dimanche 12 juillet 2009

Faut-il éviter les "penny stocks"?

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Les "penny stocks" sont les titres qui se transigent à une valeur inférieure à $1.00 l'action. On retrouve dans ce groupe beaucoup de petites entreprises en développement qui n'ont pas encore fait leurs preuves. On y compte également des entreprises dont le titre valait beaucoup plus mais qui viennent de connaître de sérieuses difficultés qui les ont amenés dans cette zone hautement volatile. Un penny stock peut en effet monter ou descendre de 10% à l'intérieur d'une seule séance.

À cause de cette volatilité extrême, ces titres sont suivis d'abord par les day traders pour qui l'avenir de l'entreprise a peu d'importance, ce qui les intéressent plutôt c'est le mouvement de l'action à court terme et puisque les penny stocks bougent beaucoup, ils sont comblés. Munis d'outils d'analyse technique, ils chercheront à faire un gain vite fait sur le mouvement soit à la hausse ou à la baisse (ventes à découvert) du titre.

Pour les investisseurs de type "valeur", l'intérêt est moins évident. Certes, certaines entreprises dans leurs premières années ont stagné dans cette zone avant d'en sortir, suite à l'atteinte de la rentabilité, rapportant du même coup un fort rendement pour les actionnaires patients. Mais pour ces rares réussites, combien de ces petites entreprises ont végété pendant des années, s’abreuvant périodiquement en capitaux par des émissions de nouvelles actions qui venaient diluer l'avoir des actionnaires? Ou pire, combien ont finalement capitulées faute de moyens financiers, laissant les actionnaires avec les mains vides?

Pour ce qui est des plus grandes entreprises qui sont descendues dans cette zone après des difficultés majeures, j'ai constaté que la baisse du titre sous le $1.00 marquait pour la plupart d'entre elles le début de la fin (ex. Nortel, Abitibi-Bowater, Delphi...). J'ai misé sur plusieurs de ces "mourants en sursis", m'obstinant à refaire une mise quand le titre se retrouvait à $0.75, puis à $0.50 ou même sous les $0.25... Comme si je refusais de voir la réalité en face.

À certaines occasions, mes "paris" ont fonctionnés. J'ai acheté des actions du Groupe ADF (DRX-TSX) à $0.27, le titre vaut $2.23 aujourd'hui. J'ai parié sur la survie de Avis Budget Group (CAR-NYSE) à $0.70 en décembre dernier, le titre se transige maintenant $5.74. J'ai également vu juste en investissant dans Bank of Ireland (IRE-NYSE) à $0.87, alors que le titre vaut $7.09 aujourd'hui. Mais pour ces quelques "billets gagnants" qui ont porté fruit, combien de ces placements m'ont laissé avec rien en bout de ligne? Si je faisais le bilan de mes investissements dans des penny stocks, je découvrirais que ce bilan est largement négatif et que ces placements sont venus miner mes résultats nettement plus positifs dans des entreprises plus solides, en meilleure situation financière.

Je ne vous recommande finalement pas la table des penny stocks au casino de la bourse, vous ferez peut être "la passe" lors d'une première mise, mais à la longue, vous risquez davantage d’y laisser votre chemise.
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6 commentaires:

L'équipe des daubasses selon Benjamin Graham a dit…

Bonjour Denis,

Je ne partage qu'en partie votre opinion négative sur les penny stocks.

S'il est vrai que la volatilité de ce type d'action est souvent plus élevée que la moyenne, ne devrions-nous pas, comme toujours, être d'abord guidés par la valeur de l'action plutôt que par son cours ?

Une action cotant à 0,5 et valant 2 n'est-elle pas plus "sûre" qu'une action cotant 20 mais valant 5 ?

En fait, ma question est plutôt : en éliminant purement et simplement l'investissement dans des penny stock, ne confondez-vous pas risque et volatilité ?

Mon commentaire se veut surtout constructif et un but à débat et non une critique vis-à-vis de votre excellent blog.

Québec Bourse a dit…

Bonjour amis des Daubasses

Vous soulevez un bon point. Vous faites probablement référence ici à une troisième catégorie de "penny stocks", les entreprises peu connues et peu transigées. Une entreprise dont le titre végète à un très bas niveau depuis longtemps, parce que peu connue ou parce qu'elle n'est pas suivie par aucun analyste, est en soi un peu "brumeuse" pour moi. À moins de connaître les dirigeants ou l'entreprise de très près, il y a une part d'incertitude a investir dans ces entreprises délaissées dont la valeur réelle est peut-être ainsi sous-estimée. Si les investisseurs ne les ont pas repérées jusqu'à date, quand le feront-ils?

Denis

Michael de Valeur & Conviction a dit…

Bonjour,

Une penny stock peut aussi être une entreprise qui a déjà fait des bénéfices par le passé, mais qui traverse actuellement une mauvaise passe.
Si la baisse du cours de bourse est clairement exagérée comparé à la valeur intrinsèque, je ne vois pas de raison d'ignorer le titre.

A mon sens le principal risque avec les penny stocks est le delisting (passage aux pink sheet par exemple).

Condor a dit…

À ta question faut-il éviter les penny stocks? Je répondrais ça dépend qu'elle est ton style d'investisseur.

Personnellement, ayant +-5heures par semaines à consacrer au marché boursier, je ne crois pas que je pourrais tirer mon épingle du jeu en jouant des titres à moins de $1.00.

Ma "disponibilité" fait en sorte que je lorgne davantage les entreprises ayant une capitalisation boursière supérieur à $500 millions. Peu de penny stock répondent donc à ce critère.

Je crois que les penny stock peuvent avoir une place dans un portefeuille de placement pour autant que l'investisseur a une grande tolérance au risque et qu'il a le temps requis pour mener à bien ses investissements.

Anonyme a dit…

Bonjour Denis,

Billet intéressant - je t'en remercie.

Me voici donc abonné fidèle de ton blogue. Je t'invite à visiter le mien, nouvellement crée, à l'adresse suivante:

Dans la ligne de tir
http://domlamy.blogspot.com/

Meilleures salutations,

Dominique

Charles a dit…

Lorsque je transige des penny stocks, la premiere chose que je regarde est le volume.

Un volume trop faible et on se fait avoir a tout coup. Comme tout peut aller mal rapidement, il faut etre capable de s'en departir rapidement.

Le probleme vient du fait que si on doit baisser notre action de 1 cent pour la vendre et elle en vait 10, on vient de perdre beaucoup trop juste pour une vente. Si le volume est fort, on a moins besoin de "chatouiller le poisson" comme on dit a la peche en mettant un trop gros vers.