mercredi 16 janvier 2008

Les leçons de l'investisseur: Un dividende obèse peut cacher le risque d'une maladie cardiaque

Lorsqu’une entreprise qui fait des profits modestes, ou pire qui n’en fait pas, continue à payer un généreux dividende: on peut s’attendre tôt ou tard à une remise en question de ce dividende. Bien souvent, avant de se voir forcer de remettre en question son dividende, cette entreprise fragile verra le cours de son action chuter et donc le yield augmenter de façon inversement proportionnel. Des investisseurs imprudents peuvent alors être attirés par ce dividende disproportionné et croire qu'ils font une bonne affaire. Lorsque le dividende sera finalement réduit ou suspendu, l’action perdra alors d'un seul coup son principal attrait pour les investisseurs encore à bord et son prix chutera de façon spectaculaire en peu de temps.

Au printemps 2006, j'avais acheté des actions du fabricant américain d’emballages Chesapeake Corporation (CSK au NYSE), étant attiré par son généreux dividende de 6,6% sur un prix d’achat de $13,25. Ses résultats étaient pourtant très ordinaires et j’aurais dû me méfier de cette générosité démesurée. L’entreprise persistait à payer un dividende annuel de 0,88$ par action qui représentait une dépense de 17 millions de dollars, alors qu’elle avait généré un « free cash flow » négatif de 14 millions en 2006 et que ses dettes à long terme augmentaient de 53 millions durant la même année. En mai dernier, en manque de liquidité, Chesapeake suspendait son dividende et depuis le cours de l'action s'est écroulé: passant de $16,00 à $4,51 aujourd’hui.

Un généreux dividende quand une entreprise en a les moyens est un attrait évident pour l’investisseur et une protection pour le cours de son action. Par contre, quand une entreprise qui périclite continue à faire preuve d’une telle largesse, il devient une bombe à retardement pour ses actionnaires.

1 commentaire:

Québec Bourse a dit…

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