Je suis tombé par hasard sur la recommandation d'un analyste de Bear Stearns, datant du 23 septembre 2003, sur la compagnie brésilienne Gerdau (GGB-N), une aciérie qui a pris beaucoup d'ampleur au cours des dernières années. L'analyste octroyait une cote "sous-performer" (underperform) à ce titre, avec comme raison: sa valeur est amplement comprise dans son prix actuel (septembre 2003) ou, si vous préférez, "valuation looks fully loaded".
Le hic, c'est que depuis le titre n'a cessé de monter, avec quatre "splits" en cours de chemin. En tenant compte de ces splits, le prix d'alors était de $1,56 ce 23 septembre 2003. L'action a terminé la journée d'aujourd'hui à $24,01, plus de 15 fois le prix que l'analyste considérait comme étant "pleinement gonflé". Quelqu'un qui avait, disons, $5,000 sur ce titre et qui, après avoir écouté le savant analyste, aurait profité de l'occasion pour retirer ses jetons de la table et empocher son $5,000, aurait levé le nez sur environ $77,000, cinq ans plus tard.
Je ne veux pas dénigrer les analystes avec cette petite histoire, simplement souligner qu'il faut prendre leurs recommandations avec un certain grain de sel. Ils ont des connaissances financières beaucoup plus avancées que les miennes, mais leurs paroles ne sont pas des textes de l'évangile.... Leurs points de vue peuvent apporter des éléments d'information utiles à l'analyse de l'entreprise, mais ne doivent jamais se substituer à notre jugement personnel dans la prise de décision finale. Après tout, c'est l'investisseur qui aura à vivre avec les conséquences de la décision.
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