jeudi 17 septembre 2009

Aéronautique: l'accès au crédit au coeur de la reprise de la demande

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L'Association internationale du transport aérien (International Air Transport Association - IATA), une association qui regroupe la plupart des transporteurs aériens revoyait à la hausse les pertes qu'elle prévoit pour ce secteur en 2009. Les compagnies aériennes devraient enregistrer des pertes de 11 milliards de dollars US en 2009, plutôt que le 9 milliards prévu précédemment; l'an dernier les pertes avaient atteint 16,8 milliards.

La hausse du coût du carburant, jumelée à une baisse du chiffre d'affaires de 15%, expliqueraient cette révision pour l'année en cours. L'IATA prévoit également des pertes mais moindres en 2010 (3,8 milliards de USD), malgré une remontée du trafic aérien de 3.2% l'an prochain. Le retour a la profitabilité pour les transporteurs aériens ne se ferait qu'en 2011.

Quel impact ces prévisions devraient-elles avoir sur les titres des fabricants aéronautiques comme Bombardier (BBD.B-TSX), Airbus (EADSY-OTC) ou Boeing (BA-NYSE)? Le responsable du secteur chez Desjardins croit que l'impact de l'affaiblissement des revenus des transporteurs aériens en 2008-2010 a déjà été intégré dans le cours des fabricants d'aéronefs. Il a un diagnostic "acheter" sur les titres de Bombardier et CAE Electronic (CAE-TSX). Ce matin, la firme Morgan Stanley relevait sa recommandation sur le titre de EADS (Airbus) de "Conserver" à "Surpondérer" la valeur en portefeuille. L'analyste relevait également son objectif de cours de 14,5 à 19 euros.

En d'autres mots: les analystes ont déjà tourné la page sur les déboires des transporteurs aériens et fixent maintenant l'horizon de 2011 pour une reprise dans leurs achats d'avions, les fabricants auraient ainsi des jours meilleurs devant eux. Le coût du carburant, s'il augmentait de façon substantiel en 2010, pourrait remettre en cause le retour à la rentabilité des transporteurs aériens mais ne ferait que mettre davantage en évidence la nécessité pour eux d'acquérir des modèles moins énergivores, comme la série C de Bombardier ou le Dreamliner 787 de Boeing.

La difficulté des transporteurs aériens, si leur rentabilité ne s'améliore pas, sera d'accéder au crédit pour effectuer ce virage vers des modèles plus performants et plus rentables. L'intervention des gouvernements pourrait être nécessaire pour faciliter cet accès au crédit et relancer le secteur de l'aéronautique.
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