Ça m'aura pris trois ans avant de visionner le documentaire de Al Gore sur les conséquences du réchauffement climatique: Une vérité qui dérange (An Inconvenient Truth). Mieux vaut tard que jamais.
Le mouvement écologiste, je dois l'admettre, me tombe habituellement un peu sur les nerfs, je lui trouve un petit côté "nouvelle religion moralisatrice" et moi, devant les porteurs de la "grande vérité", j'ai toujours eu un réflexe défensif, une crainte d'être enrégimenté, de subir un lavage de cerveau.
Ça remonte à l'université, quand je faisais Science Politique au Pavillon Reid de l'UQAM... Il y avait un couloir à l'entrée où de chaque côté on apercevait des tables où se retrouvaient les représentants des groupuscules de gauche de l'époque. Tels des missionnaires, ils nous accrochaient au passage pour nous parler de la grande vérité qu'ils détenaient maintenant et qui était toute expliquée clairement dans les petits volumes qu'ils vendaient: les écrits de Marx, de Lénine, de Mao, de Trotsky, de Joseph Staline... Ça me puait au nez, ça me rappelait le catéchisme de mon enfance, les 100 questions et réponses sur la vie et l'existence. Où est Dieu? Dieu est partout. Bonne réponse, deux points...
Bon, les écolos quand ils s'opposent à toute amélioration du réseau routier pour mieux punir ces damnés automobilistes qui mettent la planète en péril en se rendant travailler à tous les matins, ils me rappellent les marxistes-léninistes de cette époque. Et puis, ils font une erreur de calcul: plus la circulation automobile est fluide, moins il y a de pollution, c'est dans les bouchons de circulation que les automobiles sont le plus polluantes. Pas que je ne sois pas conscient de l'environnement, je remplis mes bacs verts méticuleusement, j'ai planté une douzaine d'arbres et des centaines de plantes tout autour de ma demeure, je surveille ma consommation d'électricité... mais je conduis une automobile... et pour ça, à entendre certains représentant de groupes écologistes, je suis la personnification du diable de banlieue qui vient semer ses CO2 au centre-ville avant de retourner passer ses soirées dans sa banlieue insignifiante...
Le film de Al Gore, par contre, n'a pas ce ton moralisateur, il ne présente que les faits, que les données que les scientifiques nous fournissent, en nous mettant en garde contre les conséquences et qu'il faut agir maintenant pour éviter le pire pour nos enfants.
Alors, j'en suis là, j'ai été convaincu. Je dois trouver une solution: où j'habite, il n'y a pas de trains de banlieue, on nous en promet un depuis vingt ans. Ça veut donc dire l'autobus, deux heures et demie par jour pour aller et revenir du travail dans des conditions pénibles: la course pour ne pas manquer le départ, des autobus sans amortisseurs, ou presque, des sièges avec rembourrage minimaliste quand on en a un siège... mais la plupart du temps, en position debout, avec la sensation étouffante d'être compressé dans un espace de deux pieds carrés, les secousses à chaque départ et arrêt, avec le soleil qui vous chauffe dessus durant les mois d'été, le bruit et la chaleur du moteur, etc. Pour moi, le transport en commun de la STM, c'est la torture en commun.
Ceci dit, ce film vous fait réaliser que le réchauffement climatique c'est de loin l'enjeu le plus important pour l'espèce humaine. Les hauts et les bas des marchés boursiers vous apparaissent bien secondaires face à ce péril qui menace notre planète et la qualité de vie des générations futures. Notre petite planète... le minuscule pixel sur la photo renvoyée par le satellite Hubard et que l'on peut voir dans ce documentaire remarquable.
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4 commentaires:
Merci pour vos commentaires.
Merci, Denis, pour ton abonnement aux "Peintures de Norma C".
Norma
Le problème au Québec est que la population est encore trop faible pour réaliser les problèmes causés par la pollution. Je suis allé en Chine en Novembre où les problèmes de smog vous font réaliser l'urgence d'apporter de nouvelles solutions. Pourtant, les Chinois produisent 5 fois mois de CO2 par habitant que nous, malgré le fait qu'une bonne partie de la production mondiale soit fait là-bas. Alors les 7 millions de Québécois polluent comment 35 millions de Chinois. Il y a pourtant eu 25 jours de smog à Montréal cet hiver. En Sibérie et au nord du Canada, le pergelisol dégèle a une vitesse hallucinante. Le méthane émit est un gas à effet de serre 8 fois plus fort que le CO2. Bientôt, le dégel émettera plus de gaz que l'ensemble de l'Europe industrialisée !
Voir aussi le récent film de Yann Arthus Bertrand : Home
Disponible sur Youtube :
http://www.youtube.com/watch?v=NNGDj9IeAuI
Félicitations également pour ce blog boursier, au ton très sympa.
Franck (http://frikenfonds.free.fr)
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