dimanche 17 février 2008

EADS: remontée en vue?

Le groupe industriel EADS (European Aeronautic Defense and Space Company) réunit cinq composantes:
  • Airbus (différentes familles d'avions commerciaux, de 107 à 525 passagers)
  • Division Avions de transport militaire (ex. le A400M en développement)
  • Eurocopter (avions civils et militaires)
  • Division du Matériel de défense et de sécurité (avions de combat, missiles, systèmes de communication...)
  • EADS Astrium (Satellites, équipements spatiaux et fusées)
EADS livre compétition sur différents marchés à haute teneur technologique qui confrontent l'entreprise à des défis constants, tant au niveau de la R&D que du financement requis, mais des marchés qui lui offrent également de grandes opportunités.

Ainsi, l'aéronautique est un secteur appelé à croître de façon importante au cours de la prochaine décennie: les analystes prévoient une croissance annuelle moyenne de 5% dans le volume de passagers, croissance alimentée principalement par les économies émergentes. À cela, s'ajoutera la nécessité de remplacement de modèles vieillissants qui ne répondront plus aux nouvelles normes anti-pollution et à la nécessité d'une plus faible consommation de carburant. Les prévisions récentes d'Airbus concernant les demandes d'appareils neufs d'ici 2026 sont assez éloquentes:

"Parallèlement, les flottes d'avions de 100 sièges et plus vont plus que doubler dans le monde, passant de 13 300 aujourd'hui à quelque 28 550 en 2026. Cette augmentation, ainsi que le remplacement prévu de près de 8 150 appareils d'ancienne génération, entraînera un besoin total de près de 23 400 avions passagers neufs, d'une valeur de 2600 milliards de dollars…"

EADS a connu une année difficile en 2007: elle a enregistré une perte de 0,88 euro par action au cours des 9 premiers mois de l'année, comparativement à un gain de 1,08 euro pour la même période en 2006. Du côté de Airbus, il y a eu le scandale de délits d'initiés autour des retards dans le lancement du A380 qui a amené l’Autorité des Marchés à enquêter et qui a fait plonger l’action. Ces retards dans le développement et la livraison du A380 ont également entraîné d'importantes pertes financières. La baisse de la valeur du dollar US face à l'euro a également affligé Airbus et favorisé son grand compétiteur, Boeing.

Au delà de ses difficultés de gestion actuelles, l’avenir semble pourtant prometteur pour Airbus. À la fin 2007, le carnet de commandes de Airbus totalisait 3421 appareils (dont 1341 reçues en 2007), représentant six années de production. Le ralentissement économique aux États-Unis pourrait laisser craindre des reports ou des annulations de commande : Airbus est cependant beaucoup moins exposé que Boeing aux compagnies aériennes américaines, les plus susceptibles d’être confrontées à d'importantes difficultés financières au cours des prochains trimestres.

Pour retourner à la rentabilité, Airbus a mis sur pied un programme de restructuration (Power 8) qui ciblait la réduction de ses effectifs cadres et administratifs : ce programme aurait apparemment atteint ses objectifs et permis de sauver 500 millions d’euros en 2007.
Du côté d'Eurocopter, la filiale d'EADS spécialisée dans la fabrication d'hélicoptères, le carnet de commandes dépasse les 13 milliards d'euros. En 2007, les prises de commandes ont porté sur 802 appareils neufs, pour un montant global de 6,58 millliards d'euros. Pour sa part, la division Astrium (EADS Espace) a enregistré en 2007, 4,5 milliards d'euros de commandes, un montant record, supérieur au chiffre d'affaires, pourtant en progression de 10% à près de 3,6 milliards d'euros.

Les analystes européens prévoient 1,82 euro de bénéfice par action pour EADS en 2008 (source Boursorama.com), à son prix actuel de 16,62 euros, cela équivaut à un ratio Prix/bénéfices de la prochaine année de 9,1. Ce ratio me semble attrayant pour une entreprise qui se situe principalement dans un marché (aéronautique) appelé à croître au cours des vingt prochaines années. Les investissements majeurs dans le A380 pourraient, entre autres, rapporter d’importants bénéfices, si Airbus a visé juste dans l’évaluation de la demande future pour ce méga porteur.

P.S. Les investisseurs nord-américains peuvent acheter des actions de EADS via une transaction de type « over the counter » sous l’acronyme EADSY (dernier cours $24,45). Ces actions se transigent à des volumes quotidiens relativement bas en Amérique du Nord. La Bank of New York souligne que ces actions sont des « Unsponsored DRs », vous pouvez lire l’avertissement au complet en cliquant >>> ici

Site web de EADS, cliquez ici
Site web de Airbus, cliquez ici

1 commentaire:

Québec Bourse a dit…

Merci pour vos commentaires.