vendredi 12 mai 2017

Yellow Pages: une aubaine ou pas?

Yellow Pages Ltd (Y-TSE, $5.00) a vu son titre chuter de façon spectaculaire suite au dépôt de son dernier rapport trimestriel (10 mai), dont les résultats étaient très décevants. Le titre se transige maintenant à 40% de sa valeur aux livres, ce qui peut sembler très tentant à première vue. Il faut cependant se méfier de la valeur aux livres dans certains cas: quand une entreprise a des actifs raisonnablement quantifiables (ex. usines, machineries...), on peut utiliser cette variable pour repérer une aubaine; mais lorsque l'entreprise, comme Yellow Pages, a des actifs moins concrets, plus volatiles, comme des applications numériques, la valeur de ces actifs est plus difficile à déterminer avec précision et fiabilité. D'autant plus que dans ces applications numériques pour commerces, des géants comme Facebook et Google sont dans les parages... Ainsi, la valeur des actifs de Yellow Pages n'est pas à l'abri d'une dévaluation future.

Yellow Pages peut également être un titre tentant à cause des flux de trésorerie libres (free cash flow) que l'entreprise génère, qui sont particulièrement élevés. L'entreprise prévoit ainsi des flux de trésorerie libres de l'ordre de 50 à 55 millions pour 2017, avec 27 millions d'actions en circulation, c'est pratiquement $2 de FCF pour un titre qui se transige aujourd'hui aux environs de $5! Là aussi, il faut se méfier, les revenus de Yellow Pages sont en baisse: la chute des revenus liés à la version papier n'étant pas encore entièrement compensée par la croissance des applications numériques, si cette baisse se continuait, cela affecterait les entrées d'argent, donc les FCF futurs.

Yellow Pages a fait l'acquisition en juin 2015 de l'entreprise Du Proprio, cette acquisition qui m'apparaissait un peu surprenante à l'époque, est tout de même un actif intéressant.

Yellow Pages à ce prix, une aubaine ou pas? À vous de décider!  

     

6 commentaires:

LeFondDuBaril a dit…

> D'autant plus que dans ces applications numériques pour commerces, des géants comme Facebook et Google sont dans les parages

En effet. De plus, les revenus publicitaires du web connaissent une croissance fulgurante (surtout les pubs mobiles affichées sur cellulaires), mais ce sont encore ces 2 géants qui accaparent la quasi-totalité de cette croissance aux États-Unis. Ces deux géants peuvent aussi compter sur la revente de données privées (Twitter aussi, pas très éthique) pour gonfler leurs revenus, ce que Pages Jaunes ne peut pas faire.

C'est bien que la division Juice Media des Pages Jaunes se spécialise dans la publicité sur cellulaire, mais pris dans son ensemble, la division internet des Pages Jaunes (71% du revenu et 4% de croissance prévue) ne croîtra pas assez pour compenser les pertes de la division papier selon moi

En lisant entres les lignes, on voit que:

-Nombre de clients totaux toutes divisions confondues reste le même

-la division papier va continuer sa chute libre (-24% l'an dernier, rien n'indique un renversement de la tendance)

-la dette de la compagnie a légèrement augmenté

C'est vrai que les flux de trésorie libres sont très intéressants, de même que les profits bruts. Mais il faudra attendre que la dette soit réduite avant que ces profits bruts puissent être convertis en dividendes.

Environ 50 à 55 million de FCF prévu en 2017, déjà 16 million pour le premier trimestre, donc au plus 39 million pour les trimestres suivants, 13 million par trimestre restant. Cela annonce une diminution des revenus qui risque de faire fondre les $658 000 de profit net trimestriel en déficit.

Je suis d'accord que le FCF indique que Pages Jaunes est une compagnie avec une grande valeur réelle à long terme. Mais à court terme, les résultats trimestriels seront décevants (déficit même), mais si dans 2 à 5 ans, après avoir épongé une grande partie de sa dette (gros emprunts dûs en 2022), le FCF reste aux environs de 13-16 million par trimestre, la compagnie sera EXTRÊMEMENT rentable.

Je crois que Pages Jaunes pourra survivre ces 2-5 ans et maintenir un FCF d'au moins 10+ million par trimestre, elle semble avoir fait de grands sacrifices avec son repositionnement technologique. Entretemps, le cours de l'action va sûrement baisser, on aura l'occasion d'être patient pour saisir le moment propice, comme le dit si bien votre blogue précédent.

Québec Bourse a dit…

Très bonne analyse LFDB, ça renforce celle que je faisais de cette entreprise dans laquelle j'ai investi à quelques reprises à perte. Pour l'instant, je garde mes actions.

Anonyme a dit…

Faudra attendre 2022 ? Hiiiii c'est loin ça les amis.

Les analyste prévoient une perte pour 2018 et vous me dites que la compagnie est endettée en plus. Aurions-nous droit à une deuxième faillite et à un autre reset ? Joke plate....

Je savais pas qu'il était propriétaire de DuProprio. C'est la partie que j'aime le plus de cette entreprise que je ne suit pas.

Bonne chance au "in" et en attendant on va suivre égaleemnt ton judicieux conseil plus bas concernant la plongée des titres.

Pibo

Québec Bourse a dit…

C'est vrai que ce n'est pas demain que les investisseurs vont célébrer...mais la patience est parfois une vertu qui rapporte... On verra bien. Merci pour les encouragements!

Condor a dit…

Ce n’est pas une aubaine pour moi. Le titre est en chute libre depuis Novembre dernier et c’est une surprise pour moi qu’il n’ait pas planter bien avant. Je voyais cette baisse venir depuis 2014. Je n’ai jamais compris que le titre se soit stabilisé dans un couloir de $15-$20 pendant plus de deux ans avant de s’effondrer comme il l’a fait dans la dernière année. En 2015 il aurait dû baisser. En 2016 aussi.

La valeur aux livres demeure élevée simplement parce que l’entreprise arrive à minimiser ses pertes (à l’exception de son 4e trimestre 2016). Elle arrive tant bien que mal à maintenir des revenus plus élevés que ceux que j’anticipe à chaque année sauf que ses marges brutes semblent maintenant en pente descendante. Il me semble qu’il lui sera de plus en plus difficile de réaliser des BPA, d’où mon commentaire que ce n’est pas une aubaine pour moi.

PS : Bien heureux de te lire à nouveau.

Québec Bourse a dit…

Commentaire intéressant Condor. Le passé n'est effectivement pas garant de l'avenir en bourse, les chiffres d'hier ne garantissent pas ceux de demain... Yellow Pages a subi une profonde transformation (du papier au numérique), la nouvelle entreprise qui en ressort sera-t-elle rentable? La réponse à cette question permet de déterminer si oui ou non il s'agit d'un titre sous-évalué.