vendredi 17 avril 2009

Dans les cas de Chapitre 11, faut-il se précipiter vers la sortie?

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Comme c'est le cas dans la plupart des situations où une compagnie se place sous le Chapitre 11 pour se protéger contre la faillite et s'entendre avec ses créanciers: Quebecor World (IQW-TSX), l'imprimeur, est en voie de parvenir à un accord avec ses créanciers qui ne donnera plus, apparemment, aucune valeur aux anciennes actions suite à ce processus de recapitalisation et de désendettement.

J'ai commencé à acheter des actions de cette compagnie il y a quelques années, quand elle était considérée être un des joyaux du Québec Inc. et que ses actions se transigeaient à plus de $20 l'unité, elles s'échangeaient aux environs de $0.02 hier, lorsque l'entreprise a annoncé que les actions cesseraient bientôt de se transiger à la bourse de Toronto.

Durant mes sept années en bourse, j'ai vécu plusieurs situations semblables d'entreprises qui se réfugiaient sous la protection du Chapitre 11 pour se protéger de ses créanciers. À chaque fois, après l'annonce, il y avait toujours arrivée d'acheteurs optimistes qui faisaient remonter l'action de quelques sous pendant une journée ou deux, spéculateurs espérant que la restructuration du capital redonnerait une certaine valeur aux actions déjà existantes. Puis, quasi immanquablement, en quelques jours, les volumes sur ces titres moribonds chutaient et le cours se retrouvait pratiquement à zéro.

Il apparaît donc qu'il faut vendre au plus vite au moment du sursaut qui suit l'annonce. Je n'ai vécu qu'une situation où la restructuration du capital a prévu une place significative, mais tout de même modeste, aux actions déjà existantes: celle de Mirant aux États-Unis (conversion d'un faible pourcentage des anciennes actions en nouvelles et octroi de warrants). Connaissez-vous d'autres cas où il était avantageux de garder ce type d'actions, au lieu de s'en débarrasser au plus vite? Peut-on perdre une somme intéressante en liquidant immédiatement ces restes qui, dès l'annonce du Chapitre 11, n'ont déjà plus une grande valeur? Faut-il s'accrocher désespérément ou prendre la petite somme qui reste? Je serais curieux d'avoir des exemples de mes lecteurs. Parce que de nombreuses autres situations semblables s'en viennent: Abitibi-Bowater hier, probablement General Motors bientôt...
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2 commentaires:

JF a dit…

Salut Denis,

La remontée des actions juste avant la faillite est presque toujours due aux couvertures des ventes à découvert. Souvent, il devient impossible d'emprunter les actions pour vendre à découvert un titre en faillite. J'ai vu ça à maintes reprises pendant les 10 dernières années. La faillite d'Air Canada est celle qui m'avait le plus frappé parce que quelques jours après que la compagnie ait annoncé que la restructuration laisserait les actions du moment sans valeur, le titre est parti sur une lancée pour monter à plus de 1$. Même Enron et Worldcom avaient connu des poussées semblables. Pour Air Canada, c'est bien documenté que la hausse avait été excessive puisque plusieurs courtiers avaient du couvrir des positions à découvert pour leurs clients.

Québec Bourse a dit…

Très intéressant JF, cela m'avait échappé: je croyais que la remontée initiale de ces titres moribonds était provoquée par des petits spéculateurs. Ton explication est très sensée.

Merci

Denis