lundi 13 novembre 2017

General Electric: un conglomérat qui cache une richesse sous-estimée?

À mes débuts en bourse, j'ai acheté à quelques reprises des actions de la compagnie Hewlett Packard (HPQ-NYSE) qui traversait un moment difficile. Cette compagnie était alors un icône déclinant dans le domaine de l'informatique, elle était de plus en plus dépassée par de nouvelles entreprises (ex. Dell) qui avaient une croissance nettement plus forte que la sienne. Depuis ces achats, le cours du titre a connu une remontée modeste, mais ce placement fut tout de même un de mes meilleurs car l'entreprise a laissé se détacher d'elle une composante dans le cadre d'une dérivation (spin-off): Hewlett Packard Enterprise (HPE). Cette dernière laissa à son tour deux divisions se détacher dans le cadre de nouvelles dérivations: DXC Technology (DXC) et Micro Focus International  (MFGP). Si on considère la valeur des actions de ces trois nouvelles compagnies distribuées aux actionnaires de la compagnie mère (HPQ), le rendement obtenu sur ces actions initiales de HPQ fut très élevé: la valeur des dérivations dépassant à elle-seule la valeur du placement initial, sans compter la valeur des actions de HPQ qui a tout de même augmentée en quinze ans! 

Hewlett Packard cachait des composantes qui une fois constituées en compagnies autonomes se sont révélées fort lucratives pour l'investisseur. Ce qui m'amène à vous parler de General Electric (GE-NYSE, $19.02) qui traverse la période la plus difficile de son histoire. General Electric ce n'est pas vraiment une entreprise, c'est un véritable conglomérat, un regroupement de divisions opérant dans des secteurs très différents: machinerie, aéronautique, finances, génie manufacturier, informatique, équipements médicaux, électroménagers, éclairage, équipements hydroélectriques, transport ferroviaire et maritime, équipements et services pétroliers... General Electric c'est en quelque sorte dix entreprises en une. 

Je ne sais pas combien valent chacune de ces entreprises, si la somme de leurs valeurs dépasse la valeur de la capitalisation boursière actuelle de GE. Je ne peux donc pour l'instant affirmer catégoriquement que General Electric pourrait être éventuellement un Hewlett Packard, si la compagnie mère décidait de libérer progressivement certaines de ses divisions pour les laisser devenir des compagnies autonomes. Le nouveau CEO de l'entreprise n'a pas exclu la possibilité de telles dérivations (spin off). 

Je garde donc un œil sur General Electric, j'attends de voir des signaux techniques qui confirmeraient une stabilisation du titre sur un plancher qui signifierait la fin de sa descente actuelle et je pourrais alors ajouter aux actions que je possède de l'entreprise, dans une optique de réorganisation par dérivations qui libérerait de la richesse cachée. Je ferais ces achats soit dans un compte CÉLI, soit dans un compte REER pour me mettre à l'abri de la décision éventuelle de Revenu Canada de reconnaître ou non ces nouvelles entreprises comme des "dérivations admissibles" et non comme des dividendes versées aux actionnaires, ce qui est très injuste et pénalisant d'un point de vue fiscal.

Why Not a GE Breakup? - Bloomberg
Réorganisation d'une société étrangère avec dérivation - Revenu Canada

2 commentaires:

Condor a dit…

L’année 2017 fut une année très douloureuse pour GE et ses actionnaires. Une baisse de 44% à ce jour en 2017. Arrive t’on en fin de purgatoire? Quand je fais une analyse technique du titre à très court terme, j’y vois un rebond possible du fait que la RSI est survendu. D’un autre côté, ce fut aussi le cas le 1er novembre mais ça n’a pas empêché le titre de passer de $20 à $18. Selon moi, GE aura beaucoup de difficulté pour dépasser un BPA de $0.80 pour son année financière 2017. Pour y arriver, elle devra générer un BPA de $0.39 au 4e trimestre, ce qu’elle n’a pas réussi à faire au cours de ses 4 derniers trimestres. Le dividende ne me semble pas à risque en ce moment mais comme son payout ratio excède 100% au cours des 2 dernières années, je ne pense pas qu’il ait lieu d‘espérer une hausse à ce niveau.
Quand je fais une analyse technique du titre sur un graphique de 10 ans, je ne serais pas surpris que GE vienne revisiter ses bas de 2010 et 2011 alors que le titre était descendu à $14.00. Personnellement, à $18.00 je vois le titre comme bien évalué en fonction des BPA que GE est en mesure d’offrir dans le présent mais techniquement, je ne vois aucun support avant les $14.00.

Québec Bourse a dit…

Pour le dividende, ils l'ont déjà coupé de moitié, je crois effectivement qu'ils n'y toucheront pas en 2018. Merci de me rappeler l'utilisation du RSI pour identifier les situations de survente, j'ai tendance à l'oublier, c'est un signal simple et plus rapide que les remontées au dessus des moyennes mobiles qui nous avertissent souvent trop tardivement que c'est le temps d'acheter.