jeudi 17 janvier 2008

BOMBARDIER: est-ce le temps de monter à bord?

Je posais cette question le 20 septembre alors que l'action se situait à $5,75. Je me la pose à nouveau ce soir. L'action de Bombardier (BBD.B au TSX) pique du nez depuis quelques jours. Pourtant, Bombardier a remis un rapport trimestriel le 28 novembre qui avait plu aux investisseurs: l'action a même atteint $6,35 dans les jours qui ont suivi. Et puis, lors des cinq dernières séances, l'action a dégringolé de près de un dollar. Elle se retrouve aujourd'hui à $4,84.

Bombardier a pourtant un carnet de commandes bien rempli: 20 milliards pour sa division aéronautique, 30 milliards pour sa division transports. Alors, que se passe-t-il? La seule explication que je peux trouver c'est que la perspective d'une récession américaine, qui se concrétise de jour en jour, amène certains investisseurs à craindre une baisse dans le transport aérien aux États-Unis et dans les profits des clients américains de Bombardier. Des transporteurs aériens pourraient ainsi reporter des intentions d'achats devant une chute de leurs profits en 2008. Les ventes d'avions d'affaires sont, quant à elles, sensibles au niveau de profits des grandes entreprises et seraient également affectées par une récession.

Au delà de cette menace et des incidents mécaniques des derniers mois avec quelques uns de ses avions régionaux, l'avenir semble pourtant plutôt positif pour Bombardier. Toutes les études récentes prévoient que le secteur de l’aéronautique continuera à croître dans les années à venir. Les spécialistes prévoient une augmentation du trafic aérien de passagers et de marchandises attribuable en bonne partie à la montée des économies émergentes. On avance une croissance annuelle moyenne de 5% dans le volume de passagers au cours des prochaines années. Plus de passagers, donc plus de revenus pour les transporteurs aériens et plus d’avions requis pour répondre à la demande.

La hausse du coût du pétrole rend aussi très attrayants les nouveaux modèles qui consomment moins de carburant. L’avion vedette de Boeing, le 787 (Dreamliner) consommera 20% moins de carburant que le modèle qu’il remplace. De telles économies sont des arguments de vente de première qualité. Bombardier devrait tirer profit de ce contexte sectoriel favorable, même si l’entreprise fait face à une concurrence de plus en plus forte dans le marché des avions régionaux de la part du fabricant brésilien Embraer (ERJ) et que d’autres pays ont également les yeux sur ce marché (entre autres, Russie et Chine).

Les commandes de Bombardier pour les avions régionaux ont augmentées au premier semestre de l’année 2007, l’entreprise vient d’accélérer sa cadence de production après l’avoir réduite en 2006. De plus, l’avionneur a confirmé le développement d’une version allongée de son CRJ, le CRJ1000 qui pourra recevoir 100 passagers. D’ici quelques mois, Bombardier précisera ses intentions concernant le développement ou non de la Série C: des avions commerciaux de 110 à 130 places. Cette part du marché offrirait un très bon potentiel. Les modèles de la Série C mettraient l’accent sur les économies de carburant, de l’ordre de 17 à 29% selon les modèles auxquels on les compare.

Du côté de la division Transports, Bombardier a décroché d’importants contrats depuis un an, dont les contrats pour la réfection des métro de Montréal et Toronto. Les économies émergentes (Chine, Indes, Russie, Brésil…) auront d’importants besoins d’infrastructures et d’équipements de transports au cours de la prochaine décennie. Ce marché offre donc, également, un potentiel d’activité intéressant pour plusieurs années.

Les analystes prévoient pour Bombardier des profits de 0,30$ par action en 2008 : ce qui signifie un ratio cours/bénéfices de 16 au prix actuel de $4,84. Ce multiple m'apparaît raisonnable pour une entreprise qui se situe dans un secteur en croissance. Est-ce que l'action de Bombardier va continuer sa descente au cours des prochains jours maintenant qu'elle a cassé la barre des $5,00 qui semblait constituer un point de résistance? Alors, est-ce le temps d’embarquer ou faut-il attendre un peu plus?

1 commentaire:

Québec Bourse a dit…

Merci pour vos commentaires.