Bombardier a pourtant un carnet de commandes bien rempli: 20 milliards pour sa division aéronautique, 30 milliards pour sa division transports. Alors, que se passe-t-il? La seule explication que je peux trouver c'est que la perspective d'une récession américaine, qui se concrétise de jour en jour, amène certains investisseurs à craindre une baisse dans le transport aérien aux États-Unis et dans les profits des clients américains de Bombardier. Des transporteurs aériens pourraient ainsi reporter des intentions d'achats devant une chute de leurs profits en 2008. Les ventes d'avions d'affaires sont, quant à elles, sensibles au niveau de profits des grandes entreprises et seraient également affectées par une récession.
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La hausse du coût du pétrole rend aussi très attrayants les nouveaux modèles qui consomment moins de carburant. L’avion vedette de Boeing, le 787 (Dreamliner) consommera 20% moins de carburant que le modèle qu’il remplace. De telles économies sont des arguments de vente de première qualité. Bombardier devrait tirer profit de ce contexte sectoriel favorable, même si l’entreprise fait face à une concurrence de plus en plus forte dans le marché des avions régionaux de la part du fabricant brésilien Embraer (ERJ) et que d’autres pays ont également les yeux sur ce marché (entre autres, Russie et Chine).
Les commandes de Bombardier pour les avions régionaux ont augmentées au premier semestre de l’année 2007, l’entreprise vient d’accélérer sa cadence de production après l’avoir réduite en 2006. De plus, l’avionneur a confirmé le développement d’une version allongée de son CRJ, le CRJ1000 qui pourra recevoir 100 passagers. D’ici quelques mois, Bombardier précisera ses intentions concernant le développement ou non de la Série C: des avions commerciaux de 110 à 130 places. Cette part du marché offrirait un très bon potentiel. Les modèles de la Série C mettraient l’accent sur les économies de carburant, de l’ordre de 17 à 29% selon les modèles auxquels on les compare.
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Les analystes prévoient pour Bombardier des profits de 0,30$ par action en 2008 : ce qui signifie un ratio cours/bénéfices de 16 au prix actuel de $4,84. Ce multiple m'apparaît raisonnable pour une entreprise qui se situe dans un secteur en croissance. Est-ce que l'action de Bombardier va continuer sa descente au cours des prochains jours maintenant qu'elle a cassé la barre des $5,00 qui semblait constituer un point de résistance? Alors, est-ce le temps d’embarquer ou faut-il attendre un peu plus?
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