Lorsque qu’une compagnie que l’on possède est
l’objet d’une offre d’achat d’un investisseur privé ou d’une autre entreprise
publique, cela ne signifie en rien qu’elle sera effectivement vendue à cet
acheteur et surtout, au prix proposé au départ. Certains petits investisseurs
devant une première offre vendent rapidement leurs actions, même à un prix
inférieur à celui de l’acheteur potentiel, pour pouvoir ramener leurs jetons
immédiatement sur un autre numéro.
Bien
souvent pourtant, devant la réticence des actionnaires, cet acheteur potentiel sera
forcé de faire une meilleure offre éventuellement. Parfois un autre acheteur (white
knight) viendra faire une meilleure offre que l’offre initiale du premier
acheteur.
En mai 2005, j’ai appris à mes dépens cette
leçon : j’avais acheté un mois plutôt des actions de Maytag (13,75$), le
fabricant d’appareils électroménagers qui était alors en difficulté, je me
disais que le « brand » de qualité de cette entreprise valait à lui
seul une petite fortune. Dans les semaines qui ont suivies mon achat, l’action
a descendu dans les 12$, semant le doute dans mon esprit. En mai 2005, se
pointe un acheteur, Ripplewood
Holdings qui offre 14$ l’action. Tout heureux de pouvoir ramasser ma
mise et de la réinvestir sur un autre numéro, je me précipite et vend mes
actions dès les jours qui suivent cette offre : j’obtiens 15$, preuve que
certains se doutaient que la partie n’était pas jouée. Une entreprise chinoise Qindao Haier Ltd se pointe
effectivement quelque temps après et offre 16$ l’action. Puis, arrive Whirlpool Corp avec une offre de 17$.
La surenchère s’est terminée quelques mois plus tard en faveur de Whirlpool qui
a dû payer 21$ l’action. J’ai regretté amèrement de ne pas avoir pu apprécier
de voir ses nombreux courtisans se disputer la main d’une entreprise que
j’avais achetée à rabais quelques mois plus tôt.
La première offre d’un acquéreur potentiel,
n’est qu’une première offre… De plus, attendre lors des offres d’achat que le
tout se réalise permet d’éviter les frais de vente et d’obtenir le plein prix
de rachat, ce qui donne un rendement difficile à battre pour quelques mois
d’attente.
Coût de
l’apprentissage : Maytag qui reçoit une offre de rachat à 14$, vendue de
façon précipitée à 15$ et qui recevra éventuellement une troisième offre de
rachat, celle-là de plus de 21,00.
Cette mauvaise expérience que j'avais vécue il y a plusieurs années, ne m'a pas empêché de répéter l'expérience la semaine dernière avec les actions que je possédais dans la compagnie Tembec (TMB-TSX). L'entreprise avait reçu il y a quelques semaines une offre d'achat d'une compagnie américaine, Rayonier Advanced Materials, qui équivalait à $4.05 l'action. Un important actionnaire de l'entreprise insatisfait de l'offre a entrepris une campagne pour la faire rejeter. Vendredi dernier, voyant le titre à $4.25 et me disant que si la vente échouait le titre retournerait à $3, j'ai vendu toutes mes actions. Lundi matin à l'ouverture une nouvelle offre équivalent à $4.75 était annoncée! L'impatience à la bourse n'a pas sa place.
When you lose, dont’t lose the lesson!
1 commentaire:
J'aime beaucoup votre allégorie comparant la bourse à la roulette.
C'est déjà rare qu'une compagnie veuille racheter une autre, mais 2 ou 3 en même temps pour provoquer une surenchère, difficile à prévoir.
Je sais que les investisseurs chinois adorent payer un prix d'or pour des compagnies étrangères pour se départir de leurs devises chinoises, car ils craignent une dégringolade à long terme. Ils ont acheté General Electrics et des compagnies hôtélières entre autres.
D'autres groupes avec beaucoup de capitaux, comme les gens du moyen-orient, ont achété la division de production de semi-conducteurs de AMD (Global Foundries)
Vous soulevez un point intéressant, si notre compagnie reçoit une offre d'achat, c'est déjà bien, mais ça vaut la peine de patienter, surtout dans le contexte de la mondialisation où les compagnies étrangères peuvent faire grimper les enchères.
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