mercredi 21 mai 2008

Savoir quand vendre

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Pat Dorsey dans son livre « The five rules for successful stock investing » identifie les cinq règles qui doivent guider l’investisseur:
  1. Faire ses devoirs, aller chercher le maximum d’information (Do your homework)
  2. Trouver des entreprises qui sont entourées d’une tranchée qui les protège de la compétition (Economic moats)
  3. Établir une marge de sécurité dans le prix d’achat (Margin of safety)
  4. Investir pour le long terme (Hold for the Long Haul)
  5. Savoir quand vendre (Know when to sell)

De ces cinq règles, la plus difficile à assimiler pour moi est la dernière. Alors qu’il nous prêche d’investir pour le long terme dans sa quatrième règle, Dorsey insiste, dans la règle suivante, qu’il faut quand même savoir quand vendre. Cela peut sembler paradoxal. L’auteur mentionne que dans l’idéal on devrait effectivement garder nos investissements pendant des décennies mais que dans les faits, il y a des situations qui exigent de l’investisseur qu’il déroge à cette règle et qu’il sache vendre.

Voici les situations où la vente est souhaitable selon lui :

  1. Le scénario qui a justifié l’achat ne tient plus : les raisons qui vous avaient amené à acheter un titre ne sont plus valides. L’analyse que vous aviez faite au départ s’avère erronée (ex. perspectives de croissance ou de production de flux de trésorerie). Il faut savoir reconnaître son erreur et vendre. D’où l’importance de rédiger pour chaque achat, le scénario qui le justifie.

  2. Les fondamentaux de l’entreprise se sont détériorés (ex. le niveau d'endettement de l'entreprise s'est élevé au fil des ans).

  3. Le marché vous offre un prix démesurément généreux par rapport à la valeur intrinsèque de l’entreprise. On n’a qu’à penser aux prix de vente de certaines entreprises techno au début de 2000. Mr. Market était alors dans sa phase d’optimisme délirant et il fallait savoir en profiter pour vendre ces titres au prix définitivement gonflé.

  4. Une occasion d’acheter un titre à bon marché qui a le potentiel pour offrir un rendement supérieur se présente mais vous ne disposez pas de liquidité : vendre alors une entreprise qui offre un rendement anémique pour saisir cette opportunité, est justifié.

  5. Un titre représente un pourcentage très élevé de votre portefeuille (10 à 15%, voir plus). Il est peut être plus prudent de réduire son poids si l’on peut obtenir un prix raisonnable et prendre cette somme pour se diversifier dans d’autres titres. Une trop grande concentration peut vous rendre vulnérable. Il faut éviter d’avoir trop d’œufs dans un même panier.

2 commentaires:

Québec Bourse a dit…

Merci pour vos commentaires.

Anonyme a dit…

Merci d'intervenir régulièrement avec des billets intéressants, et en plus vos sources anglaises sont parfaitement traduites dans la langue de Molière !

Ce qui est bien agréable, pour nous francophone français, mal à l'aise dans ce langage.