vendredi 29 octobre 2010

Le mouvement des charognards

Apprendre est parfois un long processus, ardu et frustrant. Pour moi à tout le moins. Se défaire d'une mauvaise habitude d'investisseur est plus facilement dit que fait...

Je m'explique: il est évident que lorsqu'un titre chute, il y a quelque part quelque chose de négatif et ce que vous le voyiez ou pas. Les vendeurs à découvert (short sellers), eux l'ont aperçu cette blessure sur le flanc du titre en chute libre et s'acharnent contre la bête blessée. Les vendeurs à découvert sont les charognards des marchés boursiers, ils se promènent à l'affût de ce type de titres en difficulté pour l'amener plus bas et faire leur profit.

Pendant longtemps je voyais les vendeurs à découvert strictement comme des profiteurs sans morale et je les dénonçais comme des abuseurs à réglementer. Ça demeure vrai. Ils sont effectivement sans morale, mais à la bourse, cette valeur ne semble pas être à sa place de toute façon. Aujourd'hui, je me dis que ces charognards sont des avertisseurs pour l'investisseur honnête: ils vous préviennent que quelque chose ne tourne pas rond. Il faut donc comprendre le mouvement des charognards dans le ciel, il peut nous informer, nous alerter. C'est pourquoi, il faut garder un œil sur le volume de ventes à découvert sur un titre, s'il est élevé et en hausse, il faut chercher à en connaître la cause.

Tout ça pour vous dire que je regardais chuter le titre de Bank of Ireland (IRE-NYSE) depuis trois semaines et que le chasseur d'aubaines que je suis, commençait à être tenté de s'approcher de cette bête qu'il croyait sous-évaluée par le marché. L'organisme réglementaire des banques en Irlande n'avait-il pas annoncé au début du mois que cette banque était suffisamment capitalisée pour l'instant, contrairement à la Allied Irish Bank (AIB-NYSE)? Pourtant, les charognards ne sont jamais là par hasard, j'aurais dû me méfier en les apercevant. Je me suis laissé tenté mardi, heureusement pour moi, seulement une petite somme. Le titre chute de 10% ce matin en Europe, je ne sais toujours pas où est la blessure sur le titre, mais il y en a une de toute évidence: les charognards, eux, l'avaient aperçue il y a trois semaines.


vendredi 10 septembre 2010

Patience et longueur de temps...

En décembre 2005, j'ai acheté des actions d'un fabricant québécois de produits en plastique: IPL (IPI.A - TSX). Le titre touchait alors un creux, suite aux difficultés qu'entraînait la hausse de la valeur du dollar canadien: IPL exportant une bonne partie de sa production aux États-Unis. J'ai acheté ce titre à son plus bas ($3.35), lui qui valait $12 en septembre 2002. Malgré ses déboires, cette entreprise me semblait conserver une valeur réelle que le marché reconnaîtrait un jour ou l'autre. J'étais alors un fervent du "buy and hold", alors il n'était pas question que je vende ces actions avant que la tempête ne passe.

En fait, le titre dans un premier temps s'est mis à remonter comme je l'avais anticipé, atteignant près de $8 au début 2007. J'aurais pu alors "prendre mon profit" comme aime à dire les day traders. Je ne le fis pas.

L'entreprise s'engouffra alors dans une longue période de résultats modestes où elle parvint tout juste à maintenir sa rentabilité. Le titre entrepris par la suite une longue descente qui allait le mener à près de $1 l'action à la fin 2008. Jamais, au milieu de cette tempête, je ne songeai un instant à jeter ces actions par-dessus bord. Le titre remonta effectivement à nouveau, pour se figer dans un étroit couloir, entre $4,50 et $4,75, pendant toute la première partie de 2010.

Après près de cinq ans de patience où j'étais resté fidèle à IPL contre vents et marrées, à la fin juin, fatigué de voir stagner son titre, j'eus la brillante idée de le vendre à $4,42 pour échanger la somme contre des actions de Pfizer. Quelques semaines plus tard, des rumeurs de vente de IPL commencèrent à circuler, la vente fut confirmée au début septembre, les actionnaires allaient recevoir $6.50 l'action.

J'aurais pu ainsi encaisser un profit additionnel de 50% pour quelques semaines de patience de plus, moi qui en avais fait preuve pendant près de cinq ans. La morale de cette histoire: la valeur d'une entreprise honnête qui possède des actifs réels, sera tôt ou tard reconnue par le marché ou par des acheteurs privés.

mardi 24 août 2010

Déduction

Il faut se méfier des déductions en bourse, la logique mathématique ne s'applique pas toujours. Je vous en propose tout de même une: si McAfee (MFE-NYSE), le fabricant de logiciels de sécurité informatique, vaut $48 l'action selon son acheteur (Intel), combien vaut son principal concurrent Symantec (SYMC-Nasdaq - $13.53) qui produit, entre autres, le logiciel Norton?

Symantec m'apparaît plus intéressant que McAfee par la diversité de son offre de produits qui dépasse ceux qui s'adressent aux simples consommateurs. Symantec vise davantage les entreprises depuis les acquisitions de Veritas en 2005 et la toute récente de VeriSign Security. Mon évaluation sommaire, c'est qu'un acheteur éventuel devrait offrir au moins $20 l'action pour convaincre le conseil d'administration et les actionnaires.

Ça demeure une déduction. Qu'en pensez-vous?

lundi 16 août 2010

INTEL: Bon point d'entrée?

Vous allez dire que je suis tombé sur la tête: après avoir mentionné que je n'aimais pas les entreprises technos, je rédige trois billets en ligne plutôt favorables à ce type d'entreprises. Après Hewlett Packard et Nam Tai Electronics, j'avance que Intel (INTC-Nasdaq) à son prix actuel ($19.47) est selon moi une occasion d'achat.

Il faut dire que ces trois compagnies ne sont pas vos entreprises technos habituelles, Nam Tai Electronics lorsqu'elle faisait des profits distribuait un généreux dividende à ses actionnaires, tout comme Intel qui contrairement à la plupart des entreprises technos, est également généreuse envers ses actionnaires: elle offre actuellement un dividende de 3,3%.

Intel malgré des résultats qui ont dépassé les attentes des analystes lors des cinq derniers trimestres a vu son titre reculer de 20% depuis le mois d'avril. Pourtant, je vois beaucoup de points positifs dans ce titre: Intel domine son marché de façon décisive, la compagnie n'a pratiquement pas de dettes à long terme, ses ventes augmentent, ses profits nets viennent de dépasser le 25% et elle paie un dividende intéressant! Mais ce titre a tout de même un défaut majeur, le nombre d'actions en circulation: 5,7 milliards d'actions! C'est le hic. Comment en est-on arrivé à émettre autant d'actions? À son prix actuel, ça lui donne un ratio Prix/Ventes pour les quatre derniers trimestres de 2.7, ce qui est beaucoup et qui sera toujours un frein à l'envolée du titre.

Ceci dit, un Prix/Ventes de 2,7 quand la marge de profits dépasse les 25% et que les ventes augmentent, c'est tout de même vivable. Et puis d'un point de vue technique, il semble y avoir un solide support à $19. Autre facteur qui peut expliquer le recul du titre: les perspectives incertaines pour les ventes d'ordinateurs au cours des prochains trimestres. Le niveau d'endettement des ménages étant élevé, tout comme le taux de chômage dans plusieurs pays, ce type de dépenses pourraient être reportées par plusieurs en attendant une meilleure situation économique.

En dépit de ces réserves, en pesant le pour et le contre, je crois que ce titre constitue un achat pertinent malgré les perspectives incertaines de la demande pour les produits électroniques.

Qu'en pensez-vous?

vendredi 13 août 2010

Hewlett Packard: occasion d'achat?

Les marchés n'ont pas aimé la démission forcée du c.e.o. de Hewlett-Packard (HPQ-NYSE), Mark Hurd, suite à une affaire de harcèlement sexuel, le titre a chuté de près de 13% en quelques jours, il se retrouve près des $40. Bien que le départ d’un dirigeant qui a une excellente réputation a un impact négatif sur toute entreprise, cette réaction m’apparaît démesurée : Hewlett-Packard est une des rares entreprises technos dans laquelle il me semble pertinent d’investir.

Je n’aime pas la plupart des entreprises technos, en particulier celles qui doivent leur succès à un produit vedette : elles sont exposées à vivre un jour ou l’autre une chute spectaculaire de revenus et de profits lorsque leur produit vedette deviendra désuet suite à un progrès technologique. Lors des ralentissements économiques elles seront également très vulnérables.

Hewlett-Packard offre par contre une diversité de produits et services qui la protège contre ce genre de baisse soudaine des bénéfices. L’acquisition d’Electronic Data Systems en 2008 m’apparaît dans ce sens très positive. Hewlett Packard, d'une compagnie principalement de fabrication de matériel informatique devient davantage une entreprise de services informatiques, ce qui me semble prometteur pour ses marges bénéficiaires, puisque les pourcentages de bénéfices sont plus élevés du côté des services. De plus, cela crée une stabilisation dans les revenus, puisqu'une entreprise qui confie la gestion de ses services informatiques à HP ne lui retirera pas son contrat du jour au lendemain sans raison majeure, étant donné l'impact d'un tel changement sur ses opérations. IBM a effectué un virage similaire et s'en porte très bien aujourd'hui.

Qu’en pensez-vous?

mardi 30 mars 2010

Les leçons de l'investisseur: Se comporter comme un directeur-gérant impatient est néfaste à la longue

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L'un des pièges lorsqu'on débute en bourse, c'est de développer le besoin de transiger, simplement pour sentir la "drive" de transiger, la sensation de réaliser ce qu'on croît être un bon coup.

Si on ne possède pas de liquidités pour assouvir notre soif de transiger, qu'est-ce qu'on fait? On se tourne vers la possibilité de "faire des échanges", comme on dit en langage de hockey. Et si je vendais le titre de cette jeune recrue dont le développement semble piétiner et que j'obtenais en échange ce vétéran qui a fait ses preuves et qui pourrait me donner rapidement un meilleur rendement... Ou l'inverse, je pourrais me débarrasser de ce vétéran assoupi et obtenir cette recrue qui a le potentiel d'une super-star... On devient un directeur-gérant impatient, prêt à chambouler son équipe pour le seul plaisir de bouger et de se sentir utile.

À mes débuts en bourse, après quelques mois, je me suis retrouvé dans cette situation: je n'avais plus de liquidités, mais en étudiant les marchés je voyais plein de candidats au potentiel d'un Wayne Gretzky et d'un Mario Lemieux qui ne demandaient qu'à être repêchés. Je décidai alors de passer à l'action et je fis deux échanges dans une même journée: j'ai montré la sortie à Exfo Electro-Optical (EXF-TSX) et à JDS Uniphase (JDSU-NYSE) et j'ai obtenu en retour Corning (GLW-NYSE) et PerkinElmer Inc (PKI-NYSE). Il s'avéra que ce fut, sur le coup, un excellent échange, car mes deux acquisitions qui étaient au plancher au moment de la transaction, semblèrent complètement revigorées dès leur arrivée dans leur nouvelle équipe! Ils remplirent les buts séance après séance, alors que mes deux "ex" se retrouvèrent pratiquement dans la ligue Américaine...

Cette chance du débutant dont avait bénéficié le jeune directeur-gérant que j'étais, me monta rapidement à la tête. Pourquoi m'arrêter là, puisque j'avais le flair d'un Sam Pollock! Je me mis à multiplier les échanges, je cédais des recrues au potentiel intéressant que j'avais pris des mois à dépister dans les mineures, pour les troquer pour le premier joueur venu qui me semblait leur être supérieur par une coche. Il arriva ce qui devait arriver: les échanges suivants furent nettement moins intéressants, jusqu'au jour où j'échangeai, sans le savoir, celui qui aurait pu devenir mon joueur étoile, celui qui m'aurait mené à la coupe Stanley: Algoma Steel. J'ai déjà raconté cette triste transaction dans un billet antérieur.

Le directeur gérant d'un club de hockey quand il transige, n'a pas à payer des frais de transaction ou à déclarer des gains de capitaux imposables, privilège que nous n'avons pas, nous investisseurs. L'échangisme à outrance en bourse est donc une pratique qui peut s'avérer coûteuse et risquée, et qui vous amènera inévitablement à vivre de douloureux regrets quand vous apercevrez un jour ce joueur que vous aviez découvert dans un aréna perdu dans un quelconque bled, briller maintenant de tous ses feux dans l'équipe adverse, installé au sommet de la liste des pointeurs de la ligue Nationale...
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dimanche 7 mars 2010

Un an déjà

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Il y a un an, le 6 mars 2009, les marchés boursiers étaient plongés dans la tourmente de la crise des subprimes et des PCAA et de la possibilité d'un effondrement du système financier mondial. Ce jour-là, le S&P 500 touchait un creux durant la séance: 666 points!

Un an plus tard, l'indice est remonté à 1139 points, un redressement de 71% en douze mois. Bien sûr, les investisseurs vivaient alors des heures d'angoisse, pourtant ces journées de panique étaient une occasion en or de faire le plein à des coûts dérisoires. Une occasion qui n'est pas près de se représenter de si tôt.

À preuve, voici quelques titres qui ont été mentionnés sur ce blog, qui ont fait des bonds vertigineux depuis ce creux de la première semaine de mars 2009, en douze petits mois:

Avis Budget Group (CAR-NYSE): +2856%
Tuesday Morning (TUES-NASDAQ): +1269%
Sanmina SCI Corp (SANM-NASDAQ): +1230%
Office Depot (ODP-NYSE): +1155%
Radian Group (RDN-NYSE): +1008%
Garda World (GW-TSX): +900%
Gannett Corporation (GCI-NYSE): +780%
Wyndham Worldwide Corp (WYN-NYSE): +767%
Bank of Ireland (IRE-NYSE): +742%
Rhodia (RHAYY-OTC): +739%
Ford (F-NYSE): +688%
AmeriCredit Corp (ACF-NYSE): +646%
Barclays PLC (BCS-NYSE): +565%

Mise en garde: ce n'est que mon point de vue de simple investisseur, ce ne sont pas des recommandations, à vous d'y regarder de plus près ou à vous adresser à un conseiller financier si ces titres vous intéressent. Les dividendes des titres américains ou de type ADR ont un traitement fiscal différent de ceux des compagnies canadiennes. Il faut s'informer avant d'investir!

mardi 2 mars 2010

Les leçons de l'investisseur: ne pas signer un contrat en mandarin, à moins de bien connaître la langue

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Le cimetière des petites entreprises québécoises aux promesses démesurées s'est enrichi d'une nouvelle pierre tombale la semaine dernière, celle de la biotech ConjuChem (CJB-TSX). Elle s'est en effet placé sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC), pour procéder à une restructuration de son capital. Et comme on sait ce que ce genre de restructuration laisse comme part pour les anciens actionnaires ordinaires, aussi bien dire que pour eux, c'est R.I.P..

ConjuChem a connu son heure de gloire il y a quelque années, alors que certains entrevoyaient le jour où elle ferait une percée majeure dans le traitement du diabète. Moi je n'ai mordu que tout légèrement à l'hameçon, mais un de mes amis y a mordu à pleine dents, laissant $20,000 dans l'aventure. Il a été envoûté par ce titre et ses promesses de grand soir où il passerait à la caisse, une sorte de fixation sur un mirage. Heureusement pour lui, il a eu une autre fixation nettement plus heureuse sur une autre compagnie, Garda World, qui a connu une forte remontée depuis un an, ce qui fait qu'il ne s'en tire pas trop mal en bout de ligne. Il faut cependant se méfier de ce type d'investissement concentré sur une poignée de titres, à moins de connaître chacun d'eux dans leurs moindres coutures.

Ce qui m'amène à parler d'un conseil de notre bon vieux Warren Buffett: investissez dans le type d'entreprise que vous comprenez. Imaginez, le plus grand investisseur de tous les temps, ami personnel de Bill Gates, n'a jamais investi un sous dans Microsoft pour la simple raison qu'il avoue ne rien comprendre à l'informatique. Warren Buffett n'investit pas dans une entreprise qu'il ne comprend pas.

ConjuChem Biotechnologies sur son site affirmait:

ConjuChem élabore des médicaments de prochaine génération à partir de peptides thérapeutiques uniques et à action prolongée. L'ensemble des composés de ConjuChem s'appuient sur les plateformes de bioconjugaison appelées complexe d'affinité-pharmacothérapeutique (DACMC) et conjuqué préformé-complexe d'affinité-pharmacothérapeutique (PC-DACMC). Appliquées à un peptide spécifique, ces plateformes permettent d'élaborer de nouveaux médicaments aux effets thérapeutiques identiques à ceux du médicament d'origine, mais dont la durée d'activité est beaucoup plus longue et les profils d'innocuité améliorés.

Ça vous dit quelque chose? Moi pas. Par contre, pour Garda, c'était plutôt simple à comprendre: des camions blindés qui transportent de façon sécuritaire des devises, de la monnaie, des chèques et autres objets de valeur...

Cette compréhension des activités de l'entreprise est une première condition à l'investissement. Bien sûr l'analyse ne s'arrête pas là et même si l'activité est claire, ses états financiers et son marché peuvent être fort complexes à comprendre. Ce n'est qu'un point de départ mais il est essentiel. Alors que "les plateformes de bioconjugaison appelées complexe d'affinité-pharmacothérapeutique (DACMC) et conjuqué préformé-complexe d'affinité-pharmacothérapeutique (PC-DACMC)", pour moi, c'est comme lire un contrat en mandarin!

Mettre ses sous dans une entreprise sans pouvoir expliquer clairement ce qu'elle fait, est un très mauvais point de départ qui risque de vous amener un jour à visiter un cimetière.
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lundi 8 février 2010

Résolution ferme et irrévocable!

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Exeltech (XLT-TSX) s'est placée sous la protection contre ses créanciers la semaine dernière, enlevant du même coup pratiquement toute valeur à son action. Je perds ainsi encore une fois de l'argent avec une petite entreprise québécoise qui semblait pourtant prometteuse. Exeltech, spécialisée dans la maintenance d'avions, n'a pas été capable de résister au ralentissement que connaît le secteur du transport aérien.

Conjoncture exceptionnelle ou mauvaise gestion? Peu importe. Pour moi, j'en ai fini avec le financement de start up, qu'elles soient québécoises ou étrangères. Jusqu'à présent, ce type de placement a toujours été désastreux, je n'ai pas encore rencontré cette perle rare: une entreprise qui parvient à sortir de son statut d'entreprise "en démarrage" pour atteindre la rentabilité et récompenser les courageux actionnaires qui ont cru en elle.

À l'avenir, je n'investis que dans les entreprises aux reins suffisamment solides pour entrevoir non seulement le jour de la rentabilité, mais aussi, celui du paiement d'un premier dividende. Je suis un investisseur, pas un fournisseur de capital de risque ou un organisme de financement au démarrage d'entreprise! Je laisse ça à d'autres!
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mercredi 13 janvier 2010

Les leçons de l'investisseur: Le temps est le plus coûteux des frais de transaction

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Le temps est une denrée rare, la plus précieuse, la seule que nous ne pouvons acheter.

Dans les frais associés à l’achat d’actions, il faut inclure le temps de recherche et d’analyse que l’on y met. Dénicher une entreprise dont les actions méritent d’être achetées exige des heures de travail : on doit se taper la lecture de ses états financiers et de ceux de ses compétiteurs, lire son plus récent rapport annuel, prendre connaissance des articles, analyses et commentaires qui traitent de cette entreprise, visualiser des chartes techniques pour identifier le point d’entrée favorable…

Tout ça gobe beaucoup de temps et votre temps a une valeur. Celui que vous accordez à rechercher un investissement de qualité ne sera pas utilisé pour une autre tâche, un loisir, une activité familiale… Il faut donc laisser à cet achat qui est le fruit de ces heures de besogne, le temps de faire ses preuves. Ne serait-ce que pour justifier ce temps de recherche et d’analyse que vous y avez consacré. Vendre les actions d’une entreprise sur un coup de tête, par impatience, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, alors que l’on a consacré des dizaines d’heures à repérer cette entreprise et à l’analyser, équivaut à jeter son temps par la fenêtre, à ne lui accorder aucune valeur.

Quand vous vendez rapidement les actions d’une entreprise, avant qu'elle n'aie eu la chance de développer son plein potentiel et d'atteindre sa pleine valeur: vous envoyez ce temps investi dans la poubelle. Mais en plus, puisqu’il faudra la remplacer cette entreprise dans votre portefeuille, vous devrez à nouveau dépenser du temps à repérer et à analyser celle qui viendra prendre sa place. Que de précieux temps gaspillé!
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lundi 11 janvier 2010

Critères de sélection du portefeuille Québec Bourse 2010

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Pierre-Olivier, un fidèle lecteur, me demande quels sont les critères que j'ai retenus pour sélectionner les 50 titres qui composent le Portefeuille Québec Bourse 2010.

Je suis un investisseur du type "chercheur d'aubaines", ce que je ne recommande pas vraiment aux autres. J'aimerais être du type "investisseur de qualité" qui est prêt à payer le prix pour la qualité, qui est intéressé par le long terme et qui concentre ses énergies sur quelques titres qu'il connaît dans leurs moindres détails. J'envie la discipline de Pierre-Olivier de Thierry, de Dominique ou de Philippe qui s'en tiennent à leur plan de match et concentrent leurs efforts sur quelques titres. Je n'y parviens pas. C'est plus fort que moi, il faut que je cherche constamment la perle rare: ce que je trouve le plus stimulant à la bourse, c'est l'aspect de chasse au trésor. Ça relève à la fois de l'investissement et du jeu.

Donc, les titres que j'ai inclus dans mon portefeuille 2010, ce sont d'abord des entreprises qui me semblent avoir été démesurément pénalisées par les investisseurs, des entreprises dont la valeur boursière ne reflètent pas selon moi leur valeur réelle. Ces entreprises ont pourtant toutes des actifs non négligeables. Elles ont, par contre, pour la plupart toutes connues des périodes difficiles à un moment ou l'autre au cours des dernières années, ce qui a amené leur cours à un niveau historique relativement bas. Je ne crois pas qu'elles soient pour autant des entreprises risquées: il n'y a selon moi que quatre titres spéculatifs dans ce portefeuille (Compton Petroleum, Thomson Multimedia, Satyam Computer Services et YRC Worldwide). Six titres financiers ont, quant à eux, encore un avenir financier incertain suite à des opérations spectaculaires de recapitalisation par l'état ou lors d'importantes émissions d'actions (Citigroup, AIG, Bank of Ireland, Allied Irish Bank, ETrade Financial, Regions Financial).

Plusieurs de ces 50 entreprises ont généré par le passé des bénéfices par action importants, sans espérer rapidement un retour à ces niveaux de rentabilité d'il y a quelques années, j'estime qu'elles ont une capacité de redressement dans un contexte de reprise économique. Si de tels signaux de retour à la rentabilité deviennent perceptibles, l'impact sur le cours de l'action sera immédiat. Prenez l'exemple de Tuesday Morning (TUES-Nasdaq), l'annonce ce matin de résultats trimestriels positifs, a fait bondir le titre de 33% aujourd'hui. Je ne prévois pas, bien sûr, des rebonds aussi spectaculaires à tous les jours pour le portefeuille Québec Bourse, mais je crois qu'il y a plusieurs de ces titres qui ont une capacité importante de retournement.

Mise en garde: ce n'est que mon point de vue de simple investisseur, ce n'est pas une recommandation, à vous d'y regarder de plus près ou à vous adresser à un conseiller financier si ces titres vous intéressent. Les dividendes des titres américains ou de type ADR ont un traitement fiscal différent de ceux des compagnies canadiennes. Il faut s'informer avant d'investir!
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dimanche 10 janvier 2010

Mon portefeuille 2010

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Depuis quelques jours, les lecteurs de mon blog voient défiler une bande passante avec les titres de certaines entreprises: pour le plaisir de jouer au stockpicker, j'ai identifié 50 titres qui m'apparaissent offrir un potentiel intéressant de croissance pour 2010. Ce portefeuille 2010 de Québec Bourse est majoritairement composé de titres américains (22) et européens (15). On y compte également sept titres canadiens, quatre asiatiques et deux sud-américains.

J'ai retenu onze titres financiers (banques et compagnies d'assurance) car je crois que le redressement des cours pour certains d'entre eux n'est pas terminé suite à la tempête des subprimes. J'ai retenu également dix titres reliés au secteur des communications (trois fabricants et sept fournisseurs de services) à cause de l'importance grandissante de ce type de produits dans nos vies et parce que ces titres me semblent actuellement sous-évalués.

Je suivrai ce portefeuille tout au long de l'année, en y apportant des changements selon les opportunités et l'évolution de ces titres, tout en me maintenant toujours à 50 titres. Je vais pourvoir ainsi comparer quotidiennement l'indice Québec Bourse aux grands indices boursiers. Ça ne coûte rien de jouer aux experts, tant qu'on ne se prend pas au sérieux. Le prix d'achat des titres est celui qui était affiché à l'ouverture des marchés en 2010, lundi dernier.

Activision Blizzard ATVI-Q 11,23 $
Aegon N.V. AEG-N 6,76 $
Alcatel ALU-N 3,51 $
Alcoa AA-N 16,47 $
Allied Irish Bank AIB-N 3,81 $
American International Group AIG-N 30,53 $
Bank Of Ireland (Gov & Co) IRE-N 8,63 $
Barclays Bank PLC BCS-N 18,13 $
Biovail BVF-T 14,70 $
Bombardier BBD.B-T 4,83 $
BT Group PLC BT-N 22,04 $
Cemex CX-N 12,25 $
Citigroup C-N 3,36 $
Compton Petroleum CMT-T 0,96 $
Compuware Corp. CPWR-Q 7,23 $
Deutsche Telekom AG DT-N 15,07 $
Embraer Empresa Brasileira ERJ-N 22,77 $
Ericsson LM Telephone ERIC-Q 9,53 $
ETrade Financial ETFC-Q 1,78 $
Financière Manuvie MFC-T 19,54 $
France Télécom FTE-N 25,82 $
Groupe ADF DRX-T 2,44 $
Jean Coutu (Groupe) (PJC) PJC.A-T 9,71 $
ING Groep NV ING-N 10,38 $
Lloyds Banking Group plc LYG-N 3,40 $
Marsh & Mclennan Cos. MMC-N 22,21 $
Masco MAS-N 13,97 $
Mastec Inc. MTZ-N 12,59 $
Mirant MIR-N 15,45 $
Nam Tai Electronics NTE-N 5,24 $
Natuzzi NTZ-N 3,25 $
New York & Company NWY-N 4,37 $
Nokia NOK-N 13,26 $
Office Depot ODP-N 6,59 $
Pfizer PFE-N 18,27 $
Regions Financial RF-N 5,36 $
Satyam Computer Services SAY-N 4,69 $
Sherritt International S-T 6,69 $
SK Telecommunications Co. SKM-N 16,39 $
Sprint Nextel S-N 3,71 $
Supervalu Inc. SVU-N 12,80 $
Symantec Corp. SYMC-Q 18,04 $
Tata Communications TCL-N 14,87 $
Telecom Italia SPA TI-N 15,53 $
Tesoro Corp. TSO-N 14,15 $
Thomson Multimedia TMS-N 1,26 $
Tuesday Morning Corp TUES-Q 2,63 $
Valero Energy VLO-N 17,25 $
Xerox Corp. XRX-N 8,54 $
YRC Worldwide Corp. YRCW-Q 0,87 $

Mise en garde: ce n'est que mon point de vue de simple investisseur, ce n'est pas une recommandation, à vous d'y regarder de plus près ou à vous adresser à un conseiller financier si ces titres vous intéressent. Les dividendes des titres américains ou de type ADR ont un traitement fiscal différent de ceux des compagnies canadiennes. Il faut s'informer avant d'investir!
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mardi 5 janvier 2010

Mes plus grandes erreurs de 2009

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L'investisseur doit apprendre à vivre avec ses erreurs: l'analyse boursière est loin d'être une science exacte, il est quasi inévitable de se fourvoyer à l'occasion. En 2009, mes deux plus mauvais placements auront été deux compagnies américaines qui ont croulé sous le poids de leur dette: le fabricant de pièces d'automobiles Lear et l'entreprise de camionnage YRC Worldwide (YRCW-Nasdaq).

J'ai déjà raconté les mésaventures de Lear et surtout à quel point les actionnaires, dont je faisais partie, s'étaient gourés royalement en refusant l'offre d'achat de l'entreprise à $37.25 l'action faite par le milliardaire Carl Icahn en 2007. Ne pouvant rencontrer ses obligations envers ses créanciers, Lear a dû se résigner l'automne dernier à une restructuration de son capital qui s'est faite aux dépens de ses actionnaires. De nouvelles actions ont été émises pour les créanciers qui sont venues balayer les anciennes actions en circulation.

YRC Worldwide, étouffée également pas sa dette, a obtenu un sursis la semaine dernière de ses créanciers au prix d'une dilution massive des actions en circulation: les créanciers posséderont dorénavant près de 95% des actions, suite à cette opération de sauvetage qui a permis à l'entreprise d'éviter pour l'instant le Chapitre 11.

Deux situations similaires d'entreprises au bilan miné par les dettes qui m'ont permis de constater comment il est difficile pour un simple investisseur comme moi, d'évaluer non seulement le poids d'une dette, mais surtout son caractère critique. Il ne s'agit pas seulement de connaître les ratios relatifs à la dette, mais de la comprendre dans tous ses détails avec les échéanciers qui s'y rattachent. Conditions qui peuvent créer un ACV fatal en période de crise économique où peut survenir une soudaine rareté de liquidité et un blocage de l'accès au crédit qui aurait pu sauver normalement le malade. En d'autres mots, je me suis aventuré sur un terrain que je ne comprenais pas vraiment dans toute sa complexité.

En plus de ces deux erreurs, j'ai également un grand regret pour 2009: ne pas avoir investi dans Lululemon (LLL-TSX). J'avais pris la peine de rédiger un long texte en février où je signalais mon intérêt pour ce titre qui était alors à $8.27, aujourd'hui il est à $32.98! À son prix actuel, je le trouve maintenant trop dispendieux, mais à $8.27...

When you lose, don't lose the lesson.
Quand tu perds, ne perd pas la leçon!

Mise en garde: ce n'est que mon point de vue de simple investisseur, ce n'est pas une recommandation, à vous d'y regarder de plus près ou à vous adresser à un conseiller financier si ces titres vous intéressent. Les dividendes des titres américains ou de type ADR ont un traitement fiscal différent de ceux des compagnies canadiennes. Il faut s'informer avant d'investir!
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Les vingt perdants 2009 du S&P 500

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L'année boursière 2009, après un départ en chute libre, s'est finalement plutôt bien déroulée: l'indice S&P 500 aura augmenté de près de 20%. Parmi les 500 entreprises américaines membres du S&P 500, 430 auront finalement progressé.

Parmi celles qui ont connu un recul en 2009, lesquelles parviendront à se redresser en 2010? Lorsque de tels retournements se produisent, le retour pour l'investisseur peut être doublement intéressant: puisque l'on part de plus bas, le rendement est parfois spectaculaire. C'est en quelque sorte la théorie des contrarian qui misent sur les titres qui viennent de traverser une période difficile et qui sont ainsi peu populaires auprès des investisseurs. C'est cependant un couteau à deux tranchants: l'entreprise malade peut devenir moribonde... Il y a ainsi parmi ces titres, plusieurs banques régionales dont les besoins de recapitalisation pourraient nécessiter de douloureuses opérations de restructuration du capital au cours des prochains mois.

Alors, quels sont parmi ces éclopés, les entreprises qui retrouveront la santé en 2010? À vous de choisir: voici les vingt entreprises membres du S&P 500 qui ont connu les plus importants reculs en 2010:

MARSHALL & ILSLEY CORP (MI-NYSE) -60%
HUNTINGTON BANCSHARES (HBAN-Nasdaq) -54%
CITIGROUP (C-NYSE) -54%
ZIONS BANCORP (ZION-Nasdaq) -49%
METROPCS COMMUNICATIONS (PCS-NYSE) -49%
SUNOCO (SUN-NYSE) -41%

EASTMAN KODAK (EK-NYSE) -39%
REGIONS FINANCIAL (RF-NYSE) -39%
TIME WARNER CABLE (TWC-NYSE) -38%
KEYCORP (KEY-NYSE) -37%
SUNTRUST BANKS (STI-NYSE) -32%
ALLEGHENY ENERGY (AYE-NYSE) -31%
GENZYME CORP (GENZ-Nasdaq) -28%

VALERO ENERGY (VLO-NYSE) -28%
KIMCO REALTY CORP (KIM-NYSE) -25%
JACOBS ENGINEERING GROUP (JEC-NYSE) -25%
VULCAN MATERIALS (VMC-NYSE) -24%
KROGER (KR-NYSE) -23%

APOLLO GROUP (APOL-Nasdaq) -23%
CEPHALON (CEPH-Nasdaq) -20%

Mise en garde: ce n'est que mon point de vue de simple investisseur, ce n'est pas une recommandation, à vous d'y regarder de plus près ou à vous adresser à un conseiller financier si ces titres vous intéressent. Les dividendes des titres américains ou de type ADR ont un traitement fiscal différent de ceux des compagnies canadiennes. Il faut s'informer avant d'investir!
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dimanche 3 janvier 2010

Quelle décennie boursière!

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Le 1er janvier 2000, l'indice S&P 500 se situait à 1,469 points. Demain matin, lorsque les marchés boursiers s'ouvriront sur une nouvelle décennie, cet indice sera à 1,115 points, un recul de 24% en dix ans! Cela aurait pu être pire, à la mi-mars, quand le S&P 500 s'est écroulé pour toucher les 666 points, il était en recul de 55% depuis le début de la décennie! Heureusement, la forte remontée des derniers mois a limité quelque peu les dommages. La première décennie du millénaire aura quand même été la pire depuis celle des années trente, la période de la Grande dépression.

Le 1er janvier 2000, je n'avais aucun intérêt pour la bourse, n'y ayant jamais investi, n'y connaissant strictement rien. J'ai fait mes premiers pas dans cet univers particulier en mars 2002, le timing n'était donc pas idéal: encore aujourd'hui, j'essaie de revenir en territoire positif dans mes investissements... Il faut dire que j'ai subi de plein front non seulement l'effondrement des marchés, mais également la baisse importante de la valeur du dollar américain, moi qui avait investi dès le départ davantage dans les titres qui se transigent à la bourse de New York en devise US. Si 2010 se déroule comme je l'anticipe, je prévois commencer à faire des sous avant la fin de l'année. Enfin, ma patience sera récompensée, je verrai finalement du vert à l'horizon!

Je vous souhaite, amis lecteurs, que la remontée boursière se continue cette année, mais surtout, je vous souhaite la paix, la santé et l'amour qui sont les biens les plus précieux qui soient.

Denis
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