mercredi 30 septembre 2009

Les rêves irréalistes des titres conceptuels

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Vous connaissez l'expression titres conceptuels? Ce sont les titres de ces sociétés qui, dans des secteurs tels la biotechnologie ou les mines, sont des projets en devenir... Ces entreprises n'ont pas de revenus significatifs, pas de production prévue avant longtemps et pas de financement récurent, elles vivent de la somme générée lors de l'émission initiale de leurs actions. Lorsque vous achetez ces titres, vous achetez l'espoir qu'un médicament prometteur sortira de leurs laboratoires ou que leurs recherches géologiques révéleront d'importantes ressources minières. C'est ce que j'appelle, la loto-investissement.

Beaucoup d'investisseurs autonomes qui s'aventurent du côté de ces titres conceptuels ne s'arrêtent pas à un petit détail, pourtant très important: le nombre d'actions en circulation. Ils achètent sans savoir en combien de petits morceaux sera divisé cet éventuel trésor que ces entreprises promettent de trouver un jour. Certaines de ces entreprises, avant même d'avoir généré le moindre revenu significatif, et encore moins, le moindre profit, peuvent avoir déjà émis 50, 100 ou 200 millions d'actions!

J'invite l'investisseur autonome tenté par ces placements spéculatifs à faire un petit calcul: essayer d'évaluer le volume de revenus éventuels que devra générer l'entreprise pour que le ratio prix de l'action/revenu annuel par action soit de 1.0, c'est-à-dire que pour chaque action, l'entreprise devra parvenir à générer une vente équivalente au coût de cette action. Par exemple, un titre qui se vend $1 l'action et où l'on compte 200 millions d'actions en circulation, devra générer un revenu annuel de 200 millions de dollars pour atteindre ce ratio.

Ce n'est que le point de départ, si l'entreprise atteint éventuellement ce très raisonnable ratio prix de l'action/revenu annuel par action de 1.0, cela ne signifie pas pour autant qu'elle devient un placement rentable: selon moi, pour l'être, il faudrait qu'elle génère également un bénéfice net par action d'au moins 10%, étant donné le niveau de risque associé à ce type investissement. Faites le calcul et vous verrez que souvent certains rêves des titres conceptuels sont totalement irréalistes!
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4 commentaires:

Pierre-Olivier Langevin a dit…

J'ai développé une profonde aversion pour toutes les entreprises qui ne font pas d'argent. Certaines personnes de mon entourage ont fait de grosses erreurs en investissant dans des titres conceptuels...

Très bon article encore une fois!

Pierre-Olivier Langevin
Journal financier d'un Y

Valeur et Profit a dit…

Le "loto investissement" : j'adore !

Merci Denis pour tes articles, tu es en pleine forme !

A bientôt,
Franck

Totirakapon a dit…

Le chef de la troupe du "Cirque du Soleil" va partir en Soyouz vers la station orbitale internationale!
Serait-il judicieux d'investir chez Soyouz ?....

Québec Bourse a dit…

Soyouz semble effectivement être une entreprise très rentable avec son tarif de 35 millions de USD par passager invité...cependant, à ma connaissance, Soyouz n'est pas inscrite en bourse, tout comme le Cirque du Soleil dans lequel j'investirais également sans hésitation...

Denis