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jeudi 9 juillet 2009

Bonne question...

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Un lecteur, Jean-François, me pose la question suivante, suite à mon dernier post:

J'aimerais que vous expliquiez votre commentaire : "Ces rapaces sont parvenus à mettre Lehman Brothers au plancher et à l'amener à la faillite".Si des spéculateurs décidaient de vendre Coca-Cola à découvert jusqu'au prix de zéro, la compagnie n'irait pas en faillite et continuerait de faire des affaires normalement. Des investisseur verraient l'aubaine et le prix remonterait à un niveau justifiable en fonction des bénéfices.

Vous avez raison Jean-François : une telle opération n'est possible qu'avec une "bête" qui est déjà blessée. Les vautours de spéculateurs, qu'on devrait peut-être davantage qualifier de "manipulateurs du marché", ne s'attaqueraient effectivement pas au titre de Coca-Cola.

Lehman Brothers était déjà blessée (investissements importants dans les prêts subprimes), mais cette blessure n'aurait probablement pas été fatale sans la présence des vautours. Pour une banque d'investissement comme Lehman Brothers, tout comme pour une compagnie d'assurances comme AIG, le mot clef est CONFIANCE. Lorsque des rumeurs entretenues par les spéculateurs professionnels se répandent sur Wall Street comme une traînée de poudre et qu’en même temps le titre chute, la panique s’installe sournoisement, peu à peu les clients retirent leurs investissements et progressivement, même si vous n'étiez pas dans un état critique, vous le devenez de jour en jour.

La chute du cours boursier de votre action, même si elle n'est que le fruit de la manipulation des grands spéculateurs, contribue d'heure en heure au mouvement de panique. Personne ne comprend exactement ce qui arrive, mais les marchés ont horreur du doute, alors d'autres retraits de clients de Lehman Brothers se produisaient, en entraînant de nouveaux, créant un siphon vers le bas. Lehman Brothers s'est finalement retrouvée avec une crise de liquidité réelle, mais avec une action dont la valeur fondait à vue d'oeil, personne ne voulait plus se porter à sa rescousse et embarquer sur ce bateau qui prenait l’eau, ce qui amenait d'autres clients à retirer leurs placements et ainsi de suite.

Je ne suis pas un spécialiste de ces questions, je ne suis qu’un simple investisseur, mais je ne suis pas le seul à prétendre que les vautours de spéculateurs/manipulateurs, tels les grands fonds de couverture (hedge funds), ont causé la faillite de Lehman Brothers, en minant la confiance qui la soutenait par une attaque systématique et artificielle sur la valeur de son action. J’observe le titre de AIG et je vois que le cours vient de descendre sous les $10 et je me pose la question en tant que simple actionnaire de AIG : sommes-nous en train d’assister à une répétition de ce qui a été fait à Lehman Brothers? Je n’ai pas la réponse, l’avenir nous le dira.
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AIG, victime d'une attaque systématique des spéculateurs institutionnels?

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La descente d'AIG (AIG-NYSE) depuis son reverse split de la semaine dernière ne fait plus de sens, on pouvait s'attendre à un recul, mais là, avec le titre qui touche les $10, il y a anguille sous roche: AIG est visiblement victime d'une attaque systématique des vendeurs à découvert (short sellers) institutionnels (hedge funds). La déclaration d'un analyste ce matin qui laisse entendre que le titre pourrait n'avoir aucune valeur pour les actionnaires (equity) est drôlement pratique pour ceux qui veulent profiter de la descente: un véritable carburant jeté sur un début d'incendie... Il est envoyé par qui ce prophète de malheur?

Ces rapaces sont parvenus à mettre Lehman Brothers au plancher et à l'amener à la faillite, ils s'acharnent maintenant sur une nouvelle proie. Ils utilisent des techniques sophistiquées et usent de leurs moyens énormes pour créer artificiellement une spirale descendante qu'ils alimentent tout au long de la descente, prenant au passage leurs profits morceau par morceau, heure par heure, dans ce va et vient infernal de ventes et de rachats à la baisse.

Il y a également un enjeu politique pour l'administration Obama qui compte dans ces milieux de la spéculation institutionnalisée des ennemis de taille. AIG, c'était l'entreprise "trop grande pour faire faillite" que le gouvernement américain a secouru pour éviter un effet domino catastrophique. Si la descente d'AIG se poursuit, il pourrait y avoir un impact négatif sur les marchés et sur le capital politique d'Obama, à la veille de l'affrontement avec les compagnies d'assurances sur la réforme du système de santé. Est-ce que je tombe dans la paranoïa politico-boursière? Je ne crois pas, les milieux financiers et politiques (républicains) américains sont habités par une multitude de personnes sans scrupules et sans principes, pour qui la fin justifie les moyens.
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mardi 7 juillet 2009

AIG confirme ma théorie du "reverse split"

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La semaine dernière je vous faisais part de mon observation sur le mouvement des cours boursiers des entreprises qui font un "reverse split" ou si vous préférez, un regroupement d'actions. Ma conclusion: habituellement, impact négatif à court terme sur la valeur boursière du titre. Je donnais l'exemple de AIG (AIG-NYSE) qui s'apprêtait à faire un regroupement d'actions qui allait transformer 20 actions en une seule. Au moment du "reverse split", le titre valait en principe, $23.20. Je prédisais qu'il allait descendre pas mal plus bas suite à cette opération. Et bien, le titre d'AIG à touché $13.65 ce matin, perdant plus de 40% de sa valeur en trois séances et une heure de transaction. Ma théorie du "reverse plit" s'en trouve davantage confirmée.
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dimanche 28 décembre 2008

Des entreprises qui étaient sensées rebondir en 2008...

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L'année 2008 aura été une année difficile pour les prévisionnistes et les analystes des marchés boursiers. La revue Barron's avait jusqu'à là, une excellente réputation: une entreprise qui était recommandée dans son édition du samedi, voyait habituellement son titre gagner quelques points de pourcentage dès l'ouverture des marchés le lundi matin. Le 7 janvier dernier, Barron's publiait un article qui identifiait douze entreprises qui, selon son auteur, étaient prêtes à rebondir en 2008, après de pauvres performances en 2007: Ready to Bounce: 12 Stocks for the Year Ahead. Ce qui arriva par la suite à ces prédictions, relève du désastre prévisionnel...

Le premier titre recommandé était American International Group, premier assureur mondial, mieux connu sous l'appellation: AIG (AIG-NYSE). Pour AIG qui se transigeait alors à $56.45, on mentionnait que l'entreprise possédait certes 25 milliards de prêts "subprimes", mais que la direction de l'entreprise insistait qu'ils n'étaient pas toxiques... En fait, ils l'étaient, toxiques, et pas à peu près: si bien que le gouvernement américain a dû injecter 150 milliards pour éviter que ce géant ne fasse faillite et entraîne avec lui de nombreuses autres victimes. Le titre a terminé la séance de vendredi à $1.57, une chute de son cours de 97% depuis sa recommandation par Barron's.

D'autres titres financiers, dans ce groupe de douze entreprises appelées à connaître une forte remontée en 2008, ont connu un sort similaire. Bear Stearns qui se transigeait alors à $83.83, a évité la faillite en étant rachetée en catastrophe par JP Morgan à $10 l'action, ce qui équivaut à une chute 88%. Legg Mason (LM-NYSE), une firme de gestion d'actifs, qu'on recommandait à $73.43, vaut $20 aujourd'hui. La Sun Trust Banks (STI-NYSE) qu'on trouvait bon marché et prometteuse à $60, est maintenant accessible pour un modeste $27.68.

Barron's avait également mal évalué le sort qui attendait les grands journaux face au ralentissement économique, la revue recommandait Gannett (GCI-NYSE), on soulignait que ses propriétés reliées à la télévision, valaient à elles seules $17. Les investisseurs n'ont apparemment pas acheté l'argument: le titre était alors à $36.50, vous pouvez maintenant vous le procurer pour $7.58! Du côté du secteur du commerce de détail, ce ne fut guère mieux: Starbucks (SBUX-Nasdaq) a chuté d'un autre 50% depuis sa recommandation qui s'appuyait sur une possible rationalisation de ses établissements américains.

En fait, les douze entreprises identifiées comme des titres qui devaient rebondir en 2008, ont toutes vu leur valeur boursière reculer davantage, huit d'entre elles ont connu des chutes de plus de 50%. L'investisseur qui aurait écouté Barron's et qui aurait investi $1,000 sur chacune d'entre elles, aurait vu la valeur de ce portefeuille de $12,000, fondre de mois en mois, pour atteindre 5,388$ aujourd'hui, un recul de 55%!

Je ne veux pas faire de l'acharnement sur cette revue de prestige en relatant ses prédictions. Tout le monde s'est gouré en 2008, même Warren Buffett! Personne n'a vu venir le tsunami boursier, moi le premier. Mon propos est de simplement souligner qu'il faut se méfier des prévisions et prédictions, à la bourse rien n'est garanti, c'est une science hautement inexacte. Celui qui est tenté de s'aventurer sur ce terrain aujourd'hui, doit d'abord se mettre ça en tête. Ceci dit, si on misait sur les onze titres toujours transigés (Bear Stearns n'existant plus comme entreprise publique) à leur prix actuel, qui sait quelle serait leur valeur dans deux ans, cela donnerait peut-être un excellent rendement. C'est ça la bourse...

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mercredi 19 novembre 2008

Mensonges, spéculation et irresponsabilité gouvernementale

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Les petits investisseurs se sont fait conter multitude de demi-vérités et de mensonges par les dirigeants des institutions financières depuis un an. Vous n'avez qu'à faire une revue de presse pour American International Group (AIG-NYSE), pour Citigroup (C-NYSE) ou pour Bank of Ireland (IRE-NYSE) pour constater à quel point on les a gavé de fausse information. Certes, au début, l'étendue des ravages devait échapper même à ces dirigeants, mais il n'ont jamais joué franc-jeu par la suite, ne laissant sortir la vérité qu'au compte-goutte, utilisant un discours ambigu qui laissait penser que la situation était progressivement sous contrôle, alors qu'elle ne l'était pas.

Pendant ce temps, les grands spéculateurs du système financier, tels les hedge funds, tentaient de sauver leur peau en vendant à découvert les titres les plus vulnérables: encore aujourd'hui, ces rapaces sont à s'acharner sur certains titres, tel Bank of Ireland. En achevant Lehman Brothers, ils ont fait sauter le barrage. En spéculant de façon systématique sur le pétrole et les commodités, ils ont déstabilisé les économies et affamer une partie de la population dans les pays les plus démunis. Les actions néfastes de ces rats, en ramenant la valeur des actions de certains titres financiers à presque rien, rend d'autant plus difficile la recapitalisation de ces institutions. C'est le cercle vicieux parfait. L'administration Obama devra déterminer des actions agressives pour leur faire face, contrôler ces "joueurs" qui ont transformé les places boursières en casinos irresponsables.

Par dessus tout ça, il y aura eu l'irresponsabilité du gouvernement de George W. Bush qui aura laissé la maladie se développer, le virus des prêts hypothécaires américains de niveau subprime, qui allait se transformer en pandémie et se répandre sournoisement à toutes les parties de la planète via les PCAA. Bush, le médiocre, a eu l'audace la semaine dernière de mettre en garde les pays du G20 contre toute intervention agressive qui limiterait la liberté des marchés, l'efficacité et la "créativité"du capitalisme. C'est l'équivalent du type qui après avoir répandu le sida à droite et à gauche, met en garde contre l'utilisation du condom... Bush, médiocre et irresponsable jusqu'au bout.

Barack Obama aura beaucoup à faire pour ramener la confiance chez les petits investisseurs qui se demandent aujourd'hui s'ils ont leur place dans ces casinos que sont devenues les places boursières.
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