jeudi 1 novembre 2007

CITIGROUP: deux scénarios, deux positions possibles

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Les institutions financières américaines sont malmenées depuis quatre mois par la crise des prêts à risque (subprime) que traverse le secteur immobilier américain. La gourmandise et l’immoralité du capitalisme américain, comme ce fut le cas avec la bulle technologique, est en train de se retourner contre les actionnaires de ces entreprises qui ont succombé à une avidité incontrolable. Pour augmenter à tout prix le volume des prêts hypothécaires, les grandes institutions financières ont délaissé leurs règles habituelles pour ce type de prêts: elles ont érigé un système où l’on encourageait l’endettement d’emprunteurs qui ne possédaient ni les revenus, ni les actifs (collatéraux) qui auraient protégé ces prêts en cas d’incapacité de payer. Après la gourmandise, c’est maitenant l’indigestion de ce système immoral.

Aujourd’hui, la plus grande institution financière au monde, Citigroup (C au NYSE) perdait près de 7% de la valeur de son action sur la simple hypothèse d’un analyste de CIBC World Markets qui affirmait que devant les pertes dues à la crise actuelle et pour maintenir son ratio en capital, Citigroup pourrait avoir à couper son dividende ($2,16 par année, par action). Les perspectives pour les banques américaines sont actuellement extrêmement fragiles, avec les pertes attribuables à ces mauvais prêts, la chute dans les nouveaux prêts immobiliers et la possibilité d’une récession l’an prochain aux États-Unis. Les généreux dividendes sont le dernier renfort qui soutient le cours de l’action de plusieurs d’entre elles, même si ces cours ont déjà chutés de façon importante depuis le début juillet. On comprendra que la possibilité que la plus importante institution financière puisse envisager un tel scénario ait créé un onde de choc aujourd'hui.

Je n’ai pas la connaissance, ni l’expertise pour remettre en question l’hypothèse de l’analyste de CIBC World Markets. Je ne peux que lui opposer le point de vue de Ganesh Rathnam, l’analyste de Morningstar, qui croît que Citigroup n’aura pas à couper son dividende et dispose d’autres moyens pour relever son ratio de capital:

« We think Citigroup will be able to restore its capital ratios without cutting its dividend. There are a number of things Citigroup can do to accomplish this goal. Citi has already discontinued its share repurchases, the easiest way to boost capital ratios. If Citi can earn about $4 per share in 2008, its capital ratio will climb to about 8.2% by this time next year even while the company maintains its $2.16 per share dividend. If earnings continue to decline because of write-downs, then Citi could start disposing of noncore assets, which should boost its capital ratios. We believe the bank will exhaust all possible avenues to restore its capital ratio to above 8% before resorting to a dividend cut. Barring catastrophic losses in the coming quarters, we think Citigroup's dividend is safe for now.»

Vous avez donc le choix entre deux scénarios qui mènent à deux positions opposées. Vous pouvez vous tenir loin des actions de Citigroup, de crainte qu’une baisse éventuelle de son dividende fasse chuter le cours sous les $35 ou même près des $30, prix envisagé par l’analyste de CIBC World Markets. Si vous pensez, au contraire, que cette institution a les reins assez solides pour ne pas toucher au dividende, vous pouvez profiter de la situation actuelle pour acquérir ses actions à un prix nettement inférieur à leur valeur réelle : l’analyste du Morningstar donne à ses actions un « fair value » de $64,00 et considère que l’on peut envisager l’achat du moment que l’action se retrouve sous les $49,40.

Pour ma part, et ce n’est que le modeste point de vue d’un simple investisseur, j’adhère au deuxième scénario. Les actions de Citigroup ont déjà chuté d’un prix de $54,00 au début juillet à $38,50 aujourd’hui. Le dividende avec ce prix équivaut à 5,6%. Je crois que la peur crée ici une occasion d’achat. Au pire, même si les actions chutaient davantage avec une baisse éventuelle du dividende, leur cours remonterait une fois la crise des "subprimes" passée, car leur valeur réelle est nettement plus élevée. Et le dividende reviendrait éventuellement au niveau actuel. Qu’en pensez-vous?

Mise en garde: ce n'est que mon point de vue de simple investisseur pas une recommandation, à vous d'y regarder de plus près ou à vous adresser à un conseiller financier si ces titres vous intéressent. Les dividendes des titres américains ou de type ADR ont un traitement fiscal différent de ceux des compagnies canadiennes. Il faut s'informer avant d'investir!
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2 commentaires:

Québec Bourse a dit…

Merci pour vos commentaires.

Anonyme a dit…

Bonjour,
pour ma part, je crois aussi au second scénario. Dans une optique de moyen / long terme, il n'y a, me semble t-il, pas grand risque. J'ai d'ailleurs acheté quelques call warrants sur BNP Paribas pour jouer le rebond suite à ce que je considère comme des excès. Je serai vite fixé car BNP dévoile ses chiffres du Q3 le 8 novembre... !
Amicalement.
Olivier.