été publiés en 2004. Jim Cramer avait annoncé la mort probable de Merck, ce géant pharmaceutique pourtant réputé pour le sérieux de ses recherches et de sa gestion. Cramer affirmait que les poursuites viendraient à bout de cette entreprise qu’il admirait, d’autre part. Moi, le naïf, je me suis dit qu’un tel expert devait voir juste et j’ai vendu à 28$ l’action, avant qu’il ne soit trop tard. Trois ans plus tard, Merck vient d'arriver à un règlement pour l'ensemble des poursuites et l’action de Merck ne cesse de monter, elle vaut aujourd'hui $56.

Tout ça pour vous dire, qu’il peut être utile d’écouter les autres, que les analystes ont des connaissances plus étendues que la plupart d’entre nous, mais qu’en bout de ligne, après avoir fait vos devoirs avec sérieux, vous devez d’abord vous écouter et personne d’autre. Après tout, c’est de votre intérêt dont il s’agit, comme dit le monsieur dans la publicité.