vendredi 6 juin 2008

Les charognards sont de retour

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On a annoncé ce matin une forte augmentation du taux de chômage aux États-Unis, 0,5% en un mois, il se situe maintenant à 5,5%. Ça sent de plus en plus la récession chez nos voisins du sud. Les marchés boursiers devant la confirmation de ce scénario ont piqué du nez (plus de 3%), ce qui est normal jusqu'à un certain point.

Ce que je ne comprenais pas, c'est que devant ce signal évident de ralentissement économique, le coût du baril de pétrole, lui, était en forte hausse! Quand l'économie ralentie, la consommation d'énergie est normalement en baisse et le prix du pétrole décline également. L'explication à cette réaction qui défie les lois économiques est finalement la suivante: nos charognards de spéculateurs sont revenus à leur table de jeu au casino du Nymex, ils ont entendu le ministre israélien du Transport insinuer qu'une attaque sur les installations nucléaires de l'Iran devenait de plus en plus inévitable et hop, les voilà! Quand il y a un dollar à faire sur la misère de la planète, on peut compter sur les spéculateurs pour se précipiter sur les lieux.

Certains diront que le ralentissement de l'économie américaine va envoyer le dollar américain à la baisse et, puisque les producteurs de pétrole sont payés dans cette devise, on peut s'attendre qu'ils relèvent leur prix plancher, mais cela ne peut expliquer une remontée de plus de $10 du baril en une journée. Ce qui amplifie de façon éhontée le mouvement à la hausse, c'est le jeu de ventes et achats de "barils papier", on crée un mouvement haussier avec deux mauvaises nouvelles dans une journée (une vielle menace de représailles contre l'Iran et un commentaire d'un analyste de Morgan Stanley) et le cours s'envole. On joue à la roulette sur le dos des économies occidentales.
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