mardi 13 février 2018

Plus facile d'acheter que de vendre

En cette période trouble que traversent les marchés boursiers, je me suis donné comme objectif de réduire mon nombre de titres et de me dégager davantage de liquidités. Je dois donc vendre des titres et je réalise qu'il est plus difficile d'identifier des titres à vendre que des titres à acheter. Tous les jours, surtout quand les marchés connaissent des corrections à la baisse, je vois des titres qui me semblent sous-évalués et constituer des occasions d'achat. Par contre, vendre mes titres actuels m'apparaît plus difficile. 

Privilégiant depuis des années l'achat de titres de type retournement (turnaround stocks) achetés après une mauvaise période qu'a connue une compagnie et qui a fait chuter le cours de son titre, je me retrouve devant trois possibilités:

1. La compagnie s'est rétablie depuis l'achat et son titre a considérablement augmenté conséquemment. Comment déterminer le potentiel de retournement qu'il reste encore à cette compagnie et de mouvement à la hausse de son titre? Mon meilleur achat à la bourse fut l'achat d'actions de Brunswick Corporation (BC-NYSE) à $3.50 en 2008, alors que le titre était à son plus bas. En 2011, j'ai décidé d'en vendre une partie car l'action avait atteint $20 et je craignais un recul. La compagnie a cependant continué de se redresser et le titre à monter, il est aujourd'hui à $57. J'ai donc un regret d'avoir vendu une partie de mes actions trop tôt... 

2. La compagnie vivote depuis que j'ai acheté son titre. Elle est parvenue à arrêter l'hémorragie, mais elle n'a rien démontrer pour l'instant qui puisse provoquer l'emballement des investisseurs. Combien de temps dois-je lui accorder pour qu'elle fasse finalement ses preuves? Le temps c'est de l'argent et l'argent qui dort ne rapporte rien...  

3. La compagnie au lieu de se rétablir a vu sa situation se détériorer encore plus et son titre a chuté davantage depuis l'achat. La plupart du temps, j'ai cherché à réduire mon coût moyen en achetant des actions additionnelles lors de la descente de leur cours (double down). Le titre est souvent rendu à un cours ridicule (ex. Concordia International - CXR-TSX), la vente rapporterait maintenant bien peu et si l'entreprise effectuait finalement un revirement de situation, la remontée pourrait être spectaculaire  et me faire regretter de m'en être départi après l'avoir gardé si longtemps... 

Pourtant, il faut bien vendre un jour, vous n'apporterez pas vos actions de "l'autre bord" comme on dit en québécois. On investit nos économies, se privant de la jouissance à court terme que cet argent pourrait nous apporter, pour que ces économies fructifient et que nous puissions en retirer un plus grand plaisir, une plus grande satisfaction un jour. Il me faut donc être cohérent et ne pas tomber en amour avec mes titres. Au cours des prochains mois, je vais donc profiter des périodes où le marché remonte après un recul, pour me délester de titres.

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