lundi 7 juillet 2008

La bourse, un casino?

.
J'ai fais mes premiers pas à la bourse au printemps 2002, depuis j'essaie de comprendre comment fonctionne cet univers hyper-complexe, mais fascinant. Je ne suis pas obsédé par l'argent, quoiqu'en avoir un peu, peut faciliter l'atteinte du bonheur: c'est le challenge intellectuel qui m'a surtout accroché à la bourse.

Ce que j'ai d'abord découvert et que je ne soupçonnais même pas, c'est qu'il y a deux parties en une: il y a d'abord l'activité qui consiste à évaluer la valeur des entreprises et de leurs actions, la valeur du marché boursier, et puis, il y a le "jeu" qui consiste à miser sur le mouvement, la direction que prendront, au jour le jour, la valeur des actions, des matières premières, des monnaies et autres véhicules financiers. Ce que je constate et je trouve ça un peu décevant, c'est que la deuxième partie, l'analyse des "mouvements" prend de plus en plus le dessus sur l'analyse des entreprises, de la réalité économique. L'accessoire devient en quelque sorte prédominant face à l'objet réel. Le capital est mis au service de ce jeu irrationnel qui a pu produire trois bulles désastreuses en moins de dix ans: bulle technologique, bulle immobilière, bulle des commodités (en particulier, celle du pétrole).

Puisque ceux qui gèrent les grands fonds (ex. les hedge funds) doivent obtenir le rendement maximal pour justifier leurs pharamineuses rémunérations, rien ne les arrêtera. Pour arriver à leurs rendements, toutes les tactiques seront bonnes dans cet énorme casino des produits financiers. On pourra spéculer sans gêne sur la valeur du blé, spéculation qui fera augmenter artificiellement et démesurément son prix, quitte à amener des populations à la famine... On spéculera sur le pétrole, faisant doubler son prix de façon tout aussi irrationnelle en quelques mois, quitte à amener des économies à la récession.

Les grands investisseurs, qu'on pourrait tout aussi bien appeler les "grands spéculateurs", ont beaucoup misé récemment sur l'augmentation du coût des matières premières, en particulier, celui du pétrole. Le hic, c'est que la hausse phénoménale du pétrole n'est pas justifiée par l'augmentation de la demande mondiale, d'autant plus que l'on se dirige vers une récession nord-américaine qui va davantage diminuer cette demande. Je suis persuadé que malgré des discours sur le baril de pétrole qui sera bientôt à $200... ces grands salauds (oups!, excusez-moi) savent très bien que c'est une bulle hyper fragile qui peut éclater très rapidement. Alors, ils sont là, autour de la table des "commodités" au casino des produits financiers, ils continuent à mettre leurs jetons sur la case "pétrole" mais ils commencent à être nerveux, ils n'attendent que l'occasion pour les enlever et se précipiter à la table d'à côté où ils miseront sur le "mouvement" des actions pendant quelques temps. Dieu sait où ils se précipiteront par la suite, seul l'odeur de l'argent vite fait les guidera.

Mon scénario, c'est que la bulle pétrolière donne des signes de cette fragilité aujourd'hui et que lorsque l'on aura atteint le niveau de 11000 points pour l'indice Dow Jones à la table des actions, vous allez voir arriver nos charognards qui en abandonnant la table des "commodités", précipiteront les cours de cette dernière vers le bas et alimenteront une remontée de quelques mois à la table des actions. Bon, je vous rappelle que c'est moi qui affirme tout ça, pas Warren Buffett...
.

2 commentaires:

Québec Bourse a dit…

Merci pour vos commentaires.

Anonyme a dit…

le problème est que la plupart des investisseurs et analystes ne prévoient qu'une diminution de croissance en deuxieme demie de 2008, ou faible récession à tout le moins. Je pense que les prix en cours, et donc votre plancher de 11,000, reflètent une expectative trop optimiste

Alex