lundi 17 novembre 2008

La leçon de Mecachrome: un titre qui chute sans raison apparente, cache momentanément la cause de sa chute

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Quand Mecachrome (MCH au TSX), cette entreprise franco-québécoise de l'aéronautique, est arrivée en bourse en octobre 2007, l'action valait $14,00. Dès la première journée et presque sans interruption depuis, le titre n'a cessé de chuter. Mecachrome avait pourtant une bonne réputation: cette entreprise maîtrisait des technologies de pointe, tant en aérospatiale que dans le sport automobile (F1) et avaient des clients prestigieux (Airbus, Boeing, Bombardier, Rolls Royce, Renault, BMW...).


À plusieurs reprises depuis un an, je me suis demandé qu'est-ce qui expliquait une pareille déconfiture. La direction de Mecachrome n'était pas très bavarde, tout ce que l'on a appris au fil des mois, c'est qu'il y avait visiblement des problèmes au niveau de la direction, plusieurs changements ont eu lieu... Certains reports de production chez des clients importants, tel Boeing pour son 787, laissait présager des baisses de revenus temporaires... Cela ne semblait pas justifier la descente en piquée que le titre de Mécachrome connaissait. J'ai commis l'erreur de penser que la réaction des marchés était exagérée et j'ai acheté des actions de cette compagnie à quelques reprises, à différents prix.

Le chat est sorti du sac vendredi après la fermeture des marchés: Mecachrome a annoncé "qu'elle était incapable d'effectuer le paiement des intérêts, exigibles le 15 novembre, sur des obligations échéant en 2014". La faillite est maintenant envisagée. L'action ne vaut plus que $0.07... J'ai commis une erreur de base: un titre qui chute sans raison apparente, ne fait que cacher momentanément la cause de sa chute, car il y a toujours une cause à pareille chute.

Lorsque la valeur d'un titre chute de façon continue, sans que des raisons apparentes ou suffisantes semblent le justifier, c'est qu'une partie de la réalité ne nous est pas connue, alors que d'autres, eux, sont au courant de cette réalité et sont en train de liquider progressivement leurs positions. Le petit investisseur dépend de l'information publique pour se faire une idée et cette information devient bien souvent disponible quand le mal est déjà fait. Il n'a pas accès à l'information de l'intérieur. La seule façon pour lui de se protéger contre ces trappes, c'est de se méfier de ces chutes apparemment injustifiées, de ces aubaines "trop belles pour être vrai" que semble lui offrir le marché.

On ne m'y reprendra plus.

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2 commentaires:

Québec Bourse a dit…

Merci pour vos commentaires.

Anonyme a dit…

Vous avez raison, pour cette raison que de plus en plus je commence a croire que l'analyses technique tien de plus en plus la route dans mon esprit, car le fondamentale cache souvent des surprises et pas toujours tres belle!
Jean
(J'adore vous lire)