Je publie à nouveau une "leçon de l'investisseur" intitulée: Ne jamais essayer d'attraper un couteau qui tombe. Je la publie à nouveau parce qu'elle vient de se confirmer de façon flagrante avec le titre de Dow Chemical (DOW-NYSE).
Le 29 décembre dernier, une nouvelle a été publiée comme quoi la compagnie Petrochemical Industries qui appartient à l'état du Koweit, voulait se retirer d'un projet de rachat d'installations de Dow Chemical qui aurait éventuellement permis à cette dernière de faire un profit de 9 milliards de USD. Dow Chemical avait déjà signifié qu'elle utiliserait cette somme pour financer la majeure partie du rachat de Rohm & Haas dans laquelle elle s'était déjà engagée. Avec la décision de Petrochemical Industries, Dow Chemical se retrouvait soudainement avec un important besoin de financement dans un marché du crédit en pleine contraction, sinon elle allait subir des pénalités importantes de Rohm & Haas.
La nouvelle était tout à fait négative et le titre de Dow Chemical plongea de 21% cette journée du 29 décembre, pour se retrouver à $15.32. Le titre qui se transigeait à $43 en mai dernier, pouvait paraître sur le coup fort appétissant aux chasseurs d'aubaines imprudents comme moi... Une première lecture de la nouvelle ne laissait pas nécessairement entrevoir au simple investisseur toutes les conséquences d'un tel bourbier financier. Le nouveau plancher des $15 résista pendant une quinzaine de séances, le temps que les autres conséquences de la nouvelle devinrent plus évidentes aux grands investisseurs: décotes probables du bilan financier par les les grandes agences de cotation de crédit et surtout, possible remise en question du dividende, élément essentiel au maintien du cours d'une compagnie de catégorie "commodités", au moment où les prix des produits chimiques étaient, en plus, en chute libre.
Les décotes suivirent inévitablement créant une première faille, puis, il apparut de plus en plus évident que le dividende allait être en bonne partie sacrifié. À compter du 20 janvier, à chaque séance, on voyait des grands investisseurs se précipiter en dehors de ce vaisseau en péril. Une fois que le plancher des $15 céda, ce fut la chute régulière du titre qui l'amena sous les $10, il a terminé la séance d'hier à $9.53. La confirmation d'une coupure de 64% de la valeur du dividende fut effectivement annoncée jeudi.
On voit donc à quel point, il faut se méfier de réagir trop vite à une mauvaise nouvelle, en pensant que l'on peut entrevoir toutes les conséquences rapidement et surtout, l'impact que cela aura sur le cours du titre. On doit laisser au marché tout le temps d'absorber la mauvaise nouvelle et qu'il en fasse pleinement payer le prix au titre. Ce qui m'amène à publier à nouveau une des premières "leçons de l'investisseur" que j'ai mentionnée sur ce blogue. La voici:
Les leçons de l'investisseur: Ne jamais essayer d'attraper un couteau qui tombe
Après une mauvaise nouvelle majeure, il faut attendre plusieurs séances avant d’acheter les actions d'une compagnie qui nous intéresse malgré cette nouvelle et dont le prix est soudainement attrayant. Le nouveau plancher ne se présentera pas avant dix, vingt, voir trente séances ou plus, selon l’ampleur négative de cette nouvelle. Il ne faut surtout pas se précipiter le jour même ou le lendemain, même si le nouveau prix nous fait saliver. Ces journées ne constituent qu’un faux plancher réservé aux affamés impatients d’acheter, je l'ai fait à plusieurs reprises avant de comprendre. Il faut laisser à la mauvaise nouvelle le temps d’être pleinement absorbée par le marché et que ce faux plancher soutenu par les impatients cède. Cette loi de la gravité boursière ne se dément pratiquement jamais!
Bien que le cours des actions touchées par une mauvaise nouvelle de première importance (ex. échec de la reconnaissance d'un médicament majeur par la FDA, diminution soudaine de la rentabilité, arrêt de la croissance des ventes pour un titre dont la valeur était basée sur cette variable…) puisse remonter dans les jours qui suivent le choc initial, il redescendra par la suite quand les affamés impatients se seront gavés et qu'il n'y aura plus rien pour le soutenir. C'est alors que se dessinera lentement le "vrai plancher", la vrai valeur que le marché donne maintenant à ces actions. À ce moment, on peut se pencher, regarder le couteau et si on lui trouve une certaine valeur, décider de le ramasser.
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