jeudi 30 avril 2009

"Sell in May and go away": vrai ou faux cette année?

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Une idée répandue veut que les six mois de mai à la fin octobre, offrent à l’investisseur des performances nettement inférieures aux six mois qui vont du début novembre à la fin avril. D’où la maxime « Sell in May and go away » : « Vend en mai et puis part ». Le tableau ci-dessous révèle que les rendements des mois de mai à la fin octobre sont effectivement, en moyenne, inférieurs à ceux des mois de novembre à la fin avril. Vaut-il la peine alors, de vendre une partie de ses actions à cette période de l’année que nous débutons, pour ramener la somme obtenue à l’automne sur le marché boursier?


En se basant sur le S&P 500, une étude (Sell in May and Go Away: Fact or Fallacy?) a révélé que si, depuis 1950, un investisseur avait vendu toutes ses actions au début mai et qu'il avait investi temporairement la somme dans le marché monétaire jusqu'à la fin octobre, pour revenir dans le marché des actions en novembre, il serait parvenu à obtenir un rendement annuel moyen de 11,2%. En contrepartie, celui qui serait resté calmement présent dans le marché des actions à l'année, même durant le semestre faible (mai-octobre), aurait obtenu un rendement annuel moyen de 11,9%. Le rendement des actions de mai à la fin octobre, bien que plus faible que celui obtenu durant l'autre partie de l'année, étant quand même plus fort que celui du marché monétaire.

Cette petite différence de 0,7% par année, en faveur d'une présence continue sur le marché des actions contre la théorie du "Sell in May and go away", semble peu importante, mais sur une longue période, la différence est énorme. Ainsi, celui qui depuis 1950, en utilisant la stratégie du "Sell in May and go away", aurait investi $1,000 à chaque année, en alternant les actions du S&P 500 avec le marché monétaire d'un semestre à l'autre, aurait eu accès à une somme de $4,677,821 à la fin 2007 avec son rendement annuel de 11,2%. Avec le même investissement annuel de $1,000, celui qui serait resté sagement dans le marché des actions, sans s'agiter continuellement, grâce à son rendement annuel de 11,9%, aurait pu compter sur la rondelette somme de $6,379,526 à la fin de la période. Une différence de $1,701,705 en s'évitant le stress d'un mouvement continue du marché des actions aux marchés monétaires et vice versa. Et c'est sans compter, les frais de transactions et l'impact négatif sur la taxation d'une stratégie de ventes régulières (déclarations fréquentes de gains de capital).

Ceci étant dit, cette année, nous avons assisté depuis le 6 mars à un important redressement des marchés: l'indice S&P 500 a remonté de près de 31%, passant de 666 points à 872 points. Une telle hausse à l'approche de l'été devrait normalement laissé craindre une correction vers le bas durant la saison estivale. Mais il ne faut pas perdre de vue que malgré la hausse récente, le S&P 500 demeure inférieure de près de 40% du point où il se situait le 19 mai 2008 (1440 points).

Deux scénarios sont possibles. Le premier: le rattrapage entrepris pourrait peut-être perdre de la vigueur, mais tout de même se continuer doucement durant l'été, parce que l'évaluation des actions avait glissé nettement en dessous de leur valeur réelle en début d'année. Deuxième scénario: le redressement s'essoufle et l'on entre dans une phase de stagnation ou de recul, en attendant que les indices de reprise économique deviennent plus clairs à l'automne. À vous de choisir.
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1 commentaire:

2 a dit…

C'est toujours difficile. L'an dernier, il y a eu la bulle petroliere jusqu'en Juin.