samedi 29 novembre 2008

New York & Co: différencier le bon grain de l'ivraie

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J'avais acheté des actions de New York & Company (NWY au NYSE) à $9.00 l'action à l'été 2007. Puis est survenue la débâcle que vous connaissez et qui a frappé d'aplomb les titres des détaillants de vêtements aux États-Unis. L'action de cette chaîne de vêtements pour dames a même touché les $0.82 la semaine dernière quand le pessimisme a atteint son comble et que les vendeurs à découvert s'en donnaient à coeur joie sur les titres abandonnés.

J'en ai profité pour doubler ma mise dans cette compagnie, pour presque rien. J'aurais dû en profiter davantage, le titre est déjà remonté à $1.88. C'était l'exemple parfait des excès de Mr. Market quand il devient dépressif: tout le monde y goûte, il ne fait plus de différence entre le bon grain et l'ivraie.

Je ne prétends pas que New York & Co, comme tous les détaillants de vêtements, s'apprête à vivre une année facile en 2009: ses clientes, dans le contexte difficile qui s'annonce, vont y penser par deux fois avant de renouveler leur garde-robe. Cependant, ce qui différencie ce détaillant parmi d'autres en péril, c'est la bonne santé relative de son bilan financier: il possède 41 millions de USD de liquidité et seulement 21 millions de dettes à long terme (en excluant les coûts différés de location de locaux - deffered rent - de 77 millions).

Hier, l'entreprise a annoncé un plan pour racheter 3.75 millions de ses actions d'ici douze mois. Son actionnaire majoritaire, Bear Stearns Merchant Banking, a également signifié son intention de faire l'acquisition de 3.75 millions d'actions d'ici douze mois. Si ces deux intentions se concrétisent, cela représente des achats qui équivalent à 12.5% des actions de la compagnie. L'annonce de cette nouvelle a fait bondir le titre de 51 cents hier, il a clôturé à $1.88.

Je ne vous dis pas de vous précipiter et d'acheter ce titre qui a doublé sa valeur en une semaine. Qui sait l'étendue des ravages que causera la baisse de confiance des consommatrices américaines sur les ventes de cette entreprise en 2009... Qui sait à quel point New York & Co devra puiser dans ce qui lui reste de liquidités pour traverser ces trimestres difficiles... C'est à vous de faire vos devoirs: de mesurer les risques que comporte la conjoncture actuelle, d'analyser par vous-même les résultats financiers, de peser le pour et le contre.

Cet exemple démontre seulement qu'au milieu de cette multitude de titres abandonnés dans ce marché de la grande déprime: il faut rechercher les entreprises qui n'ont pas ou peu de dettes, qui ont ainsi de bien meilleures chances de traverser la tempête et qui pourront même en profiter pour améliorer la situation de leurs actionnaires actuels, en rachetant leurs propres actions à bas prix.


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1 commentaire:

Québec Bourse a dit…

Merci pour vos commentaires.